Moses, quo sibi in posterum gentem firmaret novos ritus contrariosque ceteris mortalibus indidit. Profana illic omnia, quae apud nos sacra rursum concessa apud illos, que nobis incesta. TACITE. THÉORIE DU JUDAISME, APPLIQUÉE A LA REFORME DES ISRAÉLITES DE TOUS LES PAYS DE L'EUROPE, ET SERVANT EN MEME TEMPS D'OUVRAGE PRÉPARATOIRE A LA VERSION DU THALMUD DE BABYLONE PAR L'ABBE L. A. CHIARINI PROFESSEUR DE LANGUÉS ET D'ANTIQUITES ORIENTALES A L'UNIVERSITÉ ROYALE DE VARSOVIE; MEMBRE DU COMITÉ DES ISRAÉLITES DE L'ATHÉNÉE ITALIEN ET DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DES AMIS DES LETTRES DE VARSOVIE ETC. TOME PREMIER. PARIS. PUBLIÉ PAR J. BARBEZAT, RUE DES BEAUX-ARTS, N° 6. GENÈVE, MÈME MAISON. MDCCCXXX 1830 A Sa Majeste IMPÉRIALE ET ROYALE NICOLAS Ier, EMPEREUR De toutes les Russies et Roi de Pologne. Sire, Le nombre considérable et le sort malheureux Israélites qui vivent dispersés dans plusieurs provinces de l'Empire de Russie et dans le Royaume de Pologne, ayant attiré l'attention de SA MAJESTÉ l'Empereur ALEXANDRE Ier votre auguste Frère de glorieuse mémoire, il etablit dans les capitales de ces deux pays un comité de Chrétiens chargés d'approfondir la question: s'il y a des moyens de rendre plus hereux les Juifs en les rendant plus utiles. Comme la solution de ce probleme dépend principalment d'une profonde connaissance de la religion des Israélites d'aujourd'hui, et que les livres de cette religion sont pour la plupart inabordables aux Chrétiens, j'ai cru entrer dans les vues philantropiques d'un souverain si sage et si bien intentionné, en interrompant ma version du Thalmud pour écrire une Thèorie du Judaisme, propre à servir de guide aux réformateurs des Juifs dans la carrière épineuse quils ont à parcourir. La haute faveur par laquelle VOTRE MAJESTÉ IMPÉRIALE ET ROYALE a daigné autoriser la publication de cette Thèorie sous ses auspices, ne permet pas de douter que VOTRE MAJESTÉ ne partage, pour les tristes restes de la nation Israélite, toute la sollicitude paternelle de son illustre prédécesseur, et qu'elle n'applaudisse aux sentimens de tolérance et d'impartialité qui ont dicté cet ouvrage. En l'écrivant, je ne me suis proposé d'autre gloire que celle de contribuer de tout mon pouvoir au bien public, tout en plaidant de mon mieux la cause de l'humanité souffrante. Dans ce but honorable, je me suis fait une loi de tirer uniquement de l'état actuel des choses et des livres religieux de la Synagogue, toutes les vérités que j'ai abordées pur indiquer le reméde du mal que j'ai dû signaler malgré moi-même. Je donne dans cette même Thèorie un prospectus et un essai de la version du Thalmud de Babylone pour laquelle VOTRE MAJESTÉ a aussi daigné m'accorder protection et appui. J'ose espérer que la postérité impartiale paiera à VOTRE MAJESTÉ le tribut de louanges et de bénédictions qu'elle lui dovra à si juste titre. Juant à moi, pénétré de la confiance dont VOTRE MAJESTÉ a bien voulu m'honorer, je vais, s'il est possible, redoubler encore d'ardeur et de zéle pour conduire à son terme une enterprise de si haute importance. Je supplie, en attendant, VOTRE MAJESTÉ IMPÉRIALE ET ROYALE de vouloir agréer cette humble dédicace, et l'hommage respecteux de Son fidéle et dévoué sujet, L'Abbé Louis Chiarini. Paris, le 10 août 1829. INTRODUCTION. LES livres religieux des peuples qui ont figuré dans les fastes de l'histoire et qui y figurent encore sont aujourd'hui, grâce aux longues et laborieuses recherches des savans anciens et modernes, accessibles à l'esprit humain. Les Fedas des Indiens, l'Edda des Scandinaves, le Chou-King des Chinois, le Zeneilvesta des Mages de Perse, le Koran des sectateurs de Mahomet, les Monumens sacre's et les vieux Papyrus d'Egypte, enfin ce que les Grecs et les Romains nous ont transmis de vive voix ou par écrit sur le culte rendu à leurs dieux et demi-dieux, tout a trouvé des interprètes, des commentateurs et même des compilateurs. Ces hommes infatigables ont cru bien mériter de leurs contemporains et de la postérité, en frayant un chemin vers des idées plus justes sur les systernes religieux qui se sont partagé et se partagent l’empire du globe. Le Thalmud seul, ce chaos informe, ce réceptacle d’erreurs et de préjugés, où viennent se presser tous les rêves du fanatisme en délire, ne compte d’autres commentateurs que ceux qui en ont fait le patrimoine exclusif des adeptes de la Synagogue, d’autres interprètes que ceux qui ont voulu égarer dans un dédale plus tortueux que le Thalmud même les profanes qu’ils prétendaient introduire dans l’enceinte sacrée de des doctrines. Cependant si le besoin naturel à l’homme de faire de nouvelles découvertes, afin d’étendre la sphère de ses connaissances, est entré comme premier élément dans l’examen des codes religieux des autres peuples de la terre, dans l’examen de celui des Juifs, un motif plus noble a dû dominer celte curiosité stérile. Ce motif est de rendre les hommes plus heureux ; car le joug du Thalmud pèse rudement sur ceux qui en suivent les maximes, et sur les peuples parmi lesquels ils vivent dispersés. On devait donc se dire d’un commun accord : mettons le Thalmud sous l’influence salutaire de la raison, tirons-le de la profonde obscurité qui l’enveloppe depuis tant de siècles, et qui en forme presque le seul mérite; et bientôt le temps, qui dissipe les prestiges de l’erreur, arrachera ce livre magique des mains des initiés aux mystères de la Synagogue, et sapera les fondemens de leur aristocratie religieuse. Si jusqu’ici on n’a pas exécuté un plan d’une aussi grande importance, c’est la faute des Juifs et des non-Juifs également. Les premiers ont rempli la terre des éloges du Thalmud qu’ils ont voulu faire passer pour le traité de morale le plus parfait, et pour la source la plus féconde où puissent jamais puiser les sciences et les arts. Mais comme ils l’ont écrit dans un style mystérieux et presque indéchiffrable, ils n’ont jamais eu la bonne foide le traduire eux-mêmes ou de le faire traduire. Au contraire, ils ont fait sans cesse et font encore tous leurs efforts pour empêcher que l’on accorde quelque confiance, soit aux essais de version du Thalmud, déjà tentés (alors même que dans ces essais la version se trouve placée à côté du texte) 2, soit au projet de donner une version fidèle et complète du Thalmud , quelques protestations que fassent les traducteurs, de la plus sévère impartialité 3. 1 L’histoire nous parle d’une version du Thalmud que Hakem, qui régnait à Cordoue, fit faire en arabe pendant le 11e siècle. Mais cette version nous est plus inconnue que le texte. D’ailleurs, comme la même histoire ajoute, 1° qu’un seul en a été l’auteur; 2° que cet auteur était juif (R. Joseph); 3° que Hakem la fit faire pour satisfaire sa curiosité', et 4° pour empêcher les frcquens pèlerinages que les Juifs entreprenaient à Bagdad et à Jérusalem, pour y consulter les thalmudistcs; de toutes ces circonstances nous pouvons conclure qu’elle n’a pas été ld version du Thalmud entier, mais celle d’un extrait; d’autant plus qu’il est défendu aux Juifs de mettre tous leurs mystères à la portée des non-Juifs. אין מוסרין דברי תורה לגרי Chagiga, fol. 13, col. 1. a Nous aurons occasion de le voir souvent dans cet ouvrage, principalement par rapport au Judaïsme dévoilé d’Eisenmenger. 3 Comme le principal mérite de cet ouvrage doit être non seulement de contenir l’esprit des livres religieux des Juifs d’au- Les non-Juifs à leur tour conservent la fausse persuasion que les Juifs d’aujourd’hui, à l’exemple de leurs ancêtres, ne suivent que jourd’hui, mais aussi de faire voir les efforts que l’on fait surtout en Pologne, pour en pratiquer les maximes, c’est ici le lieu d’avertir que les Juifs de ce royaume ont accueilli le projet d’une version du Thalmud tel qu’il fut publie' dans les papiers periodiques de Varsovie, en 1826, avec toutes les alarmes d’une calamité imminente. Ils ont perdu une année entière à former un plan d’opposition, apparemment pour faire tomber ce projet. Enfin ils sont descendus dans l’arène avec deux brochures allemandes qui ont pour titre, la première : Einige kritische Bemerkungen uber das projekt einer franzosischen Uebersetzung des Babylonischen Thalmuds, et la seconde : Bezeuchtung des Auffatzes von der Rothwendigkeit einer Uebersetzung des Babylonischen Thalmuds. Toutes les deux sont jetées dans le même moule, et fondées sur l’espcrance d’en imposer aux non-Juifs (qui en général connaissent fort peule Thalmud), par de fausses citations et des phrases captieuses. Dans la première partie de leur raisonnement ils ont tâche de faire passer le Thalmud pour un livre rempli de morale etde tolérance envers les peuples non-juifs d’aujourd’hui. Dans la seconde, ils se sont efforcés d’accuser les traducteurs du Thalmud du projet de vouloir saper les fondemens du Judaïsme et du Christianisme en même temps. A quoi les mêmes traducteurs ont répondu : 1° que, si le Thalmud est aussi moral et aussi tolérant qu’ils le prétendent, la Synagogue a eu tort de ne point le traduire jusqu’à présent, et d avoir laissé, par cette négligence, s’enraciner dans l’esprit de tous les peuples non-juifs, sans aucune exception, la persuasion du contraire; 2° qu’elle a tort maintenant de vouloir arrêter lesla Bible comme livre qui seul oblige leurs consciences. Aussi d’un côté ils ont. mis le Thalmud dans la même catégorie que nos commentaires et nos traités de morale scolastique du moyen âge, et l’ont associé à ce meme inépris qu’ils nourrissent ordinairement pour tout travaux des traducteurs du Thalmud, au lieu de les favoriser, s’il est vrai qu’ils peuvent détruire cette persuasion si universellement répandue ; 3° que la version du Thalmud contribuera sculement à discréditer les fables cl les sophismes qui défigurent le Judaïsme, en laissant intactes les bonnes traditions. Elle épurera le Judaïsme au lieu de le détruire, et produira par là une réforme aussi durable que sincère des Juifs de tous les pays ; 4° que l’erreur n’est dangereuse que lorsque l’éloquence et la raison se chargent de la préconiser aux yeux des esprits faibles, et que par conséquent la religion chrétienne n’a rien à craindre d’une version du Thalmud où elle verra accuser son divin autour de magie et de prestiges, et cela dans le style le moins fleuri du monde. Les traducteurs du Thalmud ont donc conclu , des contradictions frappantes que renferment ces deux brochures, que le but de leurs auteurs n’a été que d’empecher leur entreprise, parce qu’elle menace de faire tomber un jour cette aristocratie religieuse de savans, de dévots et de riches delà Synagogue qui se croit autorisée de Dieu même à faire le malheur de sa propre nation et des peuples qui lui accordent le droit d’asile. Nous aurons occasion de revenir souvent sur les deux brochures en question qui contiennent tant de traits caracteristiques du Judaïsme dont nous allons nous occuper. ce qui regarde les Juifs; et de l’autre ils se sont laissé effrayer par la masse informe des matières thalmudiques, et par les difficultés qui en accompagnent l’étude. Ils n’ont jamais vu dans une version du Thalmud l’expédient le plus sûr et le plus efficace : 1° Pour affaiblir l’extrême autorité et la tendance pernicieuse d’un livre qui prêche, au nom de la Divinité même, le despotisme religieux le plus oppressif, la fraude la plus raffinée, l’intolérance la plus effrontée, et dont le génie malfaisant, du milieu des ténèbres épaisses qui l’entourent, a frappé et frappe toute la terre ! 2° Pour enrichir les études sacrées et profanes de maints renseignemens historiques et scientifiques qui se rencontrent également dans le Thalmud, et dont l’origine remonte à une époque où tous les renseignemens de cette espèce doivent être précieux aux yeux du critique attentif. Ce double avantage doit nécessairement résulter d’une version du Thalmud. Nous en prenons à témoins les extraits de ce même livre, qui ont fourni tant de matériaux aux antiquaires, pour éclaircir plusieurs points de doctrine d’une extreme importance , et qui ont porté les savans de la Synagogue à désavouer malgré eux une grande partie des doctrines thalmudiques. Le , désaveu de ces doctrines a été fait en forme par Aron Wolfssohn, dans un livre quia pour titre : Jeschurun oder unpartenische Beleuchtung , comme il le dit, der dem Judenthume neuerdings gemachten Vorwürfe (Breslau, 1804), et qui lui a fait une grande réputation parmi les Israélites, ses confrères, pour avoir su mêler beaucoup d’esprit à tous les subterfuges et à toutes les tergiversations qui constituent les armes offensives et défensives de la Synagogue. Poussé à bout par le Judaïsme d’Eisenmenger, où le texte du Thalmud précède constamment la version qu’il en donne, il conclut en ces termes la septième lettre de son ouvrage : Quiconque veut approfondir le judaisme 1 T. Lightfooti Opera. — Si nous pouvons un jour conduire à son tenue notre Histoire de l’astronomie orientale avant Hipparque, dont le public connaît déjà l’objet et le plan, nous y ferons voir que le Thalmud lui-même peut aider souvent les bistoriens dans des recherches piquantes et délicates. d’aujourd’hui et en porter un jugement motivé, ne doit pas le chercher dans le Thalmud, et moins encore avec Eisenmenger dans les écrits de plusieurs rabbins rêveurs et mélancoliques ; mais il doit en étudier attentivement les lois particulières et les livres rituels , en tâchant de se familiariser avec les uns et les autres, et d’en saisir le rapport. Dans le cours de cet ouvrage, nous mettrons dans son jour véritable le défaut que Wolfssohn reproche à Eisenmenger; mais, comme toutes les différentes parties de notre Théorie du Judaïsme seront appuyées principalement sur les doctrines thalmudiques, c’est ici l’endroit convenable pour mettre sur scs gardes le lecteur contre la prétention de Wolfssohn, que ce n’est pas dans le Thalmud qu’il faut apprendre à connaître le Judaïsme d’aujourd’hui, et à en porter un jugement motivé ; car celte prétention est captieuse, tant sous le rapport de l'autorité du Thalmud, que sous celui de la totalité des renseignemens nécessaires pour connaître le Judaïsme. En effet, Maimonides , qui fait texte dans ces matières auxyeux des Juifs, nous dit, quant à l’autorité, que tout ce que contient le Thalmud de Babylone, depuis sa clôture, a force obligatoire pour les Juifs de tout pays, et cela pour deux raisons: 1° Parce que tous les Juifs se sont trouvés d’accord dans la rédaction des doctrines thalmudiques : 2° Parce que les savans qui les ont rédigées ont été les dépositaires de la tradition, qui, depuis Moïse, s'est conservée jusqu’à eux. » Voici ses paroles 1 : כל דבללם שבתלמוד הבבלי חייבין כל ישראל ללכת בהם וכופין את כל עיר ועיר מדינה ומדינה לנהוג את כל המנהגים שנהגו חכמי התלמוד ולגזור גזירתם וללכת בתקנתם הואיל וכל אותם הדברים שבתלמוד הסכימו עליהם כל ישראל ואותם החכמים שהתקינו או שגזרו או שהנהיגו או שדנו דין ולמדו שהמשפט כך הוא הם כל Voy. la préfacé de son ouvrage Jad Khazaka. חכמי ישראל או רובם והם ששמעו הקבלה בעיקרי התורה כולה איש מפי איש עד משה רבינו ע״ה. י * Tout ce qui se trouve dans le Thalmud de Babylone est obligatoire pour toute la nation israélite. Chaque ville et chaque pays est tenu de se conformer aux coutumes établies par les savans thalmudiques, comme aussi de respecter leurs arrêts et de suivre leurs institutions; car le corps entier des doctrines du Thalmud a été approuvé par le peuple israélite, et ceux qui ont été les auteurs de ces institutions, décrets et coutumes , ou qui ont jugé ou enseigné qu’il fallait juger de telle ou de telle autre manière, ont été tous les savans ou la plus grande partie des savans d’Israël. Ce sont eux qui ont reçu par tradition les fondemens de toute la loi, et cela de bouche en bouche depuis Moïse, notre docteur de bienheureuse mémoire. » Ainsi, selon Maimonides, dans toutes les villes et les provinces où les Juifs, outre la loi écrite, admettent aussi la loi traditionnelle, le Thalmud exerce sur eux une autorité illimitée ; et pendant que l’étude du Thalmud peut être plus répandue dans un pays que dans un autre, cette même autorité, pour les raisons alléguées par Maimonides, doit être partout la même aux yeux des Juifs véritablement orthodoxes. Et puisque le temps lui-même ne saurait entamer aucun article de notre croyance, on doit appliquer à tous les siècles ce que Maimonides dit des Juifs de tous les lieux. C’est pourquoi nous voyons qu’en 1821, on s’exprimait ainsi sur cette matière dans les journaux allemands : La croyance des Israélites, obscurcie et presque totalement altérée par les doctrines thalmudiques , demeure toujours telle qu’elle a été il y a déjà quelques siècles. Le temps qui ébranle tout n’a pas déplacé une seule pierre de ce vaste édifice; car depuis la naissance du christianisme on n’a fait que l’attaquer au dehors, soit par des vexations, soit par des faveurs, sans se donner la peine de porter la hache à ses racines. » 1 1 Litterarisches Conversationsblatt, N° 41 ; P. 163. — Buxtorf recensio operis thalmudici où il dit : Thalmud babylonicum Or, ceux d’entre les Juifs qui ont abandonné le Thalmud sans se convaincre eux-mêmes de sa nullité, ne peuvent être compris dans le nombre des Juifs orthodoxes. Cette même année 1827, dans la Brochure n° 2, on a été jusqu’à soutenir que le Thalmud est tellement la pierre angulaire de la religion des Juifs que vouloir les en détacher, c’est les rendre irréligieux. Comme s’il fallait qu’ils optassent entre le Thalmud et l’irréligion 2, comme si la Bible, avec un certain nombre de traditions raisonnables, ne pouvait suffire aux Rabbanites י tandis qu’elle suffit seule aux Karaïtes, et que les Samaritains ne se croient pas sans religion pour rester fidèlement attachés au seul Pentateuque. Mais l’amour aveugle des traditions a fait presque perdre de vue la Bible et absolution et receptura fuit anno Christi 500 juxta quod Judœi omîtes ab eo tempore semper vixerunt, atque etiamuum vivant ; et il appuie ces paroles sur l’autorité du livre Tzémach David. 1 Zugleich auf den Umsturz des Thalmuds und folglich auf die Erschutterung der Fundemantatartitet des judischen Glaubens, etc., p. 4. a Fur die Religion giebt es tein Surrogat. Wodurch foll nun der Glaube der Israeliten ersetz werden? Ib. p. 33. aux Juifs polonais; et Wolfssohn aurait seulement raison de dire que, pour s’assurer de la tendance pernicieuse du Judaïsme, il ne faut pas en appeler exclusivement au Thalmud et aux anciens docteurs de la Synagogue, mais aux livres et aux docteurs d’aujourd’hui qui renchérissent toujours sur les effets dangereux de cette mauvaise tendance. Les livres auxquels nous renvoie cet écrivain, pour étudier et connaître à fond le Judaïsme, ne sont, ainsi que nous le dirons ailleurs, que des extraits du Thalmud, dont ils tirent leur autorité. Il suit de là que le Thalmud doit être plus riche en renseignemens propres à donner une juste idée du Judaïsme, que les livres qui n’en sont que des abrégés. Que l’on n’oublie donc pas le principe aussi juste que certain, et universellement reçu parmi les Juifs, que le foyer véritable du Judaïsme est et ne peut être que le Thalmud; et que quiconque prétend en donner une juste notion en en appelant à d'autres livres, se séduit lui-même et séduit ceux qui l'écoutent. Un autre abus de mots dont il faut que je prévienne ici mes lecteurs, et qui est étroitement lié avec le précédent, c’est le sophisme suivant, que les Juifs ne manquent jamais de répéter aux non-Juifs, lorsqu’il est dans leur intérêt de les entraîner dans une fausse direction. Le Judaïsme d'autrefois et les Juifs d’aujourd’hui sont deux choses entièrement séparées l’une de Vautre; la première atteste comment ont pensé et agi nos ancétres, et surtout les rédacteurs du Thalmud; la seconde fait voir quelle est notre manière de penser et d’agir. Écrivez, me disent les Juifs de ce royaume, écrivez et pensez du Thalmud et du Rabbinisme comme bon vous semble ; mais ne touchez jamais aux Juifs. Cette manière de raisonner est purement illusoire, et sert à dérober les Juifs aux yeux de l’autorité publique; ce dont on peut se convaincre, 1° En se pénétrant de cette espèce d’autorité religieuse que le Thalmud exerce, comme nous venons de voir, sur les Juifs de tous les temps et de tous les lieux ; 2° En se pénétrant aussi du véritable esprit du Judaïsme, qui cadre parfaitement avec le caractère des Juifs de tous les temps et de tous les lieux : ce qui prouve qu’il a été toujours influencé par le Thalmud, et que par conséquent les deux choses en question sont parfaitement identiques. Ceux d’entre les Juifs qui, par leur position, se trouvent en même temps dans la dépendance de leurs confrères et dans celle du gouvernement, ne pouvant convenir que le Thalmud est bon ou mauvais dans toutes ses parties, considéré comme monument religieux, ont recours à un autre expédient, celui de faire sentir au gouvernement que, selon eux, il y a dans le Thalmud des passages qui méritent réellement l’animadversion de la censure. Cetle maxime est aussi sophistique que celle dont nous venons de parler. Elle est sophistique par rapport aux Juifs ; car dans un livre religieux que l’on croit dicté par la bouche de Dieu même, y aurait-il des passages à retrancher, ou pour leur peu d’importance , ou pour leur tendance pernicieuse? Nous verrons, dans le cours de cet ouvrage, que les Juifs vont si loin sur ce point de leur croyance,qu’ils reconnaissent la voix de Dieu même dans les paroles du Thalmud qui impliquent contradiction. Elle est sophistique aussi par rapport aux non-Juifs; car la maxime de retrancher quelques passages du Thalmud une fois adoptée, on ne voit pas où il faudrait s’arrêter en la mettant en pratique, attendu que la mauvaise tendance du Thalmud à leur egard ne consiste pas dans tel ou tel passage, mais dans le but secret de toutes ses parties. C’est pourquoi la censure des non-Juifs n’a autre chose à faire que de tout permettre ou de tout défendre dans le Thalmud et dans les autres livres rabbiniques. Mais nous ne faisons qu’effleurer ici légèrement des points du Judaïsme qui seront complétement développés dans la suite de notre travail. Que notre lecteur se souvienne donc une fois pour toutes, que le Thalmud est la source prèsque unique des notions qui doivent entrer dans une théorie du Judaïsme, et que les paroles en sont obligatoires pour les Juifs rabbanites de tous les temps et de tous les lieux, tant dans ce qui a rapport à eux exclusivement, que dans cequi louche les non-Juifs, de quelque manière que ce soit. Et comme tout ce que nous avancerons dans cet ouvrage sera, par une juste conséquence de ce que nous venons de poser en principe, fondé sur des citations du Thalmud, il nous importe également de familiariser de bonne heure nos lecteurs avec le plan entier de ce Code immense de lois pliarisaïques, et avec les titres de chacune des divisions et subdivisions des matières qu’il contient. C’est ce que nous espérons obtenir en comparant les différentes parties des deux Thalmuds de Babylone et de Jérusalem, et en traçant la méthode d’après laquelle le premier sera complété par le second, et par d’autres monumens des antiquités judaïques dans la version que nous comptons en donner un jour. PLAN ET DIVISION DU THALMUD DE BABYLONE. Éditions de vienne 5551, et de direnfurt 5563׳. PREMIER SÉDER (ORDRE). ZERAÏM OU DES SEMENCES ET DES FRUITS DE LA TERRE. Il est partagé en onze a MASSICTHOTH ( traités ou livres), comme il suit : Le premier, BeracotH, ou des prières, bénédictions et actions de grâce que l’on doit rendre à Dieu pour le remercier des productions de la terre et de toutes ses faveurs en général ; il est subdivisé en neuf Perakim (sections ' Les deux éditions du Thalmud de Babylone sont les plus usitées parmi les Juifs polonais. a Les lettres hébraïques n’ayant pas toujours d’équivalens dans l’aiphabet français, il sera bon d’observer ici que nous exprimons le ב aspire par le v, le ו par w, le ח par ch (qu’il faut alors prononcer comme le ch des Allemands, ou plutôt comme le j des Espagnols), le י par y, le כ devant une consonne ou devant a, o, u par c, le ע devant e, i, et le ק par k , le עץ par sch, le g que nous mettons pour le ג doit, dans tous les cas, être prononcé comme le g allemand. ou chapitres). C’est le seul traité de cet ordre qui contienne la Mischna avec la Gemara; car les dix traités suivans sont sans Gemara. Le deuxieme, PéAH, ou du coin au bout d’un champ à moissonner, qui, selon la loi de Moïse, devait être abandonné aux pauvres, sans en couper la moisson, contient huit sections. Le troisième, Demai, ou des choses dont on doute si la dîme en a été payée à Dieu, selon la loi mosaïque, reïiferme sept sections. Le quatrième, Kilayim, ou des grains et des choses hétérogènes ou de différente nature, qui, selon la loi mosaïque, ne doivent pas être semées ou mêlées ensemble, contient neuf sections. Le cinquième, Scheviith, ou des droits de la septième année, pendant laquelle, selon la même loi de Moïse, la terre ne devait être ni ensemencée ni moissonnée, et ce quelle produisait d’elle-même restait à la discrétion des pauvres et des animaux, comprend dix sections. Le sixième, Theroumoth, ou des choses que chacun devait séparer de ses propres biens, et en faire des oblations aux prêtres, a onze sections. Le septième, Maaseroth , ou des dîmes que les Juifs devaient donner aux lévites, contient cinq sections. Le huitième, Maaser Schéni, ou des secondes dîmes, que l’on devait convertir en sacrifices d’actions de grâces et en repas sacrés; et des dîmes que les lévites donnaient auxprêtresde leurs propresdîmes, contient cinq sections. Le neuvième, Challa, ou du tourteau que les femmes,en pétrissant, séparaient de la masse de la pâte, pour l’offrir aux prêtres, contient quatre sections. Le dixième, Orla, ou du prépuce des plantes fruitières, c’est-à-dire de leurs fruits qui étaient défendus les trois premières années deleur plantation, a trois sections. Le onzième, Biccourim, ou des prémices, c’est-à-dire des premiers fruits de la terre que l’on devait offrir dans le temple, contient dans la Mischna trois sections, auxquelles le Thalmud de Babylone en ajoute une autre tirée de ce que les Thalmudislcs appellent (déclaration ou doctrine étrangère); car, dès que la Mischna fut publiée pour la première fois, on y fit deux commentaires : le premier sous le titre de Thosiphtha (addition), et le sec.ond sous celui de Baraietha (déclaration ou doctrine étrangère, c’est-à-dire écrite hors de Jérusalem). C’est donc de ce dernier commentaire que les rédacteurs du Thalmud de Babylone ont inséré la quatrième section dans le traité Biccourim qui est le dernier du premier ordre. Ainsi tous ces traités renferment 75 sections. SECOND ORDRE. MOÉD OU DES FÊTES. Partagé en douze traités , dont Le premier, Schabbath, ou des droits du Sabbath et de sa célébration , renferme vingt-quatre sections. Le deuxième, Éruvin , ou certaines cérémonies à pratiquer pour joindre ensemble plusieurs maisons ou lieux voisins, de manière qu’ils soient considérés comme ne faisant qu’une seule et même maison, un seul et même lieu, afin que l’on ne viole pas le samedi en passant de l’un à l’autre, contient dix sections. Le troisième, Pesachim , ou de la fête de Pâque, contient également dix sections. Le quatrième, Betza (OEuf, du mot par lequel il commence, et selon d’autres Yomtov fête), où l’on parle de tout ce qui est permis ou défendu dans toute autre fête que le samedi, contient cinq sections. Le cinquième, CHagiga , ou de l’obligation que les mâles d’Israël avaient de se présenter trois fois par an devant l’Éternel à Jérusalem, c’est-à-dire pendant les fêtes de Pâque, de Pentecôte et des Tabernacles, contient trois sections. Le sixième , Moed Katon ( la Petite-Fete), ou les jours intermédiaires ou fériaux des solennités des Juifs, c’est-à-dire les jours qui se trouvent entre le premier et le huitième des fêtes de Pâque et des Tabernacles, contient trois sections. Le septième, Rosch HascHana, des solennités et des droits de la nouvelle année , contient quatre sections. Le huitième, Yoma, ou du jour de purification ou expiation des péchés, qui vient le dix du septième mois, contient huit sections. Le neuvième, Succa, ou de la fête des Tabernacles, contient cinq sections. Le dixième, Schekalim , ou du demi-sicle que chaque Juif devait offrir à l’Éterncl une fois par an, contient huit sections. La Gemara de Babylone manque dans ce Traité ; mais on y trouve substituée à sa place celle de Jérusalem ’. Le onzième, THaanith, ou des différens jours de jeune des Juifs, renferme quatre sections. Le douzième, Megilla, ou de la fête de la lecture d’Esther, en mémoire du danger auquel les Juifs furent exposés par les intrigues d’Aman, contient quatre sections. Ainsi cet ordre renferme 88 sections. TROISIEME ORDRE. NASCHIM OU DES FEMMES. Partagé en sept traités, savoir : Le premier, Yevamoth, ou des droits que la belle-sœur a sur le beau-frère, après la mort de son mari dont elle n’a pas eu d’enfans : seize sections. Le deuxième, Kethouvoth, ou des contrats demariage : treize sections. 1 Ainsi le Thalmud même nous apprend qu’il faut remplir les lacunes d’un Thalmud par l’autre, autant que possible. Le troisième, Kiddouschin, ou des épousailles : quatre sections. Le quatrième, Gittin, ou des divorces : neuf sections. Le cinquième, Nedarim, ou des vœux et des droits que le père a d’annuler les vœux de sa fdle, et le mari ceux de sa femme: onze sections. Le sixième, Nazir, ou du vœu des Nazaréens : neuf sections. Le septième, Sota, ou de la femme soupçonnée d’adultere : neuf sections, lesquelles, ajoutées aux sections des six autres divisions, présentent pour cet ordre un total de 71 sections. QUATRIÈME ORDRE. NEZIKIN OU DES DOMMAGES. Partagé en dix traités qui ont pour titres, Le premier, Bava Kamma {Porte première), ou des dommages causés par des hommes ou par des animaux : dix sections. Le deuxième, Bava Metzia {Porte du milieu), ou des choses trouvées, mises en dépôt, du prêt, de l’usure, etc. : di x sections. Le troisième, Bava Batura {Porte dernière), ou de lasociété de commerce, des héritages, des achats, etc.: dix sections, ainsi que les deux précédens. Le quatrième, Avoda Zara , ou de l'Idolâtrie : cinq sections. Le cinquième, Sanhédrin, ou des juges et des jugemens : onze sections. Le sixième, SchevouotH, ou des sermens : huit sections. Le septième, Maccoth, ou des quarante coups que l’on devait appliquer à certains criminels, selon la loi de Moïse : trois sections. Le huitième, HorayotH, ou des documens et réglemens juridiques : trois sections. Le neuvième, Eduyyoth, ou des témoignages : huit sections. Mais il est sans Gemara. Le dixième, AvotH, des pères ou des dépositaires de la tradition et de ses sentences morales : six sections ; mais il est sans Gemara ainsi que le précédent. Ainsi cet ordre contient 74 sections. CINQUIÈME ORDRE. KODASCHIM OU DES CHOSES SAINTES. Partagé en onze traités : Le premier, Zevachim, ou des sacrifices: quatorze sections. Le deuxieme, MenachotH, ou des offrandes du soir: treize sections. Le troisième, Becoroth, ou des premiers nés des troupeaux, que l’on devait ou sacrifier ou racheter : neuf sections. Le quatrième, Chullin, ou des animaux purs et impurs, et de la manière de les tuer: douze sections. Le cinquième, Erakin, ou de l’estimation des choses que l’on promettait, ou que l’on offrait en vœu à Dieu : neuf sections. Le sixième, THemourah, ou de la question si l’on doit changer ou non les choses destinées à être sacrifiées: sept sections. Le septième, KeritHoutH, ou des péchés qui fermaient l’entrée de la vie à venir aux pécheurs irnpénitens : six sections. Le huitième, Meïla, ou des péchés que l’on pouvait commettre en faisant des sacrifices : six sections. Le neuvième, Kinnim, des nids ou des petits d’un oiseau pur qui pouvaient être offerts en sacrifices par les pauvres : trois sections ; mais il est sans Gemara ainsi que les deux traités suivans. Le dixième, Thamid, ou du sacrifice perpétuel, c’està-dire de chaque ,jour : six sections. Le onzième, Middoth, des mesures ou dimensions du temple : cinq sections. Ainsi les sections de cet ordre sont au nombre de 90. SIXIÈME ORDRE. TOHOROTH OU DES PURIFICATIONS. Il est partagé en douze traités, tous sans Gemara, à l’exception du traité Nidda. Le premier, Nidda, ou de la purification de la femme après ses régies et ses couches : dix sections. Le deuxième, Kelim, ou des vases et autres ustensiles : trente sections. Le troisième, OHoloth, des Tabernacles ou des maisons : dix-huit sections. Le quatrième, Negaïm, ou de la lèpre et des impuretés qui en dépendent: quatorze sections. Le cinquième, Para, ou de la vache rousse dont les cendres servaient aux purifications : douze sections. Le sixième, ToHorotH, ou des purifications quedemandent les autres impuretés légales, outre celle contractée par l’approche d’un cadavre humain : dix sections. Le septième, MikwaotH, ou des fossés et autres réceptacles d’eau où l’on doit se laver pour accomplir la purification : dix sections. Le huitième, MacscHirin ou Maschkin, des liquides qui, selon la loi de Moïse (Lév. 11, 38), rendent impur ou disposent à devenir impur tout ce qui naît de la terre et sert de nourriture à l’homme : six sections. Le neuvième, Zavim , ou de ceux qui rendent impur le flux nocturne de la semence, ou la gonorrhée : cinq sections. Le dixième, Tevoul Yom, ou de celui qui, étant impur, se lave avant le coucher du soleil, et qui doit attendre les vêpres du jour où il se lave pour devenir pur (L. 15. 16): quatre sections. Le onzième, Yadayim, ou des cérémonies à observer en se lavant les mains et en lavant des vases : quatre sections. Le douzième, Oketzin , ou de la queue des fruits qui peuvent devenir impurs par le contact d’autres fruits : trois sections. Toutes les sections de cet ordre sont au nombre de 126. Le Thalmud de Babylone renferme donc six ordres, soixante-trois traités et cinq cent vingt-quatre sections '. Si les Juifs plus anciens ne comptent que soixante traités, c’est que, pour arrondir le nombre, ils comprennent dans un seul les trois traités Bava Kamma , Bava Metzia et Bava Bathra, et qu’ils réunissent le Traité Maccoth au Traité Sanhédrin. La Gemara, comme on a pu l’observer, ne se trouve que dans trente-six traités, et elle manque dans vingtsept : elle manque presque toujours dans ces traités qui parlent des pratiques dont l’observance ne peut avoir 1 11 n’est pas rare que les titres des traites et des sections du Thalmud soient illusoires, caries auteurs de ces livres oublient souvent ce qu’ils ont promis de traiter. lieu que dans la Terre-Sainte et dans le Temple. Les auteurs du Thalmud de Babylone ne voyant pas trop d’espérance de rentrer en possession de cette Terre, et de pouvoir rebâtir le Temple, ont laissé ces Traités sans commentaire, en disant que le Messie et Élie les commenteraient Outre ces soixante-trois Traités , on rencontre dans le Thalmud de Babylone cinq petits Traités qui y ont été ajoutés par les rabbins postérieurs avec le titre. 1° Masseketh ÀVOTH R. Nathan, ou sentences des pères de la Synagogue, en quarante et une sections. 2° Masseketh Sopherim, ou de la méthode d’après laquelle il faut écrire le livre de la Loi sur parchemin pour la Synagogue; traité qui a vingt-une sections. 3° Masseketh SemacHoth, ou Ebel Rabbetha, des cércmonies du deuil; en quatorze sections. 4° Masseketh Calla, ou de lepouse ; il ne contient qu’une section. 5° Masseketh Dérec Eretz , c’est-à-dire Traité des mœurs ; en seize sections. Ces cinq petits Traités se trouvent dans le Thalmud de Babylone à la suite de celui qui a pour titre Avoth, ou Pirké Avoth, et qui est le dernier du quatrième Ordre. * Cf. Buxtorf, id. PLAN ET DIVISION DU THALMUD DE JÉRUSALEM. Édition de cracovie, an des juifs 5363 ; de j . c. 1603 '. PREMIER ORDRE. ZERAÏM, OU DES SEMENCES. Partagé en onze Traités qui sont précisément les mêmes que dans le Thalmud de Babylone , excepté qu ici la Gemara se trouve ajoutée à tous les Traités qui n’ont que la Mischna dans le Thalmud de Babylone. SECOND ORDRE. MOËD, OU DES FÊTES. Partagé en douze Traités, les memes que dans le Thaïmud de Babylone, mais disposés comme il suit : Schabbath 1 Chronologia judæorum deficit 240 vel 242 annis, qui proinde præter 5000 annorum addendi sunt; demum a summa Eruvin, Pesachim, Toma, Schekalim, Succa, Rosch-Haschana, Bétza ou Yomtov, Thaanith, Megilla, Chagiga, Moëd Katon. TROISIÈME ORDRE. YESCHOUOTH, OU NEZIKIN transposé; C’est-à-dire placé après l’ordre Naschim, qui est le troisième dans le Thalmud de Babylone. Il comprend huit Traités, tandis qu’il y en a dix dans l’Ordre correspondant du Thalmud de Babylone, sans compter les additions. Les Traités Eduyyoth et Avoth manquent dans le Thalmud de Jérusalem et sont justement ceux qui n’ont point de Gemara dans ce meme ordre du Thalmud de Babylone. Outre cela ces huit Traités sont disposés de cette manière dans le Thalmud de Jérusalem : Bava Kamma , Bava Metzia, Bava Bathra, Sanhédrin, Maccoth, Schevouoth, Avoda Zara, Horayoth. substrahendi anni 4,000 ut annus nostræ æræ obtineatur. Jahn. Cette édition est fort peu soignée , mais je la préfère aux autres en la supposant complète, car elle revient à peu près an temps où le Thalmud de Babylone fut réimprimé à Cracovie , dans le projet de remettre à sa place tout ce qui en avait été retranché par la censure des Chrétiens. QUATRIÈME ORDRE. NASCHIM, OU DES FEMMES. Qui est le troisième dans le Thalmud de Babylone. Il comprend les mêmes Traités que le Thalmud de Babylone, mais arrangés ainsi qu’il suit : Yevamoth, Sota, Kethouvoth י Nedarivi, Gittin, Nazir, Kiddouschin. L’Ordre KodascHim, ou des Choses Saintes, qui est le cinquième dans le Thalmud de Babylone, manque enticrement dans celui de Jérusalem ; et de l’Ordre sixième TohoRoth, ou Purifications, le Thalmud de Jérusalem ne contient que le Traité Nidda, et celui-ci ajouté à la fin de l’ordre Nezikin. Les autres Traités manquent, c’est-àdire précisément ceux de cet Ordre qui n’ont point de Gemara dans le Thalmud de Babylone. ARRANGEMENT ET DIVISION DE LA VERSION DU THALMUD DE BABYLONE, COMPLETEE PAR LE THALMUD DE JÉRUSALEM ET PAR D’AUTRES MONUMENS DE L’ANTIQUITÉ JUDAÏQUE. TOME PREMIER. DISCOURS PRÉLIMINAIRES. Préface de Maimonides sur l’ordre et l’arrangement de la Mischna et de tout l’édifice thalmudique. Biographie des principaux docteurs thalmudiques. Extrait des treize règles et de plusieurs autres formes d’argumentation qui rendent compréhensible le style polémique des auteurs du Thalmud et cette partie de leur logique qu’ils appellent Halaca. d. Véritable notion du style symbolique et de l’Agada ’, tirée du livre de Maimonides qui a pour titre More Nevoukim. 1 Nous parlerons de la Halaca et de l'Agada dans la premiere partie de cet ouvrage. INTRODUCTION. X Traité ScHEKALIM , complété parla Gez/mra de Jérusalem, — TllAANITH ) Tels que dans le Thalmud de — MegillA j Babylone. Planches comme pour le premier ordre. TOME TROISIÈME. TROISIÈME ORDRE NÂSCHIM. Traité Yevamotii... — Ketiiouvoth — Kiddousciiin — Gittin — Nedarim — Nazir — SOTA. Planches comme TOME QUATRIÈME. QUATRIÈME ORDRE NEZIKIN. Complété par la Gemara d’autres traités du Thalmud de Babylone, qui éclaircissent les memes passages de la Mischna, qui se trouvent, dans ce traité. Donné tel qu’il est sans Gemara, car il n’en a pas besoin 5 contenant des préceptes de morale , des'sentences et des proverbes qui ne demandent point d’éclaircissemens, ou qui en ont dans la Mischna même. XI. Les CINQ PETITS TRAITES Planches comme pour le premier ordre. TOME CINQUIÈME. CINQUIÈME ORDRE KODÂSCH1M. Planches comme pour le premier ordre. TOME SIXIÈME. SIXIÈME ORDRE TOHOROTH. Planches comme pour le premier ordre. est le commentaire des Nombres et du Deutéronome, et Mekiltha est le commentaire de l’Exode. Les rabbins ont recours à ces commentaires autant de fois que la Gemara, ou la Thosiphtha leur manque. 1 Maimonides et l’Alphesi ont donne et pratique la règle de remplir les lacunes du Thalmud de Babylone par la Thosiphtha dans l’absence d’autres monumens qui approchent encore davantage de l’autorite de la Gemara de Babylone. Nous remplirons les mêmes lacunes de manière à donner un essai de tous les monumens les plus célèbres de l'antiquité judaïque. Pour remplir les lacunes faites dans le Thalmud de Babylone, soit par la censure des non-Juifs, soit par les Juifs eux-mêmes, ainsi que nous le verrons dans la première partie de cet ouvrage, nous nous servirons : 1° Des plus anciennes éditions du Thalmud de Babylone, telles que celles de Venise, de Cracovie, de Lublin, etc. 2° Des plus anciennes éditions du Thalmud de Jérusalem, telles que celles de Venise et de Cracovie. 3° Des plus anciennes éditions de l’Arouc ( dictionnaire thalmudique) de l’Ain Jacob, et des autres extraits ou abrégés et commentaires du Thalmud de Babylone. 4° Des écrits des deux Buxtorf. 5° Du Poignard de la Foi de Raymond Martin. 6° D’Eisenmenger Entdecktes Judenthum et d’autres écrits du même genre que l’on consultera pour cet objet, de la façon qu’il sera dit en temps et lieu. THÉORIE DU JUDAÏSME, APPLIQUÉE A LA REFORME DES ISRAÉLITES DE TOUS LES PAYS DE L’EUROPE. PREMIÈRE PARTIE. Le Judaïsme n’est pas encore dévoilé. — Difficultés qu’il faut surmonter pour le dévoiler. — Vains efforts de ceux qui ont Lâché d’y réussir. — Il ne saurait être complètement dévoilé sans une version du Thalmud de Babylone. Le Judaïsme est-il dévoilé ? Oui, répond le titre d’une foule étonnante d’écrits, depuis la simple brochure jusqu’à l’in-folio, imprimés et multipliés dans tous les temps, dans tous les lieux, dans toutes les langues de l’Europe, par les controversistes, les historiens et les réformateurs des Juifs. Cependant la nation israélite 44 THEORIE continuellement exposée à nos regards depuis dix-neuf siècles environ, liée aux mêmes intérêts publics et privés que nous, se mêlant même trop souvent de nos propres affaires, exerçant enfin toutes les parties de son culte à coté de nos églises, et dans les mêmes maisons que nous habitons, nous est aujourd’hui plus inconnue qu’une horde errante de peuples nomades séparés de nous par des solitudes inaccessibles, par de vastes océans et des contincns entiers. Son véritable caractère est toujours pour nous une terre à découvrir, et sa religion un chaos à débrouiller; pour nous qui sommes aujourd’hui si vivement intéressés à approfondir l’un et l’autre, et qui n’avons pas hésité autrefois à copier jusqu’aux moindres pratiques de son ancienne liturgie. Maintenant nous n’osons ni dans nos discours, ni dans nos écrits, employer contre les Juifs d’autres armes que celles du ridicule, de peur de devenir à notre tour, en prenant un ton sérieux, l’objet de leurs sarcasmes et de leur mépris 1 Soit orgueil pour un savoir presque exclusif, soit animosité religieuse, soit enfin manque d’éducation et d’intime conviction sur ce qu’ils avancent, les Juifs sont ordinairement d'une humeur rancunière et porté e à la chicane , lorsqu’ils parlent ou c’crivent contre les non-Juifs, Leur projet paraît être non de . Soit orgueil pour un savoir presque exclusif, soit animosité religieuse, soit enfin manque d’éducation et d’intime conviction sur ce qu’ils avancent, les Juifs sont ordinairement d'une humeur rancunière et porté e à la chicane , lorsqu’ils parlent ou c’crivent contre les non-Juifs, Leur projet paraît être non de Une des causes principales qui ont rendu les connaissances familières à toutes les classes de la société, et fait de l’instruction de notre siècle un prodige qu’admirera la postérité, c’est sans contredit cette affluence de livres en tout genre, sortis de toutes les presses du monde civilisé, et faisant, pour ainsi dire, partout déborder les lumières. Mais les livres sur les Juifs et sur le Judaïsme quoique fort nombreux, loin d’avoir éclairé les esprits, en jetant du jour sur les différens objets qu’ils traitent 1, convaincre leurs adversaires, mais de les discréditer autant que possible dans l’opinion publique. Tels sont Zalkind-Hourwitz et Wolfssohn dans leurs écrits; tels sont encore les auteurs des brochures N° 1 et 2 citees dans la préface de cet ouvrage, et je ne connais d’autre exception à cette règle que la réponse que fit Samuel Ibn Adia, ancien poète arabe, mais israélite de nation, à une femme qui venait de lui reprocher son origine (Cf. Hamasa abi Temmam, par Alb. Schrillens), et la lettre du grand Mendelssohn à Lavater, qui le sommait, aux yeux du public, de changer de religion ( Cf. Mirabeau sur Moses Mendelssohn et sur la réforme politique des Juifs), deux exemples bien rares de modération et de dignité. Mr J. M. Jost dans l’avant-propos de son histoire der Israeliten seit der Zeit der Maccabaeer bis auf unsere Zage, après avoir observé que les livres sur les Juifs et le Judaïsme abondent de toutes parts, ajoute ces paroles dignes d’être rapportées et appliquées à la question qui nous occupe : Zeit neunzehn Jahrhunderten n’ont fait qu’épaissir davantage les ténèbres qui les dérobent à nos regards, et multiplier les élémens de confusion qui les accompagnent ; car leurs auteurs ont ajouté au désordre du Judaïsme celui de leurs propres idées. En effet, s’ils sont juifs, ils professent un fanatisme outré qu’ils confondent avec la religion la plus ancienne et la plus pure, et croient devoir sacrifier la vérité à la crainte de cornpromettre leurs fausses maximes, dans l’espérance que leur fraude demeurera toujours cacliée puisque Dieu la protège. D’un autre côté, ils flattent l’autorité publique et cherchent à lui persuader que le Judaïsme se trouve en parfaite harmonie avec les vues de sa politique, afin d’en extorquer des faveurs1. Il y en a même eu qui, doués d’une tête très logique, ont donné unb länger, ward über denselben Regenstand fur und wider geurtheilt, und stets auf einerlei Weise, ohne das einer der Wortfuhrer das Wesen desselben genau tannte. ' Parmi le petit nombre de savans Israélites qu’on ne doit point ranger dans la categorie d’écrivains partiaux par système, on distingue : 1° Salomon Maimon dans sa biographie, Salomon Maimon's Lebensgeschichte von ihm selbst geschrieben. 2° David Friedlænder : Ueber die Verbesserung der Israeliten im Königreich Pohlen. 3° Lazarus ben David : Etwas zur Charakteristik der Juden. 4° Peter Beer : Geschichte,׳ Lehren und Meinungen aller bestandenen und noch bestehenden religiosen Sekten der Juden und der Geheimlehre, der Cabbala dans un extrême opposé, en portant dans le Judaïsme l’ordre et la clarté qui ne se trouvent que dans leur esprit. Pendant l’âge d’or des lettres rabbiniques, ainsi que dans le siècle de la philosophie, ils se sont battu les flancs pour ne voir dans le chaos du Judaïsme qu’un ensemble admirable de parties diverses et une profonde doctrine cachée sous des symboles, et pour le faire regarder comme la seule religion qui réalise tous les attributs qu’exigent les philosophes dans le culte que l’homme doit rendre à son créateur 1. Si ces mêmes auteurs sont des Juifs baptisés, comme ils quittent ordinairement leur religion par des motifs d’intérêt et souvent aussi pour se soustraire aux persécutions de leurs confrères, ils mettent dans leurs livres trop d’amertume contre les Juifs, et se donnent à la fois trop de mouvement pour convaincre les non-Juifs de la sincérité de leur conversion. Tout ce qu’ils avancent sur le Judaïsme mérite rarement notre entière confiance. Ce n’est que etc.; auteurs qui ont voulu sonder de bonne foi les plaies de leur nation, pour les guc'rir ou du moins pour les soulager. Nous verrons plusieurs exemples de ces deux extrêmes dans les écrits du grand Maimonides et dans la Jérusalem de Mendelssohn. du Judaïsme en caricature dont il faut rabattre ordinairement la moitié 1. Enfin, s’ils sont non-juifs, ils écrivent sur le Judaïsme, ou par zèle pour leur propre religion, ou par compassion pour un peuple trop opprimé, ou par le désir de se distinguer, en se mesurant avec des adversaires peu connus. Mais comme ils manquent de notions positives à l’égard du véritable système religieux de la Synagogue, ils remplissent ce vide par des vues politiques,des raisonnemens philosophiques, des tours d’esprit et cette raillerie insouciante qui sied si bien à la médiocrité. Il n’est pas meme rare que le Judaïsme ait servi de prétexte aux non-Juifs pour examiner et comparer ensemble les différens cultes de la terre , et pour insinuer que des esprits supérieurs doivent les négliger tous également pour ne s’attacher qu’à la religion naturelle 2. Cf. Hieronymi de sancta fide libri duo contra Judæos. Ferdinand Hessen flagellum judaïcum. Dietrich Schwabens Judischer Deekmantel et les autres livres des Juifs baptisés dont Eisenmenger a fait un grand usage dans son Judaïsme dévoilé. Voy. Lettres sur divers écrits de Voltaire par quelques Juifs portugais et allemands. Lettres juives cabalistiques et chinoises, par le marquis d’Argens; et Mirabeau, ainsi que plusieurs autres écrits du meme genre. Mais puisque dévoiler le Judaïsme est le mot que paraissent s’être donné mutuellement tant d’écrivains polémiques, tant d’historiens et de réformateurs des Juifs, leur nombre excessif ne nous autorise-t-il pas à nous méfier des magni tiques promesses qu’ils nous font, vu les difficultés qu’ils ont eues à surmonter pour les remplir? Cette question fort piquante exige que nous partions du principe bien simple , quoique non universellement reconnu, que, pour dévoiler le Judaïsme, il faut avoir une suffisante connaissance du livre où le Judaïsme à dévoiler se trouve caché, c’est-à-dire du Thalmud, ainsi que nous l’avons dit dans l’introduction de cet ouvrage. Tâchons donc de réduire à leur véritable valeur ces difficultés telles qu’elles sont, surtout dans le moment actuel, où la république des lettres ne possède une version du Thalmud dans aucune langue européenne. PREMIÈRE DIFFICULTÉ. La première et peut-être la plus imposante des difficultés qui nous ferment pour ainsi dire les diverses avenues du Thalmud, et par conséquent du Judaïsme, est la langue dans laquelle il a été d’abord rédigé. Cette langue, fille delà captivité, 3 Lingua, thalmudica, a dit Jahn, ipsa est hebraica parumde la dispersion, et d’une raison toujours en délire : Demande à être éclaircie par la connaissance de plusieurs autres langues orientales et occidenta mutata , exoticis et recentioribus verbis et phrasibus locupletata; assertion bien pen fondée, car la pins parfaite connaissance de !’hébreu sert à peine à débrouiller le sens de quelques phrases du Thalmud. La langue thalmudique est un mélange d’hébreu, de chaldéen, de syriaque, de persan, de grec, de latin, etc., tel qu’à pu l’enfanter la position civile et religieuse des Juifs , depuis la captivité de Babylone jusqu’au sixième siècle de l’Eglise; mélange qui a alteré les formes de l’hébreu de manière qu’elles y sont souvent presque méconnaissables. Cette langue s’appelle thalmudique, pour marquer que les rédacteurs du Thalmud en ont fait usage et qu’elle se trouve maintenant dans le texte du Thalmud en lettres quarrées. Mais comme ni plusieurs hommes supérieurs, ni les siècles les plus heureux pour les lettres hébraïques, n’ont pu arrêter depuis cette époque les progrès de la corruption de l’hébreu parmi les thalmudistes, la langue où cette corruption est encore plus sensible que dans celle du Thalmud, et dont les rabbins se sont servis et se servent encore pour écrire les commentaires du Thalmud en caractères ronds, s’appelle rabbinique. Elle s’est grossie des mots de plusieurs autres langues modernes. Les Juifs d'aujourd'hui ont eu outre un jargon pour les usages ordinaires de la vie, dont le canevas est le plus souvent la langue du pays qu’ils habitent, ou qu’ils ont habite depuis long-temps, et la broderie, plusieurs mots et phrases de leurs livres sacrés; alliage bizarre qui dérive originairement de leurs écoles. Les Juifs rabbanites et les Chasidim les, avec lesquelles elle se trouve inlimementliée. Elle est la seule d’entre les langues orientales, dépourvue d’une grammaire qui soit toute à elle, et propre à la faire apprendre avec méthode dans toute son étendue. Elle ne pourra jamais avoir une telle grammaire, car ses auteurs ont affecté de mépriser les lois de l’analogie et les règles grammaticales qu’ils ignoraient. Ils ont parlé et écrit au nom de la divinité, comme l’on a dû parler et écrire au commencement de la société, sous l’inspiration d’une nature brute et barbare 1. Elle manque de points-voyelles י d’accens de Pologne se servent de leur jargon magique qui est un avorton de l'allemand amalgame avec le rabbinique et autres patois connus et inconnus, pour mettre à la porte'e de leurs femmes leurs livres religieux. Ils écrivent ce jargon en lettres rondes ou rabbiniques , et d’après certaines règles d’une prononciation egalement corrompue qui sont fort difficiles à saisir. Le fond du jargon des Karaïtes polonais est un mélange de turc et de tartare. 1 Cependant selon l’auteur de la brochure n° 2 , Eine Uebersetzung desselben (c’est-à-dire du Thalmud), wenn sie nicht durch Unkunde der Grammatik... entstellt wird, ne fera pas rougir les Juifs. Leurs ancêtres ont ignore'les règles de la grammaire ; mais l’auteur de cette brochure ignore jusqu’à la signification du mot grammaire , ce qui n’est pas rare même parmi les premiers thalmudistes de Pologne. et de marques de ponctuation, quoiqu’elle soit la seule langue orientale qui en ait besoin, à cause des caprices de ses anomalies et de la confusion qui la caractérise. e. Elle emploie à chaque instant les initiales des mots pour les mots tout entiers, et en omet les finales d’une manière fort arbitraire 1. f. Elle abonde en lettres, en mots et en phrases de tout genre où la massore, la polémique et la science cabalistique des rédacteurs du Thalmud ont caché des mystères, et qui, par conséquent, demandent une étude à part. g. Enfin la langue thalmudique diffère de toutes les autres, en ce qu’elle ne compense jamais le travail qu’elle exige, par le plaisir de la découverte; car tout ce qu’elle nous dévoile est aride, stérile et toujours aux prises avec le bon sens. En un mot, le langage du Thalmud est, sans contredit, le plus difficile entre tous les langages vivans et morts, plus difficile même que celui de la Chine. SECONDE DIFFICULTÉ. Le Thalmud a aussi un genre d’hermeneutica ou d’interprétation qui lui est tout particulier et que nous réduirons à deux chefs principaux, Cf. Joh. Buxtorfii de Abbreviaturis Hebraorum.c’est-à-dire, à ce que les Juifs d’aujourd’hui nomment Halacha et Agada. Sachez, dit Maimonides, que Dieu a communiqué à Moïse tous les préceptes de la loi (c’est-à-dire 613: 248 affirmatifs : מצות עשה et 365 négatifs : מצות לא תעשה) , avec leurs explications. Les premiers pour être mis par écrit, les seconds pour être transmis de bouche en bouche. Par exemple, Dieu dit à Moïse d’écrire ce précepte affirmatif : Vous demeurerez sept jours dans des lentes (Lév. 23. 42), et de retenir et de faire retenir par cœur : 1° Que ce même précepte n’oblige ni les femmes, ni les malades , ni même les voyageurs. 2° Que ces tentes ne peuvent être couvertes que de ce qui germe de la terre. 3° Qu’on doit y manger et dormir pendant sept jours. 4° Quelles doivent en être les dimensions, etc. Or tous ces préceptes, avec leurs explications, furent enfin mis par écrit dans le Thalmud, les premiers , sous le titre de Loi écrite 3 : תורה שבכתב; et les seconds sous celui de Loi traditionnelle : תורה שבעל פה Dans sa préface à la Mischna. Car la Loi écrite n’est pas la Bible à proprement parler Les auteurs du Thalmud ont pour règle que le texte de la Loi écrite מקרה (Mikra) ne doit jamais sortir d’entre les mains de la simplicité : אין המקרא יוצא מידי פשוטה c'est-à-dire , que le sens littéral doit en être toujours respecté , soit que le texte de cette loi parle au propre, ou qu’il parle au figuré. C’est pourquoi, lorsqu’il s’agit de se rendre compte de chaque parabole, ou phrase, ou mot symbolique, allégorique et même hyperbolique de la Loi écrite, ils se donnent libre carrière sur toutes les différentes explications dont ils la croient susceptible. Ils font alors de la Mikra un מדרש (Midrasch) ouמדרשא (Midrascha); c’est-à-dire, une exposition des mots de la Mikra aussi variée que l’est la signification de ces mêmes mots a. mais la loi de Moise qui se trouve re'péte'c et expliquée dans le Thalmud. Schab. 63. 1. Mais les rabbins postérieurs ont altéré cette maxime, en soutenant que l’usage même des 13 règles ou modes d'argumentation ne fait pas sortir le texte de la Loi d’entre les mains de la simplicité. Midraschim in vias multas sunt divisa, dit Aben Esra. Quadam ex illis sunt aenigmata , arcana et parabola sublimes usque ad aethera. Aliae inserviunt ad refocillanda corda defatigata in capitibus profundis. Aliae sunt ad corroborandos eos Dans le petit traité thalmudique Sopherim, R. Yannai prétend qu’avec la Loi Dieu donna à Moïse quarante-neuf manières de déclarer qu’une chose est pure, et quarante-neuf manières de déclarer qu’elle est impure. אמר רבי ינאי תורה שנתן הקבה למשה נתנה לו בארבעים ותשע פנים טמא וארבעים ותשע פנים טהור. Ce n’est pas assez; les thalmudistes prétendent tenir de la tradition קבלה (Kabbala) י la méthode de faire jaillir des étincelles cachées dans les lettres mêmes du texte. Cette méthode se trouve indiquée par les trois lettres ג נ ת qui sont les initiales des trois mots גימטריא (Gematria) תמורה Notarikon נוטריקון Themurah. qui impingunt et implendos vacuos, proptereâ sensus scripturarum similes sunt corporibus : allegoriœ autem sunt veluti vestimenta corpori adhaerentia. Aliae sunt subtiles instar serici, aliœ crassœ veluti saccus. Voy. Asarias in Meor Enayim et Maimonides in More Nevoukim. Cependant les règles de ces trois critiques, conside'rées relativement aux Midraschim des rabbins, sont plus spécieuses que solides. Il y a aussi une espèce de magie cabalistique qui consiste dans certaines combinaisons de mots et de lettres, au moyen THEORIE Par la Gematria, on explique les mots de la Bible , d’après la valeur numérique que les lettres ont dans chaque alphabet oriental. Ainsi, par exemple, si vous demandez à R. Yannai sur quoi il fonde son opinion touchant les quarante-neuf manières de rendre, selon la Bible, une chose pure ou impure, communiquées à ׳ Moïse sur le Sinai, il vous répond (?7׳. c. 16), שנאמר ודג״לו בגימטריא מ״ט הוא II est dit dans la Bible ודגלו {et vexillum ejus} 1 ; mot dont les lettres per Gematriam ou par leur valeur numérique, signifient quarante-neuf. Par le Notarikon on explique les mots de la Bible, en en prenant les lettres pour les initiales d’autres mots, tels qu’il nous plaira de les forger, en prenant les lettres du mot אנכי desquelles on peut, dit-on, communiquer avec les bons et les mauvais esprits. Voy. Malo, histoire des Juifs. C. III. Cant. 2. 4. Introduxit me ad domum vini et vexillum ejus super me amor ce qui doit être explique de cette facon, selon la paraphrase chaldéenne; dixit cœtus Israël: introduxit me Dominus in domum gymnasii doctrinae Israël in montem Sinai, ut discerem legem ex ore Mosis scribœ magni et mexilatm prceceptorum ej us suscepi super me in dilectione. Cela montre que la elef de ce qui est obscur dans le Thalmud se trouve souvent dans le Thargum ou paraphrase chaldéenne. (anoki), p. ex., qui précède le nom de Dieu (Exod. 20. 2 et 5), pour les mots אנא נפשי כתבית יהבית ana naphschi kitbet yahabet : Ego ipse scripsi, dedi. Par la Themurah, enfin, on explique les mots de la Bible, en en échangeant les lettres contre d’autres, par la magie d’un alphabet que l’on appelle א״טב״ח (Atbach) dont voici l’arrangement. On y partage les lettres en trois classes, en choisissant pour la première celles qui, combinées ensemble, expriment 10; pour la seconde celles qui, combinées ensemble, expriment 100, et pour la troisième, celles qui expriment 1000, et en substituant א a ט, ח a ב et ainsi du reste. Il est à remarquer que dans cet alphabet même les deux lettres ה נ s’échangent l’une contre Schabbath 105. 1. Où l’on apprend aussi à séparer parle Notarikon un mol en deux, de sorte que chacune des deux parlies ail une signification. l’autre, quoique par leur valeur numérique elles n’appartiennent à aucune des trois classes indiquées. Voyons-en un exemple. Dans les proverbes de Salomon (29. 21), il est dit : Qui délicate educat à pueritia servum suum finis ejus erit ut sit . Le Thalmud trouve le dernier mot difficile à expliquer, et par l’alphabet Atbach lui substitue l’autre סהדה Testimonium י c’est-à-dire, delicata educatio coutumaciœ ejus erit testimonium 2 Succa 52. 2. Les cabalistes se servent pour le même objet de deux autres alphabets appelésאלבם (Albam) את״בש (Athbasch) , dans le premier desquels ils changent contre 5 ; contre , etc. , dans l’ordre suivant :אבגדהזדחטיכלמבסעפצקרשתDans le second ils changent א contre ת , ב contre ש et vice versa de la manière suivante :את בש גר דק חץ רף דע חם טן ים כל לך מי כט סח עד פר צח קד יג שב תאBuxtorf in Abbreviaturis. — Les paroles de la Kabbala, dit le Thalmud (Rosch Haschana 19. 1), ont la meme autorité que les paroles de 1a loi :דברי קבלה כדברי תורה דמי . Succa 52. 2. Les cabalistes se servent pour le même objet de deux autres alphabets appelésאלבם (Albam) את״בש (Athbasch) , dans le premier desquels ils changent contre 5 ; contre , etc. , dans l’ordre suivant : אבגדהזדחטיכלמבסעפצקרשת Dans le second ils changent א contre ת , ב contre ש et vice versa de la manière suivante : את בש גר דק חץ רף דע חם טן ים כל לך מי כט סח עד פר צח קד יג שב תא Buxtorf in Abbreviaturis. — Les paroles de la Kabbala, dit le Thalmud (Rosch Haschana 19. 1), ont la meme autorité que les paroles de 1a loi :דברי קבלה כדברי תורה דמי Ce n’est pas tout encore : les thalmudistes soutiennent qu’ils ont seuls, par tradition, la מסורה (Massora), ou la véritable manière de lire le texte de la Bible. Il est vrai qu’aprèsla clôture des deux Thalmuds , la critique des Juifs s’est exercée sur le texte sacré, pour choisir entre plusieurs variantes la meilleure, afin d’avertir quelles altérations y avaient pu faire le temps et les copistes, et de mettre une barrière aux altérations ultérieures. Il est vrai ,en outre, que dans le Thalmud de Jérusalem on découvre déjà les premières traces de celte critique; car on y rencontre les formules suivantes, et, à côté de ces formules, plusieurs remarques que la collation de plusieurs codes de la Bible suggérées. !° עטור סופרים Ablatio scribarum.2תקון סופרים ׳׳ Correctio scribarum. 3° אותיות הנקודות Litlerœ extraordinariè punctatæ. 4° קרי ולא כתיב Legendum etsi non scriptum. 5» כתיב ולא קרי Scriptum et non legendum. 6קרי כתיב ־ Legendum, scriptum. 7° פסקא aut פריגמה Spatium in medio versa vacuum, plerumquè circello insignitum ad indicandum aliquid deesse, vel sensum hic finiri. 8» סבירין Conjecturez eruditorum. Cf. Walton Poly : Prolog, vin. i. e. legendum aliter ac scriptum est. Il est vrai enfin que dans le Thalmud de Babylone on professe que Ton respecte la Massora, au point d’attribuer à Moïse ce que les Massoretes appellent lectio scribarum et ablatio scribaram, et quœ leguntar et non scribuntur י et quœ scribuntur et non leguntur : מקרא סופרים ועטור סופרים וקריין ולא כתיבן וכתיבן ולא קריין הלכה למשה מסיני . Mais il est aussi indubitable que les thalmudistes semblent avoir oublié dans la pratique toutes les autres règles de la Massora auxquelles la critique avait donné un nom, pour se conformer presque uniquement à cette décision du caprice אל תקרא כך אלא כך Ne lisez pas ainsi, mais comme cela. » C’est-à-dire, ne lisez pas le texte de la Bible comme il se trouve écrit, et selon la leçon reçue; mais lisez-le ad libitum, pour lui faire dire ce que vous voudrez a; car Dieu l’a donné pour cela sans Nedarim 32 .ק. 1 Eisenm. (Entdeckt. Judenth. 1 Th. C. 8., et ailleurs. Maimonides, toujours disposé à pallier les défauts du Thalmud, en leur donnant une couleur favorable, prétend (More Nevoukim p. in. 43) que ceux qui l’ont écrit ont eu recours à celte règle , non pour détruire la leçon reçue de la Bible, mais pourpoints-voyelles. Ils ont été jusqu’à s’occuper plus volontiers d’élever au rang des mystères les fautes mêmes des copistes, et un trait de plus ou de moins de leurs plumes, qu’à faire attention aux variantes que ceux-ci avaient trouvées dans les codes. Toutes ces différentes espèces d'exegèse, ou d’exposition de la Bible dans le Thalmud, que l’on pourrait encore multiplier davantage, rentrent dans les deux grandes branches principales des doctrines thalmudiques appelées , comme nous venons de le dire, Halaca et Ägada. Dans cette première partie de notre ouvrage, où nous tâchons de préparer comme par degrés les lecteurs à l’intelligence de ce que nous exposerons plus en détail dans la seconde, voici la notion la plus claire que nous puissions donner de l’Halaca et de l'Agada du Thalmud, que les Juifs eux-mêmes ont de la peine à définir avec précision. De même que la Loi écrite ou les cinq livres ajouter à l’exposition du ,verset une figure poétique : סמך זה לפסוק על צד המשל השיר Subterfuge manifeste qui donne en même temps une juste idée de la pocsie du Thalmud et de ce qui fait les délices de ses lecteurs. Les Midraschim abondent encore plus que le Thalmud en ce genre de poésie. 62 THEORIE de Moïse ne contiennent pas seulement les 248 préceptes affirmatifs et les 365 négatifs, mais encore l’histoire de la législation mosaïque, tendant comme la loi à propager la morale 1, de meme la Loi traditionnelle ou le Thalmud ne comprend pas seulement jusqu’aux moindres ramifications de ces préceptes et leur explication, additions , etc., mais l’histoire aussi de ces ramifications, explications et additions, et l’on voit transpirer dans toute cette histoire le projet d’affermir le lecteur dans la pratique des lois religieuses et morales. Or on appelle Halaca, dans le Thalmud, chacun des préceptes de la Loi écrite qui y sont répétés et expliqués ainsi que chacune de leurs ramifications et additions 2. Maimonides. More Nevoukim, p. ni. 50. הלכה et הלכתא dit Buxtorf dans son Lexic. Chald. Talmud. Apud rabbinos et thalmudicos est constitutio juris, sententia, decisio, traditio decisa, et usa ac consuetudine recepta et approbata, secundum quant inceclendum et vivendum ; car ce mot הלכה vient de la racine הלך qui signifie ire, ambulare. Buxtorf rapporte aussi dans le meme lieu cette autre de׳finition qui en est donnée dans le Baal Aruc פירוש הלכתא דבר שהולך ובא מקודם ועד סוף Hilketa est res quœ it et venit ab initio usque ad finem : définition qui est applicable, comme je crois, à chaque endroit du Thalmud où se trouve expliquée telle ou telle autre Halaca et qu’il faut parcourir en entier pour s’assurer de la dernière et véritable decision legale. On y appelle aussi Agada l’historique de ces préceptes י ramifications et additions, qui sert comme à en établir la pratique par des exemples, des faits particuliers et des contes attrayans selon le proverbe: דברי אגדה מושכים הלב Verba Agadœ attrahunt animam. Il faut admettre comme règle générale que l'Halaca et l’Agada sont comme deux grands rouages qui pivotent continuellement sur des citations de la Bible, chacun selon son but particulier, et en prenant les mots de la Bible au sens propre comme au figuré, soit pour inculquer ce qui a été clairement établi par Moïse, soit pour éclaircir les endroits qu’il a laissés enveloppés de quelque obscurité. Pour cette dernière opération, continue Maimonides, Moïse lui-même nous a transmis treize règles ou modes d'argumentationשלש עשרה י) אגדתא ,אגדה d. ib.) narratio, enarratio , historia jucunda et subtilis discursus historicus aut theologicus de aliquo loco scripturœ jucundus, animum lectoris attrahens. La définition que nous donnons de 1’ /Igada fait que l’on accorde la preference à la dérivation de ce mot de la racine hébraïque היגיד ,נגד narravit, sur l’aulre déduite de l’autre racine אגד colligere in fasciculum. Sur le véritable caractère de l’Agada, voy. les deux ouvrages באר הגולה (Beer Haggolah), et מאור עינים (Meor Enaiim). 64 THEORIE מדות tels qu’il les avait reçus sur le Sinaï conjointement avec la Loi écrite et la Loi traditionnelle. Nous ne toucherons ici à ces règles ou modes d’argumentation, qu’autant qu’ils peuvent faire apprécier l’extrême difficulté de l'Hermeneutica qu’il faut étudier pour comprendre le Thalmud; car leur développement demanderait un volume à part, et il doit être l’objet d’un des discours préliminaires qui accompagneront la version du Thalmud . Voici donc le formulaire de ces règles dans les termes que la latinité du moyen âge a déjà consacrés. קל וחומר "1 Leve et grave, c’est-à-dire à minori ad majus et vice versa. 2גזירה שוה ״ Constitutio par, ou à pari, à simili, 3בנין אב ״ Ædificium patris ou à constitutione principii, c’est-à-dire que l’esprit de la loi étant bien connu et bien établi dans une circonstance quelconque, il doit servir de règle pour argumenter dans toute autre circonstance semblable où cet esprit n’est pas clairement Car de l’intelligence de ces treize règles et de plusieurs autres phrases polémiques qui seront également expliquées dans le même discours préliminaire, dépendra en grande partie l’intelligence de ladite version. énoncé. Ainsi, par exemple, de ce qu’il est clairement défendu ou permis de faire pendant la fête de Pâque, le Thalmud argumente sur ce qui doit être permis ou défendu dans les autres fêtes de l’année, quoique la Loi ne soit pas trop claire à cet égard. 4° כלל ופרט Generale et spéciale, c’està-dire Vespèce qui suit, détermine le genre qui précède. 5° פרט וכלל Spéciale et generale, c’està-dire le genre qui suit, donne toute son extension à l’espèce qui précède. כלל ופרט וכלל Generale et spéciale et rursus generale, c'est-à-dire: l’on doit j uger ou se régier selon l’espèce qui se trouve entre deux genres. מכלל שהוא צריך לפרט ומפרט שהוא צריד לכלל à generali quod opus habet speciali, et à speciali quod opus habet generali. Par exemple, il est dit (num. 3. 40) : Fais le dénombrement de tous les premiers nés mâles des enfans d’Israël. Premiers nés est generale quod opus habet speciali males, pour ne point y comprendre les premiers nés femelles. Le mot mâles, à son tour, est spéciale quod opus habet generali premiers nés ; pour ne point l’entendre de tous les mâles d’Israël sans aucune distinction. כל דבל שהיה בכלל ויצא מן הכלל ללמד לא ללמד על עצמו יצא אלא ללמד על הכלל כלו יצא Omnis res quæ in generali summa comprehensa est et alibi inclè excipitur; tune non ut de se ipsâ aliquid doceat excipitur י sed ut doceat aliquid de generali summâ. Par exemple, la peine de mort était clécrétée pour le crime d’idolâtrie (Exod. 22. 20), sans pourtant que le genre de mort fut indique, tandis que la lapidation était décrétée pour le culte rendu à Moloch (Lév. 20. 2), qui est une espèce d’idolâtrie. Or la circonstance de la lapidation, ajoutée au culte de Moloch, ne voulait pas dire que celte espèce d’idolâtrie fût plus grave que les autres; mais que la lapidation était le genre de mort dont on devait punir toute espèce d’idolâtrie. כל דבר שהיה בכלל ויצא לטעון טעם אחר שהוא כענינו יצא להקל ולא להחמיר Omnis res quæ in generali summa comprehensa est et alibi ab cd excipitur, ad arguenduin aliquid simile, excipitur levandi, non gravandicausa. Par exemple, la peine de mort était décernée contre un meurtrier quelconque (Exod. 21. 12). Cependant (Deut. 19. 2. 4) on excepte celui qui tue un autrepar hasard , et l’on établit pour lui le droit d’asile. כל דבר שהיה בכלל ויצא לטעון טעם אחר שלא כענינו יצא להקל ולהחמיר Omnis res quæ in generali summa comprehensa est et alibi inde egreditiir ad arguendum aliquid diversum à generali summaי egreditur et ad imminuendum et ad gravandum. Par exemple, la loi pour les esclaves hébreux en général portait ( Exod. 21. 2) qu’ils serviraient six années et seraient renvoyés libres la septième. On en excepte cependant une fdle esclave dont on dit (ib. v. 7) : elle ne sortira pas comme les esclaves sortent; et cela pour faire entendre, d’un coté, qu’elle peut être déclarée libre avant la septième année, et, de l’autre, qu’elle peut être forcée à épouser son maître. כל דבר שהיה בכלל ויצא לדון בדבר החדש אי אתה יכול להחזירו לכללו עד שיחזירנו הכתוב לכללו בפירוש Omnis res quæ in generali aliquâ summâ comprehensa, ex eâ egreditur rur sus ad novum aliquid indicandum ; non poteris reducere eam in summam suam, ni si versus aliquis id expresse faciat. דבר הלמד מענינו ודבר הלמד מסופו Bes discitur ex textu suo et res est quœ discitur ex fine sud. Cc qui n’est pas trop diffieile à comprendre. שני כתובים המכחישים זה את זה עד שיבא הכתוב השלישי ויכריע ביניהם Duo versus (Scripturæ) pugnant inter se donec veniat versus tertius qui eos conciliet ’. Nous ne nous arrêterons pas ici à relever la justesse de quelques unes de ces règles ni l’incohérence d’idées qui règne dans les autres. Nous remarquerons seulement que les tlial mudistes qui ont cru y voir une critique inspirée, soit par l’imperfection de ces mêmes règles, soit par la manière dont ils en ont fait usage, ont rempli le Thalmud : 1° de fausses citations de la Bible, c’est-à-dire des citations qui ne rendent jamais le sens véritable du texte sacré; Cf. Peter Becr, ib. p. 233, 242 , où il fait cette remarque. Diese dreizehn hermeneutischen Regeln sind dem taglichen Gebetbuche beigedruckt, wovon mancher Rabbiner wenig, von tausend Laien aber nicht ein einziger etwas versteht. Mit Recht sagt ein neuer Schriftsteller: Die Juden beten Logik und singen Metaphysik, das sogenannte: שיר היחוד. Il fait mention aussi de 32 autres règles de R. Yosc le Galiléen, qui, selon de Voisin, peuvent toutes être ramenèes aux 13 règles déjà indiquées. Le Thalmud a été rédigé par des auteurs et pour des 2° de fables insipides, ridicules et qui dégradent d’un coté la dignité de l’homme, et de l’autre la majesté de Dieu. Quant aux citations , je n’ignore pas que Maimonides, tout en partageant les lois confirmées ou expliquées dans le Thalmud, en constitillions qui n’ont besoin d’aucune preuve, car elles n’ont jamais été contestées, et en constitutions qui demandent à être démontrées, établit pour règle que les citations de la Bible, ajoutées dans le Thalmud aux premières, ne sont que des allusions ingénieuses, propres à rafraîchir la mémoire, et que ce n’est qu’à côté des secondes qu’elles ont une force apodictique. Mais, outre qu’il ne s’agit ici, comme dans plusieurs autres endroits des écrits de Maimonides, que d’une belle théorie à laquelle se conforme lecteurs qui savaient par cœur la Bible, quoique ni les uns ni les autres n’en aient presque jamais approfondi le sens. C’est pourquoi les citations de la Bible y sont faites sans en indiquer les versets et les chapitres, et par les premiers mots d’une sentence sans indiquer la sentence tout entière. Or la Bible, telle que l’ont entendue et citée les auteurs du Thalmud, est la clc de ce livre ainsi que de sa version ; et nous, en le traduisant, nous devons compter nécessairement sur des lecteurs qui connaissent au moins les cinq livres de Moïse autant qu’un jeune Israélite de troisième. Nous ne pourrons qu’ajouter les chapitres et les versets de la Bible, là où les thalmudistes les ont omis. bien rarement la pratique des thalmudistes, cette distinction savante n’entraîne point la conséquence que ces mêmes citations soient moins fausses, lorsqu’elles ne prouvent pas, que lorsqu’elles prouvent aux yeux des Juifs. Dans l’un et dans l’autre cas il n’est pas même rare qu’elles se trouvent diamétralement opposées au sens de la Bible, et qu’elles se fondent uniquement sur le son et sur les lettres de ses paroles. Et puisque les Juifs regardent le Thalmud comme inspiré de Dieu dans toutes ses particularités minuties légales et contradictions, ils ne doivent point savoir gré à Maimonides de ses distinctions, ni suivre en masse ses idées, quelque justes qu’elles soient d’ailleurs. Le même Maimonides trouve d’autant plus de savoir dans les fables du Thalmud, qu’elles paraissent dépourvues de bon sens. Il en a choisi quelques exemples qu’il tâche de justifier par des détours immenses et par tous les moyens que lui fournit sa féconde imagination. Nous allons voir, dans cct ouvrage, que non seulement Maimonides, mais plusieurs autres docteurs de la Synagogue ne manquent pas de faire de temps en temps, sur l’esprit des lois des Juifs, des réflexions pleines d’une judicieuse critique, sans que pourtant ce soit là l’esprit du Thalmud, ou ce qu’en pensent les Juifs thalmudistes. Mais il est bien loin d’avoir fixé par là des règles générales et d’avoir toujours saisi les idées qu’ont eues à ce sujet les thalmudistes. Maimonides, ainsi que les autres compilateurs et commentateurs du Thalmud, ont expliqué ces fables chacun à leur manière, sans jamais donner de la même fable ou allégorie des explications qui se ressemblent. Cependant toutes ces différentes explications sont d’autant plus vraies ou vraisemblables aux yeux des Juifs d’aujourd’hui, qu’elles leur coûtent plus de travail à comprendre ; ce qui leur monte la tête d’une manicre fort singulière sur la profonde doctrine de leur Thalmud. A les entendre, celui qui ne voit pas d’allégorie dans tout ce qui est incompréhensible, puéril et incohérent dans ce livre, n’en peut être qu’aux premiers élémens de la science thalmudique. Cependant il est à présumer que quiconque se met en état de voir de ses propres yeux ce qui est écrit dans le Thalmud, se trouve à même d’en approfondir le sens bien mieux que ceux qui ne le voient que par les yeux de ses commentateurs; car les premiers le jugeront tel qu’il est, tandis que les seconds n’y trouveront qu’un sens altéré et défiguré. Cf. Brochures n° t et 2. En parlant des treize règles dont nous venons de donner le formulaire, Maimonides fait une remarque qui n’est pas sans intérêt pour le succès de la réforme des Juifs. Sachez, ditil, que dans l’explication de la loi qui peut se faire moyennant les treize règles que Moïse a reçues de Dieu sur le Sinaï, l’esprit propliétique ne doit entrer pour rien ; le simple raisonnement et l’inspection seule suffisent, et celui-là serait un faux prophète qui voudrait, dans ce cas, substituer la prophétie à la spéculalion. La seule chose que puisse faire un vrai prophète, par rapport à la Loi, c’est d’en suspendre l’exécution excepté pourtant celle des lois qui défendent le culte des idoles. » Il fonde cela sur l’autorité de ces mots du Thalmud qu’il rapporte : Si un prophète vous dit : violez les paroles de la Loi, écoutez-le en tout ce qu’il vous dit , à l’exception de l’idolâtrie 1 ; et il en donne l’exemple suivant : Si un vrai prophète nous ordonnait par hasard d’allumer du feu le samedi, de prendre les armes contre les habilans d’un lieu quelconque, de les tuer, de les piller et d’abuser de leurs Sanh. 90. 1. בכל אם יאמר לך נביא עבור על דברי תוכה שמע לו חוץ מע״א femmes ce même jour, il faudrait que nous, sectateurs de la loi de Moïse, nous ne nous fissions aucun scrupule de marcher contre ce lieu et d’obéir à ses ordres promptement et à la lettre ; au contraire nous devrions croire qu’allumer du feu, travailler, combattre et tuer le samedi sont des œuvres méritoires; car Dieu nous a ordonné par la bouche de Moïse (Deut. 18. 15) d’écouter ce prophète. » TROISIÈME DIFFICULTÉ. Le principal fruit que nous retirons de l’étude des antiquités profanes et religieuses, c’est d’y apprendre à nous détacher de nos temps, de nos lieux et de nos mœurs, pour aller considérer nous-mêmes les mœurs, les lieux et les temps qui ont dû influencer nécessairement les idées d’un auteur quelconque, lorsqu’il les a mises par écrit. Mais, pour recueillir ce même fruit des antiquités du Thalmud, il faut, en voyant la chose sous un double point de vue, considerer d’un coté les Juifs depuis la captivité de Babylone jusqu’à leur totale dispersion; et, de l’autre, les suivre d’un œil critique depuis ce moment jusqu’au sixième siècle de notre ère. En effet, leur Thalmud est un double réverbèrequi réfléchit toutes les qualités de ces deux époques si différentes l’une de l’autre. La preraière époque se trouve peinte presque en entier dans la première partie du Thalmud, c’est-àdire dans la Mischna, qui, selon le même Maimonides, n’est qu’un recueil de sentences, de décisions et de discussions légales des savans, qui ont vécu dans cet intervalle de temps. La secoude époque l’est également dans la seconde partie du Thalmud, c’est-à-dire dans la Gemara qui contient les gloses et les commentaires faits sur la Mischna par les docteurs de la Synagogue de ces memes temps. Or, les antiquités thalmudiques qu’offre à nos regards la première de ces deux époques, se combinent en grande partie avec les antiquités qu’il faut étudier pour bien comprendre la Bible; car les unes et les autres sont le tableau fidèle d’un pays fertile et d’un état florissant. Mais les antiquités thaïmudiques de la seconde ne sont que des tropes tirés de la misère des maisons et des têtes dérangées des rabbins : ce ne sont que de malheureux Les auteurs à consulter sur les antiquités de la Mischna, en tant qu’elles ont plusieurs points d’analogie avec les antiquites de la Bible, sont, parmi les anciens, Joseph Flavius, Antiquitates Judaicœ, et Jean Lundins : Die alten judischen Heiligthumer parmi les modernes. tableaux des mœurs, des institutions et des sciences barbares d’un temps plus mal lieureux encore, mêlés d’une manière pitoyable aux tropes rians et aux tableaux pittoresques de la Bible Nous n’avons pas besoin d’insister beaucoup sur les difficultés que doivent présenter les antiquités judaïques étudiées sous ce double rapport; car l’étude des antiquités bibliques seule est une tâche qui demande tant de recherches 1 Il n’y a d’autres livres à compulser pour ce genre d’antiquités, que les מנהגים (Minhagim) ou rituels de la Synagogue, où l’on voit ce que les Juifs de la dispersion ont substitué à leur temple ruiné, à leurs sacrifices qui ont cessé, et aux autres parties de leur culte qu’ils ne peuvent plus exercer hors de leur terre de promission. Nous avons deux rituels qui sont à la portc'e de tout le monde, savoir : 1° Johannis Buxtorfii Synagoga judaica; 2° Léon de Modènc, Cérémonies et coutumes qui s’observent aujourd’hui parmi les Juifs. L’un et l’autre sont trop anciens pour nos temps, c’est-à-dire ils ne nous retracent ni exactement, ni complètement les rites et les usages de diffe'rentes sectes des Juifs de la dispersion, et surtout des sectes qui sont aujourd’hui en Pologne. Le premier a en outre le défaut de confondre ensemble le bigotisme de quelques individus avec celui d’une secte entière, et le second se donne trop de peine pour nous masquer les peccadilles de ses confrères. Un des traducteurs du Thalmud travaille actuellement à la rédaction d’un rituel juif en langue française, où tous ces inconvéniens et défauts seront évités autant que possible. et de soins ! Nous observerons seulement que pour le Thalmud il est en outre indispensable de jeter un coup d’œil sur les antiquités religieuses de tous les peuples d’Orient, afin de ne point mettre, ainsi qu’on le fait d’ordinaire, sur le compte du seul Judaïsme, le style allégorique et cet amour immodéré des fables sacrées qui est commun à tous les interprètes des religions orientales Il faut aussi avoir une idée des antiquités du moyen âge pour comprendre en même temps que le style polémique du Thalmud, et cette naïveté trop choquante avec laquelle on y aborde souvent des sujets qui alarment la pudeur, ne sont pas étrangers aux autres monumens religieux de ces siècles QUATRIÈME DIFFICULTÉ. Aussitôt que les hommes, soupçonnant des lacunes dans un livre d’inspiration divine, se 1 Le style allégorique du Thalmud peut acquérir beaucoup de lumière par la lecture des ouvrages de Philon et de Clement d’Alexandrie. 1 Pour s’en convaincre, il suffira de parcourir le premier volume de l'Histoire de la maison de Plantagenet, sur le trône d’Angleterre, par David Hume, et précisément vers les temps de la clôture du Thalmud de Babylone. croient en droit de les remplir, ou qu’ils reconnaissent pour être d’inspiration divine un livre rempli d’absurdités et de contradictions, il est simple que la manie des additions et des gloses s’empare de tous les esprits. Alors le fanatisme, qui a fait le premier pas, pour arrondir et pour justifier tout à sa manière, enrichira les bibliothèques et les écoles de commentaires יde concordances, etc., et fera que les auteurs de ces mêmes concordances et commentaires placeront toujours à la fin de leurs volumineuses rapsodies ces paroles de R. Jochanan ben Zakai 3 Les Yalkouts et la chronique Schalscheleth. Les Yalkouts et la chronique Schalscheleth. אם כל השמים יריעות וכל בני אדם לבלרין וכל עצי היערים קולמוסים אינן יכולין לכתוב מה שלמדתי מרבותי. Si tous les cieux étaient des peaux ou des parchemins, et tous les fils des hommes libraires ou écrivains, et tous les arbres des forets plumes à écrire, on ne pourrait pas écrire tout ce que j’ai appris de mes précepteurs. » Il est vrai que le fanatisme a ses disciples dans toutes les religions de la terre, et que ceux-ci se ressemblent tous dans la manie defaire valoir leur zèle aveugle et leurs talens mediocres, pour changer en un joug de servitude celui de la loi et de la raison, à force d’éclaircissemens et de pratiques additionnelles. Il est vrai aussi que de cette même source dérivent les nombreux commentaires et les interprétations dans lesquels les Indiens, les Chinois et les Arabes ont presque noyé le sens primitif 1 II est assez remarquable que parmi ces derniers ceux qui admettent deux lois comme les Juifs, c’est-à-dire la Loi écrite et la Loi traditionnelle, paraissent avoir imite les memes Juifs jusque dans les titres de leurs livres religieux. Alcoran veut dire pour les Musulmans orthodoxes, la meme chose que Mikra pour les Juifs rabbanites , et ces deux titres de leurs lois écrites de'rivent de la même racine kara, lire. La Sonnah des premiers signifie seconde loi ou Loi orale, ainsi que la Mischna des autres. Les Hadiths enfin sont pris chez les uns pour oui-dire, histoires et traditions, comme chez les autres la Halaca, l'Agada et les Midraschim. Les Hadiths des Arabes, selon M. d’Herbelot, sont même pour la plupart tirées du Thalmud. Il y a, poursuit cet auteur, un si grand nombre de commentateurs et d’interprètes de l’Alcoran , que l’on pourrait faire un gros volume des seuls titres de leurs livres. Mais pourquoi les Juifs rabbanites, qui en ont autant et plus encore sur la Bible et sur le Thalmud, ne se pénétraient-ils pas de la maxime d’Abou Hanifah, le plus célèbrc docteur des Musulmans orthodoxes, touchant l’autorité de la tradition ? Pour ce qui regarde, disait-il, les choses que nous avons reçues de Dieu et de son prophète, nous les respectons avec une en-du texte de leurs livres religieux. Cependant ces peuples ne se sont pas privés de tout moyen de civilisation, en s’appliquant exclusivement à la composition et à la lecture des livres sacrés et théologiques. Mais les Juifs rabbanites qui ont adopté la maxime d’envisager la Bible écrite comme par fragmens et très incomplète sans la tradition, et qui croient que le vaste corps de doctrine où cette meme tradition a été enfin déposée , doit être complété et éclairci à son tour, connaissent à peine et ne veulent pas connaître d’autres livres que les commentaires de la Bible, du Thalmud et des nombreux extraits qu’ils ont faits de ce dernier pour en faciliter l’étude. Tous ces livres, considérés par rapport aux différens degrés d’autorité dont ils jouissent , tière soumission ; quant à ce qui nous est venu des compagnons ou contemporains du prophète, nous en choisissons ce qu’il y a de meilleur : mais pour ce que les autres docteurs qui les ont suivis nous ont laisse', nous le regardons comme venant de gens qui c'taient hommes comme nous. » Certes on pourra croire à la possibilité' de reformer les Juifs, lorsque la masse de la nation partagera l’avis de cet ouvrage sur les traditions de ses rabbins. Alber. Schultens in præfatione ad Thomæ Erpenii Gram, arab. peuvent être divisés en livres obligatoires et non-obligatoires, c’est-à-dire en livres dont les paroles sont ou ne sont pas des préceptes pour les Juifs de la dispersion, quoique dans l’un et dans l’autre cas elles aient toujours un grand ascendant sur leurs esprits. Nous donnerons dans la seconde partie de cet ouvrage le catalogue des premiers, selon les différentes sectes des Juifs de la dispersion. Mais comment donner avec précision celui des seconds, dont le nombre augmente chaque jour ? Or, pour parler ou écrire sur le Judaïsme avec connaissance de cause, il faut être versé dans la littérature rabbinique et avoir un assez grand nombre de livres obligatoires et non-obligatoires, pour les feuilleter soi-même et y chercher les traits principaux du même Judaïsme, ainsi que Les bibliothèques rabbiniques de Buxtorf, de Bartolocci et de Wolf, n'en contiennent qu’une bien petite partie, attendu que leurs auteurs en ont omis plusieurs, et que d’autres ont paru après leur mort. Le catalogue le plus complet et le plus exact dans ce genre est la dernière édition de celui dont se servent les Juifs de Pologne, et qui a pour titre ספר שפתי ישינים. On peut regarder comme une version de ce catalogue celui de la fameuse bibliothèque de R. David Oppenheimer, qui se vend à présent à Hambourg et qui contient elle seule presque autant de livres rabbiniques que le ספר שפתי ישינים en cite. les nuances caractéristiques qu’il a contractées dans chaque siècle. A la difficulté de prendre soi-même connaissance de livres aussi nombreux et aussi volumineux que ceux qui composent la littérature rabbinique se joint celle de les acquérir, tant pour leur rareté, que parce qu’ils sont d’un prix exorbitant, et toujours gardés avec jalousie par les Juifs 1. Eu Pologne, où de pareils livres abondent plus qu’en tout autre pays de l’Europe, nous avons toujours eu de la peine à nous en procurer. Cette difficulté'est quelquefois réellement insurmontable, et, dans ce cas, nous n’avons d’autres livres à recommander que la Bibliothèque hébraîco-rabbinique de Wolf (Joh. Christ. Wolfii Bibliotheca Hebraica, en 4 vol. in4°), et celle de Bartholocci (Bibliotheca magna Rabbinica D. Jul. Bartolocci de Cellenio), complétée et publiée par D. Charles Joseph Imbonati, en cinq vol. in-folio : bibliothèques qui sont remplies d’érudition rabbinique, et qui abondent en extraits tirés des auteurs qu’on y passe en revue. La bibliothèque de Bartolocci peut être même envisagée comme un cours complet de Judaïsme, attendu les nombreuses dissertations qu’elle renferme ; mais son auteur manque souvent de choix et de critique. Tout en profitant des travaux de Bartolocci et de ses collaborateurs, Wolf en a corrigé les defauts, c’est-à-dire il en a écarté d’un côté le superflu, et rempli de l’autre les lacunes qu’ils présentent. Avec ces livres, on peut avoir quelques momens d’illusion, et se croire au milieu d’une riche bibliothèque. CINQUIÈME DIFFICULTE. Enfin puisque le Thalmud, comme nous le dirons plus tard, est né en grande partie de la collision des sectes qui ont existé parmi les Juifs avant la naissance de Jésus-Christ, il est également indispensable, pour le comprendre, d’emprunter à l’histoire leurs maximes fondamentales, par rapport à l’autorité qu’elles ont accordée à la Loi écrite, et à la méthode d’après laquelle elles l’ont interprétée. Et comme d’autres sectes sont encore nées parmi les mêmes Juifs après la publication de leur Thalmud, et ont beaucoup modifié les divers élémens qui entrent dans la définition du Judaïsme, c’est dans cette même source qu’il faut puiser les principes qu’elles ont professés, pour savoir de quelle manière et jusqu’à quel point elles ont produit une pareille modification. Or, voici le dernier résultat auquel doit nous conduire l’histoire dans une semblable recherché. De tout temps les Juifs, ou n’ont suivi que la Bible, ou ont admis avec la Bible les traditions de leurs ancêtres. Le nom des premiers peut donc etre בעלי מקרא posseseurs de la Bible, et celui des seconds, בעלי קבלה posseseurs de la tradition : ceux-là se sont subdivisés avec le temps en Samaritains, Hellénistes, Esséniens et Karaïtes, et ceux-ci en Pharisiens, Thalmudistes, Rabbanites et Cabalistes qui, en dernier lieu, se sont appelés Zoharistes et Chasidim. Nous ne nous arrêterons un instant que sur la maxime fondamentale de ces derniers; car nous avons remarqué que l’histoire n’est pas aussi précise à son sujet que relativement aux maximes fondamentales des autres sectes. Il est donc à savoir que dans le Thalmud on parle de quatre savans dont les noms étaient Ben Asai, Ben Soma’, Aker et R. Akiva, comme s’ils étaient entrés de leur vivant dans le paradis, בפרדס et l’on ajoute que les trois premiers furent malheureux dans ce voyage, et que R. Akiva fut le seul qui en revint heureusement. Ce R. Akiva est le même dont il est dit dans un autre endroit du Thalmud 3 que Dieu l’avait désigné pour faire des constitutions sans nombre תילי תילין של הלכות sur les Voy. Peter Beer, ib. Cet auteur est, à notre avis, le plus exact et le plus détaillé׳ de tous ceux qui ont écrit sur les sectes des Israélites. Chagiga, 14,2. petites couronnes qui, dans les manuscrits de la Bible, surmontent et ornent ordinairement les lettres שגזטנעץ Or les cabalistes combinent ensemble ces deux passages et les expliquent de cette manière. Le mot פרדס paradis où entrèrent les quatre savans en question, est composé de quatre lettres qui signifient les quatre sens qui se trouvent cachés dans les paroles de la Bible, savoir : פ signifie פשט ou les sens naturel et littéral ; ר signifie רמז ou le sens spirituel et anagogique; ד signifie דרש ou le sens symbolique et allégorique ; enfin ס signifie סוד ou le sens mystique et cabalistiqueי auquel le seul Àkiva a pu s’élever La même histoire nous apprendra la cause » Voy. Buxtorf de Abbreviaturis, au mot פרדס . Salomon Maimon partage la Cabale (ib.) en théorique et pratique. Jene, dit-il, begreift in sich die Lehre von Gott, seinen Eigenschaften, die durch seine mannigfaltigen Namen ausgebruckt werden, die Entstehung der Welt durch eine stufenweise Einschrankung seiner unendlichen Vollkommenheit und das Verhaltnitz aller Dinge zu seinem hochsten Wesen. Diese ist die Lehre, durch die mannigfaltigen Namen Gottes die besondere Wirkungsarten, und Beziehungen auf die Gegenstande der Natur vorstellen, nach belieben auf sie zu wirken. Pour acquérir une notion complète de la Cabale , lisez l’ouvrage Kabala denutata, seu Doctrina Hebrœorum transcendentalis et metaphysica atque theologica, etc., auctore Christiano Knorrio a Rosenroth. première des scissions perpétuelles qui existèrent entre les deux docteurs Schammai et Hillel, contemporains de Jésus-Christ, et entre leurs disciples 1 ; scissions qui reparaissent à chaque instant dans le Thalmud, et que Maimonides s’efforce de justifier en vain, comme nous aurons occasion de le dire en parlant de l’origine de ce livre. Il faut enfin chercher dans l’histoire l’âge et le caractère de chaque docteur qui parle dans le Thalmud; les différentes époques et les divers lieux où les écoles et académies des Juifs furent fondées en Occident ainsi qu’en Orient, après leur dispersion; ce qui nous rendra infiniment plus facile l’intelligence du Judaïsme et de la version du Thalmud qui en contient presque tous les élémens 2. ' Schammai soutenait que les paroles de Moïse, ערות דבר Nuditas rei (Deut., 24, id. ), qui contenaient le motif suffisant pour faire un divorce, devaient s’expliquer pour l’adultère. Hillel soutenait au contraire qu’elles voulaient dire une raison quelconque que le mari pouvait avoir contre sa femme : de là la différence qui règne perpétuellement dans leurs opinions. 3 Voilà pourquoi l’objet d’un des discours que nous mettrons a la tete de notre version, sera la biographie des docteurs et rédacteurs du Thalmud, et l’histoire des écoles où ils ont enseigné. Mais, dira-t-on peut-être, comment ce grand nombre de controversistes, d’historiens et de réformateurs des Juifs ont-ils eu besoin de surmonter toutes ces difficultés que vous venez d’alléguer, tandis qu’il est certain (et les savans israélites ont souvent fait entendre des plaintes amères1 à ce sujet) qu’ils se sont bornés pour la plupart à transcrire quelques controversistes, historiens et réformateurs du premier ordre, qui peut-être avaient déjà dévoilé le Judaïsme? Coupons donc par le plus court et faisons voir, aussi complètement que les bornes de cet ouvrage le permettent, que ceux qui ont copié sont bien loin d’avoir dévoilé le Judaïsme, tout en démontrant qu’il se trouve toujours caché en grande partie dans les sources mêmes auxquelles ils ont puisé. CONTROVERSISTES. Je commencerai par le grand Dictionnaire chaldéo-thalmudico-rabbinique des deux Buxtorf qui est un des plus anciens ouvrages de ce genre, et peut-être le plus parfait, celui du moins qui nous inspire le plus de confiance, vu la profonde érudition rabbinique de ses auteurs. En effet, sans nous éblouir d’abord par le titre pompeux de Judaïsme dévoilé, ce dictionnaire pénètre dans cette matière plus avant que tous les écrits qui ont pris pour devise ces deux paroles magiques. Le plan en est aussi vaste que celui qui a été embrassé par les deux Thalmuds, les Thargumim, les Midraschim, les livres des cabalistes et les autres monumens les plus anciens et les plus accrédités parmi les Juifs ; car à côté de chaque mot expliqué on y fait paraître dans toute leur pompe les fables et les traditions sacrées de la Synagogue, ses rites et ses coutumes , ses sentences , proverbes et apophthegmes qui nous donnent une idée très juste des principes que les Juifs d’aujourd’hui professent envers Dieu , envers eux mêmes et envers leurs frères (c’est-à-dire seulement envers In quo omnes voces Chaldaicœ, Thalmudicae et Rabbinicae, quotquot in universis Vet. Test, paraphrasibus chaldaicis, in utroque Thalmud, Babylonico et Hierosolymitano, in vulgaribus et secretioribus Hebraeorum scriptoribus, commentatoribus, philosophis, theologis, cabalistis et jureconsultis extant, fideliter explicantur. les autres Juifs , comme nous le dirons ailleurs) 1. Le Mikra, le Midrasch, la Halaca, l'Agada et la Cabale y sont non seulement définis, mais accompagnés chacun de règles et d’exemples d’où il est facile de conjecturer l’usage et l’abus que les Juifs en ont fait et en font ordinairement dans leurs livres. On n’y a négligé ni les antiquités de la Bible, ni celles du Thalmud. On peut y retrouver et l’origine, et les principes et les traits caractéristiques de toutes les sectes qui ont partagé les docteurs de la Synagogue avant les temps où les deux Buxtorf ont vécu. Enfin la littérature rabbinique, surtout par rapport aux livres obligatoires des Juifs d’aujourd’hui, y brille de tout son éclat; de sorte que ce dictionnaire peut être envisagé en même temps comme un trésor de philologie sacrée 2. Ces deux grands philologues y ont renfermé la plus grande partie des passages des mêmes livres obligatoires qui n’ont pu se soustraire à la sévérité de la censure et qui ne subsistent Passim etiam suis locis Hebrœorum et Chaldœorum proverbia, apophthegmata, sententiœ, ritus, aliaque ad sacram hanc philologiam pertinentia expropriis ipsorum libris producuntur et explanantur. Ut non solum vulgaris Lexici, sed amplissimi et instructissimi thesauri philologici loco esse possit. aujourd’hui que dans un petit nombre des plus anciennes éditions. En parlant de ces passages retranchés, ils conviennent que par là on peut voir les desseins anti-sociaux que les Juifs nourrissent contre les Chrétiens; mais ils sont en même temps trop sages et trop impartiaux pour approuver que,pour cette raison,cesmêmes livres soient condamnés aux flammes. On accuse le Thalmud, dit Buxtorf le fils, de contenir plusieurs fables et absurdités, ce que nous sommes bien loin de nier; sed hoc interim eliam sciendum et dicendum, non omnia quæ imperitis talia videntur, esse talia. On l’accuse aussi de renfermer plusieurs impiétés et impostures contre Jésus-Christ et son Eglise; mais c’est pour cela même qu’il faut les dévoiler et faire voir que ce sont des impiétés et des impostures. Omnino enim Christianorum intéressé videtur et hœc ab illis non ignorari; et s’il est vrai, d’un côté, que dans le Thalmud se trouvent inutiles quasi paleæ et multi furfures, il est aussi indubitable, de l’autre, qu’il renferme encore a utilia quandoque grana et param similam. Nous avons démontré ailleurs (Remarques sur la nécessité d'une version du Thalmud de Babylone en langue française) que le Thalmud, considéré comme livre religieux , décèle une J’observerai ici en passant que ces exprèssions et d’autres encore que Buxtorf le fils a employées dans la préface de ce grand dictionnaire, afin de détruire dans les non-Juifs, comme il le dit lui-même, cette extrême aversion qu’ils ont pour l’étude du Thalmud et des autres livres rabbiniques, ont induit en erreur plusieurs Juifs qui, n’ayant qu’une faible connaissance de la langue latine et de la critique, se sont imaginés que Buxtorf (le père ou le fils, n’importe lequel) était un grand partisan du Thalmud, et par conséquent leur ami ». Cependant Buxtorf tendance pernicieuse ; mais que, comme monument d’antiquité, il contient plusieurs renseigncmens utiles pour les e'tudes sacrées et profanes. Voy. Ein Wort zu seiner Zeit oder uber die Autoritat der rabbinischen Schriften von Salomon Plessner. Les livres rabbiniques doivent être jugés, non sur l’autorité' d’autrui, mais sur leur valeur intrinsèque. Cependant, puisque M. Piessner a cru nécessaire de s’attacher au premier parti, pourquoi n’a-t-il pas commencé par l’examen de ce que les plus célèbres docteurs de la Synagogue, anciens et modernes, avancent contre le Thalmud, comme, par exemple, l’auteur du livre Cosri; Maimonides, dans scs écrits philosophiques; Mendelssohn, Maimon, Friedlaender, Ben David, etc.? Ne voit-il pas que, sans détruire toutes ces autorités majeures des Juifs, qui sont contre son projet, il ne peut tirer aucun avantage des autorités de quelques non-Juifs qu’il croit lui être favorables? Je dis il croit, lé fils n’est à peu près que l’éditeur du grand dictionnaire du Thalmud et de la Synagogue qu’il avait hérité de Buxtorf son père; et celui-ci, plus initié encore dans tous les secrets du Judaïsme que son fils, ne loue le Thalmud que par ironie, lorsqu’il s’agit de le considérer comme le corps du droit civil et canonique de Juifs de la dispersion. Hoc est, dit-il, pretiosum illud cimelium (ainsi que les rabbins le croient) thésaurus ille verè régi us qui Judœis solis oraliter concreditus et apud illos est repositus : hic arcana legis, quœ per duo annorum millia apud Judœos latuerunt, in lucern prodierunt : hœc est recta ilia expositio rerum, illud פירוש Perusch seu potius פרש, uti scribitur apud Malach (2.3) פרש על פניכם Peresch, id est s ter eus super nasurn vestrum, quo omnia obscura, controversa et dubia, quœ in lege scripta occurrunt ad amussim exponuntur et discutiuntur. Mais ces adeptes de la Synagogue qui comptent Buxtorf parmi les apologistes du Thalmud, ou n’ont pas compris la pensée de ce car ccs derniers ont souvent parle' du Thalmud en traduisant mot pour mot les opinions qu’en portent les rabbins, non pour les approuver, mais pour les faire connaître telles qu’elles sont, et M. Plessner conviendra, j’espère, qu’on ne doit rien concluresavant, ou ne sont plus sensibles aux traits de l’ironie. Ils trouvent leur compte à faire croire aux non-Juifs que l’autorité de Buxtorf est favorable à leur aveuglement 1. Qu’ils lisent donc l’article שמד de son dictionnaire : car c’est là qu’il rapporte, mot pour mot, celle de leurs prières journalières où ils souhaitent en furieux destruction et extermination à leurs apostats et à leurs ennemis, en comprenant dans le nombre de ces derniers les Chrétiens, et que, poussé à bout par cette haine invétérée dans laquelle les Juifs tâchent de s’affermir chaque jour en prenant Dieu même à témoin, il s’écrie : Quid ergo istis (Judæis) fidendum, qui taie excidium et exitium nobis quotidiè optant? Quorsum lantis privilegiis tatandi, ut illis robur tanta ipsorum impietas nanciscatur ? La faute que Wolfssohn reconnaît dans le grand dictionnaire dont nous parlons, c’est qu’on y soutient que la signification des deux mots thaïmudiques Goyim et Accum doit s’étendre non seulement aux idolâtres, mais aux Chrétiens eux-mêmes : Und das der Thalmud unter den Ausdrücken Gojim, Attum n. f. w. nicht bloß Heiden, fondern auch Christen verstanden hat, dieß bezeugt Cf. Brochures n° 1 ct 2. ja ausser Eisenmenger auch der rühmlich bekannte Buxtorf. Cependant, continue-t-il, la voix du seul Buxtorf (et il oublie qu’il a aussi cité Eisenmenger à côté de Buxtorf) ne peut pas décider cette question; car il est probable qu’il s’est laissé entraîner par des préjugés contre la nation israélite, et il est certain qu’il est tombé également dans d’autres erreurs. Nous ferons voir en temps et lieu à Wolfssohn que cette faute est purement imaginaire et que les autres erreurs de Buxtorf ne sont pas de nature à détruire l’évidence. Eh quoi ! Buxtorf entraîné par des préjugés? Lui qui possédait tous les moyens de s’en défaire dans sa jeunesse, en aurait-il laissé des traces même dans son dictionnaire qui est le dernier de ses ouvrages? Par cette conjecture peu réfléchie, Wolfssohn tombe dans la même erreur que Grégoire qui, en rangéant le même Buxtorf parmi les bénins écrivains qui ne sont que les échos de l'opinion publique 2, semble avoir cédé à des raisonnemens peu * Ib. p. 69 — 70. 3 Essai sur la Régénération des Juifs, C. 6. Il est vrai que Gregoire parle, ici de l’auteur de la Synagoga Judaica, mais son jugement attaque l’e'crivain du Judaïsme en général, plutôt que l’auteur de la Synagogue en particulier. motivés, et nous prouve que les savans eux-mêmes ne parviennent pas toujours à se défendre contre des préventions injustes. Le défaut principal du grand Dictionnaire thalmudique, considéré comme ouvrage qui dévoile le Judaïsme, est diamétralement opposé à celui que Wolfssohn et Grégoire reprochent à son auteur. Il a été désigné tout entier par ces parôles d’Alb. Schultens (ib.) : Quippe qui scirem Cl. Buxtorfios quantumvis a rabbinorum placitis haud intactos , neu, tiquam, tarnen cabalistico fermento se inquinare passos. Oui, l’auteur ou les auteurs du grand Dictionnaire thalmudique ne se tiennent pas toujours sur leurs gardes contre les rêves des rabbins et croient faire assez en rejetant ceux des cabalistes. Entraînés par leur érudition sans bornes dans la littérature rabbinique, ils ne peuvent pas se résoudre à regarder comme dépourvue de fondement une opinion ou maxime religieuse que le Thalmud et les autres' monumens sacrés de la Synagogue présentent toujours de la même manière, ou qui réunit un plus grand nombre de témoignages en sa faveur. En un mot, les deux Buxtorf parlent souvent du Judaïsme dans leur dictionnaire comme les rabbins, et non comme une plus saine critique nous apprend que l’on doit en parler. Or, pourdévoiler le Judaïsme, il ne suffit pas d’indiquer ce que les Juifs en pensent ordinairement, mais il faut découvrir au non Juifs ce que ceux-ci doivent en penser. Ce n’est pas assez, par exemp., de nous faire savoir comment les premiers soutiennent que le Thalmud a été donné à Moïse sur le Sinai avec la Bible, ce n’est pas même assez de nous laisser soupçonner de la fraude ou de la crédulité dans leur opinion; mais il faut, autant que possible, nous faire remonter à lavéritable origine du Thalmud, ainsi qu’à celle de cette fraude et de cette crédulité pieuse. L’autre défaut que nous trouvons dans le Judaïsme dévoilé des deux Buxtorf, ne vient nullement de l’esprit dans lequel leur dictionnaire a été rédigé, mais de son épaisseur et de l’arrangement des matières qu’il contient. En effet, chercher les différens fils du Judaïsme dans un in-folio de 2678 colonnes, et où il n’y a d’autre suite que celle des lettres d’un alphabet oriental qui suppose au moins la connaissance de l’hébreu, est presque aussi difficile que d’aller les rattrapper dans le Thalmud, d’autant plus qu’un seul et même point de doctrine demande que l’on consulte beaucoup d’articles à la fois où se trouvent tous les renseignemens qui nous sont nécessaires. Ajoutons qu’il est déjà reconnu quele grand Dictionnaire des deux Buxtorf manque de plusieurs mots thalmudiques, et par conséquent de plusieurs articles qui renferment des élémens inconnus du même Judaïsme. C’est pourquoi nous avons promis 1 de le compléter, tout, en travaillant à la version du Thalmud de Babylone. Venons maintenant à l’ouvrage de Raymond Martin dont le seul titre 2 montre le jugement critique qu’il faut en porter. Carpzovius et de Voisin en ont trouvé les matières si peu proportionnées à son sujet, qui est de convaincre les Maures et les Juifs d’incrédulité, que le premier a cru de son devoir d’y ajouter une introduction de 126 pages infolio sur la théologie judaïque, sui' les sectes, traditions des Juifs, etc. ; et le second a fait sur le Proveniam de Raymond qui est de 5 pages, plus de 180 pages de remarques. J’ose cependant ’ Foy. mon second article sur la nécessite' d’une version du Thalmud de Babylone. ’ Raymundi Martini ordinis predicatorum Pugio Fidei adversus Mauros et Judœos, cum observationibus Josephi de Prisin et introductione Jo. Benedicti Carpzovii qui simul appendtcis loco Hermanni Judaei opusculum de sua conversione ex Manusc. Bibliothecce Paulinœ Academies Lipsiensis recensuit. Lipsiœ, anno 1687. avancer que, tout incomplet que soit cet ouvrage sans de pareilles additions, la moitié de ce qu’il contient est entièrement superflue, surtout pour les Juifs; c’est-à-dire la première et la troisième partie, qui fourmillent de questions puisées, non dans le Judaïsme, mais dans une philosophie et une théologie scolastiques propres à endormir les Juifs dans leur incrédulité. Ceux-ci, en effet, n’y entendent rien, et il serait difficile de trouver aujourd’hui quelqu’un qui pût y entendre quelque chose. C’est pourquoi Carpzovius a vu la nécessité de remplacer, autant que possible, cette philosophie et théologie par la théologie judaïque. Ces défauts, dira-t-on, sont pour la plupart ceux du temps où l’ouvrage a été écrit. Mais ce sont toujours des défauts qui prouvent que \ç, P oignard de la Foi ne peut pas donner une juste idée du Judaïsme Ce n’est que dans la seconde * Quel rapport, de grâce, entre le Judaïsme et ces questions? PREMIÈRE PARTIE. De diversitate errantium à veritate fidei. — De mundi astervitale. — Quod anima rationalis est immortalis. — Quod voluptas non est summum bonum, etc. TROISIÈME PARTIE. Quod unus vel unum dicitur multiplicitér. — Quod homopartie que les matières sont bien choisies, et tendent presque toutes au même but, de rectifier les fausses idées des Juifs sur le Messie. Il y a aussi dans la troisième partie deux longs chapitres, le XXIe et le XXIIe, de Reprobatione et de Fœtore doctrinœ Judœorum, etc. י qui me paraissent propres à faire connaître aux Juifs l’état d’aveuglement où languit leur raison. Je remarquerai en général qu’un des plus graves reproches que l’on puisse faire à cet ouvrage, c’est qu’il est souvent mutilé et inexact dans les citations qu’il fait du Thalmud et des autres livres religieux de la Synagogue. Il est aussi peu fidèle dans les versions des passages qu’il cite, ce qui proie singulièrement à la critique des Juifs, qui, ne sachant lire que dans leurs livres, traitent d’ignorance grossière chaque faute réellement apparente que les non-Juifs peuvent avoir commise à l’égard de ces mêmes livres 1. factus est ad imaginent et similitudinem Dei. — Quod Adam et Eea fuerunt Dco culpabiles. — Quod Deus multolies et mullis apparuit in forma hominis , etc. — Quiconque veut raisonner de trop loin avec les Juifs et les Infidèles, risque de sacrifier l’occasion de les convertir à la vanité' de faire parade de son e'rudition. 1 Lisent-ils, dans les écrits de ces derniers, Rabbi au lieu de Rabba, sans examiner si c’est une faute d’impression ou de Quant à Joseph de Voisin dont les notes et les remarques ont souvent pour but de corriger les fautes de l’ouvrage de Raymond, je dirai qu’il est très versé dans le rabbinisme; mais parfois il n’est pas moins la dupe des opinions rabbiniques que les deux Buxtorf 1. Un autre ouvrage du même genre que celui de Raymond Martin, mais bien plus complet et qui embrasse un plan d’une plus grande étendue, quoique dans un moindre volume, c’est le livre anglais de l’évêque Richard Kidder, qui a pour titre : Démonstration du Messie, dans laquelle la vérité de la religion chrétienne est prouvée contre tous ses ennemis, et spécialement contre les Juifs 2. Cet écrit polémique est le plus solide et le raisounement, on si même c’est une faute, ils sont bien contons d’avoir une occasion quelconque de faire sentir aux non-Juifs qu’ils ne seront auprès d’eux que de che'tifs e'coliers dans le Thalmud. Voy. brochures , n° 1 et 2, 7V0? faciunt intelligendo ut nihîl intelligant. ' Voy. Observationes in proœmium Pugionis Fidei en genêral, et ce qu’il dit depunctis siec dc vocalibus, dans les memes observations en particulier. 2 In three parts; by the Right Reverend Father in God Richard Late lord Bishop of Bath and Wells. London, 1726. plus judicieux de tous ceux que nous connaissons; mais s’il laisse peu de chose à désirer comme ouvrage destiné à tirer d’erreur les ennemis de notre religion, il laisse un grand vide à remplir, considéré comme devant servir à dévoiler le Judaïsme dans toutes ses parties. Car si le Thalmud est le code religieux des Juifs d’aujourd’hui, ce qui n’admet point de contestation, le Judaïsme ne sera dévoilé dans Kidder, qu’autant que le système du Thalmud y sera développé. Or , quoique ce sage controversiste fasse profession de tirer une partie de ses matières des deux Thalmuds, cependant il le fait si rarement et d’une manière si superficielle, que dans les trois parties de son in-folio, chacune de 180 pages environ, on trouve à peine dix citations des deux Thalmuds, huit de celui de Babylone, et deux de celui de Jérusalem, à moins qu’on ne veuille y ajouter celles qu’il en a faites indirectement, en invoquant de temps à autre l’autorité de Buxtorf et de Raymond Martin. Je dirai plus encore : dans le dernier chapitre de la troisième partie, Kidder paraît même avoir oublié que le Thalmud existe; car en parlant des différens objets dans lesquels doivent être verses ceux qui veulent conférer avec les Juifs, il nomme Vhébreu de la Bible, les paraphrases chai-déennes et antres vieux livres rabbiniques 1, tandis que, selon la manière de penser des Juifs de la dispersion, le Thalmudne devait pas seulement être cité ici en termes précis, mais devait avoir même le pas sur la Bible. Et quelle distance n’y a-til pas aux yeux des Juifs entre l’autorité du Thaïmud et celle dont jouissent les paraphrases chaidéennes? En vain objecterait-on qu’en parlant des livres qu’il faut s’exercer à traduire pour ce même objet, Kidder place en première ligne la Mischna dans la même page (196). Nous répondons que même par rapport à cet exercice, c’est la Gemara et non la Mischna qui devait être placée la première : 1° Parce que dans tous les temps elle a été toujours plus inconnue aux non-Juifs que laMischna, 2° Parce que la langue de la Gemara est beaucoup plus difficile que celle de la Mischna. 3° Parce que la Gemara est révérée par les Juifs plus encore que la Mischna. 4° Et qu’enfin le Judaïsme, comme nous l’a- ' He that hath good skill in the Biblical Hebrew, die Chaldee Paraphrast and die other Jewish Learning, will certainly be much fitter to confer with die Jews, dian he that want s it. Et plus bas : They pay a mighty révérence to the Targums , and some other old books. 1 02 THEORIE vons dit ailleurs ’, est sans comparaison plus outré dans la Gemara que dans la Mischna. Kidder n’a pas vu non plus que sa rare érudition sacrée et profane, qui fait les plus grands frais de son livre, n’est qu’un hors d’œuvre par rapport aux Juifs. Cicéron, Tacite, Tite-Live, Tertulien, Origènes et Clément d’Alexandrie, sont des noms qui les épouvantent, au lieu de les frapper; car ils n’ont d’oreilles et de facultés intellectuelles que pour les paroles et pour les livres de leurs rabbins. C’est donc perdre son temps que de s’éloigner du texte de ces livres, lorsque l’on veut captiver l’attention des Juifs. Mais si Kidder n’a point dévoilé le Judaïsme, tel qu’il se trouve dans le Thalmud, on ne peut lui contester le mérite de posséder une profonde connaissance du caractère des Juifs de la dispersion, telle qu’on peut l’acquérir par de longues liaisons avec eux plutôt que par la lecture de leurs monumens religieux. Il en donne les preuves les plus évidentes en parlant de ce que les princes et les états chrétiens devraient faire pour contribuer de leur côté à la conversion des Juifs 3. 1 Remarques sur la nécessité d’une version du Thalmud de Babylone, art. i'r. ’• P. 3, t. 2. What Christian Princes and states may do toward the conversion of the Jews. Nous citerons ici en abrégé ses idées et ses parôles; car ce qu’il dit de la conversion des Juifs, qui est son objet, peut aussi être souvent applicable à leur réforme, qui est le nôtre. Les princes et les états chrétiens devraient donc selon Kidder : 1° Obliger les Juifs à entendre nos sermons et les admettre à nos conférences ; et voici ce qu’il observe à cette occasion : Il est certain que c’est une très grande faveur de la part des états et rois chrétiens, que d’accorder aux Juifs un séjour libre et tranquille dans leurs royaumes et contrées. Ils doivent savoir parfaitement que les Juifs sont les ennemis déclarés de la foi chrétienne, que ce sont également les ennemis personnels les plus acharnés que les Chrétiens puissent avoir dans le monde, et que Jésus-Christ passe à leurs yeux pour un imposteur. » 2° Ne point leur permettre, sans aucune restriction, de se servir dans leurs Synagogues des hymnes et des prières qu’il leur plaît a. Kidder reconnaît donc la nécessité d’une censure pour les livres de prières des Juifs, car il dit : Ce ne sont pas des conditions tolérables que de leur laisser faire les prières qui leur plaisent, ou blasphémer le saint nom de Jésus-Christ, ou de faire quelque chose qui puisse offenser notre sainte religion. Il est convenable que les gouvernemens soient garantis contre de pareilles profanations. Il ne peut pas non plus leur être accordé de maudire les Chrétiens sous le nom d’Edomites, ou Minim י c’est-à-dire hérétiques 1. » 3° Eviter les deux extrêmes , de les persecuter et de les protéger 3. Cet avis de Kidder, d’où dépend le grand nœud de la question sur l’état actuel des Juifs , sera pleinement justifié reading their Law, and using their prayers and hymns in their Synagogues, yet i humbly offer that ail Christian Princes and states should not permit this liberty without some restraint and conditions. . ' C’est donc Kidder lui-même qui, sur ce sujet, vient a l’appui de Buxtorf pour le defendre des imputations de Wolfssohn : ce qui soit dit en passant. Though the Jews ought not to be injured and oppressed, y cl i verily believe nothing can be more advisable than to keep them low. They cannot bear great prosperity : nothing can be more désagréable to their present captivity. dans la seconde partie de cet ouvrage. Les Juifs, selon Kidder, ne peuvent pas supporter une trop grande prospérité; ils savent si bien s’accommoder à leur captivité, que les plus riches d’entre eux la regardent même comme une faveur du ciel; car l’argent est leur dieu. The truth is lhey are wedded fo this world : and though tliey do magnifie tlieir Lato in their books and sermons , y et it is wealth and worthy splendor whicli tliey drive at. Il a donc raison d’en conclure : Les princes et états chrétiens ne peuvent donc être blâmés de les protéger contre des vexations trop rudes et contre l’oppression. Mais ils ne doivent pas non plus se regarder comme obligés de leur accorder des dignités, de les caresser et de leur faire la cour, de répandre sur eux des faveurs inaccoutumées, et de les investir de grands privilèges d’aucun genre ou de pouvoir ou de juridiction. » Dans la même seconde partie, nous verrons en détail quel usage devraient faire les Juifs de ce pouvoir et de cette juridiction, selon leurs liv res obligatoires. Souvenons-nous, en altendant, que le même auteur a su reconnaître combien ils sont enclins à l’insolence, sans cependaut remarquer qu’ils tiennent ce défaut de leur éducation religieuse. Il en cite col exemple, quinous servira plus lard pour mieux développer nos idées sur la réforme radicale de la nation israélite : Ces faveurs et préférences les rendraient insolens et intraitables, et ils en conduraient bientôt qu’ils sont les favoris du ciel, puisqu’ils trouvent, tant de prospérité sur la terre. » Il en cite cet exemple : Un savant de mes amis m’assure qu’il en a fait l’expérience. Il rapporte qu’étant à Worms (A. D. 1682), les Juifs de cette ville demandèrent à la magistrature et au clergé réunis de faire exception parmi les Chrétiens , en se fondant sur la Genèse, XLIX 10 : Le sceptre ne sortira pas de Juda, Ils affirmèrent que le sceptre était encore parmi eux, et s’appuyèrent de ce verset, et cela parce que les magistrats de cette ville leur avaient permis de punir quelques hommes de leur propre nation, dans le cas de crimes ou injures légères, jusqu’à la valeur de 15 sous de notre monnaie » 4° Ouvrir enfin des conférences entre les savans juifs et les non-juifs, et permettre aux 1 Nous rappellerons ici au lecteur que Buxtorf lui-menie s’élève contre les faveurs qu’on accorde aux Juifs, tels qu ils sont maintenant. uns et aux autres de parler librement et ouvertement sur les dogmes et les pratiques de leur religion 1 : De cette manière, dit-il, les Juifs n’auront alors aucune raison de se plaindre du manque de liberté de la presse, et ne pourront plus dire avec quelque fondement qu’ils auraient de très bonnes raisons à faire valoir si on leur laissait la liberté de le faire; » d’autant plus que les philosophes d’entre les non-Juifs font cause commune sur ce point avec les Juifs, et soutiennent que l’on ne pourra s’assurer que l’on a répondu victorieusement à ces derniers sur ce qu’ils pensent contre le Christianisme, que quand on leur aura permis de disputer librement, et de dire sans exception et sans réticence tout ce qu’ils savent à cet égard 1. C’est pourquoi Kidder finit par engager les princes, les états et les universités à préparer des jeunes gens non-juifs, et à les mettre en état de tenir tête aux Juifs dans cette espèce de conférences religieuses qu’il propose, en les initiant de bonne heure dans la langue et dans les doctrines rabbiniques. Car pour- ' Christian Princes and states may oblige the Jcws to appcar bejore them or their commissioners, etc. ’־ Cf. Mirabeau, ib., p. 36. suit-il, les Juifs sont un peuple très subtil, et (ce qui est pirej de mauvaise foi dans leurs disputes avec les Chrétiens. Ils avanceront des propositions dénuées de vérité, et s’armeront d’un accent ou d’une légère faute grammaticale pour amuser les Chrétiens et pour servir leur propre cause; et quoiqu’il n’y ait aucun fondement dans ce qu’ils avancent, ce dont (la chose est à craindre) ils sont eux-mêmes convaincus, néanmoins ils essaieront de tromper leur adversaire, et de le pousser à bout pour triompher et l’insulter après. » En quoi les Juifs ont été et sont toujours et partout les memes 1. Dans un livre où nous serons contraints de proposer de temps en temps des remèdes proportionnés à la violence d’une maladie devenue presque incurable, nous nous croyons heureux de pouvoir nous étayer d’avance de l’autorité et même des paroles d’un écrivain aussi célèbre que Kidder, et dont les lumières et la moderation doivent imposer aux docteurs de la Synagogue. ’ Voycz-cn les preuves en Rosemüller (Exod. xxn, xxvn), par rapport aux temps de Joseph et de Philou, et dans les deux Brochures que nous avons déjà citées plusieurs fois, et qui sont de cette année 1827. Enfin nous voici arrivés aux travaux d’Eisenmenger, un des controversistes contre lequel les Juifs ont élevé le plus de clameurs. Voyons donc s’ils ont eu et jusqu’à quel point ils ont pu avoir raison de le faire. Jean And. Eisenmenger, professeur de langues orientales à l’université d’Heidelberg, est l’écrivain dont l’ouvrage, par le nombre et la nature des recherches qu’il renferme, a le plus de droit au titre qu’il porte de Judaïsme dévoilé 1. Il l’a divisé en deux in-quarto d’environ mille pages chacun ; ce qui montre d’abord la vaste carrière qu’il a dû parcourir pour faire voir en combien de points diffèrent aujourd’hui le Judaïsme et le Christianisme, deux religions qui ne différaient autrefois que de noms et par des nuances très légères. Certes, si en signalant les préjugés et en les livrant au ridicule on contribue à en atténuer l’influence, la gloire d’Eisenmenger est déjà assurée, en dépit des docteurs et des fauteurs de la Synagogue. C’est à Eisenmenger que nous devons le désaveu peu sincère , mais formel, que Wolfssohn fait du Thalmud, Johann Andrea Eisenmenger, Professors der orientalischen Sprachen bei der Universitat Heidelberg Entdektes Judenthum. In zwenen Theilen, zu Koenigsberg, 1711. comme code authentique du Judaïsme d’aujourd’hui 1. . Mais le plus beau titre d’Eisenmenger à notre connaissance, c’est qu’il a consulté et compris lui-même les livres rabbiniques dont il nous entretient; qu’il nous en a donné avec une sagacité surprenante des citations et des extraits; qu’il a mis ces mêmes extraits à la portée de tout le monde, par une version presque toujours fidèle et intelligible, et qui se trouve constamment placée à côté du texte. Or cette méthode, qui ne montre souvent dans d’autres livres qu’un désir vaniteux d’en augmenter le volume, ne fait que rehausser le prix de celui d’Eisenm enger. Car : י 1° Les Juifs sont des protées fanatiques qui prennent toutes les formes avant de convenir de la vérité de ce qu’on leur reproche; et ce n’est que par des voies de fait et par les paroles de leurs rabbins répétées et expliquées précisèment dans le sens que ces derniers y ont attaché (lorsque pourtant ils y ont attaché quelque sens) , qu’on peut leur imposer , et les réduire à la raison ou au silence. 2° Les non-Juifs, à leur tour, ne sont, dans les choses rabbiniques, que de simples commençans et de nouveaux catéchumènes qu’il faut catéchiser avec beaucoup de patience et de détail; et lorsqu’ils ne voient pas de leurs propres yeux, que les paroles descontroversistes sont réellement calquées sur celles des docteurs de la Synagogue, ils se réunissent ordinairement aux Juifs pour crier avec eux à l’imposture. 3° Les livres rabbiniques sont rares parmi les non-Juifs, et dans quelques pays ils sont meme inconnus , en sorte que l’fënfbectte# Jubcntljum d’Eisenmenger, pour se suffire à lui-même et pour être utile à tous et partout également, devait renfermer le précieux avantage dont a joui son auteur, après s’être entouré dans son cabinet de monumens de ce genre. 4° Plus rares encore sont aujourd’hui les livres rabbiniques qui ne sont pas mutilés et remplis de lacunes, précisément dans les matières qu’il nous importe le plus de connaître pour bien sonder le Judaïsme. Eisenmenger ayant consuite le petit nombre des éditions les plus anciennes, où les passages qui manquent dans les plus modernes ont pris une force plus mystérieusc, a dû nous rapporter ces mêmes passages en termes formels, pour nous offrir les moyens de rallier les fils d’une toile déchirée. Un autre avantage qui résulte de cette methode dans l’Entdecktes Judenthum et qui semble avoir été inconnu à Eisenmenger lui-même, c’est que celui-ci, distrait comme il l’a été par l’abondance des matières qu’il avait à citer, à transcrire, à traduire et à coordonner, n’a pas eu assez de temps pour débiter ses propres raisonnemens autant qu’il paraît avoir été porté à le faire, ce qui aurait été oleum et operamperdere comme dit le proverbe. Car les fanatiques et les bigots de bonne foi, si pourtant il y en a, n’entendent point raison, et ceux qui sont de mauvaise foi ne raisonnent que pour se menager des issues de toutes parts, et pour sauver les apparences. Engagé dans cette méthode, Eisenmenger a été comme entraîné à faire un riche recueil qui offrira à jamais : a. Au jeune amateur des langues orientales et au philologue, le livre classique qu’il doit étudier à fond pour connaître les idiomes aussi bien que les opinions des rabbins anciens et modernes, et la bibliothèque rabbinique sinon la plus complète, du moins la plus curieuse et la plus intéressante qui existe 4 Outre l’index géne'ral des matières, Eisenmenger en donne trois antres des auteurs qu’il a consultes et copie,s, selon que . Outre l’index géne'ral des matières, Eisenmenger en donne trois antres des auteurs qu’il a consultes et copie,s, selon que A l’historien des Juifs un expédient assez sûr pour se tenir à l’abri des contradictions et des fautes trop palpables, lorsqu’il parle du Judaïsme, sans avoir été initié dans ses doctrines. Au théologien polémique , le grand Ilæresiologium de la Synagogue à consulter en cas de controverse, et où il apprendra qu’il faut guérir l’esprit des Juifs avant que de songer à s’adresser à leurs cœurs endurcis.; car Eisenmenger est, comme nous l’avons remarqué plus haut, la mesure de l’espace immense qui sépare aujourd’hui le Judaïsme du Christianisme. Au réformateur des Juifs un moyen quelconque d’écarter, autant que possible, la légèreté, l’inconséquence et une fausse direction de son entreprise, en apprenant à évaluer au juste et les difficultés qui l’attendent et les ressources qu’il peut avoir pour les vaincre. A l’homme de loi les Pandectes judaïques les plus commodes pour la discussion et le ceux-ci ont écrit en hébreu ou en allemand, selon qu’ils ont été Juifs, Chrétiens ou Juifs baptisés. Il y indique le format, le lieu et l’année de l’impression; et, dans le corps de l’ouvrage, il fait l’histoire des livres les plus célèbres, et en dit assez pour faire juger du caractère et du style de chacun. jugement de cette espèce de causes pécuniaires et criminelles qui ont souvent lieu entre les Israélites et, les sectateurs des autres cultes. Enfin au censeur des livres rabbiniques (tant qu’on s’obstinera à reconnaître la nécessite d’une censure pour cette espèce de livres), un répertoire fort instructif des livres que l’on devrait défendre ou permettre, et des passages que l’on devrait rayer dans d’autres livres que l’on ne peut pas défendre, attendu qu’ils sont obligatoires ou de précepte aux yeux des Juifs 5 A cet effet, j’avais entrepris d’ajouter aux quatre index d’Eisenmenger un cinquième index de tous ces livres et de tous ces passages, afin que la censure des Chrétiens pût mettre par-là une apparence de système et d’ordre dans ses opérations. . A cet effet, j’avais entrepris d’ajouter aux quatre index d’Eisenmenger un cinquième index de tous ces livres et de tous ces passages, afin que la censure des Chrétiens pût mettre par-là une apparence de système et d’ordre dans ses opérations. C’est au nom de tous les véritables connaisseurs et appréciateurs du mérite, que le célèbre Tychsen a exalté tant de travaux et d’avantages, et son avis a trop de poids pour ne point réunir tous les suffrages des Juifs et des non-Juifs également. Voici ses paroles ־. Les extraits qu’Eisenmenger a faits des livres classiques de la Synagogue sont traduits avec une fidélité à toute épreuve. Les Juifs, qui regardent comme un crime de faire passer les paroles de leurs rabbins pour absurdes, 115 doivent s’en prendre à eux-mêmes si le lecteur le mieux intentionné n’est pas en état de changer le poison en miel, le non-sens en vérité, l’intolérance en tolérance, l’inimitié et la haine en amitié et en amour. » Après l’ouvrage d’Eisenmenger, on ne peut plus révoquer en doute que la tendance des doctrines du Thalmud ne soit anti-sociale et pernicieuse. Cependantles auteurs des deux brochures nos 1 et 2 s’efforcent, en Israélites entêtés ou peu sincères, de soutenir par de fausses citations précisément le contraire, enhardis, comme je crois, d’un côté par le petit nombre de ceux qui ont lu ou qui lisent cet ouvrage, et de l’autre par le jugement qu’en portent quelques écrivains non-juifs, qui, sans y avoir jeté un coup-d’œil, n’ont fait que copier et même outré ce qu’en disent les Juifs. Je ne parlerai ici que de Dohm, de Mirabeau et de l’abbé Grégoire. Les deux premiers appellent les écrits de cet auteur un Recueil de contes calomnieux, et le troisième, un arsenal de mensonges. Comment, de grâce, la calomnie et le mensonge pourraient-ils avoir lieu dans un livre où la version se trouve constamment placée à côté du texte, et est, selon le témoignage de Tychsen, exacte à toute épreuve? Mais Dohm et Mirabeau avaient besoin d’une 1 1 6 THEORIE phrase gratuitement injurieuse pour motiver l’attaque qu’ils méditaient contre les prêtres intolérans, comme ils le disent, et qui se permettent la fraude contre les Juifs tolérans et sincères 6 II est à remarquer que l’un et l’autre paraissent avoir pris Eisenmenger pour un prêtre. . Ils ont voulu nous apprendre, par leur exemple, que les philosophes mêmes prennent quelquefois avec une extrême légèreté un ton tranchant, et jugent les yeux bandés. Grégoire à son tour était trop attaché au plan idéal qu’avait en grande partie enfanté son imagination, pour consulter Eisenmenger, dont la lecture approfondie l’aurait conduit infailliblement de l’enthousiasme au regret. II est à remarquer que l’un et l’autre paraissent avoir pris Eisenmenger pour un prêtre. Nous sommes cependant bien loin de croire qu’Eisenraenger soit sans défauts, ou qu’il ait dévoilé le Judaïsme aussi complètement qu’il le fait espérer. Et voici quelles sont nos raisons : Le but dans lequel Eisenmenger a voulu examiner le Judaïsme, en le comparant au Christianisme, ne peut être que partiel relativement au grand système des thalmudistes, qui a été et qui est toujours de haïr non seulement les Chrétiens et leurs mystères, mais tous les peuples de la terre et leurs cultes, tous les non-Juifs, sansaucune exception, et les Juifs mêmes, dès qu’ils sont d’une autre secte, d’une autre opinion, trop éclairés ou trop ignorans (Idiots), habillés autrement qu’eux ou vivant dispersés dans un autre pays que le leur 1. Il semble rétrécir même le cercle du Christianisme par la manie, qui le prédomine dans tout l’ouvrage, de voir les Juifs non initiés dans l’étude de sa doctrine et dans la pratique de sa morale, mais recevant seulement son baptême. On dirait presque qu’il 11’a voulu traverser péniblement trente-six longs chapitres, que pour parvenir à établir dans le dernier cette question en forme de conclusion: Warum so wenig Juden sich betehren und wie der Sache zu helfen. Mirabeau et Dohm, qui ont eu tort de lui attribuer des contes calomnieux, auraient pu l’accuser plutôt d’avoir publié des vérites avec trop d’acharnement et avec le dessein visible d’aiguiser l’esprit de persécution, pour séparer à jamais les Juifs des Chrétiens 7 Si Eisenmenger touche parfois à ces différons degrés de haine rabbinique, c’est comme par hasard qu’il le fait, et toujours pour avoir occasion de parler plus particulièrement delà haine que les Juifs professent contre les Chrétiens. 8 ÇOîit nieJjv (Srî)tfferun3 unk in ter Tlbficÿt ten und)ti(llid)?n unt impo;litifdjen (jeçjen frie Sut'en ju fdjdvfen unt ju re^tferfigen. —Dohm. . En ef- Si Eisenmenger touche parfois à ces différons degrés de haine rabbinique, c’est comme par hasard qu’il le fait, et toujours pour avoir occasion de parler plus particulièrement delà haine que les Juifs professent contre les Chrétiens. ÇOîit nieJjv (Srî)tfferun3 unk in ter Tlbficÿt ten und)ti(llid)?n unt impo; litifdjen (jeçjen frie Sut'en ju fdjdvfen unt ju re^tferfigen. — Dohm. 1 1 8 THÉORIE fet, tout dans son ouvrage nous parle de ce malheureux dessein, comme on peut s’en convaincre: 1° Par le choix qu’il a fait de tout ce qui se trouve de plus haineux et déplus ridicule dans les livres rabhiniques, et qu’il a rendu encore plus haineux et plus ridicule par la manière dont il l’a détaché de ces mêmes livres, sans avoir égard au sens de ce qui précède ou de ce qui suit 9 En parlant du livre Yetzira, nous verrons qu’il tombe aussi dans le défaut de préférer une leçon cabalistique à la véritable leçon du Thalmud. . En parlant du livre Yetzira, nous verrons qu’il tombe aussi dans le défaut de préférer une leçon cabalistique à la véritable leçon du Thalmud. 2° Par sa profonde dissimulation et sa coupable négligence relativement aux passages et aux maximes rabbiniques, qui sont remplis de sagesse et d’érudition, et qui laissent entrevoir que la morale des Juifs envers leurs frères (c’està-dire les Juifs) est quelquefois aussi pure que celle de la Bible. 3° Par le ton moqueur enfin, et parfois amer, dont il accompagne ses remarques, et les épithètes peu obligeantes, quoique souvent méritées, dont il qualifie presque à chaque article de son écrit les restes des enfans d’Israël. Cet homme (dit de lui Peter Beer dans une note de son histoire) cet homme a recueilli dans son Judaïsme dévoilé tous les passages les plus obscènes, non seulement du Thalmud, mais de tous les livres juifs postérieurs, sans avoir égard ni à leurs auteurs, ni au temps où ils ont écrit, «.et il y a mêlé en outre, beaucoup de sa haine «’ fanatique et de ses sarcasmes. Il en a agi, quoique dans un autre but, comme les rabbins, qui tirent une citation du milieu d’un verset de la Bible, et tâchent de l’appliquer, sans s’occuper de ce qui précède ou de ce qui sùit. De même il détache de leur ensemble des passages thalmudiques qui, n’étant pas rapportés à ce qui a été dit avant, ou à ce qui se dit après, ne peuvent paraître qu’insipides L’Eisenmenger, juif baptisé lui-même, s’il .faut en croire Wolfssohn, et s’étayant avec trop de facilité et trop souvent du témoignage d’autres Juifs baptisés, devait partager tous leurs défauts, et manifester surtout cette humeur qui est une conséquence nécessaire de la haine que les Juifs professent contre l’apostasie , crime qu’ils détestent plus que tous les autres a. Nous avertissons le lecteur que ce dernier reproche est pousse un peu trop loin par Peter Beer, car il est très rare qu’Eisenmenger altère le sens du Thalmud par des citations faites avec peu d’adresse. La preuve eu est dans la prière que les Juifs prononcent Mais un autre tort de cet auteur, aussi grave, que le précédent, et que' l’on entrevoit dans׳.les paroles de Peter Beer déjà citées, c’est de. n’avoir mis aucune distinction entre les livres obligatoires çi'non-obligatoires des Juifs d’aujour.d’hui, en. tirant indifféremment ses matériaux des uns et des autres. Il se plaît même à examiner de préférence des rapsodies entièremerib ignorées ou déjà oubliées, par la plus grande partie des Juifs; tandis qu’il devait s’occuper uniquement de l’examen des-auteurs classiques qui ne seront jamais oubliés, ou le seront les derniers Et pour être impartial dans־cet examen exclusif, il,devait jeter un coup-d’œil sur le temps et les .circonstances où ces livres religieux ont été Composés par les Juifs, et’observer que même les Chrétiens de ce temps-là ont-eu leurs Thalmuds et leurs Midraschim souvent plus inconséqûens peut-être que ceux de premiers, trois fois par jour contro les apostats, et que nous aurons occasion peut-être de rapporter en entier. J Lorsque .-Tychsen lui fait un mérite d’avoir extrait et traunit les Mutcurs classiques delà Synagogue, il parle plutôt de la methode qu’Eisenmenger aurait dû suivre , que de celle qu’il a suivie effectivement. En transcrivant les écrits de rabbins rêveurs: et mélancoliques, ainsi que lui reproche Wolfssohn, Eisenmenger, au lieu de dévoiler le Judaïsme, en a rendu le système plus compliqué; car il en a déterré et fait reparaître avec éclat cette partie qui serait avec le temps restée ensevelie dans les vieux et énormes volumes où elle se trouve comme noyée. Mais il a voulu? faire parade de son érudition rabbinique, et rallumer par vanité les dernières étincelles d’un feu presque éteint. Puisque la Halaca et VA gada, dont nous avons déjà donné la définition, constituent les deux parties les plus imposantes du Judaïsme à dévoiler, elles devaient par conséquent porter Eisenmenger à en faire les sujets de ses deux gros volumes, et à leur consacrer tous ses soins, afin de tenir ce que promettait le titre de son livre. Son devoir était donc de commencer par la Halaca, où est placé le fort du Judaïsme, il devait examiner plus particulièrement les artifices grossiers, les saillies puériles et les jeux de mots et de lettres dont les docteurs thalmudiques se sont prévalus pour parvenir à des conclusions forcées, et à faire passer des sophismes pour des révélations et des mystères. Il devait démontrer qu’ils n’ont obtenu ce résultat qu’en abusant des paroles de la Bible, ou pour mieux dire, qu’en faisant une litanie perpétuelle de citations qui s’éloignent également du sens commun et de celui de la Bible. Eisenmenger ne consacre à cet examen direct que les premières pages du chapitre neuvième de la première partie 1 ; et cela uniquement pour rendre ridicules beaucoup d’opinions, telles que celle-ci du Yalkut Chadasch qu’il rapporte presque la dernière : Que le livre de la Loi a été donné sans points-voyelles, afin que Von puisse en expliquer chaque mot de soixante et dix manières. התורה נדרשת ולכך אינה נקודה בספר תורה Quant à l’Agada, il paraît même qu’Eisenmenger, dès le premier chapitre de son Judaïsme dévoilé, s’est hâté d’en donner à dessein une mauvaise définition pour faire déborder à jamais le torrent de fables, d’allégories et d’hyperboles dont sont, pour ainsi dire, inondés les écrits des rabbins, et pour en former deux gros volumes. On croirait qu’il n’a Von der Juden verkehrten Auslegungen der H. Schrift. eu d’autre but que de nous amuser, en cherchant à nous persuader que les Juifs seuls ont eu recours à l’Agada, et que tous s’obstinent à l’expliquer littéralement. Cependant l'Agada rentre parfaitement dans le génie de tous les peuples orientaux ou amalgamés avec les peuples orientaux; et le Koran., par exemple, toute proportion gardée d’ailleurs, ne contient pas moins de contes allégoriques, hyperboliques, pieux et souvent absurdes et obcènes, que le Thalmud. Les savans juifs d’aujourd’hui sont même trop portés à faire des recherches sur le sens figuré de leurs livres, et l’on ne peut nier que les auteurs du Thalmud n’aient souvent voulu cacher d’utiles leçons sous leurs allégories. Eisenmenger, dit Maimon, peut dire ce qu’il veut, mais il est incontestable, d’après des règles reeues, que toutes les images figurées qui paraissent limiter la divinité 1 et ses attributs, n’ont d’autre but que d’accommoder les idées théologiques à l’intelligence du vulgaire. C’est en agissant de la sorte qu’Eisenmenger a porté Zalkind, Wolfssohn et leurs adhérens 10 Cf. Eisenm., 1 P., 1 Ch., et son imitateur Thomas Fried.. Ocrtel. 11 Cf. Brochure n° 2. , à soutenir l’o- Cf. Eisenm., 1 P., 1 Ch., et son imitateur Thomas Fried.. Ocrtel. Cf. Brochure n° 2. n’est pas obligatoire aux yeux des Juifs. Nous tâcherons de rectifier cette opinion dans le cours de cet ouvrage. Mais en voulant juger les controversistes en masse, et par les suites de leurs nombreuses attaques contre la Synagogue, on est forcé de convenir que, loin d’avoir dévoilé et terrassé en même temps le Judaïsme, comme ils le prétendent 1, ils n’ont fait qu’irriter une hydre à cent têtes, qui, foulée sur un sable mouvant, s’est relevée plus vigoureuse et plus aguerrie contre les efforts impuissans de ces Hercules maladroits et inexpérimentés. Leur méthode trop vague, leurs recherches sans choix, leurs réflexions dénuées de fondement et de vérité, au lieu de fermer la bouche aux rabbins par des raisonnemens concluans et péremptoires, leur ont suggéré dix répliques pour une à chaque objection, dans la certitude qu’ils ne trouveraient, de la part de leurs adversaires, qu’une faible et aveugle résistance. C’est pourquoi ils ont, non seulement répondu à toutes leurs ac- ' Judaismus ex rabbinorum scriptis detectus et xerbi divini oraculis refutatus, auctore Joli. Müllero. 125 cusations, en les taxant de supercherie et de mensonge, lors même qu’elles étaient le mieux fondées, mais ils en sont venus jusqu’à substituer impunément quelques phrases captieuses et illusoires au langage le plus sincère de la tolérance et de l’humanité. Nous ne nierons pas que ces mêmes controversistes n’aient été parfois de savans théologiens, d’excellens raisonneurs, des lettrés du premier ordre ; mais quiconque connaît à fond l’esprit de la Synagogue aimerait bien mieux qu’ils n’eussent été tous que des thalmudistes minutieux et subtils comme les rabbins, pour se faire entendre de ceux qu’ils voulaient convertir, et qu’au lieu d’avoir entrepris des travaux de si longue haleine et d’une érudition si variée, ils se fussent bornés à faire d’un passage, ou tout au plus d’un chapitre de la Bible, une discussion rabbinique en forme de Halaca et ü Agada, ahn de prouver aux Juifs que leurs idées sur le Messie qu’ils attendent ne sont que des chimères. Les murs de la Synagogue sont trop anciens pour que la tactique d’aujourd’hui puisse les faire écrouler. Mais faitesen le tour, en sonnant de la trompette, à la manière des prêtres israélites, et ils tomberont d’eux-mêmes. HISTORIENS. En passant des controversistes aux historiens des Juifs, nous avertissons nos lecteurs que, dans tout ce que nous dirons sur ce point, nous n’aurons en vue que ceux qui ont écrit l’histoire des Juifs de la dispersion. Nous ne parlerons meme de leur mérite historique qu’en tant qu’il -est inséparable d’une profonde connaissance du système religieux d’un peuple aux yeux duquel tout est religion. Parmi les historiens de ce genre, Basnage est celui qui réclame le premier nos remarques, à cause de la célébrité de son ouvrage 12 Histoire des Juifs depuis Jésus-Christ jusquà présent, pour servir de continuation à l’histoire de Joseph. . Histoire des Juifs depuis Jésus-Christ jusquà présent, pour servir de continuation à l’histoire de Joseph. Nous conviendrons d’abord, sans la moindre difficulté, que la partie culminante du Judaïsme, c’est-à-dire celle que nous avons appelée Cabale, se trouve dévoilée par Basnage bien plus complètement que par tous les écrivains que nous avons examinés jusqu’ici. Il donne dans son histoire l’origine de la Cabale comme d’une science noble et sublime, telle que la croient les Juifs de la dispersion; d’une science qui conduit l’homme a la connaissance de vérités profondes, et sans laquelle !’Ecriture Sainte ne pourrait être distinguée des livres profanes. Elle seule, d’après lui, doit renfermer des vérités cachées sous l’écorce du sens littéral et des lettres; elle seule n’a eu d’autre maître que Dieu lui-même; car il en instruisit les anges immédiatement après la chute du premier homme ; et quand il crut important de révéler tous ses mystères aux hommes, il leur envoya des anges qui leur expliquèrent la Cabale Moïse également eut son maître céleste qui lui apprit à consigner dans le Pentateuque, sous un voile mystérieux, la partie la plus relevée de cette science, c’est-à-dire celle qui roule sur les perfections et l’essence de Dieu. Basnage parle avec quelque étendue et précision du fameux livre Zohar, devenu l’oracle de tous les cabalistes, et dont nous comptons entretenir nos lecteurs dans la seconde partie. L’origine de la Cabale, considér é e comme fable sacr é e, se retrouve peut-être dans ces paroles de Sal. Maimon : Urfardnglich war die Kabbala vermuthlich nichts anders als Psychologie, Physik, Moral, Politik u. dgl. durch Symbole und Hieroglyphen in Tabeln und Allegorien vorgestellt, deven geheimen Sinn man nur denen entdekte, die dazu tuechtig waren. Nach und nach ging, vielleicht durch manche Revolutionen, dieser geheime Sinn verloren, die Zeichen wurden flatt der bezeichneten Sache selbst genommen. II distingue la Cabale en Mercava ou Superlunaire, et en Beréschith ou Sublunaire. Il indique comment les Juifs trouvent des mystères dans les lettres de leur alphabet, dans les mots de l’Ecriture Sainte, dans les noms de Dieu et plus particulièrement dans celui de Jéhovah. Il donne l’explication de ce que les cabalistes nomment Sephiroth ou Splendeur , et finit par examiner les rapports de la Cabale judaïque avec celle des Egyptiens, des poètes grecs, des philosophes, des Chrétiens, etc. a. Mais, dépourvu comme il l’était des moyens ׳nécessaires pour consulter lui-même les monumens rabbiniques, Basnage n’a fait que copier ceux qui avaient tenté avant lui de dévoiler le Judaïsme, et qui, pour la plupart, n’avaient fait eux-mêmes que copier. C’est pourquoi les au- ’ *Cf. Kircher OEdip AEgyp. P. 1,T. 2, Clas. 4, Cabalica. — Reuchlin en parle en ces termes : Eœ sunt decent divina nomina, quæ nos mortales de Deo concipimus vel essentialia, vel personalia, vel notionalia vel communia, et nominantur sic • כתר Corona; חכמה Sapientia; בינה Inteligentia ; חסד Clementia; גבורה Potentia ; תפארת Ornatus; נצח Triumphus; הודConfessio laudis; סוד Fundamentum ;מלכות Rcgnum. Supra corona vero panitur אין סוף Infinitudo et est abyssus. 3 L. 3, p. 1.— leurs qui s’imaginent approfondir le Judaïsme, en consultant l’histoire de Basnage et en la copiant à leur tour, doivent être persuadés qu’elle renferme, outre les fautes des écrivains qui ont mal examiné ou mal copié, toutes celles de son auteur, lorsqu’il les a mal compris. J’observerai en outre que la Cabale n’est pas la partie du Judaïsme qui puisse le plus ramener un historien et ses lecteurs à l’origine de tout ce qui a pu influencer le caractère des Juifs, depuis leur totale dispersion; car l’amour déréglé de cette science rabbinique ne remonte pas si haut, et a toujours été la passion dominante d’une secte plutôt que de la masse du peuple israélite. Sous ce rapport, nous répétons relativement à Basnage ce que nous avons déjà observé en parlant d’Eisenmenger, c’est-à-dire que c’était l’Agada et la Halaca qui devaient l’occuper plus que la Cabale. Cependant on ne trouve de la première dans son histoire que les contes rabbiniques qui prêtent le plus au ridicule, et dont Basnage ne saurait indiquer avec précision ni les auteurs, ni l’endroit où ils se trouvent, ni s’ils doivent être pris au propre ou au figuré. Et pour ce qui est de la seconde, il n’en dit presque rien qui mérite notre attention, excepté la division et la classification qu’il fait des docteurs qui ont tenu, pour ainsi dire, le sceptre de la Loi en divers lieux et à différentes époques de leur dispersion; mais, meme en cela, il est très souvent inexact. Il est vrai que Basnage se hasarde aussi de temps en temps à nous donner l’histoire des livres rabbiniques les plus marquans; mais il est bien moins heureux dans ce travail que lorsqu’il s’agit des livres cabalistiques. On a porté, dit-il 1, quatre jugemens différons sur le Thalmud. Les Juifs Végalent à la Loi de Dieu; quelques Chrétiens Vestiment avec excès, d’autres le condamnent au feu comme un livre détestable, et les derniers gardent un juste milieu parmi ces divers sentimens. Il n’a peut-être trouvé juste ce milieu que sur l’autorité du proverbe, que l’excès est blâmable en toute chose; car s’il avait pu se convaincre lui-même que tout ce qui est antisocial et moralement défavorable est prôné avec excès dans le Thalmud, il aurait dit probablement qu’il faut travailler à guérir un ulcère gangrené, et que par conséquent le juste milieu se trouve dans l’avis de ceux qui condamnent le Thalmud au feu, comme un livre détestable. L. 3, p. 1, C. 12. Mais où sont, de grâce, les Chrétiens qui l’ont estimé avec excès, après en avoir lu avec attention un seul traité? Car nous ne croyons pas que ceux qui louent sans lire, méritent qu’on attache quelque prix à leur opinion. Pour les Juifs, Basnage nous permettra de lui faire observer qu’ils n’égalent pas seulement le Thalmud à la Loi de Dieu, mais qu’ils le tiennent pour la Loi même de Dieu 1 , reçue avec le Pentateuque sur le mont Sinaï, selon ces parôles qui commencent le traité Pirké Avoth משה קבל תורה מסיני Moïse reçut la Loi sur le Sinai, c’est-à-dire תורה שבכתב ותורה שבעל פה orale '2. L’une et l’autre sont contenues au jourd’hui dans le Thalmud. Cependant, selon Basnage, les Juifs sont convaincus que les thalmudistes n’ont jamais été inspirés du Saint-Esprit, ' Que les non-Juifs fassent bien attention, car une des sources principales de leurs fautes, dans l’affaire delà réforme des Juifs, c’est la persuasion où ils sont que ces derniers ne reconnaissent que la Bible pour la loi de Dieu. Nous revicndrons souvent sur le même sujet, afin de détruire à jamais celte persuasion aussi funeste qu’elle est fausse sous tous ses aspects. Les passages du Pentateuque où les Juifs croient entrevoir l’origine du Thalmud, sont : Exod., xxiv , 12, 18, et xxxiv , 28, 31 , 32. et ils n accordent cette inspiration qu'aux prophètes. Les thalmudistes, suivant les Juifs, n’étant pas les auteurs du Thalmud, mais les simples dépositaires et les organes d’une tradition qui vient de Dieu même, n’ont pas eu besoin d’être inspirés du Saint-Esprit comme les prophètes, lorsqu’ils ont couché par écrit cette même tradition. Il paraît que Basnage a lu quelque part la version de cette sentence thalmudique משמתו חגיזכריה ומלאכי נסתלקה רוח הקודש מישראל Ex quo mortui sunt Haggœus, Zacharias et Malachias, ab latus est spiritus sanctus ab Israële, sans pourtant prendre garde aux paroles qui suivent immédiatement : ואף על פי כן היו משתמשין בכת קול Nihilominus tamen utebantur filiâ vocis c’est-à-dire si les successeurs des prophètes n’entendaient plus directement la voix du Saint-Esprit, ils en entendaient l’ècho ou quelque chose qui ressemblait à la voix du Saint-Esprit. Mais ne sont-ils pas inspirés, les thalmudistes 1 Sota , 48 , '1. Dans le livre Cosri, qui est fort estimé parmi les Juifs, et du petit nombre de ceux qui méritent le plus de l’être , il est ditfsect. ni, 36 ) : ״ Que les thalmudistes ont eu des visions ״ semblables à celles des prophètes. >> 133 qui ont toujours à leurs ordres un ange tutélaire qui les instruit, ou Elie qui les aide à résoudre les difficultés de la Loi? les thalmudisles qui s’imaginent monter chaque nuit dans le ciel pour y prendre des leçons, et qui croient leurs écoles une image des écoles célestes 1 ? Cependant, continue Basnage, en parlant toujours des Juifs, ils ne laissent pas de préférer le Thalmud à l’Ecriture Sainte ; car ils comparent l’Écriture à l’eau, et la tradition à du, vin excellent. A proprement parler, c’est dans ces termes que cette maxime rabbinique se trouve exposée dans une des dernières additions faites au Thalmud, sous le titre Masséketh Sopherim נמשל המקרא כמים והמשנה כיין וששה סדרים כקונדיטון L’on doit comparer la Mikra ou le texte de la Loi écrite à l’eau, la Mischna ou le texte de la Loi orale au vin, et les six ordres de la Gemara à une liqueur aromatique; » paroles d’où l’on déduit effectivement que les Juifs préfèrent la Loi orale à la Loi écrite. Basnage, en historien ’ On peut voir plusieurs passages qui viennent à l’appui de ce que nous avançons ici, dans les livres rabbiniques qui jouissent de la meme autorité' que le Thalmud, et dont nous parlerons plus tard. judicieux, devait assigner la cause de ce rêve rabbinique. Il devait dire que cette cause consiste dans la persuasion où sont les mêmes Juifs que־ la Loi écrite n’est qu’un fragment de leur législation, ou un index, pour ainsi dire, de leurs pratiques religieuses, d’où l’on ne peut tirer aucune conclusion, si la Loi orale ne vient à son secours. La Mischna lui est donc préférable, puisqu’elle est la première partie de la Loi orale qui contribue à l’éclaircir et a la compléter, et la Gemara est préférable à l’une et à l’autre, puisqu’elle les éclaircit et les complète toutes les deux Cette cause, une fois fixée à côté de la gradation sensible que les rabbins ont placée entre Leali, le vin et une liqueur plus précieiise encore que le vin, aurait empêché La Crosse d’entrer en lice avec Basnage sur ce point, et de prouver, comme il le dit, par un entassement de vers grecs, que Veau doit paraître meilleure aux Juifs que le vin. Elle aurait empêché Basnage lui-même de revenir encore une fois à la charge pour soutenir le contraire, par un entassement de visions rabbiniques décréditées même aux yeux des Juifs, et qui remplissent ' Lbv. mon premier article sur la nécessité d’une version du Thalmud, et Bartholocci, ib. vol. ni, p. 399 pourtant presque huit pages de son histoire. Dans ce cas, le seul reproche que La Crosse aurait pu lui faire, en se tenant toujours à l’esprit du Judaïsme, c’est que l’addition du Thalmud où Basnage a été puiser cette maxime, est bien loin de jouir de la même autorité que les traités plus anciens de ce même livre. A quoi Basnage aurait dû se contenter de répondre, en citant cet autre passage qui n’admet point d’exception, et où la gradation de l’autre est gardée et confirmée : 3פרחה הפן אלו בעלי מקרא פתח הסמדר אלו בעלי משני הנצו הרמונים אלו בעלי גמרא La vigne a poussé (mots du cantique 7. 12), ce sont les hommes versés dans la'Bible. Les petits raisins paraissent (ib.), ce sont les hommes versés dans la Mischna. Les grenades murissent (//>. je suis l’explication des thalmudistes), ce sont les hommes versés dans la Gemara 13 Erwin, 21, 2. Oui, le Thalmud nous vante la Gemaracomme le nec plus ultra de la loi des Juifs, גמרא אין לך מידה גדולה et nous dit que ce serait endommager et faire vieillir le monde מבלי (Iue d’avoir recours exclu-sivement à la Misclina dans .les discussions legales, sans consuiter aussi 1a Gemara שמרחם הלכה מתוך משכתו (Sóta, 21, 1 ). Que l’on juge donc de la sincérité' que . » Erwin, 21, 2. Oui, le Thalmud nous vante la Gemara comme le nec plus ultra de la loi des Juifs, גמרא אין לך מידה גדולה et nous dit que ce serait endommager et faire vieillir le monde מבלי (Iue d’avoir recours exclu- sivement à la Misclina dans .les discussions legales, sans consuiter aussi 1a Gemara שמרחם הלכה מתוך משכתו (Sóta, 21, 1 ). Que l’on juge donc de la sincérité' que Nous avons trouvé Basnage, dans toutes les autres recherches qu’il fait sur le système religieux des Juifs de la dispersion T aussi peu précis et aussi surchargé de détails fastidieux que dans l’histoire de la Cabale et de l’autorité du Thalmud. On croirait qu’il a voulu être étendu, ne pouvant être profond, et qu’il s’est dit : Une histoire des Juifs ne peut être qu’un riche recueil de tout ce que nous ont laissé les écrivains des siècles passés, et l’extrait de mille et une discussions philologiques sur les mœurs des Orientaux, et sur les opinions et les usages particuliers des Juifs. Que les auteurs de ces discussions nous aient donné, dans une matière si épineuse, leurs propres idées pour des faits historiques, qu’ils nous aient conduits par méprise de la lune à la terre, du Christianisme au Judaïsmeי d’Occident en Orient; qu’ils aient été par hasard mal compris ou mal copiés par nous-mêmes, faute de soins ou d’instruction; peu importe : ars longa, vita brevis. Un l’auteur de la Brochure n° 2 a dû placer dans son apologie du Thalmud, où il se donne l’air d’accorder plus d autorite à la Mischna qu’à la Gemara. Il est pousse à Bout , comme je le conjecture, par les memes raisons que 1 auteur du Yeschouroun. historien du Judaïsme doit nécessairement s’astreindre à transcrire avec vénération , à voir parles yeux, à jurer sur les paroles d’autrui. Mais il est permis aujourd’hui d’en appeler aux écrits de M. Jost 14 (Sefdjitfjfe ber Sfraeliten feit ber Seit ter 9D?nccabder bić auf unferc. ?açje, nad; ben Cucllen bearbeitet ! von 3• 9)?. 30ft• !Berlin, 18 20 : 2 6.. , pour y apprendre comment un historien des Juifs peut éviter la prolixité et tous les autres défauts de Basnage, lorsqu’il est en état de consulter lui-même les sources de l’histoire. Ce savant Israélite nous a donné celle de la ruine et de la dispersion de son peuple avec tant d’érudition et de recherches, que ses seules pièces justificatives, ajoutées à la fin de chaque volume, et partagées en livres ainsi que l’ouvrage, sont aujourd’hui plus précieuses que l’histoire entière de Basnage. Les antiquités grecques et romaines, et les langues anciennes et modernes, sont familières à M. Jost, et donnent encore plus de relief au mérite de son travail. Il est rare de trouver, parmi les individus même de sa nation, un écrivain qui possède du Judaïsme une connaissance plus parfaite que lui. M. Jost nous a prouvé par son exemple, ainsi que par ses discussions critiques 15 Cf. (Jrcurö über ben atmub Ijtöfortfdjc ûuelR. QHcrfcr îfjei(,p. 264 94־• , que le Thalmud est la source principale de l’histoire des Juifs; d’où il suit nécessairement que, qui ne connaît pas le Thalmud, ne sera jamais en état d’écrire une pareille histoire. (Sefdjitfjfe ber Sfraeliten feit ber Seit ter 9D?nccabder bić auf unferc. ?açje, nad; ben Cucllen bearbeitet ! von 3• 9)?. 30ft• !Berlin, 18 20 : 2 6.. Cf. (Jrcurö über ben atmub Ijtöfortfdjc ûuelR. QHcrfcr îfjei(, p. 264 94־• Cependant, selon nous, une histoire des Juifs, aussi parfaite et aussi impartiale qu’elle est nécessaire pour nous faire concevoir une juste idée du Judaïsme, ne sera possible que lorsqu’on aura traduit le Thalmud, et qu’il se trouvera parmi les non-Juifs un historien judicieux et assez patient pour en supporter la lecture. Le Thalmud entre dans l’histoire des Juifs, et comme monument d’antiquité, et comme livre religieux ; ou plutôt il y entre comme un livre obligatoire qui a dirigé la masse des Juifs de presque tous les pays. Or il est naturel qu’un historien israélite, soit par la force de l’éducation, soit par ménagement pour les siens, et surtout pour les zélateurs de la Loi, ne descendra jamais jusqu’à certaines particularités de son culte qui, par cela même qu’elles ne sont pas favorables aux Juifs, méritent de trouver une place dans leur histoire. Nous ne parlerions pas de deux abrégés de l’histoire des Juifs faits dernièrement, l’un en Amérique1, et l’autre en France16 The History of the Jews [rom the destruction of Jerusalem to thepresent time ; by Hannah Adams of Boston, America. 17 Histoire des Juifs depuis la destruction de Jérusalem jus([u à ce jour, par M. Charles Malo. Paris, 1826. — A proprement parler, cet abrégé est une version littérale, souvent même inexacte et mutilée, de celui d’Anne Adams. Pour re'parer autant que possible un tort qu’a eu l’écrivain français de ne pas avouer la source à laquelle il a puise’, nous prions nos lecteurs de se souvenir d’Anne Adams de Boston autant de fois qu’ils 18 trouveront cité dans celte théorie le nom de M. Malo. Nous aurions mieux aimé en appeler au texte original qu’à sa version; mais nous n’avons eu le premier à notre disposition que pour un court intervalle de temps. , si leurs auleurs ne donnaient lieu à une observation très importante. The History of the Jews [rom the destruction of Jerusalem to thepresent time ; by Hannah Adams of Boston, America. Histoire des Juifs depuis la destruction de Jérusalem jus([u à ce jour, par M. Charles Malo. Paris, 1826. — A proprement parler, cet abrégé est une version littérale, souvent même inexacte et mutilée, de celui d’Anne Adams. Pour re'parer autant que possible un tort qu’a eu l’écrivain français de ne pas avouer la source à laquelle il a puise’, nous prions nos lecteurs de se souvenir d’Anne Adams de Boston autant de fois qu’ils trouveront cité dans celte théorie le nom de M. Malo. Nous aurions mieux aimé en appeler au texte original qu’à sa version; mais nous n’avons eu le premier à notre disposition que pour un court intervalle de temps. Ce que l’on peut apprendre de ces deux livres qui appuient même avec trop d’affectation sur les calamités endurées par les Juifs, c’est que tous les autres peuples, sans aucune exception, ont déclaré une guerre à outrance à la nation israélite. Or, qui ne sait pas l’histoire scandaleuse de ces horreurs? Un abrégé doit-il donc nous promener de siècle en siècle et de pays en pays pour nous faire assister malgré nousà une tragédie dont nous connaissons d’avance le sujet et le dénouement? C’est le nœud de cette tragédie qui est pour nous un mystère; c’est la cause fondamentale pour laquelle tous les peuples nonjuifs se sont si bien accordés pour vexer et persécuter les misérables restes des enfans d’Israël, que tout le monde voudrait enfin connaître. Les premiers se sont-ils donné le mot pour exercer sur toute la surface du globe les mêmes cruautés? Ou les seconds se sont-ils montrés dans tous les pays, par la pratique de leur culte intolérant, les ennemis du genre humain ? Voilà l’objet principal qui devait occuper les abréviateurs de l’histoire des Juifs. Du reste, il nous paraît que la nature de cette histoire , considérée surtout relativement au Christianisme, réclame : 1° Une introduction où, par un aperçu des principes qu’ont professés les sectes des Juifs, et par la biographie des plus anciens docleurs de la Loi, on mette dans toute leur lumière les altérations que les cérémonies et les maximes morales de la loi de Moïse ont subies depuis la captivité de Babylone jusqu’à la naissance de Jésus-Christ. On peut trouver dans le Thalmud la plus grande partie des matériaux qui doivent entrer dans une pareille recherche, qui doit tirer comme une ligne de démarcation entre l’histoire des Juifs ancienne et moderne. 2° Une triple division du corps de l’histoire tirée des circonstances suivantes qni font époque et qui caractérisent le Judaïsme, le temps et les hommes en général. Les Juifs , à supériorité et même à égalité de forces, ont été les premiers à provoquer et même à persécuter les Chrétiens , ce qui est constant presque jusqu’au sixième siècle de l’Église. A infériorité de forces, les Juifs ont été vexés et persécutés par les Chrétiens, autant par représailles que par la barbarie du temps; ce qui est constant pendant presque tout le moyen âge. Les Juifs et les Chrétiens ont cessé enfin de mettre autant d’acharnement dans leurs guerres de religion : les premiers, lorsqu’ils ont remarque que leurs principes haineux n’étaient plus, comme jadis, des mystères pour tout le monde, et que, faibles comme ils étaient parmi les autres peuples, ils devaient se relâcher de ces principes, ou en recommander la pratique à l’adresse et à la ruse; les seconds, lorsque par l’heureuse 142 théorie influence des lumières ils ont enfin reconnu que toutes les familles religieuses doivent fraterniser ensemble autant que possible, pour s’étudier les unes les autres, et pour rendre par là plus facilement hommage à la vérité. Cette dernière époque est celle d’où date la réforme des Juifs, ou, pour mieux dire, le projet d’améliorer leur sort, en tâchant de les rendre en même temps plus utiles à l’état. RÉFORMATEURS DES JUIFS. Il serait presque impossible de donner un compte exact de tous les auteurs qui se sont occupés d’un pareil projet, dans les divers pays de l’Europe. J’en ferai connaître les plus marquans, que je trouve divisés en deux partis. Le premier et le plus nombreux est celui des écrivains qui ont cru la réforme des Juifs aussi facile qu’elle est nécessaire. Ils ont considéré d’une manière abstraite la nature humaine et ses droits. Plusieurs d’entre eux se sont même imaginé que la religion des Juifs était, ainsi que celle qu’ils professaient eux-mêmes, un déisme ou un naturalisme pur qui se plie aisément au gré de chacun, en prenant les couleurs des objets qui les entourent. Ainsi, au lieu de travailler à démêler les fils compliqués du Judaïsme, ils se sont indignés, comme nous venons de le voir, contre ceux qui, plus versés qu’eux dans cette matière, leur annonçaient d’avance tous les obstacles qu’ils auraient à surmonter. Plutôt que de commencer par examiner d’abord l’état du malade pour essayer ensuite prudemment de le guérir, ils se sont contentés de pleurer sur scs souffrances, et de préparer quelques recettes purement spéculatives, dont les effets ne pouvaient qu’empirer une maladie toute nouvelle en politique. C’est pourquoi, malgré la bonté d’une cause qui est celle de l’humanité même, malgré leur zèle souvent pur, les vues sages et les maximes saines dont il abonde , leur plan de réforme n’est jusqu’à présent qu’une belle hypothèse, isolé comme il l’est, et sans aucune harmonie avec le caractère et le vieux système religieux du peuple que l’on veut régénérer. Je sais bien qu’ils affectent d’en lier ensemble toutes les parties par quelques citations puisées de temps en temps dans la Bible 1 et dans les livres rabbiniques; mais, ou ces mêmes citations ont évidemment pour but d’en imposer par la ' Tbiéry, p. ex. , cite la Vulgate en parlant des Juifs! suppression préméditée de ce qui peut les détruire, ou elles sont si rares, si peu à propos, si contraires même aux conséquences qu’on veut en tirer, que le peuple qu’ils tendent à réformer ne peut s’empêcher d’en rire et se croit en droit de donner, en attendant, quelques leçons à ses propres réformateurs 1. Nous rangcous dans cette catégorie, Dohm, Grégoire, Thiéry, Mirabeau, Czacki, Toland, rabbi Manasseh ben Israël, Zalkind-Hourwitz, plusieurs autres non-Juifs inconsidérés et Juifs attentifs à confirmer les premiers dans leurs douces illusions 19 Zalkind dit de quelques hébraïsans peu exacts : Si ces révérends pères eussent été assez humbles pour consulter unJuif, ils auraient appris , etc. » Nous n’avons pas manque׳ de profiter d’un si sage avertissement. Dans toutes les difficultés que nous avons rencontrées en écrivant cette Théorie^ nous avons consulte les plus savans et les plus modérés d’entre les rabbinistes du royaume de Pologne, et plus d’une fois leur opinion a servi à rectifier la nôtre. 20 L’ouvrage de Dohm a pour titre : lieber bie bürgerliche ,Ber: Jbeflerung ber !Juben; von @fjrifliûn Çæilbelm ©o^m. Q5erlin unb (afettin 1781. 21 Il fut copié quelques années après en France, presque à la lettre, par Grégoire, Thiéry et Zalkind-Hourwitz, qui furent couronnés par la Société royale des sciences et des arts de Metz, le 23 août 1788; car elle trouva satisfaisantes leurs réponses à la question : Est-il des moyens de rendre les Juifs . Voici les maximes fondamentales sur lesquelles ces réformateurs sont presque tous d’accord. Zalkind dit de quelques hébraïsans peu exacts : Si ces révérends pères eussent été assez humbles pour consulter un Juif, ils auraient appris , etc. » Nous n’avons pas manque׳ de profiter d’un si sage avertissement. Dans toutes les difficultés que nous avons rencontrées en écrivant cette Théorie^ nous avons consulte les plus savans et les plus modérés d’entre les rabbinistes du royaume de Pologne, et plus d’une fois leur opinion a servi à rectifier la nôtre. L’ouvrage de Dohm a pour titre : lieber bie bürgerliche ,Ber: Jbeflerung ber !Juben; von @fjrifliûn Çæilbelm ©o^m. Q5erlin unb (afettin 1781. Il fut copié quelques années après en France, presque à la lettre, par Grégoire, Thiéry et Zalkind-Hourwitz, qui furent couronnés par la Société royale des sciences et des arts de Metz, le 23 août 1788; car elle trouva satisfaisantes leurs réponses à la question : Est-il des moyens de rendre les Juifs 1° Qu’il faut croire que les Juifs sont toujours des hommes; les envisager comme les autres peuples et les traiter en conséquence. 2° Qu’ils n’ont pour fondement de leur religion que la Bible, qui est en même temps le fondement de la religion chrétienne. 3° Que s’ils ont d’autres livres religieux, ces livres ont peu d’autorité. Ils peuvent être comparés aux écrits de nos vieux théologiens scolastiques. 4° Que s’il y a quelques passages peu satisfaisans plus heureux et plus utiles en France ? » Il a e'te copie' aussi par Mirabeau, dans ce qu’il a écrit sur la réforme politique des Juifs. Thadée Czacki, écrivain polonais et auteur du livre Rozprawa o Żydach, n’a fait lui-même qu’extraire ce qu’il a trouve' de meilleur sur ce sujet dans les re'formateurs qui l’avalent prc'çe'dé. Enfin, Toland est l’auteur d’un petit traite' sur la naturalisation des Juifs en Angleterre : Toland Reasons for naturalising the Jews. London, 1715. Le petit Livre de R. Manasscb ben Israël porte le nom de Rettung der Juden ober Sendschreiben zur Beantwortung einiger Fragen, die ihm ein vornehmer und gelehrter Englander, die Beschuldigungen betreffend, die man der judischen Nation zu machen pflegt, vorgelegt hatte. Im Original gedruckt im Jahre 1656. 14() THEORIE dans ces livres, la censure pourra y remédier en les retranchant 1. 5° Qu’il est du moins prouvé que, dans ces mêmes livres, on ne prescrit pas aux Juifs de haïr les autres peuples, ainsi qu’on le croit ordinairement. 6° Qu’au contraire on y recommande la tolérance envers tous les peuples de la terre, sans aucune distinction. 7° Que du reste, si les Juifs ont une certaine tendance à s’isoler, les pays où il existe plusieurs communions religieuses doivent d’autant plus favoriser leur naturalisation, que leur éloignement égal pour toutes ces communions ne leur permet pas de se rapprocher des unes plutôt que des autres, ni de les fortifier par leur union. 8° Qu’étant comme autrefois industrieux, infatigables et avides de gain, on peut juger de quel avantage ils seraient pour l’agriculture, le commerce, les arts et les sciences. 9° Que, comme ils n’ont point de patrie, et qu’il leur est agréable de fixer leur séjour dans tel ou tel pays où l’on exerce la tolérance en- 1 Książki żydowskie podlegają cenzurze. Cokolwiek się tolerancyi sprzeciwia, cokolwiek zabobon uwiecznia, drukowanem nie będzie. Czacki, ib., p. 233. vers eux, on n’a pas à craindre qu’après avoir amassé de grandes richesses, ils les transportent ailleurs, et en dépouillent les états où ils peuvent en jouir tranquillement. 10° Enfin que les Juifs furent d’utiles sujets dans l’empire romain : subjugués et par conséquent esclaves, ils y acquirent néanmoins des privilèges considérables, tels que l’admission à tous les emplois, soit civils soit militaires, et entre autres la permission de vivre conformément à leurs propres lois. Ces maximes et autres semblables une fois établies comme infaillibles, chacun de ces réformateurs pense à tracer son plan de réforme, et, en cela même, ils ne diffèrent entre eux qu’autant que certaines localités le demandent. Le nombre de ceux qui croient la réforme des Juifs impossible est plus petit, mais d’une plus grande autorité, car leur doctrine est bien supérieure à celle des réformateurs de l’autre parti. Ils sont cependant tombés dans l’excès contraire, en ne voyant dans la nation juive qu’un mal incurable, une corruption totale et presque innée, une race détestable et perverse. Michaélis C Kidder, Buxtorf et ceux qui réussirent ’ fOlofaiftfjetf ftedjf ct!3eurfljei un$ über bie bürgerliche OJerbefferung ber 3uten, von Christian Wilhelm Dohm. à faire retirer l’acte de naturalisation porté en 1753 dans la grande Bretagne en faveur des Juifs, se trouvent comme à la tête de ce parti. Ils se fondent à peu près sur ces principes qui découlent presque tous du caractère de la religion des Juifs. 1° La loi mosaïque contient des choses qui rendent impossible la naturalisation des Juifs; car le but principal de Moïse a été celui d’iso1er la nation hébraïque, et de lui inspirer de la haine pour les autres nations. 2° Aussi long-temps que les Juifs ne pourront ni manger, ni boire, ni faire les diverses fonctions de la vie sociale avec les Chrétiens, aussi long-temps que la distinction des mets purs et impurs subsistera parmi eux, ils ne pourront être incorporés avec les autres peuples. 3° Ils ne s’adonneront jamais volontairement à l’agriculture, parce qu’ils sont tout-à-fait étrangers à l’amour de la patrie, et que, ne considérant leur existence actuelle que comme passagère, ils n’ont en vue que leur retour en Palestine, sur lequel ils ne cessent de compter 22 Nous verrons pins tard d’autres causes encore qui les cmpêchent de se consacrer à la vie agricole hors de la Palestine. . Nous verrons pins tard d’autres causes encore qui les cmpêchent de se consacrer à la vie agricole hors de la Palestine. 4° Comme ils sont obligés de s’abstenir de toute occupation le jour du sabbat, et qu’ils n’ont qu’un respect très équivoque pour le serment, ils ne sont pas non plus propres à l’état militaire. 5° D’ailleurs, l’excessive multiplication des Juifs qui se marient très jeunes par devoir de religion, leur extrême industrie et leur prodigieuse sobriété sont telles, que les ouvriers et les marchands chrétiens ne pourraient jamais soutenir la concurrence contre eux. 6° Combien de générations ne faudrait-il pas pour opérer leur amendement? Ainsi, porter l’amour de l’humanité jusqu’à accorder aux Juifs, dans un espoir si incertain, si éloigné, si fragile, les libertés des citoyens, au détriment des Chrétiens dont les princes tiennent leurs droits, leur autorité, leur puissance, ce serait une injustice gratuite et sans excuse. 7° Les lois rabbiniques ont tellement outré la tendance anti-sociale des lois de Moïse, et une suite non interrompue de calamités a tellement avili les Juifs, qu’ils sont devenus incapables de jouir du moindre bonheur, sans se croire autorisés du ciel même à en abuser. 8° Pourrait-on sans impiété résister à la volonté de Dieu et tenter d’adoucir le poids de ses jugemens? N’a-t-il pas déclaré par la bouchede ses prophètes que la horde juive sera à jamais un peuple errant et vil ? 9° Le déicide commis sur la personne de notre divin Sauveur, Tes persécutions qu’ils nous ont faites ou suscitées, les armes qu’ils ont prêtées constamment à nos adversaires י doivent nous persuader enfin que les Juifs sont nos plus cruels ennemis 23 Kidder, ib., p. 192 : They cannot reasonably expect such favours , who crucified the holy Jesus , and profess to belicve, that he was an impostor ; et p. 1 <j3 ; They are the greatest enemies of our religion; and i hâve reason to beließe that the deists, and enemies ofall revealcd religion, hâve received the main of their artillery from the Jews themselves with which they hâve attacked it.’ Cf. Buxt. Diet. Chald. Thalm. et Synag. Jud. . Kidder, ib., p. 192 : They cannot reasonably expect such favours , who crucified the holy Jesus , and profess to belicve, that he was an impostor ; et p. 1 <j3 ; They are the greatest enemies of our religion; and i hâve reason to beließe that the deists, and enemies ofall revealcd religion, hâve received the main of their artillery from the Jews themselves with which they hâve attacked it. ’ Cf. Buxt. Diet. Chald. Thalm. et Synag. Jud. 10° Pourquoi enfin favoriser encore cia vantage des hommes qui, pour toute récompense de l’asile que nous leur accordons, n’hésitent point tous les jours dans leurs prières, et surtout pendant leurs principales solennités de l’année, à nous charger des plus horribles imprécations 2 ? C’est à peu près ainsi que raisonnent ceux du second parti, et l’on peut croire que ceux du premier auraient probablement partagé leurs idées, s’ils avaient connu aussi bien le Judaïsme que leurs adversaires. En effet, Dohm qui est l’auteur de cette opinion 1 , les maximes absurdes et immorales de quelques rabbins ne peuvent pas déposer contre la manière de penser de toute la Synagogue, de même que l’on ne peut pas imputer à la doctrine de l’Evangile des principes semblables que l’on rencontre dans les théologiens de l’Eglise, » laisse entrevoir qu’il a été séduit par quelque Juif qui l’a mal informé; car il est évident qu’il aurait déserté son parti s’il avait été en état de consulter lui-même le Thalmud 24 Ib., p. 18. 25 a Voici la manière dont il parle du Thalmud (p. 22):9Jîan fînbet üielleicïjt im Zf)aImub , etc. ; et c’est avec une si faible connaissance du Judaïsme qu’il plaide la cause des Juifs. 26 Ib., p. 67. , et de se bien convaincre que ce livre, dont tout le secret ressort est l’intolérance et la haine pour tous les peuples non-juifs, a cependant sur la masse des Juifs une autorité plus imposante encore que la Bible. Ib., p. 18. a Voici la manière dont il parle du Thalmud (p. 22):9Jîan fînbet üielleicïjt im Zf)aImub , etc. ; et c’est avec une si faible connaissance du Judaïsme qu’il plaide la cause des Juifs. Ib., p. 67. Grégoire trouve inexacte la parité que Dohm a mise entre les rabbins des Juifs et les théologiens des non-Juifs 3; car, dit-il, il y a grande disparité, en ce que les opinions erronnées de nos théologiens n influent jamais que sur le cercle étroit de leurs adhérons, au lieu que les décisions rabbiniques sont irréfragables. L’observation est juste; mais Grégoire ne s’aperçoit pas que tout le plan de Dohm ne roule que sur ce faux raisonnement, et, au lieu de l’abandonner, il finit par retomber lui-même dans l’erreur qu’il vient de relever; car il se demande : Est-il vrai que, selon le Thalmud, un Juif doit saluer un Chrétien en le maudissant ? tuer le meilleur homme qui se trouve chez les nations? ériger en dogme sa haine qui va jusqu’à la fureur contre nous ? et se répond comme Dohm : J’aime à croire cependant que ceux qui nous content tout cela se sont trompés, et que l’on attribue aux Juifs les axiomes horribles de quelques têtes forcenées. Tous ces axiomes, et beaucoup d’autres plus haineux encore, se trouvent réellement dans le Thalmud. Si donc Grégoire avait été en état de consulter le Thalmud lui-même, et de se convaincre que ceux qui ont accusé ce livre de contenir toutes les maximes anti-sociales qu’ils viennent d’indiquer ne se sont pas trompés, il est évident qu’il aurait également quitté, son parti pour passer dans l’autre. Que penser maintenant de Mirabeau, qui cherche à se faire illusion en partant du principe suivant ז : A la vérité ce culte des Juifs qui leur a été transmis par leurs pères les rendrait incapables de jouir des mêmes droits que les autres citoyens, s’il renfermait des principes contradictoires aux devoirs envers l’Etat, s’il leur défendait de respecter la bonne foi; s’il leur faisait une loi de haïr ceux qui ne sont pas de leur croyance; s’il leur permettait la fraude et la lésion de la morale, c’est-à-dire des rapports sociaux ? » Il faut penser que puisque le culte des Juifs renferme réellement des principes contradictoires aux devoirs envers l’étal, qu’il leur défend de respecter la bonne foi, qu’il leur fait une loi de haïr ceux qui ne sont pas de leur croyance, et qu’il leur permet la fraude, la lésion de la morale, etc., etc., il faut penser, dis-je, qu’il rend les Juifs incapables de jouir des memes droits que les autres citoyens 2, et que Mirabeau, comme Grégoire, passedeson propre mouvement dansl’autre parti. Il est sans contredit amusant de voir la ma- ' Æ p. 62. Cf. 64 j etc. 2 Ceux qui accordent plus de confiance aux écrivains juifs qu’aux non-juifs, surtout lorsque les premiers soutiennent contre les seconds que leurs livres recommandent sincèrement la tolérance envers tout le monde (cf. brochures n° 1 et 2), aiment à se tromper de gaieté de cœur. nière dont Zalkind traite Michaelis de toute sa hauteur ; car il se croit à même de pénétrer mieux que lui dans l’esprit véritable de la loi de Moïse, attendu qu’en qualité de Juif, il sait le texte de cette loi presque par cœur. Mais si Zalkind avait jamais pu se figurer l’énorme différence qu’il y a entre savoir par cœur et comprendre comme il faut le texte de la loi mosaïque, entre son savoir et celui de Michaelis, il est incontestable que lui aussi aurait déserté ses propres drapeaux pour aller combattre au dernier rang sous ceux de Michaelis. Nous pourrions conduire plus loin encore l’histoire de ces désertions : nous allons même jusqu’à nous flatter que tous ceux qui ont embrassé la cause des Juifs l’abandonneraient aussitôt que le voile leur tomberait des yeux, et qu’ils verraient à découvert, d’un côté la véritable tendance anti-sociale des livres religieux de la Synagogue, et de l’autre les erreurs grossières et les nombreuses contradictions où ils sont tombés dans leurs écrits faute d’avoir suffisamment approfondi l’esprit du Judaïsme. Cependant ces remarques et allégations historiques sont insuffisantes pour nous faire envisager le second parti comme le seul véritable; car nous trouvons peu fondés tous les empê-chemens que l’on a cru entrevoir contre la réforme des Juifs dans la loi de Moïse ou dans ce que j’appellerai dorénavant le Mosaïsme. Je me réserve de le prouver dans la troisième partie de cet ouvrage. Kidder, Basnage et Grégoire ont déjà démontré pour nous qu’il n’est pas du tout contraire à l’esprit du Christianisme de tâcher de soulager les maux et de dissiper l’aveuglement d’un peuple qui porte aux yeux de tous les autres peuples de la terre les marques de sa réprobation. Mais ce qui pourrait mettre une barrière insurmontable à sa régénération tant désirée, c’est, à notre avis, le Judaïsme ou l’altération que les thalmudistes et les rabbins ont faite du Mosaïsme, depuis un temps immémorial ; altération que nous allons dévoiler et mettre dans tout son jour. Nous croyons donc que la réforme des Juifs, doit commencer par celle du Judaïsme, et que ce ne sera que quand cette réforme aura été effectuée, que l’on pourra avoir recours aux plans que Dohm, Toland, Grégoire, Thiéry, Zalkind, Czacki et autres savans ont proposé 1 Foy. nos deux articles sur la nécessité' d’une version du Thalmud de Babilone. avec tant de zèle, ou, pour mieux dire, ce seront les Juifs eux-mêmes qui demanderont l’exécution de ces plans. Mais une réforme du Judaïsme est-elle possible ? Nous le croyons intimement, et nous avons pour nous l’autorité de Friedländer, de Ben David, de Maimon, de Jost, de Peter Beer de Mendelssohn et autres qui constituent le troisième parti des réformateurs des Juifs, c’està-dire le parti de ceux qui cherchent un milieu entre les deux extrêmes dont nous venons de parler. Convenons cependant que la plupart de ces savans israélites ont proposé leurs moyens de réforme avec hésitation ; ils ont été retenus par la crainte d’exaspérer les rabbins leurs ennemis implacables, et de porter la masse des Juifs à abandonner leur croyance avant qu’on lui en eût substitué une autre plus saine. Au lieu de s’exprimer sans mystère, ils ont mieux aimé laisser à l’Europe le soin de les deviner, sachant combien il lui importe de rendre leur nation plus heureuse et plus utile. Après avoir vu jusqu’ici que les controversistes , les historiens et les réformateurs des Juifs n’ont pas dévoilé le Judaïsme parce qu’ils ne l’ont jamais considéré sous son véritable point de vue, il nous reste à répondre à uneautre question qui n’a pas moins d’intérêt que les précédentes. Dans l’état actuel des choses, si d’on avait une connaissance aussi profonde des langues thalmudiques et rabbiniques que les deux Buxtorf, et qu’on employât cette connaissance à faire des extraits du Thalmud avec toute la fidélité et l’exactitude d’Eisenmenger, pourraiton parvenir à dévoiler le Judaïsme ? Nous pensons fortement pour la négative, et en voici les raisons. 1° Une maxime thalmudique porte 1 : דברים שבכתב אי אתה רשאי לאומרן על פה דברים שבעל פה אתה רשאי לאומרן בכתב Tu ne dois point répéter de vive voix ce qui se trouve couché par écrit, ni coucher par écrit ce qui appartient à la tradition. » D’après cette maxime, la loi traditionnelle ne devait être jamais écrite, et nous verrons bientôt pourquoi les thalmudistes l’ont violée. Mais tout en la violant, ils n’ont fait qu’effleurer le vaste corps de la tradition ; car tout a été révélé â Moïse sur le mont Sinai, sans en excepter ce que les écoliers demanderont un jour à leurs maîtres d’école, et les rabbins sont toujours les dépositaires de toutes ces doctrines traditionnelles. Ils n’ont qu’à se servir de la formule accoutumée : Nous avons appris par la tradition » : קבלנו מקובלני je dis au nom de Rabbi, qui disait au nom d’un autre Rabbi, et celui-ci au nom d’un autre encore » אמר רבי בשם בר pour être censés ramener la tradition à sa source primitive, et pour être crus sur parôle : de sorte que, selon les Midraschim, même les discours ordinaires des savans doivent être égalés à la Loi » : אפילו שיחת חולין שלהן שקולה כנגד כל התורה Il suit de là que, chez les Juifs, les thalmudistes du premier ordre sont à cet égard dans le même état que le vulgaire chez les autres peuples, c’est-à-dire qu’ils cèdent à chaque instant à la manie superstitieuse qui les porte à augmenter par une tradition incertaine le corps des pratiques et des doctrines sacrées qui ne se trouvent écrites nulle part. Le plus chétif aspirant au grade de docteur de la Loi ou à la charge de rabbin, essaie sur cet objet toutes Midrasch mischlé, fol. 1,col. 3.les facultés de son esprit hébété, et le Zohar, ou ce livre que les Juifs révèrent presque tous sans le comprendre, semble avoir ajouté beaucoup à leur empressement à faire sans cesse de nouvelles découvertes dans la tradition, lorsqu’il leur promet que quiconque invente quelque chose de nouveau pour expliquer la Loi, égaie Dieu et perfectionne la machine du monde. Mais comment ces pauvres d’esprit, ne voientils pas que l’auteur du Zohar se moque d’eux quand il dit : qu’une parole ou une chose inventée par un rabbin monte et descend, vole et s'agite dans plusieurs mondes et va se mêler avec les parôles de Dieu, pour descendre, monter et s’agiter encore plusieurs fois avant de se déployer et de se consolider dans un nouveau firmament Il fait allusion à la terrible torture qu’ils se donnent jour et nuit pour rattacher leurs propres visions à la parole de Dieu. Il fait aussi allusion à la récompense qu’ils attendent de leur travail pendanl leur vie, et qui consiste ordinairement à voir enfin ces mêmes visions s’étendre comme un ciel d’airain sur leurs têtes et sur celles de ' Zohar, col. 24 Les rabbins s’abstiennent de faire de pareilles recherches les jours du Sabbat, afin que l’agitation de leurs paroles ne viole pas les lois du repos de ce jour. IGO THEORIE leurs confrères étonnés. Or, c’est inutilement que l’on chercherait clans le Thalmud cette partie du Judaïsme qui ne se trouve écrite que dans l’esprit délirant des rabbins et d’autres fanatiques, surtout lorsqu’elle tourne sur quelque point d’intolérance envers les non-Juifs, ce qui est le cas le plus ordinaire. 2° En traduisant mot à mot le Thalmud, et surtout sans critique, comme on l’a fait jusqu’ici, il arrive que l’on transcrit des faits qui ont été altérés exprès par les thalmudistes, afin de cacher plus aisément l’esprit du Judaïsme, principalement lorsqu’ils ont parlé de l’histoire de Jésus-Christ et des Chrétiens. Je me contenterai d’en donner un exemple sur la foi de Buxtorf. A la racine סטד de son dictionnaire thalmudique, il prouve que Ben Stada filius Pandirœ, dont on fait plusieurs fois mention dans les deux Thalmuds, ne peut être que Jesus-Christ. Ut ut Rabbini in additionibus thaïmudicis contondant non intelligi Jesum Nazarenam et malitiam suam conentur tegere, tarnen fraus ipsorum multipliciter pellucet et de ipso eos hœc omnia scribere et intelligere varia evincunt. Il rapporte ici les différentes raisons qu’il a de le croire ; après quoi il conclut : Quod ahœ quœdam circumstantiœ discrepent nihil obstat tat : nihil enim novi hoc est in libris Judœorum, sed studio id faciuntי ut tantb minus à Christianis impostura animadv er tatar. 3° Lorsque les non-Juifs commencèrent à feuilleter le Thalmud et à en faire des extraits, dans le dessein de dévoiler la mauvaise tendance des doctrines qu’il contient, la censure de plusieurs pays de l’Europe s’empressa d’en faire retrancher tout ce qu’il renferme d’ouvertement impie contre la mémoire de Jésus-Christ et de ses disciples. Marcus Marinus exécuta cette entreprise dans l’édition du Thalmud qui se fit à Bâle en 1581 ; mais quelque temps après, les Juifs de Pologne en firent une nouvelle à Cracovie, où les passages retranchés furent remis à leur place. Cependant, avertis enfin du danger qu’ils couraient ainsi que leurs livres obligatoires י en y laissant ces passages, ils prirent la résolution de les retrancher eux-mêmes et de les cacher sous un voile plus mystérieux. Ils tinrent donc en Pologne, l’an des Juifs 5391, une espèce de synode où ils décrétèrent ce qui suit : שלומים רבים לאהובינו אחינוכל בית ישראל. ומאחר שידוע לנו ולכל בני ישראל שהרוב מבני הנוצרים התחזקו ללמוד את לשון כתיבת ספרינו משום זה תהא גזירתינו עליכם בגזירות חרם גדול למי שעובר על הדת לנגדינו לעשות כאלה ולפרסם ממעשות ישוע הנוצרי באותן הספרים אשר יתקנו לדפוס אותן עוד מחדש הן במשנה והן בגמרא לכן הזהרו לכם בזה מאוד שאל תכתבו ואל תדפסו בו שום דבר כלל מהמעשות האילו הן טוב או רע כדי שלא יהיה לנו מתוך זה להרע ולאמונתינו כי באשר שאנחנו יודעים אשר עשו לנו אנשי בליעל המומרים כשקבלו דת הנוצרים והאמינו להם בדבריהם לנגדינו על כן תהא לכם לאזהרה מאוד בעבור זה ובאם שלא תשמעו לדברינו בכתיבותינו ותעשו את הדבר הזה כנגד צואתינו לגמור את כל זאת כמו שהיה מקדם והיה מכוח זה אתם גורמים לנו, ולכם עוד צרה גדולה להרע עלינו יותר עכשיו ממה שהיה DU JUDAÏSME.1 63 בתחלה ומחמת זה דוחקים ואצים עלינו אומת הנוצרים לקבל את אמונותיהם כמו שעשו מקדם ותהיה צרה אחרונה יותר מהצרה הראשנית לכן ועל כן היא גזירותינו עליכם בשעה הזאת ובזמן הזה כשתדפסו אתם את הספרים הללו עוד מחדש לעשות במקום ההוא ממעשות ישוע הנוצרי מקום פנוי ועל המקום הזה לעשות כמו עגולה כזה וכל הרבנין או מלמדי תינוקות יהיו יודעים ללמוד עם הנערים פה אל פה ומכוח זה לא יהיה מחכמי הנוצרים להראות לנו בגין המעשות האלה ונהיה אנחנו בטוחים שלא תהיה עוד צרה רבה כמו שהיה מקדם ובטוחים לישב בשלום: Paix réitérée a nos frères bien-aimes de TOUTE LA MAISON d'iSRAËL ! Comme il nous est connu, ainsi qu’à tous les enfans d’Israël, que beaucoup de Chrétiens tâchent d’approfondir la langue dans laquelle nos livres sont écrits, nous vous enjoignons, sous peine d’encourir l’excommunication majeure (qui sera infligée à quiconque osera contrevenir à notre ordonnance ), de ne rien publier dans les nouvelles éditions de la Mischna et de la Gemara relativement aux actions de Jésus de Nazareth. Gardez-vous donc bien d’écrire ou d’imprimer la moindre chose touchant son histoire, soit en bonne soit en mauvaise part, de peur qu’il n’en résulte quelque malheur pour nous et pour notre religion; car nous savons déjà ce que nous ont fait les hommes de Bélial, les Mumarim (c’est-à-dire les apostats), après avoir embrassé la loi des Notserim ( des Chrétiens), et que leurs dénonciations contre nous ont trouvé du crédit : cela doit vous engager à vous tenir sur vos gardes et à être très circonspects. Que si, ne prêtant pas l’oreille aux paroles de cette lettre , vous continuez malgré notre défense à imprimer tout comme auparavant, vous nous attirerez, aussi bien qu’à vous-mêmes, déplus grandes calamités que celles que nous avons déjà expérimentées, et les peuples chrétiens nous forceront à embrasser leur religion ainsi qu’ils l’ont fait autrefois; et cette dernière affliction sera plus difficile encore à supporter que la première. Pour ces raisons, nous vous ordonnons qu’à l’avenir, lorsque vous publierez une nouvelle édition de ces livres, vous laissiez en blanc les endroits où l’on parle de Jésus de Nazareth, et que vous y fassiez un cercle comme celui ci ; et chaque rabbin, ainsi que tout autre maître, sera averti par-là d’apprendre (ces passages) à ses élèves de vive voix seulement. Par ce moyen , les savans des Chrétiens n’auront aucun prétexte de nous faire des reproches à ce sujet, et nous pourrons espérer qu’il ne nous arrivera plus d’aussi grandes calamités qu’auparavant, et que nous vivrons en paix 1. » • I ■ • 1 Nous avons tiré cette lettre du livre anglais qui a pour titre : A short and easy method with the Jews, etc. ; by the Rev. Charles Leslie, London, 1812 Entre plusieurs autres faussetés palpables dont l’auteur de la Brochure n° 1 a bien voulu entretenir le public, on y trouve que le passage (Sanh. 43, 1), où l’on parle de la mort de Jésus-Christ, n’appartient pas au Thalmud, parce qu’il n’existe plus dans les éditions du Thalmud d’aujourd’hui, et que , dans celles où il existe , il y a été inséré par un ennemi des Juifs. Nous invitons ce zélé défenseur d’une si mauvaise cause à nous démontrer que dans les nouvelles éditions du Thalmud, où le passage en question n’existe plus, En vertu d’un tel arrêt rabbinique, dans toutes les éditions du Thalmud qui se sont faites depuis cette époque, on a retranché les passages en question et laissé en blanc presque tous les espaces où ils se trouvaient; ce qui prouve en faveur de l’authenticité de ce monument. Les Juifs tâchent de se justifier en alléguant la règle on n’a pas laissé en blanc l’endroit qu’il occupait autrefois et dans le texte et dans le commentaire ; et que si cette lacune s’y trouve réellement, elle a un autre but que celui indiqué par la lettre que nous venons de rapporter. Ce doit être, dit-il, un ennemi des Juifs qui a inséré ce passage dans le Thalmud. Mais ce passage est-il par hasard le seul de ce genre qui s’y trouve? Nous y en avons rencontré dix au moins. Et si cet ennemi des Juifs les y a tous insérés, il faut convenir que les Juifs ont été bien insoucians sur l’intégrité et l’incorruptibilité de leurs livres religieux. Ce brave champion de la Synagogue n’a pas voulu voir que, si tout ce qui dans le Thalmud décèle une mauvaise tendance contre les nonJuifs est sorti de la plume d’un ennemi de3 Juifs, il faut en conclure que cet ennemi des Juifs est l’auteur de presque tout le Thalmud. Ignore-t-il où se trouvent aujourd’hui les autres passages thalmudiques défavorables à la mémoire de Jésus Christ? Nous lui dirons encore une fois que c’est dans les plus anciennes éditions du Thalmud de Venise et de Cracovie : il pourra les retrouver aussi fondus ensemble dans les deux livres Tholedoth Yeschou ישו תולדות et Maasé Thalouy מעשה תלוי les Plus calomnieux et les plus diffamatoires qui existent dans les archives de la Synagogue. DU JUDAÏSME. 1G7 que les éditeurs du Thalmud s’étaient prescrite de calquer exactement les nouvelles éditions du Thalmud sur les anciennes, de manière que les feuilles et les colonnes des unes correspondissent parfaitement à celles des autres ; règle à laquelle ils n’auraient pu rester fidèles sans laisser ces espaces en blanc. Mais, d’après ce raisonnement, les éditeurs du Thalmud auraient laissé une marge plus considérable en bas des pages, plutôt que d’interrompre de temps en temps le texte pour y faire une lacune, s’ils n’avaient pas eu l’intention d’avertir par-là les rabbins et les maîtres de leur devoir envers leurs élèves, comme il est dit dans la lettre synodique. Il est donc évident que le Thalmud est au jourd’hui mutilé par la censure des Chrétiens aussi bien que par celle des Juifs, et que les lacunes qu’il renferme tournent au désavantage de la véritable notion du Judaïsme que l’on doit y acquérir. Nous pouvons conclure avec confiance que, si l’on peut dévoiler le Judaïsme, ce n’est pas par quelques extraits du Thalmud, mais par la version du Thalmud entier, et en travaillant à cette version de manière : 1° Que les fils de cette tradition, toujours renaissante, y soient comme rompus et coupés à jamais, en détruisant la prétention des auteurs mêmes du Thalmud au titre, dont ils se glorifient, de dépositaires de la véritable tradition; 2° Que la critique rende à l’histoire, que les rabbins ont défigurée, la physionomie qui lui appartient; 3° Et que les passages rayés par la censure des Chrétiens et des Juifs y soient remis à leurs places. Cette dernière opération surtout nous paraît de la plus grande importance; car, en les retranchant du Thalmud י la censure ne les a pas anéantis, et cependant c’est dans ces passages qu’il faut aller chercher les traits les plus propres à caractériser le véritable esprit du Judaïsme, et à jeter un grand jour sur plusieurs endroit du Thalmud qui, autrement, seraient indéchiffrablés. Nous tâcherons d’effectuer cette opération en traduisant le Thalmud sur les plus anciennes éditions, telles que celles de Venise et de Cracovie. Il est à observer que ces retranchemens ont été faits par la censure avec si peu d’adresse, que les passages qui manquent dans le texte du Thalmud se trouvent dans ses extraits et dans ses commentaires. Nous nous servirons de tous ces moyens et d’autres encore dont nous avons parlé dans la Préface, pour que notre version DU JUDAÏSME. 1 69 soit complète , et qu’elle mérite véritablement le titre de Judaïsme dévoilé. Les livres sur lesquels nous avons présenté nos remarques critiques dans la première partie de notre Théorie, sont pour la plupart regardés comme classiques dans leur genre. Nous placerons donc de temps en temps , en marge de cette même version, des notes tendantes à justifier leurs auteurs des imputations des Juifs, ou à les corriger lorsqu’ils ont mal compris ou mal traduit le Thalmud, ce qui donnera un nouvel intérêt à notre entreprise. Et comme dans ces mêmes livres classiques on ne parle presque jamais de ce que le Thalmud contient de sage et de moral relativement aux Juifs, nous corrigerons cette omission en plaçant dans l’index des matières, sous les trois titres de devoirs envers Dieu, envers soi-même et envers ses semblables (les Juifs), toutes les pages du Thalmud qui renferment les bonnes maximes qui ont quelque rapport avec ces devoirs. Elles sont au nombre de 500 environ. Si cette version effraie par son volume et ses difficultés , que l’on se représente les immenses travaux entrepris par nos ancêtres pour détruire l’opinion des Juifs, qu’ils étaient les seuls à comprendre le texte de la Bible. Le Thalmud, il est vrai, en demande encore de plus grands; mais quand on aime sincèrement la patrie et le bien public, loin de se laisser rebuter par les difficultes qu’il présente, on redouble d’efforts pour en triompher. Il est temps, dit M. Jost, dans la Préface de son histoire, de terminer la discussion sur le mérite ou le peu de mérite des Juifs et du Judaïsme. Il faut s’attacher à examiner avec attention ce phénomène et le suivre dans son origine et dans ses progrès, pour en bien connaître les causes et même pour les changer en cas qu’on le trouve nécessaire. » Dans les fragmens du Judaïsme, que les controversistes , les historiens et les réformateurs des Juifs ont tâché de dévoiler jusqu’ici, il y a une faute très sensible dans laquelle ils sont tous tombés sans aucune exception. Us ont rempli leurs livres de reproches contre la Synagogue; et ces reproches sont présentés d’une manière si vague et avec si peu d’ordre, qu’il nous est difficile de les ramener à une source commune et de nous en former une juste idée. On revient de la lecture de leurs livres aussi effrayé et plus effrayé encore que de celle du Thalmud. Ils n’ont jamais considéré le Judaïsme comme une science ou comme un art susceptible d’un ensemble méthodique dans ses maximes et dans ses règles DU JUDAÏSME. 1 7 1 fondamentales. On dirait qu’ils ont travaillé pour les dix oiseux de la Synagogue, Ajoutons que les livres de tous ces auteurs sont devenus très rares, tandis que la nécessité de consulter la Théorie du Judaïsme se fait sentir de plus en plus, pour pouvoir juger les Juifs d’après leurs propres principes et ceux de l’équité, et substituer à des expédiens plus prompts des moyens plus convenables et plus sûrs pour amener leur réforme. Nous allons donc entreprendre de remédier à ces inconvéniens , et de donner dans un seul livre ce que l’on chercherait peut-être en vain dans plusieurs ; et, si notre Théorie du Judaïsme, quoique puisée exclusivement dans les livres d’une autorité majeure, ne s’accorde pas toujours avec le caractère des Juifs de tous les pays de l’Europe, il faudra se souvenir que notre intention a été de baser notre ouvrage plus particulièrement sur l’état où sont aujourd’hui les Juifs de Pologne , dont le système religieux a été visiblement outré plus que partout ailleurs ». 1 Les remarques que j’ai pu faire en ce genre, en traversant la Prusse , la Hollande et la France, concourent à démontrer que la masse des Juifs de tous ces pays lutte toujours avec les observances tbalmudiques, et s’y montre plus ou moins attache’e en raison de l’importance que les rabbins de chaque commune leur accordent. Quant au petit nombre des Juifs plus éclairés, il serait difficile de rendre compte des principes qu’ils professent relativement à ces mêmes observances. Il y en a qui méprisent le Thalmud tout entier, d’autres ne le méprisent qu’en partie ; mais je n’ai pas rencontré un seul savant israélite qui le regarde comme un livre divinement inspire, ce qui est bien loin de s’accorder avec l’orthodoxie judaïque. Le service divin m’a paru accompagné de beaucoup de dignité et d’assez de dévotion dans la Synagogue de Francfort sur l’Oder; mais il est un peu théâtral dans celle de Paris. J’avoue que c’est pour la première fois que j’ai trouve la Bible entre les mains de jeunes israélites sans le Commentaire de Raschi, dans les écoles de Juifs que j’ai visitées à Aix-la-Chapelle et à Paris. SECONDE PARTIE. Notion du Judaïsme, considéré comme culte religieux des Juifs de la dispersion, et comme doctrine anti-sociale. —Maximes fondamentales de celte doctrine. — Régies critiques contre les tergiversations des docteurs de la Synagogue. * On peut considérer le Judaïsme sous deux aspects différens, comme culte que professent aujourd’hui les Juifs de la dispersion, et qui, outre la Loi de Moïse, embrasse toutes les additions, les modifications, et même les altérations que le temps, les circonstances et surtout l’esprit pharisaïque ont pu faire à cette même loi, et comme doctrine anti-sociale et intolérante contre tous les peuples non-juifs, doctrine devenue dangereuse à ceux qui la professentet aux divers états où elle est tolérée. Comme religion, le Judaïsme comprend la Loi écrite, ainsi que la Loi orale, c’est-à-dire la Bible et le Thalmud, et plus particulièrement cinq classesde préceptes, de rits et d’ordonnances que Maimonides 27 Préface à Vexplication de la Mischna UfTVS• définit de cette manière : Préface à Vexplication de la Mischna UfTVS• פירושים מקובלים מפי משה Explications de la Loi reçue de la bouche de Moïse י et dont quelques traces existent dans !’Ecriture Sainte. Ces explications ne sont jamais mises en controverse, et l’on se contente de dire quand il en est question : Ita tradilione accepi. 2 הלכות למשה מסיני Règles de Moïse dérivées du mont Sinaï, dont il n’existe aucune trace dans la Bible. Ces règles aussi ne sont jamais contestées, et leur formule est : Constitutio Mosis è Sinâ. 3» הדינים שהוציאו על דברי הסברה Décisions trouvées par argumentation et par conjecture, dans lesquelles on doit se conformer à l’avis du plus grand nombre; car elles sont controversées et l’on se sert à leur égard de la formule : Si constitutio sit, recipimus eam ; sin sub judicium cadat, est quod respondeamus. Les disputes des thalmudistes tombent principalement sur cette troisième classe. הגזרורת שתקנו הנביאים 40 והחכמים בכל דור ודור כדי לעשות Constitutions des prophètes et סיג לתורה 175 des savans de chaque siècle, pour faire haie à la Loi; car les membres de la grande Synagogue, selon le Thalmud *, ont laissé aux thalmudistes et aux rabbins ces trois avertissemens: הוו מתונים בדין והעמידו תלמידים הרבה ועשו סיג לתורה Es to te mor am trahentes in judicio. Et constituite discipulos multos. Et facite sepem pro lege. Faites haie à la Loi; c’est-à-dire, entourez la Loi de plus de rigueur qu’elle n’en exige, afin de retirer l’homme de la transgression % כדי להרחיק את האדם מן העבירה Que Von se garde donc bien de rien changer à la monnaie frappée par les savans antérieurs. לא ישנה ממטבע שטבעו חכמים à la monnaie, c’est-à-dire aux rites, constitutions et ordonnances utiles 3. Au contraire, malheur aux savans postérieurs qui ne s’appesantissent pas sur ces ordonnances par de nouvelles 4. כל דיין שלא החמיר מסתלק מן י Avoth , C. 1, 1. 3 Berac. C. I, 1. Cf. Rosenmüller, Gencs, xxxn, 33; et Deuter, xxv, 3. Thalm., Hieros. Berac., 10, 2. Ce principe sc rencontre clans les Tur im, le Schulchan Aruc, les Midraschim, et dans tous les livres obligatoires des העולם קודם זמנו C’est aussi sur ces constitutions que tombent les controverses thalmudiques, dit Maimonides, et c’est pour cette quatrième classe que vaut la formule des thalmudistes : Rabbi N, statuit hâc aut ilia de causa : Rabbi N. vero non statuit. הדינים העשויים על דרך חקירה והסכמת הדברים הנוהגים בין בני אדם Ordonnances etrits statués ou changés d’après les circonstances, lesquels à la vérité n’ajoutent et n’ôtent rien à la Loi, selon Maimonides, mais que l’on doit observer aussitôt que toute une secte d’Israélites les approuve et les suit. Salomon en a défendu la transgression en disant : Si quis perrumpat sepem, mor debit eam serpens. Les formules par lesquelles on désigne dans le Thalmud les ordonnances de cette cinquième classe, sont: Statuit Rabbi N, ; statuerunt Sapientes; constitutio sapientum, etc. 1 rabbinistes, et nous nous y arrêtons à dessein pour le faire remarquer aux réformateurs des Juifs. 1 La classification que l’auteur delà Brochure n° 2, p. 4; 5, fait des doctrines thalrnudiques, in bre!) Qîubriten, est aussi incomplète qu’illusoire. Son objet est de persuader que l’Agada n’est pas de précepte aux yeux des Juifs; mais qui prouve trop , ne prouve rien , et nous ferons bientôt voir à ce hardi copiste de Wolfssohn que sa copie est en cela aussi fautive que l’original. Mais le Judaïsme, considéré comme doctrine pernicieuse, est renfermé uniquement dans la connaissance de ce qui a détourné les Juifs du chemin salutaire de la raison et de la véritable tradition; soit qu’on puisse les regarder eux-mêmes comme la cause de ce désordre, ou qu’on puisse l’attribuer aux peuples parmi lesquels ils demeurent depuis la dispersion. Or le Judaïsme, considéré comme culte religieux, ne regarde que ceux qui le professent, et plus particulièrement leurs savans et docteurs de la Loi. Mais les controversistes, les historiens et les réformateurs des Juifs doivent s’occuper du Judaïsme envisagé comme doctrine anti-sociale et pernicieuse, et c’est uniquement sous ce second point de vue que nous allons l’examiner, en tâchant d’en fixer les traits les plus saillans par un choix méthodique de maximes et de règles. Cependant, dans cette seconde partie de notre ouvrage, nous n’entendons appeler l’attention du lecteur que sur les effets immédiats de cette espèce d’égarenient où les Juifs vivent aujourd’hui, surtout en Pologne. C’est dans la troisième partie que nous nous réservons d’en rechercher les causes véritables et d’en prescrire les remèdes. Ce qui constitue à nos yeux le génie du Judaïsme en question, c’est donc : 1° Un certain nombre de livres et de docteurs d’une autorité illimitée, et le fanatisme avec lequel on aime jusqu’au mépris et aux calamités qu’un aveugle respect pour les uns et pour les autres peut attirer sur la tête de leurs admirateurs. 2° Des articles de croyance, des cérémonies religieuses et des traditions sacrées, variables à l’infini et au gré de tout le monde. 3° L’éducation des jeunes garçons israélites, trop précoce et presque exclusivement fondée sur la Loi orale; celle trop peu soignée des jeunes filles israélites par rapport à la Loi eï à la morale; et le peu de cas que les Juifs font en général des femmes mariées. 4° Un caractère parvenu à se faire une sorte de jouissance du soupçon, de la tromperie et de la ruse. 5° Un esprit enclin à mettre la subtilité et le sophisme au-dessus de la Loi, et à ériger les préjugés, les allégories et les fables en principes irrécusables de morale et de religion. 6° Un cœur enflé d’orgueil, plein de haine et d’intolérance envers les non-Juifs, et toujours prêt, par crainte, à recourir aux énigmes pour déguiser ses sentimens anti-sociaux. 7° Une réaction sourde, mais toujours activeet nuisible aux véritables intérêts de l’état, contre toutes sortes de vexations religieuses et civiles. 8° Enfin une vie errante qui fait que les Juifs sont insensibles à la misère, ou une vie marchande qui les rend avides des plus petits gains et de tout trafic illicite : une industrie inépuisable portée jusqu’à l’impudence , mais toujours infructueuse et même dangereuse pour la société. Tâchons maintenant de retremper, pour ainsi dire, chacune de ces maximes dans les mœurs des Juifs d’aujourd’hui et dans les livres rabbiniques qui passent pour avoir été inspirés de Dieu même, et dont les paroles ont par conséquent force obligatoire pour les adeptes de la Synagogue. PREMIÈRE MAXIME. § Ier• LIVRES RELIGIEUX. SAMARITAINS. Les Samaritains ou Samaréens, secte de Juifs qui prétend descendre de la tribu de Joseph le Juste par Ephraim, et dont on trouve aujourd’hui des restes à Gaza, à Sichern, à Damas, au Caire et dans d’autres lieux du Levant, ne croient qu’au Seigneur, à Moïse et à la montagne de Garizim où ils font toujours des sa- Les trois mots : שמרנים Samaritains, Couthéens כותים et שומרים Samaréens, qui s’appliquent d’ordinaire à un seul et même peuple, sans distinction, de'notent plus proprement ; le premier, les anciens habitans de Samarie d’avant la captivité de Babylone ; le second, les habitans de Coutha , transportc’s à Samarie et confondus avec les Samaritains peudant cette captivité; le troisième, la secte des Juifs, qui se piquent d’avoir seuls conservé le Pentateuque dans sa pureté primitive, après la même captivité, car (Schamar) en hébreu signifie garder י conserver. crifices, et qui, par rapport aux livres religieux dont nous parlons, ne tiennent pour canoniques que les cinq livres écrits par Moïse ; ce qui nous les fait appeler בעלי תורה les possesseurs de la Loi de Moïse ou du Pentateuque. CARAÏTES. Les Caraïtes 1 dont on fait plus ordinairement remonter l’origine aux temps de la publication du Thalmud, car on ne voit pas que leur nom ait été odieux aux Juifs avant ce temps comme il l’a été depuis, approuvent seulement tous les livres de la Bible qui sont dans le canon juif; c’est-à-dire la Loi écrite, et rejettent la Loi traditionnelle. Ce n’est pas qu’ils ne fassent aucun usage de la tradition; mais ils refusent de la croire inspirée. Nous les appellerons בעלי מקרא Les possesseurs de la Bible. RABBANITES. Les Rabbanites a, que nous désignons par le nom de בעלי תורה שבכתב ותורה שבעל פה Possesseurs de la Loi écrite et de 28 Ils tirent leur nom du mot c[ui signifie texte de laLoi écrite ou de la Bible. 29 רבנים > du mot *ן ך docteur ן parce qu’ils sont attachés aux traditions de leurs anciens docteurs. la Loi orale, admettent comme obligatoires et canoniques tous les livres qui contiennent l’une et l’autre; c’est-à-dire : Ils tirent leur nom du mot c[ui signifie texte de la Loi écrite ou de la Bible. רבנים > du mot *ן ך docteur ן parce qu’ils sont attachés aux traditions de leurs anciens docteurs. 1° La Bible ספר : ספר התורה מקרא: הברית avec les paraphrases chaidéennes תרגומים d’Onkelos, de Yonathan, celle connue sous le titre de paraphrase de Jérusalem תרגום ירושלמי etc., et le commentaire de Raschi רש״י c’est-à-dire de Rabbi Salomon Jarclii רבי שלמה ירחי 2° La Mischna משנה seconde Loi (ou Recueilde traditions fait par R. Juda appelé le Saint הקדוש, ou le prince et׳ simplement Rabbi רבי pour empêcher que les Juifs n’en perdissent la mémoire dans leurs diverses émigrations. Avant lui prévalait lamaximer que nous avons déjà rapportée, de ne point coucher par écrit la Loi traditionnelle ; mais après qu’il y eût contrevenu le premier pour la raison ' Natione fuit Gallus, patriâ Trecensis, dit Buxtorf, in Abbreviaturis, mortuus anno Christi 1105. Il a écrit des Commentaires sur toute la Bible, et presque sur tout le Thalmud, lesquels sont plus estimes des Juifs polonais que tous les autrès Commentaires de ce genre. Nous avons déjà parle' dans la Pre'face des trois vieux Commentaires de la Bible appele's Mekiltha, Siphri et Siphra. 183 énoncée, on adopta celle-ci : Il vaut mieux violer la Loi que de permettre qu’elle soit oubliée 1. » מוטב תעקר תורה ואל תשתכח תורה מישראל Juda le Saint naquit à Sephora, et fut l’oracle de l’école de Tibériade. Jabn place son ouvrage, c’est-à-dire la Mischna, entre l’an 190 et 2.20 de J.-C. Sans répéter ici ce que nous avons dit ailleurs de la Thosiphtha 2 et de la Baraietha, les plus célèbres de ses commentateurs sont : Maimonides et R. Abadias de Bartenora. 3° Le Thalmud de Jérusalem תלמוד ירושלמי qui contient la Mischna de Juda le Saint, et la Gemara גמרא supplément י complément 3 de R. Yochanan, fondateur de l’école ' Themoura, 14» 2 • — Ce changement de Maxime a amène' une grande partie des desordres que l’on reproche aux Juifs d’aujourd’hui ; mais il fait cspc'rer à leurs réformateurs que les memes Juifs peuvent changer encore leurs maximes pernicieuses et en prendre de meilleures. L’auteur de la Thosiphtha est R. Chayya. Ille enirn, dit Buxtorf en parlant de lui dans sa Bibliothèque , et Rabbi Uschaya, fuerunt primi qui librum istumÇ\׳a Mischna), publicè in scholis explicarunt. Le Commentaire qu’y fit R. Uschaya a pour titre Beréschilh Rabba בראשית רבא ne ^au( Pas co״fondre avec le Midrasch du meme nom. Ou recueil des sentences , des paraboles et décisions des de Javne. Secondé par deux disciples de Juda, il travailla à cet ouvrage pour les Juifs de Palestine, vers l’an 230 de J.-C. 4° Le Thalmud de Babylone תלמוד בבלי qui comprend la même Mischna de Juda le Saint, et la Gemara de Rav Asché רב אשי qui fit pour les Juifs de Babylone ce que R. Yochanan avait fait pour ceux de Palestine. Il commença cet ouvrage, selon Buxtorf, l’an 357 de J.-C. , et laboravit in eo per annos sexaginta. Ipsi successit מרימר Maremar) anno 427 et tan- dem רבי אבינה ( Rabbi Avina ) י vulgo רבינא Ravina absolulam anno Christi 500 1. Les commentaires avec lesquels il s’imprime ordinairement sont celui de Raschi, et un autre intitulé Thosephoth תוספות c’est-à-dire plusieurs additions qui y ont été faites depuis sa plus illustres docteurs juifs qui complètent et éclaircissent la Mischna. ’ Il y a des auteurs qui regardent les deux Gemara de Palestine et de Babylone comme un seul ouvrage, c’est-à-dire comme e'tantla continuation l’une de l’autre : mais nous verrons qu’elles diffèrent entre elles comme les caractères des docteurs des deux c'colcs orientale et occidentale. — Remarquons ici que la Gemara de Babylone est bien plus volumineuse et plus complète que celle de Jérusalem. clôture et qui n’ont pas été insérées dans le corps du Thalmud. 5° Différens extraits ou abrégés des deux Thalmuds, entrepris dans le but de simplifier le système des doctrines thalmudiques, en écartant toutes les parties de la Loi qui ne peuvent pas être pratiquées hors de la Palestine, et les éternelles disputes qui dans les deux Thalmuds précèdent ou suivent toujours la dernière décision ou la décision à laquelle il faut s’attacher. Les titres des plus révérés d’entre ces extraits sont : Alphesi אלפסי abrégé fait par R. Isaac Alphes, contemporain de Raschi son commentateur, et divisé en trois parties. Yad Chazaka יד חזקה abrégé fait par Rambam רמ״בם R. Moses , fils de Maimon ר משה בן מימון ou par le fameux Maimonides, né à Cordoue, l’an 1135 de J.-C. Digeste des lois le plus complet qui se soit jamais fait, comme l’appelle Prideaux dans son histoire. Il contient quatre parties dans lesquelles Maimonides tache de mettre cet ordre , cette clarté et cette netteté de style qui ne se trouvent pas dans le Thalmud. Ârbaa Turim ארבעה טורים extrait du Thalmud fait par R. Jacob, fds de R. Ascher, vers l’an 1340 de J.-C. et divisé en quatre parties dont : La Le Orach Chayim אורח חיים La 2e Yoré Déah יורה דעה . La 3e Choschen Hammischpat חשן המשפט La 4 e Even Haézer אבן העזר . Idem avec le commentaire Beth Yoseph בית יוסף ou de R. Joseph Karo, mort en 1575 de J.-C. Idem avec le commentaire Beth Chadasch בית חדש ou de Joël Sircks, fds de Samuel, mort l’an 1641 de J.-C. C’est dans les Tarim accompagnés de ces deux commentaires, que les rabbins vont puiser les décisions des plus célèbres d’entre leurs jurisconsultes פוסקים. d. Le Schulchan Aruc שלחן ערוך abrégé de 1’Arba Turim réduit en forme de thèses et de conclusions, par le même Joseph Karo que nous venons de citer. On le publie ordinairement avec les additions de R. Moses Iserlès et les commentaires Magen Abraham Beth Schemael ’, 1 Wolfssohn entend pader de tous ces abrèges et surtout du Schulchan Aruc, lorsqu’il dit que celui qui veut connaître à fond le Judaïsme d’aujourd’hui ne doit pas e’tudicr le Thalmud, mais les livres rituels des Juifs : Denn hier, nur hier zeigt sich der rabbinische Judaismus in seiner wahren Gestalt, p. 83. 11 parle ainsi pour éviter adroitement les reproches qu’on peut (aire à etc. Il y a aussi trois autres abrégés du Thalmud qui ont beaucoup d’autorité aux yeux des Rabbanites, savoir : e. Halacoth gedoloth הלכות גדולות de R. Schiméon Keïra que Buxtorf rapporte à l’an 740, et Wolf à l’an 748 de J.-C. /.’ Ascheri אשרי quasi asc her œa compendia vel ascherœœ conclusiones de R. Ascher, mort à Tolède l’an 1328 de J.-C. g, Ain Yacob עין יעקב extrait de toutes les fables, histoires et sentences morales du Thalmud qui figurent sous le titre d’Agada, fait par R. Jacob, fils de Chabib, fils de Salomon qui florissait en 1492. 6° Les Chiddouschin חדושים ou nouvelles considérations et éclaircissemens ultérieurs des doctrines thalmudiques qui ressemblent en quelque sorte aux novellæ et extravagantes du droit romain. Les plus connus et les plus révérés sont: 6z. Chiddousché Halacoth Maharscha חידושי הלכות מהרשא ou de R. Samuel Edelsr publiés par R. Levi Hirsch; Ben Meir Haccohen, l’an des Juifs 5476, de J.-C. 1716. la Synagogue sur la mauvaise tendance du Thalmud; mais nous allons lui prouver que la tendance de ces livres rituels est plus intolerante que celle du Thalmud, et que ire vitiam ducit culpa? fuga si caret, arte. Chiddousché Halacoth Maharam Lublin חידושי הלכות מהרם לובלין R. Meier de Lublin qui florissait l’an des Juifs 5376 et de J.-C. 1616. Chiddousché Halacoth Maharam Schiph חידושי הלכות מהרם שיף ou de R. Meier Schiph, l’an des Juifs 5393. 7° Les Midraschim 30 On dit plus ordinairement Midrasch Rabba an singulier ; mais nous nous servons du pluriel ÇRabbotli) pour comprendre sous cette dénomination toutes les explications allégoriques de la Bible qui portent le nom de Midrasch , en commençant par le Midrasch Bcréscliith Rabba, ou du premier livre de Moïse. Cependant les Juifs distinguent le Midrasch Bercschith Rabba des autres, et l’attribuent à un certain Rabba qui vécut, selon eux, vers l’an 3979. מדרשים ou différentes explications mystiques et allégoriques de la Bible, dont les plus remarquables sont : On dit plus ordinairement Midrasch Rabba an singulier ; mais nous nous servons du pluriel ÇRabbotli) pour comprendre sous cette dénomination toutes les explications allégoriques de la Bible qui portent le nom de Midrasch , en commençant par le Midrasch Bcréscliith Rabba, ou du premier livre de Moïse. Cependant les Juifs distinguent le Midrasch Bercschith Rabba des autres, et l’attribuent à un certain Rabba qui vécut, selon eux, vers l’an 3979. Midrasch Rabboth מדרש רבות livre dont l’époque et l’auteur sont incertains. Dans la chronique Tzémach David, on l’attribue à Rabba Bar Nachmani, écrivain qui florissait vers l’an des Juifs 4082 ou de J.-G. 322. Midrasch Thanchouma מדרש תנחומא de R. Tanchuma Bar Abba, comme l’on croit plus communément, mais dont l’époque est incertaine. Ou l’appelle aussi Midrasch Yelamédenu ילמדנו docebit nos de cette parole qu’on y répète souvent. Yalkout Haschimeoni ילקוט תשמעוני auctor ejus, dit Buxtorf, 11. Schimeon Concionator Francofurtensis qui paraît avoir vécu dans le quatorzième siècle. Yalkout Reoubéni ילקוט ראובני aeR. Ruben Ben Hoschke, mort l’an 1673. Yalkout Hammakir ילקוט המכיר ae r. Machir Bar Abba Machir, auteur du quinzième siècle. 8° Enfin différens livres de prières ayant pour titré : Séder Thephilloth miccol Haschana סדר תפילות מכל השנה Sic libri precum inscribuntur, dit le même Buxtorf, quibus quotidiè in Sabbatho et aliis minoribus festis utuntar (Judaei) nam in שלש רגלים (Schalosch regalim) tribus prœcipuis festis utunturprœtereà libris Machazor et Selichoth 3. ' Yalkout veut dire Recueil d’explications de tout genre. 2 Selon le même auteur, hi Ubri in variis locis et variis formis excusi sunt : diverso ctiam ordine, quem alium atquc alium habent Galli, Germant, Poloni, Itali, Hispani. Il devait ajouter qu’ils diffèrent aussi selon les diverses sectes de Juifs de ces mêmes pays. En Pologne, par exemple, les livres de prières Machazor מחזור ou livre de prières pour les principales fêtes de l’année. Selicliotli סליחות ou livres de prières pour les jours de jeûne et de pénitence. Kinoth קינות ou lamentations pour le jour de la destruction du temple et de Jérusalem. CHASIDIM. Les Chasidim 1 que nous confondons avec les cabalistes, בעלי קבלה parce que leur secte prit naissance à Międzybórz en Podolie, à l’occasion d’un rabbin fanatique qui prétendait guérir toute espèce de maladies par la Cabale et parce qu’ils négligent l’étude de la Loi écrite et de la Loi traditionnelle pour s’adonner exclusivement à cette espèce de Cabale qui se sent beaucoup des idées que les anciens attachaient à la magie a, ne regardent comme obligatoires des Rabbanites diffèrent de ceux des Chasidim; et ceux des Karaïtes diffèrent beaucoup des uns et des autres. חסידים » les pieux, ou piétistcs, comme les appelle Calmanson ( Essai sur l’état actuel des Juifs de Pologne et leur perfectibilité f qui ont fait revivre dans ces derniers temps, en Pologne, les maximes sur la vie contemplative ou oisive de plusieurs visionnaires de l’antiquité. 2 oy. le Vivre Megallé Temirin, מגלי טמירין gatoires ou de précepte que les livres cabalistiques, c’est-à-dire : a. Le Zohar זוהר commentaire cabalistique sur la Loi écrite, que la plupart des Juifs s’efforcent d’attribuer à R. Schiméon, fils de Yochaï, רשבי, ר" שמעון בן יוחאיq«! fut 1e disciple du fameux cabaliste R. Akiva, et qui passa douze à treize ans caché dans une caverne avec son fils, pour avoir mal parlé de l’empire romain «. C’est pendant cet espace de temps, disent ses admirateurs, que le Zohar fut composé, c’est-à-dire dans le second siècle de l’Eglise avant la Mischna même. Mais les auteurs des livres Youchasin et Schalscheleth qui, quoique Juifs, ne sont pas étrangers à la critique, nous font savoir que ni R. Schiméon, ni son fils R. Elieser, n’ont couché par écrit le Zohar; mais probablement leurs disciples et les disciples de leurs disciples. Telle a été dans le principe la masse de ce livre, qu’à peine un chameau aurait-il pu le porter. Le Zohar lui-mcmc n’est avoir une idee des extravagances professées par les Chasidim. On en trouve un extrait dans F Abrégé de l'Histoire des Juifs , par Anne Adams , dont nous avons déjà parlé. ’ Cf. Tbalm. Bab., Scbabb., 33, 2; et Thalm. Hieros., Schevüs, 6, g. donc envisagé aujourd’hui que comme une collection de fragmens de doctrines cabalistiques. Dans les éditions plus complètes, on rencontre plusieurs passages qui sont favorables au Christianisme; ce qui a fait qu’un écrivain de nos jours a tracé le caractère du Zohar en ces termes: In sehr unklarer Sprache und ungewöhnlichen Bildern trägt das Buch alt testamentliche, neu testamentliche und morgenlandich־pantheistiche Vortellungen vor. Son objet principal est d’expliquer les cinq livres de Moïse; ou plutôt de les rendre incompréhensibles. מי ימצאנו La clef de la plu part de ces logogriphes consiste dans la connaissance de cette espèce de cos7nographie orientale qui attribue la forme humaine à l’univers entier; car c’est justement à l’univers que l’on fait allusion dans le Zohar, lorsqu’on y parle d’un vieillard mystérieux dont la tête, la ehevelure, le visage, la barbe, les bras, les jambes, les pieds, etc., en un mot, tout le corps est gigantesque et symbolise les différentes parties de la nature. b. Livre Bahir ספר הבהיר ou le Livre illustre. Omnium Rabbinicorum antiquissimus, dit Buxtorf, de profundâ Kabbalâ et mysteriis nominum divinorum conscriptus. En effet, on l’attribue à R. Nechonia Ben Hakkana, qui étaitcontemporain de Jonathan le paraphraste. Il serait donc, selon les calculs des Juifs qui font de Jonathan un disciple de Hillel, plus ancien encore que le Zohar. Le livre Yetzirah ספר יצירה ou de la Création; car il traite de la création du monde et des attributs de Dieu. On en fait auteur tantôt le patriarche Abraham, et tantôt le même R. Akiva que nous avons souvent cité. Les deux Thalmuds en parlent pour nous faire savoir que par le livre Yetzirah on peut créer des genisses de trois ans qui soient bonnes à manger רב חנינא ורב אושעיא הוו יתבי כל מעלי שבתא ועסקי בספר יצירה ומיברי להו עגלא תלתא ואכלי ליה -, et changer les courges et les melons en cerfs et en chevreuils capables de se propager. אמר רבי יהושע בן חנניה יכיל אנא עי" ס" יצירה נסיב קתיין ואבטיחין ועביד לון איילין טבין והידנון עבידין ’ Thalmud Babylonicum., Sanhédrin, 67, 2. Dans les éditionsdc Vienne et de Direnfurt on lit: occupati in constitutionibus crcationis. Je conjecture que celleci est la véritable leçon, et que l’auteur du Yetzirah a pris occasion de ce passage du Thalmud pour־ se déterminer à l’écrire. 1 אללללן וטבלן Quelques auteurs pensent que le titre de Yetzirah(création) lui vient de ce qu’on peut créer ce que l’on veut par la vertu de ses paroles. Dans le Yetzirah d’aujourd’hui on donne aussi l’explication des trente-deux voies de la sagesse, c’est-à-dire des vingt-deux lettres de l’alphabet et des dix Sephiroth ou Splendeurs, comme les appellent les Cabalistes. Livre Raziel העל לזלאל ou de l’ange de ce nom qui l’apporta à Adam, lorsque celui-ci eut achevé sa pénitence. On y apprend l’art de conjurer les bons et les malins esprits, de parler avec le soleil et la lune, de guérir les maladies, de prédire l’avenir, etc. Il contient donc ce que nous avons appelé plus haut la magie de la Cabale; et il est à croire que ce fut de ce livre que le nouveau chef des Chasidim polonais commença à tirer ses premières recettes cabalistiques 2. 1 Thalmud Hierosol., ib., cap. ך, ad finem. Le mot Yetzirah n’est pas dans le texte ; mais on doit l’y sous-entendre, selon les Commentaires (cf. Eisenmenger, P. 1. C. 8, p. 435), peut-être par l’analogie qui existe entre cette citation du Thaïmud de Jerusalem et la préce'dente, tirée du Thalmud de Babylone. a Ces quatre livres cabalistiques , et d’autres encore du même genre , sont en grande vénération aux yeux mêmes des § H. DOCTEURS. SAMARITAINS. Les Samaritains, selon ce que nous venons de voir, ne peuvent avoir de vénération que pour l’autorité de Moïse. Ils ne reconnaissent point, dit en parlant d’eux Takyy-Eddin Makrizi 1, pour prophète David, ni aucun des prophètes postérieurs, prétendant qu’il ny a point eu de prophètes depuis Moïse* KARAÎTES. Les Karaïtes croient à l’autorité de Moïse et des autres prophètes postérieurs , mais avec Juifs rabbanites: 1° parce que les Rabbanites croient aussi à la Cabale , surtout à cette espèce de Cabale qui sert à expliquer les paroles de la Bible, d’après les règles que nous en avons déjà indiquées ; 2° et parce qu’on trouve expliqués dans ces livres (surtout dans le Zohar} plusieurs points de la Loi qui sont demeurés sans explication dans la Mischna. et dans la Gemara. C’est pourquoi les membres du comité de la censure de Varsovie, qui présentèrent au gouvernement une espèce de catalogue des livres religieux de cette secte, le 15 mars 1822, se déterminèrent avec peine à ne point y insérer le Zohar. * Cf. Sacy Chrcst., Arabe, T. 2, N° 6, p. 181. quelques restrictions. Quant aux prophètes, ils croient selon Peter Beer : Dass die Worte der heiligen Propheten alle wahr sind, et quant a Moise: dass die Worte unseres Lehrers wahr sind, und er der vorzuglischste aller Propheten sen. RABBANITES. Les Rabbanites, outre Moïse et les prophètes pour lesquels ils ont la même vénération que les Karaïtes, comptent cinq autres classes de docteurs, savoir : ,תנאים Les Thanaïtes ou les docteurs qui ont conservé les traditions, depuis Simon le Juste, dernier membre de la grande Synagogue, jusqu’à Juda le Saint, c’esl-à-dire pendant cinq cent trente ans à peu près. Ces docteurs s’appellent aussi Mischniques; car leurs thèses, leurs sentences et leurs noms se trouvent consignés dans la Mischna. ' C’est précisément vers la clôture du Thalmud qu’ont pani ; les Massoretes ou les docteurs qui ont voulu faire la haie à la leçon, de la Loi, ainsi que les thalmudistes venaient de la faire a Y interprétation de la Loi, et qui, par-là, sont révérés par les rabbanites aussi bien que par les cabalistes; mais leurs puérilités mystiques les rapprochent plus des derniers que des premiers, et nous en ferons des docteurs Chasidim. 2אמוראים ׳־ Les Amor cens ou les Sophistes qui depuis Rav et Schemuel, deux disciples de Juda le Saint, jusqu’à R. Asche et Ravina, c’està-dire pendant deux cent cinquante ans environ, contribuèrent à la composition et à la compilation de la Gemara, ce qui leur fait donner aussi le nom de Gemaristes ». 3סבוראים ־ Les Sebouréens ou Opinistes, qui malgré la défense de ne rien ajouter au Thalmud, après la clôture qu’en firent vers le sixième siècle R. Asché et Ravina, travaillèrent pendant un demi-siècle à débiter leurs propres opinions et leurs sentences sur la Loi orale. Le premier des Sebouréens est appelé R. Yosé, et le dernier R. Semouna. Du temps de celui-ci (an de J.-C. 540) la clôture du Thalmud se fit encore une fois. 4גאונים ־ Les Géoniens ou les Sublimes, appelés ainsi, parce qu’ils se distinguèrent dans l’étude de la Loi, après la composition de la Gemara, fleurirent depuis l’an 588 jusqu’à l’an 1007. R. Chanan fut le premier, et R. Haï le dernier 3. ' Attendu que Dieu parlait avec lui, facic ad faciem, c’està dire plus familièrement qu’avec les autres prophètes. (Cf. Exod., xxxiii, 2 , etc. 2 Cf. Maimon., Préface du Y ad Chazaka~ 5° רבנים Les Rabbins ou les docteurs qui depuis Maimonides jusqu’à nos jours ont été et sont les précepteurs, les juges , et les prédicateurs des Rabbanites 1. CHASIDIM. Les Chasidim, qui croient toujours à une Ecritare alphabétique sainte כתיבה אשורית et a une langue egalement sainte ולשון הקדש reconnaissent pour docteurs : 1 ° Les Massoretes בעלי מסורת en tant que, parleurs subtilités graphiques, ils ont fa 31 Les titres de רבן, רבי, רב, מר dominus, magister, doctor, sapiens, sont postérieurs à Jésus-Christ, car c’est depuis sa naissance qu’ils commencent à paraître dans les anciens monumens. Lesdeux premiers désignent les savans israclites de Babylone, et les deux derniers les savans israclites de Palestine. Le titre de rabban, qui est le plus honorifique , n’a été donné qu’à ces Sept Sages qui descendent presque tous de Hillel; Simeon, son fils; Gamaliel le vieux, fils de Simeon; Simeon second, fils de Gamaliel le vieux; Jochanan, fils de Zachai (le seul qui ne soit pas de la famille de Hillel); Gamaliel, second fils de Simeon second; Simeon, troisième fils de Gamaliel second, et père de Juda le saint; Gamaliel, fils de Juda le saint. Ces sept savans peuvent être comparés aux Sept Sages de la Grèce. 32 Schultens, ib. vorisé le mysticisme de la Cabale, et affermi de plus en plus les Cabalistes dans l’opinion que des lettres et des accens de la Loi dépendent de grands mystères et toute la machine du monde. Dans le même endroit du Thalmud (Menachoth 29. 2), où nous avons vu que Dieu prédestine R. Akiva à faire maints et maints commentaires super unumquemque (litterarum) apicem , on dit aussi que la lettre f], avec un accent, est un symbole de Dieu, assis au haut du Ciel, car la forme de la lettre |ך représente le monde, et que par les deux lettres ל et ןץ Dieu a créé le monde présent et le monde à venir ; c’est-à-dire, comme l’explique le livre Yetzirah, Dieu a divisé celui de ces noms (qui consiste dans ces deux lettres ל et ץ] ) et en a fait sortir trois gouttes qui se sont converties en eau, en feu, en air, etc. Les titres de רבן, רבי, רב, מר dominus, magister, doctor, sapiens, sont postérieurs à Jésus-Christ, car c’est depuis sa naissance qu’ils commencent à paraître dans les anciens monumens. Lesdeux premiers désignent les savans israclites de Babylone, et les deux derniers les savans israclites de Palestine. Le titre de rabban, qui est le plus honorifique , n’a été donné qu’à ces Sept Sages qui descendent presque tous de Hillel; Simeon, son fils; Gamaliel le vieux, fils de Simeon; Simeon second, fils de Gamaliel le vieux; Jochanan, fils de Zachai (le seul qui ne soit pas de la famille de Hillel); Gamaliel, second fils de Simeon second; Simeon, troisième fils de Gamaliel second, et père de Juda le saint; Gamaliel, fils de Juda le saint. Ces sept savans peuvent être comparés aux Sept Sages de la Grèce. Schultens, ib. 2° Les Cabalistes המקובלים qui font descendre la langue et l’écriture hébraïque de Dieu même, et qui soutiennent que tous les patriarches , par une succession non-interrompue , ont hérité de l’une et de l’autre1. C’est pourquoi ils rêvent des symboles et des mystères, non seulement dans les mots de la Loi, mais dans les lettres mêmes de ces mots, dans la figure et la Schnltens, Z6. position de ces lettres. J’en donnerai l’exemple que Schultens a tiré des livres cabalistiques : Ex ipsâ Warum litterarum figura relucere sanctilatem ito et discito à litter â א (Aleplij quœ indicium dat de unitate nominis Dei benedicti, confilata quippe est ex jod^ , vaw ) , et jod'), (c’est-à-dire avec un jod au-dessus et un jod audessous du vaw, de cette manière א) quœ litterœ colligunt et conficiunt numerum nominis tetragrammati (להוח c’est-à-dire 26). Jod autem superius rectum et jod inferius invers um א indicium est lucis rectœ et lucis redeuntis, i. e. refilexœ, quœ in unum convergunt, quod summum est miraculum. 3° Les Anges המלאכים ; car il est connut que les Cabalistes font initier dans les mystères de la Cabale Adam par l’ange Raziel, Sem par l’ange Yophiel, Abraham par Tzidkiel, Jacob par Raphaël, Joseph par Gabriel, Moïse par Segansagel ou par Metatron, et Elie par Malthiel1. 4° Enfin Dieu même הקב״ה qui, selon les memes Cabalistes, a non seulement ordonné aux lettres et aux mots de se ranger les uns auprès des autres, dans l’ordre qu’ils doivent avoir pour Cf. R. Menachem Recanati, dans son explication des ein({ livres de Moïse. DU JUDAÏSME. SOI former de grands mystères, mais a, de son propre doigt, donné aux lettres hébraïques la forme qu’elles ont actuellement, et y a joint lui-même de petites couronnes et certains traits chargés de vérités importantes et de lumière שיושב וקושר כתרים לאותיוה § m• FANATISME. Joseph Flavius, dans le premier livre contre Apion, nous assure que les anciens Juifs respectaient leurs livres sacrés jusqu’à se croire obligés de souffrir la mort, s’il le fallait, pour endéfendre la Divinité : xat aÙTÎôv si *J'eot Ov/azeiv 1 Menachem, ib. Nous avons déjà observé que les Rabbanites eux-mêmes font grand cas de la Cabale. Voici au juste les nuances que Maimon trouve entre leur Cabale et celle qui est professée par les Chasidim : Sie 2baImubiften trieben bie @acße '0 weit, baß fie behaupteten bie ganje heilige ©cßrjft beließe bloß aus ben mannigfaltigen Benennungen ®ofteö. Sie Kabaliften nugen biefen ®tunbfaij. ?taeßbem fie alfo bie ^aupteigenfeßaften ®ofteö aufgejäljlf, uuter einanber georbnet unb in ein (apftem (bas fie Olam Atziloth ober Sephiroth nennen), gebracht hatten, fueßten ß'e nießt nur eine feßiefließe Benennug für jebe berfelben in ber heiligen ©cßrift auö, fonbern fie maeßten noeß allerßanb Kombinationen auö tiefen (?igenfeßaften in verfeßtebenen Berßältniffen, bie fie huret) äßnticße Kombinationen ber ihnen torrefponbirenben Benennungen auöbrucften. Ib., C., 20. Il faut convenir que leur cause était noble, et que telle est aussi aujourd’hui celle des Samaritains et des Karaïtes, qui révèrent les mêmes livres que les anciens juifs avaient insérés dans le canon. Ainsi les Rabbanites et les Chasidim ne méritent le reproche de fanatiques qu’au tant qu’ils accordent le même respect aux livres et aux docteurs de la dispersion, et qu’ils font même plus de cas de ces livres et de ces docteurs que de ceux qui ont joui réellement d’une inspiration divine. RABBANITES. En effet, les Rabbanites ne soutiennent pas seulement ce que nous venons de rapporter sur leur compte, c’est-à-dire que la Loi traditionnelle a été donnée à Moïse sur le mont Sinaï, mais ils soutiennent aussi que Dieu lui a donné le Thalmud tel qu’il est aujourd’hui. Car, selon eux, les paroles de l’Eternel à Moïse 1 : Je te donnerai les tables de pierre, et la loi et les commandemens que j’ai écrits, pour les enseigner, » doivent être expliquées de cette manière : Je te donnerai la Bible avec toutes ses parties מקרא נביאים וכתובים et le Kx0(t., 1 ,4 2׳?•• Thalmud avec toutes ses parties; » משנה וגמרא en un mot, tous les livres que les Rabbanites croient déjà de précepte, et ceux mêmes qui seront un jour élevés au même degré d’autorité מלמד שכלם נתנו למשה מסיני Ce n’est pas assez : en vertu de leurs principes dont nous avons parlé dans la première partie de cet ouvrage, ils préfèrent visiblement le Thalmud à la Bible; car ils répètent sur l’autorité de leurs maîtres : העוסקין במקרא מידה ואינה מידה במשנה מידה ונותלין עליה שכר גמרא אין לך מידה גדולה מזו Ceux qui s’occupent du texte de la Bible font une œuvre qui est une vertu et qui n’est pas une vertu; l’œuvre de ceux qui s’appliquent à la Mischna est une vertu qui leur mérite une récompense, mais l’étude de la Gemara est une vertu dont aucune autre n’approche 2. » Il y a quelque chose de ' ' Beracoth, 5, 1.; cf. Midrasch Koheleth, etc. Bava Metzia, 33, 1. Pour appuyer les maximes de cette seconde partie, nous choisissons de prc'fe'rence les passages du Thalmud qui paraissent admettre quelque contestation; car nous comptons dire, dans les règles qui suivent ces maximes, comment il faudra les entendre. Nous verrons donc plus tard pourquoi le Thalmud paraît ordonner, dans ce meme passage,plus frappant encore; car les Rabbanites les plus scrupuleux soutiennent quil n’y a pas de tranqailhté pour ceux qui, de l’étude de la Halaca ou du Thalmud, reviennent par hasard à l’étude de la Loi écrite ou de la Bible 1. שיוצא אדם מדבר הלכה לדבר מקרא שוב אין לו שלום . Et quant à leurs docteurs, ils croient que contredire son rabbin c’est contredire Dieu même. » כל החולק על רבו כחולק על השכינה, et que par conséquent celui qui viole les paroles des savans d’Israël mérite la mort » העובר על ־3 דברי סופרים חייב מיתה » Les parôles de ces mêmes savans sont du moins, à leurs yeux, plus dignes d’attention que les parôles de la loi de Moïse » בני הזהר .4 בדברי סופרים יותר מדברי תורה L’A gada suivante, tirée par Buxtorf des livres des Rabbanites, servira à faire voir comment la de revenir plus souvent à la lecture de la Mischna qu’à celle de la Gemara. ׳ Chagiga, 10, 1. ’ Sanh., 11o , 1. Eruv., 21,2. Ib. peine de mort attend ceux qui préfèrent la loi de Moïse aux lois des Rabbins, et de quelle manière les auteurs du Judaïsme s’y sont pris pour établir et propager leurs maximes inouies dans l’antiquité : Rex gentilis Pirgandicus convocatis suis Consiliariis instruxerat cœnam magnifie am, ad quam invitaverat undecim honoratissimos in sua terra rabbinos. Illi accèdent es, suprà spem honorificè à rege excepti fuere. Tria autem ipsis rex posteà proponebat, utvel carnem suillam lautissimè apparatam, secum comederent, vcl cum pulcherrimis fœminis gentilibus concumberent, vel vinum gentilium cum ipso biberent. Judœi trid.uanum deliberandi spatium postularunt. Eo elapso responderunt, duo priora expresse in lege sud prohibita esse, ideoque se id facere recusare ; tertium quia à rabbinis tantummodb vetitum sit, se id minime abnuere. Cœna sic fuit adparata, et Judœi ad mensas facili arte in circulum volabiles collocati, ubi largius bibere cœpissent; mensœ fuerunt clanculum gijratœ, sic ut carnes suillæ ipsorum manibus obvenirent, Judœi diffluentes, carnes illicitas incauti comederunt. Tandem choreœ institutœ, millier es forma prœstantes adductœ, cum quibus etiam sancti rabbini isti, vino et venere incensi et victi, per noctem concubuerunt. Sequenti die à rege moni.ti, ut quidità lic enter contra legem s nam peccarint, cum rabore et magno conscienti.œ vulnere discesserunt et mortem sibi proptereà optarant, ובתוך השנה מתו כולם מיתה משונה trà annam mortui sunt morte repentinâ; parce qu’ils avaient préféré les paroles de Moïse aux paroles des Rabbins 1. CHAS1DIM. Pourquoi les Chasidim ne croiraient-ils pas leurs livres cabalistiques remplis de mystères dignes d’une profonde et aveugle vénération, si les auteurs de la Cabale leur ont appris que l’ange Metatron ou Segansagel donna à Moïse sur le mont Sinaï le secret d’interpréter la Mikra et l’Agada, la Halaca et toutes les autres parties de la Loi écrite et orale, de soixante-dix manières, en soixante-dix langues différentes? שלמדו לו התורה בשבעים פנים של שבעים לשון נביאים וכתובים הלכות ואגדות שמו עוד תוספות וכולם בשבעים פנים של שבעים לשון Recensio operis thalmudici. — Cf. Eisenmenger, p. 2 t. 12, p. 622 — 25. T^oy. le livre cabalistique Othroth, R. Akiva דר עקיבא Ce même R. Akiva ben Joseph que Dieu choisit pour faire des montagnes d’interprétation sur chaque trait des caractères alphabétiques de la Loi על כל קוץ וקוץ תילי תילין של הלכות a été, suivant les cabalistes, précepteur de R. Schiméon ben Yochai, qui passe pour avoir écrit le Zohar, et qui, à son tour, est mis sous la protection d’Elie. Ainsi l’autorité dont jouit le Zohar aux yeux des Chasidim dérive d’un côté de celle de Schiméon, d’Akiva, d’Elie et de Dieu même, et de l’autre de l’importance de sa doctrine qui nous rapproche des créatures spirituelles et de l’essence du créateur; tandis que la. Loi mosaïque et thalmudique ne nous fait connaître que l’ouvrage de la création et la volonté de Dieu. La secte des Chasidim regarde donc l’étude du Thalmud non seulement comme inférieure en dignité à l’étude du Zohar, mais comme inutile, et même nuisible : Das beftändige Studium des Thalmuds, nicht nur für unnüss; sondern sogar für die zur ächten Frômmigkeit nothige Heiterkeit des Gemüths als schadlich ausgab Elle se figure que lire le Zohar, même sans le com- י Maimon, II. C. 19. Les Chasidim regardent comme nuisible Ve'tudc du Thalmud, lorsqu’elle tend à exclure le sens cabalistique des paroles de la Bible. 208 THÉORIE , prendre, fait beaucoup de bien à l’ame הלשון מסוגל לנשמה et qu’y tenir les yeux attachés ne peut qu’inspirer la sagesse à ceux qui ne savent pas le !״e אותיות מחכימות -, Les Chasidim abandonnent leurs parens, leurs femmes et leurs enfans pour suivre leurs Rabbins : Junge Leute verliessen ihre Aeltern, Frauen und Kinder, und gingen schaarenweise, diese hohen Obern auzusuchen, und die neue Lehre aus ihrem Munde zu hören, et en dépendent entièrement tant par rapport aux facultés de leur ame, que pour leur fortune, ce qui est bien surprenant dans les Juifs d’aujourd’hui. Tous leurs biens, dit Calmanson, sont en commun et presque toujours à la disposition de leurs chefs. » Et comme ceux-ci, par leur infaillibilité et le don de faire des miracles, rivalisent, selon eux, avec la divinité, ils leur consacrent les hymnes de louanges que l’on chantait autrefois à l’hon- ' Nous tirons le sens de ces deux maximes de la pratique des Chasidim plutôt que de la valeur qu’elles ont en elles-mêmes; car la seconde , par exemple , veut dire à la rigueur qu’en cas de doute il vaut mieux avoir recours au texte que se fier à sa propre mémoire. 2 Ib. ib. Les Rabbanites dépendent de leurs docteurs seulement dans les affaires spirituelles, au lieu que les Chasidim en dépendent aussi dans les temporelles. neur de Dieu, et chantent à Dieu de nouveaux cantiques en se fondant sur les paroles du Psalmisie שירו ליהוה שיר חדש תהלתו בקהל חסידים Chantez à Dieu un nonveau cantique de louanges dans l’assemblée des pieux 33 Psal., 149, Unfere Ijoljen Obern, continue Maimon, toujours au sujet des Chasidim, erftdren biefen Q5erć auf folgenbe 2lrt:X)ie (Sigenfchaffen ®otteć alć beć aller volltommenßen SGefenć, müßen bie tSigenfcßaften eineć !eben eingefdjväntfen *2Befenr? ïveit übertreffen, folglich auch fein £ob ( ale? Tlućbrucf feiner (?igenfchaften ), bać £ob biefer. 25ić je$t beflanb ®otteć tob barin, barman iljm übernatürliche £Dirfu״gen bać Q5er; borgene ju entbedfen, bać Butunftige vorder ju feiten, mit feinem bloßen ÎGiUen unmittelbar ju ivirfen unb bergt, beilegte. 9îun aberßnb bie frommen ( bie ßoßen Obern. ) im @tanbe foldje übernatürliche Jbanblungen felbfl ju uerrießten, unb ba ®oft alfo hierin vor ijjnen feinen QJorjug bat, muß man bebadjt fe»)n ein neueć €ob aus'ß'nbig ju machen, bać nur ®oft allein jutommen tann. Ce témoignage irrécusable du fanatisme des Chasidim fait voir en même temps quelle est leur manière d’interpréter la Bible. . Psal., 149, Unfere Ijoljen Obern, continue Maimon, toujours au sujet des Chasidim, erftdren biefen Q5erć auf folgenbe 2lrt:X)ie (Sigenfchaffen ®otteć alć beć aller volltommenßen SGefenć, müßen bie tSigenfcßaften eineć !eben eingefdjväntfen *2Befenr? ïveit übertreffen, folglich auch fein £ob ( ale? Tlućbrucf feiner (?igenfchaften ), bać £ob biefer. 25ić je$t beflanb ®otteć tob barin, barman iljm übernatürliche £Dirfu״gen bać Q5er; borgene ju entbedfen, bać Butunftige vorder ju feiten, mit feinem bloßen ÎGiUen unmittelbar ju ivirfen unb bergt, beilegte. 9îun aberßnb bie frommen ( bie ßoßen Obern. ) im @tanbe foldje übernatürliche Jbanblungen felbfl ju uerrießten, unb ba ®oft alfo hierin vor ijjnen feinen QJorjug bat, muß man bebadjt fe»)n ein neueć €ob aus'ß'nbig ju machen, bać nur ®oft allein jutommen tann. Ce témoignage irrécusable du fanatisme des Chasidim fait voir en même temps quelle est leur manière d’interpréter la Bible. Le zèle et l’attachement des anciens Juifs pour leurs livres et les auteurs de ces livres, se sont concentrés aujourd’hui sur les Rabbins et sur les livres rabbiniques et cabalistiques au point que, si nos temps étaient des temps de persecution, tels que ceux dont parle Joseph, il n’y a pas de doute que le Thalmud et le Zohar, Judas le Saint et Simeon Yochaïdes auraient leursvictimes et leurs martyrs, plus encore que la Loi mosaïque et les prophètes. Entrons-nous en discussion sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, avec les Rabbanites et les Chasidim? Ils s’imaginent que nous ne pouvons ni pénétrer leurs mystères, ni savourer le vin aromatique de leurs livres, et le miel qui découle des livres de leurs docteurs. Employons-nous la raillerie contre eux? Ils ont cette maxime pour s’exercer à 1a supporter : אם אמר לך חד אודנך דחמר לא תיחוש תרין עתד לך פרומבי Si quelqu’un te dit qu’une de tes oreilles est une oreille d’âne, n’y fais pas attention : et s’il insiste en disant : tes deux oreilles sont des oreilles d’âne, préparetoi un frein 1. » Et si nous allons par hasard jusqu’aux vexations, ils répètent avec enthousiasme : יאה עניותא ליהודאי כברזא סומקא לסוסיא חורא L’affliction sied aussi bien à un Juif qu’une courroie rouge à un cheval blanc 2. » ' Beréscbith Rabba, sert. 45. Chagiga, 9, 2. SECONDE MAXIME. § 1e• DOGMES. Six cent treize préceptes, dit le Thalmud q furent communiqués à Moïse; שש מאות ושלש עשרה מצות נאמרו לו למשה בא דוד mais David les réduisit à onze . והעמידן על אחת עשרה. Ap rès David vient le prophète Jesaïe qui בא ישעיהו voulut bien les restreindre à six והעמידן על שש. Après Jesaïe vint Michéë qui, de ces six, en ז" trois בא מיכה והעמידן על שלש. 1 Maccoth, 23, 2 et 24, 1. C’est dans ce même endroit que l’on rend raison du nombre 613, en disant que le mot תורה (Lex.) le signifie per Gematriam. On y dit aussi que les préceptes négatifs sont 365 comme les jours de l’année כמנין ימות החמה et les positifs au nombre de 248 comme les membres du corps humain כנגד איברין של אדם Beer fait l’extrait des uns et des autres. Ib., p. 246 68. Mais Jesaïe lui-même , après un plus mûr examen, les avait réduits à deux seulement חזר ישעיהו והעמידן על שתים. Selon quelques docteurs thalmudiques, après Michée vint Amos, qui comprit tous les préceptes dans un seul, celui de chercher Dieu בא עמוס והעמידן על אחת דרשוני וחיו et, selon d’autres, vint Habakuk, qui reconnut le seul précepte de croire בא חבקוק והעמידן על אחת וצדיק באמונתו יחיה. La raison de tous ces changemens se trouve, selon Raschi, en ce que les hommes sont devenus plus incapables de porter un grand nombre de lois à proportion que, par le laps de temps, l’amour de la justice s’est refroidi dans leur cœur שבתחילה היו צדיקים והיו יכולים לקבל עול מצות הרבה אבל הדורות האחרונים לא היו צדיקים כל כך. Ce ne fut que plusieurs siècles après la totale dispersion des Juifs que Maimonides, effrayé apparemment de leur état d’incertitude en matière de croyance, fixa treize articles de foi' avec le 2 Cf. son explication de la Mischna, traité Sanlied. DU JUDAÏSME. 213 titre de fondemens שלשה עשר יסודות dont voici la teneur selon Buxtorf : אני מאמין באמונה שלמה perfecta credo. I. שהבורא יתברך שמו הוא מנהיג ובורא לכל הברואים והוא לבדו עשה ועושה ויעשה לכל המעשים. Creator em cujus nomen sit benedictum, Gubernatorem et Creatorem esse omnium creaturarum; illum solum omnia fecisse et facere etJactarum esse. II. שהבורא יתברך שמו הוא יחיד ואין יחידות כמוהו בשום פנים והוא לבדו אלהינו היה הוה ויהיה. Creatorem c. n.s. b. unicum esse unitatc quœ nullarn omni.no similem habet, illumquesolum Deumnostrumfuisse, esse et futurum esse. III. שי״ש אינו גוף ולא ישיגוהו משיגי הגוף ואין לא שום דמיון כלל. Creatorem ב Syn. Jud., C. 1,p. 2-5.c. 71. s. b. non esse corporeum 3 nec ulla ratione corporeâ comprehensibilem et nihil 07n7ïin0 extare, qaod sit ilh simile. IV. שיש הוא ראשון והוא אחרון . creatorem c. n. s. b. Primum esse et Ultimum. V. שי״ש לו לבדו ראוי להתפלל ואין לזולתו ראוי להתפלל Solum Creatorem c. n. s. b. et neminem prœtereà adorandum esse. VI. שכל דברי הנביאים אמת. Omnia prophetarum verba esse vera. VII. שנבואות משה רבינו עליו השלום היו אמתיות ושהוא היה אב לחכמים לקודמים לפניו ולבאים אחריו phetias Mosis magistrinostri, quirequiescat inpace, veras esse, eumque essepatrem omnium sapientum, DU JUDAÏSME. 2 I 5 tùm eorum qui prœcesserunt, tùm eorum qui subsecuti sunt eum. VIII. שכל התורה המצויה עתה בידינו היא הנתונה למשה רבינו עליו השלום. Totam legem quæ hodiè in manibus nos tris reperitur, traditam esse Mo si magistro nostro qui requiescat in pace. IX. שזאת התורה לא תהא מוחלפת ולא תהא תורה אחרת מאת הבורא יתברך שמו Legem hanc nunquam mutatum irinec ullam aliam legem traditam esse à Creatore cujus nomen sit benedictum. X. שי״ש יודע כל מעשה בני אדם וכל מחשבותלו. Creatorem c. n. s. b. cognoscere omnia opera hominum et omnes cogitationes eorum. XI. שי״ש גומל טוב למי שישמור 2 1 6 THEORIE Hy מצותיו ויענש למי שיעבור על מצותיו. Creatorem c. n. s. b. bonum rétribuera iis qui ejus mandata observant; illos vero qui ea transgrediunturי punire. XII. בביאת המשיח ואף על פי שיתמהמה אפילו הכי אחכה לו בכל יום שיבא. Âdventum Messiœ credo et etiam si retarde t, nihilominus semper ilium expectabo, donec veniat. XIII. שיהיה תחיית המתים בעת שיעלה רצון מאת הבורא יתברך שמו ויתעלה זכרו לעד ולנצח. Mortuos vitœ restituendos esse quandb ità fer et placitum Creatoris cujus nomen sit benedictum et cujus memoria extollatur in sæculum et œternitatem. Ces treize articles se trouvent dans Maimonides, acompagnés de ce terrible anathème : וכשנתקלקל לאדם יסוד מאלה היסודות הרי יצא מן הכלל וכפר בעיקר ונקרא מין ואפיקורוס וקוצץ בנטיעות ומצוה לשנאו ולאבדו. Quiconque ébranle un de ces fondemens doit être exclu de la communauté des juifs; et, puisqu’il nie un des principes radicaux, il doit s’appeler hérétique, épicurien, extirpateur, et la loi nous commande de le haïr et de procurer sa ruine1. » Nonobstant la rigueur de cet anathème, R. Joseph Albo , vers le commencement du quinzième siècle, se déclara contre les treize articles en question dans son livre intitulé lkkarint עקרים Fondemens. Il les réduisit, dit Mendelssohn, à trois seulement : Ibo fdjranft iljrc ein, unb will nur von brepen QSrunbartifcln wiflen, et ne fut pas pour cela regardé comme hérétique, fo l)at bocl) meines iS$i(fens nocl) niemanb ben Sllbo ver? feiert2, car (c’est toujours Mendelssohn qui parle) les Juifs n’ont pas reçu des dogmes spéculatifs à croire, mais des vérités et des lois à pra- ’ Que l’on ne perde pas de vue cette dernière circonstance qui sert comme de pierre de touche pour reconnaître la mauvaise tendance du Judaïsme. Nousy reviendrons encore une lois, 2 Ib. Broeifer Ttbftfjniff , p. 56 et 67. tiquer : Unter allen fßorfcfyriften unb SSerorbnungen beê mofaifdjm <35efe0c$ fein cinjigcû : 2)11 follft glau? ben ober nidjt glauben; fonberu alle tyeigen : bu follft tljun ober nid)t ttyun. Le mot croire ne signifie chez les Juifs qu’avoir confiance, reconnaître et savoir*. Ja, bas SB ort in ber QSrunbfpradje, bas man burd) glauben 511 überfegen pflegt, beißt an ben metyrflen (Stellen eigentlich ißertrauen, Juoerfid)!, getrofte S3er=־ fidjerung auf 3uf°Be unb â3erl)eigung. Ainsi, selon Mendelssohn , il n’y a pas d’articles de foi pour les Juifs, car on ne commande pas à la foi : 2)em ©tauben wirb nidjt befohlen1. CÉRÉMONIES. Le passage du Thalmud qui, dans le paragraplie précédent, nous a servi à démontrer l’instabilité de la doctrine dogmatique aux yeux des Juifs d’avant et d’après la dispersion, n’est pas moins applicable au cérémonial de l’ancienne Synagogue ; car les six cent treize préceptes " Ib., p. 53,54, etc. On peut dire qiie c’est dans le dc'veloppement de cette maxime philosophique que repose tout le plan de la ^ufałem, ou petit traite' Hebet relhpófe SOîadjt unbSuben־ fjjum, de Moscs Mendelssohn. communiqués à Moïse , sur le Sinaï, embrassent plus de cérémonies et de coutumes religieuses que de dogmes. Mais la plupart des Juifs, depuis la dispersion, surtout les Rabbanites et les Cabalistes, se sont laissé entraîner à deux extrêmes totalement opposés, qui réclament l’attention des controversistes, des historiens , et principalement des réformateurs. 1° Ils ont effacé toute ligne de démarcation entre les dogmes et les cérémonies, ou, pour mieux dire, ils ont changé les cérémonies en dogmes, et rendu obligatoires ou àç, précepte les petites choses ainsi que les grandes. C’est pourquoi Mendelssohn, en parlant de Joseph Albo, continue à raisonner ainsi : Loria entre autres, et ses disciples les cabalistes les plus récens , ne veulent pas admettre un nombre fixe des dogmes fondamentaux, et disent : Tout est dogme dans notre doctrine1. » Ils soutiennent que Dieu a révélé à Moïse non seulement la loi avec toutes les subtilités et minuties grammaticales qui y ont rapport, mais encore les nouvelles institutions et les cérémonies qui ont été trouvées ’ Ib., p. 56, et c’est une des causes pour lesquelles les Juifs d’aujourd’hui sont plus attachés à la pratique de leur ceremoniał religieux que leurs ancêtres. quelques siècles après Moïse, comme, par exempie, la cérémonie de lire la Megilla.'. הראהו הק'’בה למשה דקדוקי תורה ודקדוקי סופרים ומה שהסופרים עתידין לחדש מאי ניהו מקרא מגילה . 2° Ils ont même renchéri sur le nombre des cérémonies de la loi mosaïque pour les raisons suivantes : a. Les Rabbanites qui dérivent des anciens Pharisiens ont adopté la maxime que, pour Vexpiation des péchés, il suffit de certaines pratiques extérieures et de l'exercice des cérémonies légales. Car, par une seule de ces pratiques et cérémonies, les Juifs peuvent participer à la félicité à venir. C’est d’une pareille maxime qu’il faut déduire la sentence thalmudique : רצה הק״בה לזכות את ישראל לפיכך הרבה להם תורה ומצות Dieu, qui veut justifier les enfans d’Israël, a multiplié pour eux les lois et les préceptes2. » En mul- ’ Megilla, 19, 2. חמש מגלות (ÿwfrtçwe wolumina), apud Rabbinos sic vocantur, dit Buxtorf), Lex.Chald. Thalin.Quinque libelli : Cantic. Ruth, Threni, Ecclesiastes , Esther ; mais dans ce passage on appelle Megilla le seul livre Esther, que les Juifs doivent lire à la feie des Purim ou des Sorts. 2 Maccoth, 23,2. Cf. Pirké Avolh adfinem, et Kiddouschin, 39, 2. 221 tipliant les préceptes, Dieu a multiplié pour eux les occasions de parvenir infailliblement à cette félicité; car les préceptes étant sans nombre (c’est ainsi que Maimonides explique ce passage), il est impossible qu’un Juif n’en pratique pas quelqu’un pendant sa vie : בהיותם הרבה אי אפשר שלא יעשה אדם בחייו אחת מהם b. Nous avons vu plus haut que les différentes parties de la Loi, ne pouvant être mises en pratique hors de la terre de promission, sont restées dans le Thalmud sans commentaire. Nous ajouterons ici qu’elles sont envisagées par les Juifs comme tellement attachées à la sainteté de leur pays natal, qu’ils disent à leur sujet: כל מצוה שהיא תלויה בארץ אינה נוהגת אלא בארץ Tout précepte qui regarde la terre, ne peüt être pratiqué que dans la terre d’Israël ». » ושאינה תלויה בארץ נוהגת בין בארץ בין בחוצה לארץ Et tout précepte qui ne la regarde pas peut être pratiqué dans la terre et hors de la terre d’Israël. » Ces derniers sont ceux ’ Kiddouschin , 36 , 2.— Ce passage sert à nous expliquer en partie la répugnance qu’ont les Juifs d’aujourd’hui à s’adonner à l’agriculture. que Maimonides et Bartenora nomment préceptes attachés au corps. חובת הגוף Dans les deux Thalmuds 1 on va jusqu’à soumettre à l’excommunication quiconque fait manger les choses sacrées, par exemple l’agneau pascal, hors de la terre de Palestine. Cependant, comme les Juifs, après avoir tout perdu, temple, ville sainte, patrie et gouvernement, se sont accordés à regarder leur culte comme le seul objet digne d’attention, non seulement ils ont conservé l’usage des cérémonies qu’ils peuvent pratiquer encore, mais ils ont substitué à celles qui leur sont devenues impraticables d’autres cérémonies de compensation. Ces dernières sont même deux fois plus nombreuses que les anciennes; car, en substituant le nombre à la gravité des pratiques religieuses, ils ont cru que l’intégrité de la Loi mosaïque demeurerait sans autorité 2. A cet effet ils n’ont ' Cf. Trait. Pcsachim et Be'tza. ’■ Selon saint Jérôme, les Juifs de la dispersion, pour tranquilliser leurs conscience, ont rayé le mot tout du passage de l’Ecriture (JDcut., 27, 26) où l’on invoque la malédiction sur ceux qui n’observent pas tout ce qui est écrit dans la Loi. En effet, ce mot tout, qui manque aujourd’hui dans le texte hébreu, se trouve dans le texte samaritain ainsi que dans les plus «anciennes versions et paraphrases. pas même refusé d’emprunter les cérémonies des autres peuples, sans en exclure celles des idolâtres; car ils se sont imaginé de pouvoir acquérir à ce prix la félicité éternelle. J’en donne pour garant ben David qui en parle en ces termes : Les lois de leurs ancêtres, étant pour la plupart locales, restèrent presque totalement impraticables sans la possession des terres et du temple, et on ne savait plus par quel moyen se réconcilier avec Dieu. On se hâta donc d’emprunter aux Idolâtres, aux Grecs, aux Romains et à la religion chrétienne qui venait de naître, toutes les cérémonies qui pouvaient avoir un rapport quelconque avec le Judaïsme; on en fit un ensemble, et on substitua les prières aux sacrifices, les rites aux lois pratiques de Moïse, des articles de foi aux actions, et une nouvelle croyance à l’ancienne religion 1. » C’est pourquoi on aurait beaucoup de peine aujourd’hui à trouver deux rituels des Juifs rabbanites, dans quelque pays que ce soit, qui fussent parfaitement semblables enIre eux. ‘ Ib. — Cf. Joseph Antiq. .ז1ז § TRADITIONS Nous avons déjà parlé, dans la première par* lie, de l’incertitude de la tradition populaire des Juifs, qui ne se trouve écrite nulle part. Mais leurs traditions écrites ne sont pas moins incertaines; car, ainsi qu’on peut le voir dans le Thalmud, chaque école, chaque docteur, chaque disciple a sa tradition à lui, et cela sur un seul et même point de doctrine. Les contradictions entre la Mischna י la Baraietha et la Gemara demanderaient un gros volume de concordances. Mais, en parcourant ce livre, on y trouve en même temps la cause et l’histoire de ces mêmes traditions incertaines et contradictoircs. On lit, par exemple, dans la Mischna, qu’étant sur le point de mourir, un père dit à son fils : Mon fils, rétractez les quatre choses que je vous ai dites. Pourquoi, répondit le fils, 11e les avez-vous pas rétractées vousmême? Parce que, reprit le père, je les ai entendues de la bouche de plusieurs, et que mes adversaires ont aussi entendu l’avis contraire au mien de la bouche de plusieurs : 225 c’est pourquoi nous devions demeurer fidèles à ce que nous avions entendu. Mais vous, mon fils, qui avez entendu mon avis de ma bouche seulement, et l’avis contraire de la bouche de plusieurs, vous pouvez bien l’abandonner et suivre l’opinion de mes adversaires; car, par là, vous ferez ce que dit la règle : qu’il est bien d’abandonner les paroles d’un seul pour les paroles de plusieurs. » בשעת מיתתו אמר לבנו בני חזור בך בארבעה דברים שהייתי אומר אמר לו ולמה לא חזרת בך אמר לו אני שמעתי מפי המרובין והם שמעו מפי המרובין אני עמדתי בשמועתי והם עמדו בשמועתן אבל אתה שמעת מפי היחיד ומפי המרובין מוטב להניח דברי היחיד ולאחוז בדברי המרובין Nous avons déjà vu, sur le témoignage de Maimonides, que dans les constitutions légales qui admettent la dispute et la conjecture, il faut se conformer à l’avis du plus grand nombre, selon les paroles de la Bible, altérées comme 1 Eduyyoth, ji , 2. 2.26 THÉORIE d’ordinaire 34 Exod., 23,2.a Yevamoth ,16,1.ג Ch 1111 in , 6 , 2 , et 7, 1. , אחרי רבים להטות Post multos ad inclinandum. C’est donc sur ce principe que se fonde cette histoire thalmudique, et dont le sens est que ce fils pouvait abandonner les traditions paternelles bonnes ou mauvaises, aussitôt qu’il trouvait deux savans qui ne pensaient pas comme son père. Exod., 23,2. a Yevamoth ,16,1. ג Ch 1111 in , 6 , 2 , et 7, 1. Le même Thalmud 2 fait dire à un autre rabbin que son frère a trois cents réponses à donner contre un point de doctrine traditionnelle d’une évidence palpable : "ג לפי שיש עמו מאות תשובות. Ce qui peut aussi nous faire concevoir une idée de ce qu’est devenue la véritable tradition dans la bouche des thalmudistes parleurs éternels. Enfin le Thalmud 3 parle aussi d’un autre docteur qui, s’étant déclaré contre les traditions reçues, et voyant tous les autres Rabbins s’élever contre et lui demander raison de ce qu’il oubliait la doctrine de ses ancêtres, répondit : Mes ancêtres, en soutenant un avis contraire au mien, m’ont présenté l’occasion de me distinguer » ; מקום הניחולי אבותי להתגדר בו car si je m’éloigne de leurs traditions, j’en trouve de nouvelles. » D’où le Thalmud conclut qu’il faut laisser la liberté aux savans de chaque siècle de se distinguer de 1a sorte. מכאן לתלמיד חכם שאמר דבר הלכה שאין מזיחין אותו Mais nous sommes en droit d’en conclure, à notre tour, que les traditions consignées dans les livres rabbiniques doivent présenter un mélange bien singulier; car, selon Maimon, elles ont toujours été entre les mains des Rabbins, hommes aussi vains qu’amis de la dispute, et qui ont souvent été forcés d’y avoir recours pour expliquer la Bible. Puisque c’est de l’Ecriture Sainte que leurs articles de foi et leurs lois religieuses tirent leur origine, et que l’Ecriture Sainte, par rapport à leurs explications et à leurs applications à des cas particuliers, laisse beaucoup d’incertitude, on fut obligé d’avoir recours à la tradition, qui devait indiquer, non seulement la manière d’interpréter les saintes Ecritures, mais aussi la manière dont les cas incertains étaient dérivés de lois certaines. Or, cette tradition ne pouvait pas être confiée à la nation tout entière, mais à un corps de cette nation qui formait une espèce de commission législative. » Mais ce point demande une plus sérieuse discussion, que nous réservons pour la fin de cette partie, où nous rechercherons la véritable origine du Thalmud, livre qui est comme l’entrepôt des traditions de la Synagogue. TROISIÈME MAXIME, § 1er• ÉDUCATION DES JEUNES ISRAÉLITES35 Cela doit être entendu principalement des Rabbanites, et plus particulièrement des Juifs polonais ; car les Juifs allemands, qui demeurent en Pologne, donnent dans l’excès oppose', et ne'gligent presque entièrement l’éducation religieuse de leurs enfans. Ils les envoient tout au plus aux c'coles des Chrétiens, méthode dont nous verrons les inconvéniens dans la troisième partie. Les Chasidim, à leur tour, méprisent ordinairement toute espèce d’éducation. . Cela doit être entendu principalement des Rabbanites, et plus particulièrement des Juifs polonais ; car les Juifs allemands, qui demeurent en Pologne, donnent dans l’excès oppose', et ne'gligent presque entièrement l’éducation religieuse de leurs enfans. Ils les envoient tout au plus aux c'coles des Chrétiens, méthode dont nous verrons les inconvéniens dans la troisième partie. Les Chasidim, à leur tour, méprisent ordinairement toute espèce d’éducation. Voici comment les saints pères des Juifs ont fixé les différens âges de l’homme, ainsi que les occupations et les attributions qui y sont rclatives : 1בן חמש שנים למקרא ״ p Le fiu de cinq ans à la Bible; c’est-à-dire à cinq ans le jeuneIsraélite se mettra à l’étude de la Bible; car il est dit 36 Lev. 19, 23.— 25. Les Juifs appliquent aux en fan s ce que l’Ecriture Sainte ordonne des plantes fruitières. : Il sera incirconcis pendant trois ans; mais la quatrième année tout son fruit sera une chose sainte, et la cinquième vous mangerez son fruit. » Dans la quatrième année le père pourra tout au plus lui apprendre à connaître la figure des lettres; mais dans la einquième il commencera à le charger comme une bête de somme. Lev. 19, 23.— 25. Les Juifs appliquent aux en fan s ce que l’Ecriture Sainte ordonne des plantes fruitières. 2° בן עשר למשנה Le fils de dix ans à la Mischna; c’est-à-dire à l’âge de dix ans, il passera à la Mischna; car, qui ne voit pas de progrès dans la Bible pendant cinq ans, pourra-til en voir jamais ? 3° בן שלש עשרה למצות Le fils de treize ans aux préceptes ; c’est-à-dire à treize ans, il commence à être redevable à Dieu de l’observance des préceptes ; car Levi au même âge fut appelé vir, et Ismaël circoncis. בן חמש עשרה לתלמוד «4 quinze ans au Thalmud; c’est-à-dire il doit étudier en même temps la Mischna et la Gemara. * בן שמנה עשרה לחפה «5 dix-huit ans au mariage; car homo se trouvedix-huit fois dans la Bible, depuis les paroles : Fais 071s 1יס171771ס11י jusqu’à celle-ci : Et Dieu forma la côteג etc. 1. 6° בן עשרים לרדוף Le fils de vingt ans doit pourvoir lui-même à sa nourriture; car, avant cet âge, ce sont ordinairement ses parens ou ceux de sa femme qui lui offrent les moyens de faire ou de continuer ses études a. 7» בן שלשים לכח Le fils de trente ans à la force ou à la virilité. , 8בן ארבעים לבינה ״ Le fils de quara71te d Pintelligence. 9° בן חמשים לעצה Le fils de cinquante à la prudence. 10» בן ששים לזקנה Le fils de soixante à la vieillesse. 11בן שבעים לשיבה ״ Le fils de soixante et dix ans à la décrépitude. 12בן שמנים לגבורה ־ L’âge de quatrev ingts ans est bien rare י ou pour les plus robustes; ' Les Cabalistes en donnent une autre raison plus spécieuse encore, en disant que, 18 s’exprime par les deux lettres 7ךן et que ces lettres, per transposilionein, signifient ךןי plein de Jeu,, apte au mariage. * Foy. Maimon, ùC, C. 6. car il est dit 1 : Les jours de nos années vont juqu’à soixante-dix ans, et jusqu’à quatrevingts ans pour les plus vigoureux. » 13בן תשעים לשוח ־ Celui qui a quatrevingt-dix ans marche courbé comme pour chercher le tombeau. !4° בן מאה כאלו מת Et cm. gai en a cent est comme s’il était déjà mort 3. Dans un autre endroit, le Thalmud voulant engager les Juifs à passer toute leur vie dans l’étude de leurs lois, leur adresse ces paroles : לעולם ישלש אדם שנותיו שליש במקרא ושליש במשנה ושליש בתלמוד Que l’homme׳ tâche toujours de partager ses années en trois parties et d’en consacrer un tiers à la Bible, un tiers à la a Mischna, et l’autre tiers à la Gemara 3. » Il leur fait même sentir que c’est dans le ventre de leur mère que chacun de leurs enfans commence à apprendre la Loi; ומלמדים אותו כל התורה et que s’ils l’oublient en venant au monde, c’est parce qu’un ange les ’ Psal. ,90, 10. Pirké Aajoth , C. 5, §21. ■ 3 AvodaZara, 19,2. Cf. Kiddouschin,x3o, 1, et Bartollocci, ib.j v. 3, p. 483 et 484• 232 THÉORIE frappe à cet effet sur la bouche, au moment de leur naissance וכיון שבא לאויר העולם בא מלאך וסטר על פיו ומשכחו כל התורה Fidèles à cette dernière maxime plus qu’à l’autre de leurs saints pères2, s’il leur naît un fils, les thalmudistes polonais font d’abord connaître, par des signes non-équivoques, qu’ils se réjouissent bien plus desa naissance qu’ils ne se réjouiraient de celle d’une fille; car ils se flattent déjà qu’ils en feront un Rabbin 3, et ils chargent la mère de l’enfant, ou sa nourrice, d’examiner s’il paraît en lui quelque trace de cette instruction surnaturelle qui a précédé sa naissance, impatiens de mettre la main à leur éducation rabbinique, dit leur grammairien ben Zev4. Ainsi, la mère ou la nourrice reconnaît si l’enfant est Ilu עילוי c’est-à-dire s’il annonce du Nidda, 30 , 2. Les réformateurs des Juifs ne doivent point perdre de vue les explications que la pratique reçue fait de plusieurs passages du Thalmud qui ne concordent pas entre eux : mais il en sera question ailleurs. Jeter polnifcfje Jute roirt uon @eburt an jum Rabbiner beftimmf. Maimon, ib., C. 19. Dans le livre Mesilloth Hallimmoud, מסלרת הלמוד-. génie pour le Thalmud. On voudrait commencer par l’étude de ce livre, continue le même grammairien ; mais il est indispensable de débuter par les lettres de l’alphabet. On leur dit donc : Qu’une cruche au-dessus et une autre audessous d’un bâton , représentent la première lettre ; qu’une bouche ouverte représente la seconde; qu’une bourse, remplie d’argent et attachée au bout inférieur d’une canne, la troisième, et ainsi du reste. » C’est également à regret que l’on passe ensuite à la lecture de la Bible ; et on ne le fait ni à l’âge de cinq ans, ni pour y consumer cinq ans entiers, selon les paroles de la loi que nous venons de citer, mais le plus tôt possible, et uniquement pour faciliter, par ce moyen, la lecture et l’intelligence du Thalmud. À cet effet, soit que le père se charge lui-même de la première éducation de son fils, ou qu’il le confie à un maître (Belfer ), ce tendre rejeton d’Israël, comme l’observe pathétiquement Naplithcdi Hertz, n’entend jamais parler de grammaire, puisque ses maîtres en ignorent eux-mcmes les principes, et sont à peine en état de lire comme il faut. Il ne s’occupe jamais du sens littéral de la Bible, que ses maîtres ne connaissent pas, et auquel ils préfèrent les allégories et les explications subtiles dont ils nesauraient eux-mêmes rendre raison d’une manière plausible. Ajoutez qu’il ne fait pas un seul pas dans l’intelligence du texte sacré, sans qu’on ne l’oblige à tenir continuellement les yeux attachés sur le Commentaire de Raschi, qui explique la Bible par le Thalmud, et la voix de ses précepteurs ne lui fait entendre que le bourdonnement du jargon dont nous avons parlé dans la première partie, et qui a paru détestable à Naphthali Hertz lui-même, quoique son oreille y fut accoutumée1. Lorsque ce pauvre élève, poussé comme d’ordinaire par une curiosité innée, fait quelque difficulte, et demande, par exemple, si Dieu est né une fois? on lui répond : 9lârrd)ên nein, er war cwi(} unb ewtß unb ewiß’; et s’il trouve dans sa naïveté que Jacob aurait mieux fait de préférer les biens de ce monde aux biens de l’autre, au 37 Dans le projet d’établir une école de Rabbins à Varsovie 9 le gouvernement a mis un soin tout particulier dans le choix d’un professeur de la Bible, qui, quoique Israélite , réunit ces trois qualités : 1° de parler un allemand pur ; 2° d’être profondément versé dans les règles de la grammaire hébraïque ; 3° et d’être en état de se servir des meilleurs commentaires de la Bible. Nous verrons, dans la troisième partie, de quelle importance est l’étude méthodique de la Bible pour la réforme des Juifs. 38 Maimon, 3. 235 lieu d’une bonne leçon de morale, il reçoit pour toute réponse : bu (jottlofev ־Sube, et immédiatement après un soufflet1. La conversation même des pères et des maîtres avec leurs tendres élèves n'est remplie que de pièges pour ces derniers pendant leur première institution. Ah ! qu’elle est belle! » s’écriait le petit Maimon, à la vue d’une jolie princesse polonaise; et son père : Etourdi, dans l’autre monde cette princesse allumera notre poêle », lui dit-il 2. Dans le projet d’établir une école de Rabbins à Varsovie 9 le gouvernement a mis un soin tout particulier dans le choix d’un professeur de la Bible, qui, quoique Israélite , réunit ces trois qualités : 1° de parler un allemand pur ; 2° d’être profondément versé dans les règles de la grammaire hébraïque ; 3° et d’être en état de se servir des meilleurs commentaires de la Bible. Nous verrons, dans la troisième partie, de quelle importance est l’étude méthodique de la Bible pour la réforme des Juifs. Maimon, 3. Nous avons vu que le Thalmud fait succéder à l’étude delà Bible celle de la Mischna séparée de la Gemara. Mais les commentaires du Thalmud, qui tendent toujours, comme nous le verrons en son lieu , à outrer les maximes du livre qu’ils expliquent, observent qu’on peut bien se dispenser d’étudier à part la Bible et la Mischna, lorsqu’on étudie le Thalmud de Babylone, qui porte le titre de בבא, pour indiquer le mélange qu’il contient de l’une et de l’autre3. C’est pourquoi ’ Id., ib. י■ Id. ib. Cf. Scliab., 32 , 2. Parentes enini tant horrendam et abominandam depingunt illis (pueris) Christianorum con'versationem, ut ab ipsis veluti incunabulis} inexplicabile contra Christianos odium concipiant. Buxt., Syn. C. 7. Thosephoth j4voda Zara, dans le lieu allègue ci-dessus. Cf. Sanli., 24j 1. les thalmudistes envisagent comme perdu le temps que l’on passe, je ne dis pas à étudier les sciences profanes, mais à feuilleter la Bible et la Mischna, lorsque le texte de l’une et de l’autre n’est pas accompagné de la Gemara 1. L’étude du Thalmud constitue le but principal que se propose notre nation dans le plan d’une éducation savante. Richesses , avantages corporels et talens de toute espèce, ont assurément de la valeur à ses yeux, et sont estimés selon leur prix; mais rien n’égale, à son avis, la dignité d’un bon thalmudiste. » C’est donc à l’âge de sept ans, au plus tard, que l’on abandonne, pour n’y revenir jamais, l’étude de la Bible qui devrait être celle d’un âge plus mur2, et on commence l’étude du Thalmud avec beaucoup de confusion, ®aô (Stubtum be$ Xfyalmubê wirb eben fo unregelmäßig getrieben als baô (Stubium ber S3ibcl 3. ■ ib., c. 6. ב En effet, on aurait de la peine à trouver, même parmi les Rabbins de Pologne, un seul individu qui eût lu la Bible tout entière. Ils n'en connaissent que les cinq livres de Moïse qui contiennent, à rigoureusement parler, la Loi écrite, et qu’ils ont parcourue à la hâte dans leur enfance. Maim., Ib. Dans l’e'cole des Rabbins, qui a éte׳ ouverte à Quand même on retrancherait du Thalmud de Babylone tous les traités qui n’ont pas de Gemara, parce qu’ils roulent, comme nous l’avons dit, sur des parties de la Loi qui ne peuvent pas être pratiquées hors de la terre de Palestine, trente ans suffiraient à peine pour acquérir une médiocre connaissance des autres Traités où la Gemara vient à la suite de la Mischna. Observons que les Juifs de Pologne font peu de cas de l’étude du texte seul du Thalmud, si elle n’est accompagnée de celle de ses Commentaires Raschi et Tosephos qui servent à l’éclaircir, et de celle de ses extraits Alphasi,Yad Chazaka, Turim , Schulchan Aruc, etc., où les mêmes Juifs vont chercher la dernière décision des points de doctrine qui sont débattus pour et contre dans la Mischna et dans la Gemara. C’est pourquoi les Rabbins sont obligés , bon gré mal gré, de choisi!' ceux d’entre les Traités du Thalmud de Babylone qui sont les plus nécessaires, pour y exercer leurs élèves pendant le temps qu’ils restent sous leur discipline. Ces Traités sont : 1° Bava Kamma, ou des dommages; Varsovie le 15 novembre 1826, on a pris toutes les mesures nécessaires pour écarter cette confusion de l’étude du Thalmud. 2° Bava Metzia, ou des choses trouvées, mises en dépôt, de l’usure, etc; 3° Bava Bathra, ou de la société de commerce, des héritages, etc.; 4° Schevouoth, ou des sermens; 5° Sanhédrin, ou des jugemens ; 6° Chullin, ou des animaux purs et impurs, et de la manière de tuer et de préparer les premiers ; 7° Kethouvoth, ou des contrats de mariage; 8° Kiddouschin, ou des épousailles; 9° Gittin, ou des divorces ; 10° Nidda, ou de la femme qui a ses règles 39 On peut voir ce qui occupe le plus les Juifs dans l’étude du Thalmud, en lisant l’ouvrage de Mendelssohn qui a pour titre : Sîifualcjefe|5e berauben befrcffenb (?rbftfjûften/Q30rmunbfdjnften׳ Sefïamente unb (£fjefûd)en in fo weit fie bas Wein unb Sein ancjefjert•a De ce principe indubitable, mais qui pourtant est échappé à la plupart des réformateurs, nous tirerons d’utiles conséquences, relativement à la réforme des Juifs , dans la troisième partie de cet ouvrage. . On peut voir ce qui occupe le plus les Juifs dans l’étude du Thalmud, en lisant l’ouvrage de Mendelssohn qui a pour titre : Sîifualcjefe|5e berauben befrcffenb (?rbftfjûften/Q30rmunbfdjnften׳ Sefïamente unb (£fjefûd)en in fo weit fie bas Wein unb Sein ancjefjert• a De ce principe indubitable, mais qui pourtant est échappé à la plupart des réformateurs, nous tirerons d’utiles conséquences, relativement à la réforme des Juifs , dans la troisième partie de cet ouvrage. Les deux passages du Thalmud que nous venons de rapporter nous font conjecturer que tous les Juifs, pauvres et riches, sans aucune exception, sont tenus, par religion, de s’adonner aux études sacrées2, et qu’ils doivent avoir en horreur les idiots ou ceux qui ne passent pas par cette éducation religieuse. Mais les thalmudistes ou apprentis israélites forment deux classes qu’il ne faut pas confondre ensemble. La première comprend ceux qui, ne pouvant ou ne voulant pas devenir rabbins ou maîtres d’école, étudient le Thalmud jusqu’à une certaine époque de leur vie, et choisissent ensuite d’autres occupations. Ces thalmudistes, qui sont en plus grand nombre, parcourent deux et tout au plus quatre des traités indiqués, et restent toute leur vie dans l’ignorance des autres. Ils oublient même ce qu’ils y ont appris; et comme ordinairement ils ont néglige toute autre étude, ils se trouvent enfin, dit le même Herts, dans un âge plus avancé, non seulement sans aucune connaissance, mais avec l’empreinte éternelle d’une première éducation qui lutte continuellement contre leur raison et les bonnes dispositions de leur cœur. Cette empreinte est si profondément gravée en eux, qu’il est facile de les distinguer à leurs gestes, à leurs manières, et surtout à leur orgueil démesuré 40 Oui, nous l’avons dit dans notre premier article sur la necessitc׳ d’une version du Thalmud, et nous n’hc'sitons pas à le re'pe'ter ici, qu’un jeune Israélite qui e'tudie le Thalmud, tout au plus jusqu’à l’âge de treize ans, devient un être à part, c’està-dire corrompu sans remède, car on a tourne' toutes ses fa- ,de ceux qui n’ont pas étudié le Thalmud (si pourtant il y en a quelques uns), du qui l’ont étudié moins qu’eux. Remarquons que parvenus à l’âge de treize ans et un jour, ils se disent déjà dignes serviteurs de Dieu, בר מצוה el se croient, par l’étude du Thalmud, en état de faire un bon mariage; car les meilleurs partis sont réservés pour ceux qui y ont fait le plus de progrès, ce qui contribue beaucoup à mettre en vogue en Pologne les lettres rabbiniques. Et il est rare qu’ils attendent pour se marier l’âge prescrit par la religion et par les lois; car ils ont appris dans le Thalmud 1 que R. Chisda disait : Je suis meilleur que les autres, parce que je me suis marié à l’âge de seize ans, et si je m’étais marié à l’âge de quatorze, je pourrais me moquer du diable. » Oui, nous l’avons dit dans notre premier article sur la necessitc׳ d’une version du Thalmud, et nous n’hc'sitons pas à le re'pe'ter ici, qu’un jeune Israélite qui e'tudie le Thalmud, tout au plus jusqu’à l’âge de treize ans, devient un être à part, c’està-dire corrompu sans remède, car on a tourne' toutes ses fa- ואמר רב חסדא האי דעדיפנא מחבראי דנסיבנא בשיתסר ואי הוה נסיבנא בארבסר הוה אמינא לשטן גירא בעיניך cultes vers la ruse et l’intole'rance, au nom de la divinité'. Par l’orgueil, le peu de savoir et de bonne foi qui caracte'risent les Brochures nos 1 et 2 anonymes, on peut bien reconnaître que c’est à cette première classe de thalmudistes qu’appartiennent leurs auteurs. Kiddouschiu, 2g, 2 et 30 , 1. La seconde classe comprend ceux dont la capacité et l’ambition sont aussi grandes qu’il le faut pour devenir Rabbins, ou du moins possesseurs du Thalmud. Ceux-ci passent toute leur vie à étudier ce livre, et la première condition de cette étude, c’est qu’elle soit exclusive, Est-ce que tu veux être peintre? » disait le père de Maimon à son fils qui annonçait de bonnes dispositions pour la peinture. Ta dois étudier le Thalmud et devenir Rabbin : celui qui comprend le Thalmud, comprend tout. » Opinion qui est commune à tous les Thalmudistes de Pologne. La seconde condition est qu’elle soit continuelle ; c’est-à-dire l’occupation de l’école et de la maison, du jour et de la nuit. Quœsiverunt, dit Buxtorf au mot , ex il, Josua F. Levi quandb docebit homo filium suum חכמה יונית sapientiam grœcam? Dixit eis : ea hora quœ neque est de die ne que de nocte sicut dicitur et in lege ejus meditabitur die et nocte '. On peut reconnaître un jeune Rabbin à son air sombre et mélancolique, à la pâleur de son teint, à son regard égaré , à son extrême apathie, à son insociabilité et surtout aux fré- י Psalm., 1,2. Il faut étendre à toutes les sciences profanes le mépris que R. Josua professe ici contre les lettres grecques. quentes maladies qui dérivent d’une vie sédentaire et d’une application trop continue. La troisième condition enfin est que cette même étude soit universelle ; c’est-à-dire celle de tous les livres obligatoires dont nous venons de donner le catalogue. En parcourant ces livres, dont le désordre croit en raison directe de leur volume et de leur nombre, il est facile à chaque apprenti thalmudiste d’y trouver quelque nouveau point de doctrine qui réclame des éclaircissemens de bouche ou par écrit. Ils disputent dans leurs écoles avec leurs précepteurs !, et celui-là a fait le plus de progrès dans sa classe, qui, par des subtilités nouvelles et toujours plus raffinées, peut disputer de manière à tenir tête à son précepteur, et même à l’emporter sur lui. De même lorsqu’ils donnent par écrit quelques essais de leur capacité, peu leur importe si le sujet qu’ils traitent est commun et rebattu, pourvu que, par leurs argumens sophistiques et captieux, ils puissent rivaliser avec leurs maîtres, Ils ont pour cela, dit Léon de Modène (jb., p. 99), des académies nommées Jesivod, où les Rabbins et leurs disciples s’assemblent pour disputer; mais cela se lait sans ordre et avec beaucoup de bruit, de sorte qu’il semble que les matieres que l’on y traite en valent la peine. »et même surpasser les Rabbins qui, avant eux, ont traité la même matière. En suivant ainsi une éducation qui n’a rien ni de naturel, ni de sociable, en passant d’une école inférieure à une autre supérieure, et d’un Rabbin ou professeur ordinaire à un autre plus habile et plus savant, ils consument seize à vingt ans, et finissent par devenir à leur tour, successivement ou maîtres d’école, ou tueurs d’animaux purs ou rabbins, etc. 41 L’ancienne pratique de prendre une espèce de grade dans leurs académies (cf. YadCbazaka, iv, 4)ne subsiste plus parmi les Juifs d’aujourd’hui : c’est la voix publique qui les fait docteurs, et la coutume qui les nomme rabbins. . L’ancienne pratique de prendre une espèce de grade dans leurs académies (cf. YadCbazaka, iv, 4)ne subsiste plus parmi les Juifs d’aujourd’hui : c’est la voix publique qui les fait docteurs, et la coutume qui les nomme rabbins. Les écoles des Juifs sont ordinairement apPe1ées בית הישיבה Domus coiisessus sch.0- L’occupation de tueur d’animaux ou de bouclier est comme préparatoire aurabbinat, car elle exige que l’on soit bien verse' dans le Thalmud et surtout dans le traite' Chullin pour s’en acquitter dignement. En effet, il s’agit de se'parer de ces animaux tout ce que les Juifs ne peuvent pas en manger; c’est-à-dire : 1° le sang; 2° la graisse; 3° le nerf de la cuisse, et, en plusieurs endroits, les quartiers de derrière, à cause du nerf et de la graisse qui s’y trouvent. Aussi, les cuisinières juives elles-mêmes forment en Pologne une classe de thalmudistes parla science qu’elles doivent posséder pour préparer les mets légalement. las tic i, בית אולפן Domas doctrinœ. בית המדרש Domas stadii. Mais ce dernier nom désigne plus proprement un lieu où les jeunes élèves peuvent avoir tous les livres rabbiniques dont ils ont besoin. Voici maintenant la description d’une de ces écoles en Pologne, sur le témoignage de Maimon, Juif polonais. L’école est ordinairement une petite chambre noircie par la fumée, où les élèves sont confusément placés, une partie sur les bancs et une autre partie sur la terre nue; Le précepteur, en chemise sale et assis sur la table, tient entre les pieds une jatte où il broie avec une massue du tabac en poudre, et commande en même temps son régiment. Les sous-prccepLeurs exercent leur office chacun dans leur coin, et régnent sur leurs sujets en despotes autant que le précepteur lui-même. Ces messieurs retiennent pour eux la plus grande partie du déjeuner, du goûter, etc., qu’on envoie aux enfans dans l’école, et souvent même les pauvres garçons ne reçoivent rien de tout cela, et cependant il ne leur est pas permis de se plaindre, à moins qu’ils ne veuillent s’exposer à la vengeance de ces tyrans. C’est là que les enfans restent emprisonnés depuis le matin jusqu’au soir, sans avoir aucun repos, exceptéles fêles et un après-diné à la nouvelle lune ’. » On compte dans la seule ville de Varsovie deux cent quinze de ces écoles et deux mille quatre cent quatre-vingt-deux écoliers du Thalmud, sur vingt-sept mille Juifs. Mais plusieurs familles tiennent des professeurs particuliers, plutôt que d’envoyer leurs enfans à des écoles aussi mal organisées; ce qui prouve, encore une fois, que tous les Juifs de Pologne étudient effectivement le Thalmud et qu’ils n’étudient que le Thalmuda. § P- ÉDUCATION DES JEUNES FILLES ISRAÉLITES. Nous venons de voir que les Juifs n’admettent point d’autre éducation que celle qui a pour objet l’étude de la Loi. Mais Dieu a entendu exclure de cette espèce d’éducation leurs filles, lorsqu’il a dit : Vous apprendrez les lois à vos Ais. »ולמדתם אותם את בניכם Ense servaut du masculin et non du féminin, il a voulu dire ; À vos fils et non à vos filles. » בניכם ולא בנותיכם *. C’est une des raisons qui portent les Juifs à regarder comme un malheur, quand il leur naît une fille plutôt qu’un garçon. En effet, on lit dans le Thalmud que le fils de Juda le Saint étant de mauvaise humeur de ce que sa femme venait de mettre au monde une fille, Juda le Saint tâcha de le consoler; mais un autre Rabbin protesta qu’il n’y avait point de raison de se consoler en pareille circonstance; car les savans ont dit qu’à la vérité le monde ne peut pas subsister sans les deux sexes, mais bonheur à celui qui a des enfans mâles, et malheur à celui qui a des femelles » : אשרי למי שבניו זכרים אוי לו למי שבניו נקבות . Les Chasidim vont encore plus loin; car Maimon rapporte qu’un de leurs Rabbins ayant appris que la femme d’un de ceux qui étaient venus ' Kiddouschin , 30, 1. 2 Bava Bathra, it>., 2; cf. Sanh., 100, 2; et Bartol., z3., p. 486 et 660. lui rendre visite était accouchée d’une fille : Ein Maedchen ! s’écria-t-il, en se tournant vers le père, er foli auûgepeitfctyt werben ’, et il le fit fouetter sur-le-champ. Buxtorf donne pour seconde raison de ce préjugé, la non-aptitude des femmes à recevoir le pacte de la circoncision 2. Elles sont comme il a plu à Dieu de les faire. Mais nous rapporterons les paroles de Buxtorf dans l’autre paragraphe qui traitera des femmes mariées. La troisième raison, qui est peut-être la principale, est exprimée ainsi par le même Maimon 3 dans une note qu’il fait sur le zèle violent du Rabbin dont nous venons de parler : (£tn 3ug biefer, wie aller uncultivirfen 9Xenfd)en (Ut) S8cr־־ ad)tung gegen baô anbere @efd)lcd)t. On laisse donc végéter les filles israélites uniquement pour le mariage : Sie SRäbd)en lernen gar nid)t$, dit M. Hellwitz dans son Organisation des Israélites. Ce qui affermit de plus en plus les parens dans la résolution de ne rien apprendre à leurs filles, c’est ■ lb., C. 19. De la circoncision des tilles. Aoj. Basnage, L. vi, P. 1, C. 7,§16. Ib., cf. Herder, Idées sur la Philosophie de l’Histoire de l'humanité. l’espérance qu’ils ont de les marier bientôt, même avant le temps où leur éducation devrait être commencée; car, quoiqu’on donne aux filles israélites la qualité de femme à douze ans et demi, les Juifs en général cherchent à les marier avant cet âge 1. Elles deviennent alors, selon l’expressiôn du Thalmud, les enfans de leurs maris : כל הנושא אשה לשם שמים כאלו ילדה Le même Thalmud admet que l’on peut contracter le mariage avec une fille de trois ans et un jour, si l’on partage son lit 3. בת שלש ’ Vby. Leon de Modène, IL P. iv, C. 4• Qu’on 11’aille pas s’imaginer que les entretiens familiers des parons avec leurs filles puissent tenir lieu à ces dernières (du moins quant à la morale) de l’éducation qui leur manque. Les avis que leur donnent leurs pères, se bornent à leur apprendre comment elles pourront se concilier l’affection de leurs maris, non par leurs vertus, mais par les apparences et les dehors de la vertu. Le Thalmud leur met à cet effet devant les yeux l’exempled’un certain R. Chisda qui donnait à ses filles, avant de les marier, des conseils perfides et si licencieux, que nous croyons de notre devoir de n’en pas faire mention. Si les auteurs des Brochures nos ! et 2 ne croient pas à mes paroles, ou veulent s’exercer, comme de coutume, à changer en allégories tout ce qui est incohérent et immoral dans le Thalmud, ils n’ont, qu’à consulter le traite Scliabbatli, fol. 140, col. 2. Sola , 12, 1. Sanh., 55 , 2. שנים ויום אחד מתקדשת בביאה . ce que Raschi justifie par l’exemple d’Isaac qui, selon lui, épousa Rebecca âgée seulement de trois ans, tandis qu’il en avait quarante 42 Cf. Gencs., 25, 20. . C’est pourquoi on voit fréquemment en Pologne les femmesjuives devenir mères de douze à treize ans. Cf. Gencs., 25, 20. Le petit nombre des filles israéliles auxquelles on donne quelque espèce d’instruction, apprennent : 1° A lire l’hébreu dans leurs livres de prières, mais uniquement pour en connaître les lettres; caron ne daigne jamais leur en expliquer le sens. 2° A écrire et à lire leur mauvais jargon; car il faut savoir que, pour l’usage ordinaire de la vie et pour écrire l’hébreu, ainsi que leur jargon, les Juifs de Pologne se servent d’une espèce d’écriture toute particulière qui ressemble beaucoup aux essais d’écriture cursive que Silvestre de Sacy a fait graver dans les planches V et VI de sa grammaire arabe. Cette écriture va de droite à gauche, ainsi que l’écriture hébraïque; et les enfans apprennent à la tracer, en l’écrivant au-dessous et non au-dessus de la ligne; car il importe plus de rendre égale et régulière la partie supérieure des lettres que l’inférieure. 3° Enfin les plus savantes et les plus pieuses d’entre les femmes israélites se mettent en état, après leur mariage, d’entendre, ou du moins de croire qu’elles entendent quelques passages du livre qyii a pour titre : Tseéna Cureéna צאינה וראינה Jet qui est un amas informe de fausses explications de la Loi de Moïse et de fables dans le jargon accoutumé par R. Jacob, fils de R. Isaac. On peut l’appeler le Thalmud des pieuses d’Israël. 4° Elles apprennent aussi quelques travaux manuels; mais je ne me souviens pas d’avoir vu les femmes juives polonaises faire autre chose que tricoter, et cela même bien rarement, car elles sont d’une paresse qui fait un contraste frappant avec l’activité de leurs maris. Les filles israélites reçoivent cette éducation grossière le plus ordinairement dans leurs propres maisons; car à Varsovie, où, comme nous venons de voir, deux cent quinze écoles sont toujours ouvertes pour l’instruction des jeunes Israélites, je n'en connais qu’une seule consacrée à l’instruction des filles juives, et celle-ci est due bien plus aux soins du gouverneînent qu’à ceux des Juifs eux-mêmes, et encore n’existe-t-elle que depuis trois ans. J’ai assisté aux examens que l’on y fait tous les ans,comme à un spectacle d’un nouveau genre, et je conserve chez moi la table des objets qu’on y enseigne : 1° La lecture du polonais. 2° La calligraphie polonaise et hébraïque cursive. 3° La religion et la morale. 4° L’histoire. 5° L’arithmétique élémentaire. 6° Les travaux manuels. Mais cette école n’est que fort peu fréquentée; car, sur vingt-sept mille Juifs, elle ne contient que soixante à quatre-vingts écolières, et presque toutes de la classe la plus pauvre. Les Juifs plus aisés, ou négligent, comme nous l’avons dit, l’éducation de leurs filles, ou préfèrent les envoyer dans les pensions des Chrétiens, où (on aura de la peine à le croire, mais j’en ai l’expérience moi-même) se trouvant obligées de se conformer au plan de l’école, elles apprennent par cœur le Pater, VAve et le Credo avec les autres écolières, et les répètent ensuite à la maison pour amuser leurs parons. On peut donc appliquer plus particulièrement à l’éducation des jeunes filles israélites ce que M. Ilellwitz dit de l’éducation des Juifs polonais en général : En Pologne, l’éducation des Juifs est négligée jusqu’à un tel point, que nous sommes persuaclés que leur plus grand ennemi verserait des larmes en entendant comment on y élève les enfans, pour les rendre malheureux à jamais. » Il est vrai que les filles israélites, abandonnées à leur développement naturel, ont souvent l’extérieur plus avantageux que les Chrétiennes; mais elles sont comme des fruits sauvages qui, sous une enveloppe séduisante, cachent des sucs âpres et de fort mauvais goût. § m- FEMMES MARIEES. Tous les devoirs (c’est toujours le Thalmud qui parle), tous les devoirs que les parens juifs ont à remplir envers leurs enfans, comme, par exemple, de les circoncire, de leur apprendre la Loi et quelque autre profession, de les marier, etc., pèsent uniquement sur le père et non sur la mère כל מצות הבן על האב אנשים חייבין ונשים פטורות . Les femmes mariées sont en outre * Kiddouschin . 2g, 1. dispensées des préceptes affirmatifs qui dépendent du temps וכל מצות עשה שהזמן גרמא אנשים חייבים ונשים פטורות Comme, par exemple, dit Maimonides, du précepte de la fête des Tabernacles, dont l’obligation dépend d’un certaine époque de l’année. » Il n’y a donc que ces trois préceptes qui leur soient plus particulièrement recommandés : 1° De s’éloigner en toute diligence de leurs maris dans le temps de leurs mois, et de ne point en approcher qu’elles ne se soient baignées נדה 2° En achevant de paitrir le pain, de faire un gâteau qui était autrefois offert au sacrificateur et de le bruler חלה 3° D’allumer une lampe le vendredi au soir, pour la nuit du sabbat הדלקת הנר Du reste elles sont presque tout-à-fait étrangères aux pratiques de la Loi, et le Thalmud les range à cet égard dans la même catégorie que les enfans juifs et les domestiques non-juifs qui servent chez les Juifs נשים ועבדים ׳ Ib. Cf. Léon de Modène, ib., P. v, C. 4• וקטנים פטורים \ J’ai souvent assisté aux prières que chaque père de famille israélite fait aux vêpres du samedi, en commençantson soupe, et j’ai toujours vu les femmes occupées d’autre chose pendant cette cérémonie religieuse, ou dans une distraction volontaire qui fait peine et qui donne un mauvais exemple aux enfans. Les femmes mariées sont bien plus étrangères encore à l’étude de la Loi. Apprendre aux femmes la Loi, dit le Thalmud, c’est leur apprendre l’art de séduire 3. » כל המלמד בתו תורה כאילו למדה תפלות w״ expetit mulier cabum unum rei venereceי quam novem cabos vitæ solitariœ 3, רוצה אשה בקב ותפלות מתשעה קבים ופרישות c’est-à-dire elles ne sont faites que pour éviter aux pères de famille la honte de mourir sans enfans. Leur science ne va point au-delà de l’art de filer 4. אין חכמה לאשה אלא בפלך Cependant la science des Rabbins a été toujours, pour ainsi dire, si excentrique, que la seule femme savante dont l’on parle dans le Berac., 17 Sota, 2 0 , 1. Ib. Yoma, 66, 2. Thalmud, Beruria, fille de R. Hanania, et femme de R. Meier, montre dans ses discussions légales plus de bon sens que son père, que son mari, et que tous les auteurs du Thalmud ». Les Juifs font peu de cas de leurs femmes, ainsi que de leurs filles, à cause de la circoncision qui leur manque; car, pendant qu’ils disent dans leurs prières : ברוך אתה יהוה אלהינו מלך העולם שלא עשני אשה Benedictas ta Domine Deas no s 1er י rex mundi qui me mulierem non feceris, leurs femmes sont obligées de dire : ברוך אתה יהוה אלהינו מלך העולם שעשני כרצונו Benedictus tu Domine Deus noster, rex mundi qui me secundum voluntatem tuam condideris. Hoc ad sexus foemineicontemptumfacit, continue Buxtorf, quod fcoderis circumcisionis, quo pecaliarem sibi populum Deus signavit participes non sint, ac proinde dubiœ ferantur an juxta cum maritis suis ad Dei populum pertineant 2. ' Cf. Beracoth, 10, 1; et Pesachim, 62, 2. 2 Syn., 6, 5. La prière en question est fonde'e sur un passage du Thalmud (Menachoth, 43, 2), que Bartolocci (ib., v. 3, p. 633) traduit de cette manière : Dicebat R. Meier י tenetur homo benedicere tribus benedictionibus quotidiè. Hæ sunt. : quia non fecisti me Goi ; quia nonfecisti me mulierem Autrefois les Juifs achetaient leurs femmes et les regardaient comme une propriété dont ils pouvaient disposer à leur gré. Aujourd’hui ils ne les achètent plus; mais ils ne prétendent pas moins avoir sur elles les mêmes droits que leurs ancêtres. De là la fréquence des divorces parmi eux, et le cynisme hardi que présente le traité additionnel du Thalmud, intitulé Calla, où, en voulant rendre raison des causes qui concourent à faire naître des enfans boiteux, aveugles, sourds ou muets, on ne craint pas de soulever des questions et d’entrer dans des détails tout-à-fait propres à alarmer la• pudeur et sur lesquels nous préférons tirer un voile discret. Nous dirons seulement que c’est un certain R. Jochanan qui arrive jusqu’à cet excès, sous prétexte d’empêcher qne les maris n’abusent de leurs femmes. Cependant d’autres Rabbins se déclarent contre son avis et soutiennent que le mari peut faire de sa femme tout ce qu’il veut; car celui qui achète de la viande, est le maître d’en faire du rôti, du bouilli, ou de la manger grillée, comme il lui plaît. » '1 non fecisti me stoliclum Serf cur non bcne- dicit, quia non fecisti me servum *"QV ? su^ mutiere induditur servus, nam millier uti servus est. וחכמים אומרים אין הלכה כרבי יוחנן אלא כל מה שאדם רוצה לעשות באשתו עושה כי אין הדבר דומה אלא למי שלקח בשר מטבח רצה אוכלו צלי רצה אוכלו מבושל רצה אוכלו ע־ג גחלים Mais la cause principale du peu d’égards que les Juifs ont en général pour leurs femmes, c’est, à mon avis, parce que, en se mariant, elles renoncenl à tous les charmes de leur sexe, et qu’elles ne possèdent presque aucune des vertus domestiques qui inspirent tant d’estime et de respect pour les bonnes mères de famille. En effet•, les lois rabbiniques les obligent à couper leurs cheveux, le jour même de leur mariage, ce qui leur fait perdre une partie de leurs attraits. Je dis les lois rabbiniques, car dans Moïse on trouve précisément le contraire. Il y est dit 1 de la femme soupçonnée d’adultère, que le prêtre lui découvrait la tête, ופרע את ראש האשה et nudabat capiit mulieris. Le Thalmud voit avec raison dans le verbe ^)^5 la force de comam explicare[pç, qui est aussi confirmé par l’arabe) et traduit : פרה et discooperiebat explicando crines ejus, ' Nurn., 5, 18. עז ופרע את ראשה מלמד שהכהן סותר את שערה c’est-à-dire le prctre lui découvrait et démêlait les cheveux 1. Les femmes des anciens Juifs avaient donc des cheveux; mais elles les portaient couverts, car les femmes idolâtres marchaient la tête nue. Or les Rabbins, en ordonnant de les couper, ont raisonné de cette manière : Si le prêtre découvrait les eheveux à la femme soupçonnée d’adultère, c’était pour lui faire honte, il lui disait par cette cérémonie את פרשת מדרך בנות ישראל שדרכן להיות מכוסות ראשיהן והלכת בדרכי הגוים שהן מהלכות ראשיהן פרועות Tu peccasti contrà co ns netudinem filiarum Israelis; ipsœ enini caput tegunt, tu vero gentilium foeminas imitata es, quæ nudis capitibus sic obambulant 2. C’est donc une honte, c’est même une espèce d’idolâtrie que d’avoir les cheveux découverts3. Voilà pourquoi les femmes des Juifs allemands i qui sont plus fidèles à la Loi de Moïse, couvrent d’ordinaire leurs cheveux. Mais les femmes des ’ Sola, 8, 1. ’ Midrasch Rabboth, fol. 230, col. 3. •מכאן לבנות ישראל שגלוי הראש גנאי להם ’ Raschi ad mini. 5,18 ; cf. Kethouvoth, 72 , 1. 259 autres Juifs, toujours outrés dans la pratique de cette même Loi, coupent leurs cheveux le jour même de leur mariage, et se couvrent la tête ou d’une perruque singulière, ou d’une espèce de coiffe appelée binda, enfoncée jusqu’au-dessous des oreilles, de sorte que les boucles d’oreilles y sont attachées et ornées de beaucoup de perles par les plus riches, mais le plus ordinairement d’une saleté dégoûtante. Pour plier plus facilement les femmes mariées à cet usage, les Rabbins leur persuadent que les malins esprits dansent sur leurs cheveux lorsqu’elles en ont1. D’un autre côté, les femmes mariées savent, par expérience , que ce n’est pas à leurs charmes qu’elles doivent les caresses de leurs maris , mais à l’amour-propre que ceux-ci mettent à en avoir des enfans , et à ce qu’ils croiraient pécher mortellement en oubliant le précepte : Croissez et multipliez 43 Coy. le livre très connu qui porte le titre de Scpher Hammaréli, ou de Brandspicgcl, par R. Mosche' Henoch* 44 Gen., 1, 28. . De là vient qu’elles ne font toilette qu’aux principales solennités de l’année. Jose,fils de Jochanan, adonné le conseil de ne point multiplier les entretiens avec les femmes en général, et avec la sienne en parti- Coy. le livre très connu qui porte le titre de Scpher Hammaréli, ou de Brandspicgcl, par R. Mosche' Henoch* Gen., 1, 28. 2G0 THEORIE ואל תרבה שיחה עם האשה culier1 באשתו אמרו קל וחומר באשת חברו conseil superflu J car pourrait-on s’entretenir trois minutes avec des femmes qui n’ont jamais senti l’influence d’une éducation quelconque, et dont les yeux n’ont été ouverts que sur des exemples continuels de fraudes mercantiles et de tromperies domestiques. Paresseuses dans leur ménage, nonchalantes quand il s’agit de remplir les devoirs maternels , peu attachées à leurs maris, flétries sur les douces illusions de la vie, et la tête farcie de préjugés, elles n’ont d’humain que la figure, et encore celle-ci repousse-t-elle souvent par sa laideur ou par une malpropreté insupportable. • Pirké Avoth, C. 1,5. QUATRIÈME MAXIME. § 1". SOUPÇONS. Nous sommes avertis par l’auteur du Yalkout Rabeni que, dans le Traité Sophèrim (addition du Thalmud;, il se trouve écrit : Tuez le plus juste d’entre les Idolâtres ou non-Juifs 45 93, 1• 46 Nous verrons plus tard ąu Idolâtre et non-Juif esl la même chose dans les livres rabbiniques. Nous re'pondrons aussi aux tergiversations des Juifs sur la force de cette maxime. , » 93, 1• Nous verrons plus tard ąu Idolâtre et non-Juif esl la même chose dans les livres rabbiniques. Nous re'pondrons aussi aux tergiversations des Juifs sur la force de cette maxime. אומרים במסכת סופרים כשר שבעכו״ם הרוג il mérite la mort par la qualité seule de non-Juif; car étant non-Juif il ne peut être rien de bon. Les Juifs récusent le témoignage des nonJuifs sans aucune exception47 Schulchan Aruc, Choschan Ilammischpat, fol. 40, C. 2, n° 34, § 19. Dans quelques e'ditions on lit : >ףךץ^ (Couthécn), au lieu de (60/),־ mais nous allons voir que cela revient au meme. גוי ועבד פסולים לעדות car ils disent que l’on ne doit pas même croire le serment d’une personne qui est suspecte d’un crime48 lb.} loi. 92, 6, 2, n° 119, § 8.a Avoda Zara, 22, 1 ;cf. ib., 25, 2 ; Chullin, 91, lj Schab., 32, 1; et Tour Yore déah, n° 153. החשוד על הדבר אינו נאמן עליו אפילו בשבועה. Or, tels sont à leurs yeux tous les non-Juifs. Schulchan Aruc, Choschan Ilammischpat, fol. 40, C. 2, n° 34, § 19. Dans quelques e'ditions on lit : >ףךץ^ (Couthécn), au lieu de (60/),־ mais nous allons voir que cela revient au meme. lb.} loi. 92, 6, 2, n° 119, § 8. a Avoda Zara, 22, 1 ;cf. ib., 25, 2 ; Chullin, 91, lj Schab., 32, 1; et Tour Yore déah, n° 153. D’après le même principe, les Juifs ne doivent point placer une bête quelconque dans les écuries ou dans les auberges des non-Juifs ; car ceux-ci suspecti sunt quod ineant eos , מפני שחשודין על הרביעה ni laisser seule avec eux une femme juive, quia suspecti sunt de s cortatione מפני שחשודין על העריות. un Juif ne doit pas non plus rester seul dans leur compagnie : quia suspecti sunt de effusione sanguinis מפני שחשודין על שפיכות דמים § 11• TROMPERIES. Il est superflu d’appuyer ici sur tous les genres de tromperies que se permet la masse des Juifs envers les non-Juifs; car ils ne sont que 263 trop connus. Nous dirons seulement que le Thalmud encourage même à la tromperie les plus honnêtes d’entre eux par ce sophisme : ומי שרי להו לצדיקי לסגויי ברמאותא אין עם נבר התבר ועם עקש תתפל Est-il permis à un homme de bien d’agir en trompeur? Sans doute : avec l’innocent soyez innocent, et luttez d’impiété avec l’impie1. » Les Juifs tiennent de R. Samuel la maxime: L’erreur du Goi, ou du non-Juif, est permise. » אמר שמואל טעותו מותרת ce que le même Samuel daigne éclaircir en achetant lui-même d’un Goi une pièce d’or pour une pièce de fer, et en la payant seulement trois florins (ainsi qu’expliquent les Juifs polonais ) de quatre qu’il en avait promis, כי הא דשמואל זבן מגוי לקנא דדהבא במר דפרזילא בד'' זוזי ואבלע ליה חד זוזא car ce Goi n’était en état ni de distinguer l’or de l’argent, ni de se garantir de la fraude dans le paiement : c’était une bonne pâte d’homme 49 BavaBathra, 123, 1. Cf. Mcgilla, 13, 2. 50 * Bava Kamma, 113, 2, édition de Venise. 51 Que l’on croie maintenant à la Brochure n° 2 où l’on cite R. Samuel comme le type de la loyauté! Mais nous nous expliquerons bientôt plus clairement sur ce sujet. . BavaBathra, 123, 1. Cf. Mcgilla, 13, 2. * Bava Kamma, 113, 2, édition de Venise. Que l’on croie maintenant à la Brochure n° 2 où l’on cite R. Samuel comme le type de la loyauté! Mais nous nous expliquerons bientôt plus clairement sur ce sujet. R. Yochanan priait une Goia (une femme non-Juive) de lui découvrir le secret d’une medecine. Faites-moi serment, dit-elle, que vous ne le révélerez à personne. » Le Rabbi jura son Dieu d’Israël qu’il ne le révélerait à personne; mais, dans son cœur, il en excepta son peuple à qui, le jour d’après, il fit part du secret: אישתבע לי דלא מגלית אישתבע לאלהא דישראל לא מגלינא הא לעמו ישראל מגלינא למחר גפק ודרשה בפרקא. ’ Avoda Zara, 28, 1 ; cf. Yoma, 84, 1• Que Wolfssohn ait toutes les raisons du monde de reprocher à Eisenmenger (zA, Lett. 8), et à ses serviles imitateurs(^., Lctt. 8), d’avoir faussement enseigne' que par le Col Nidréh (c’est une prière que les Juifs disent aux vêpres du jour d’expiation, et qui commence : כל נדרי ואסרי omnia vota et pacta} on relève la conscience des Juifs des sermens prêtes aux non-Juifs; suivrait-il de là que le Thalmud et les autres livres rabbiniques (cf. Schulchan Aruc, Yore' déah, 232, § 14> etc.) ne prescrivent pas aux mêmes Juifs le parjure envers les non-Juifs, à condition que le cœur anéantira ce que la bouche aura prononce à l’instar de R. Yochanan? Le Thalmud surtout qui permet aux savans et aux pieux d’Israël jusqu’à la simulation d’un autre culte par une restriction mentale, afin de se soustraire au paiement des impôts? ’יבולי ליה לצללסא מר״בבר 1»אי) לטימר עברא דנורא אנא לא יהיבנא אכרגא"- rim, 62, 2.) § m. RUSE. La ruse a quelque chose de piquant pour les Juifs, car ils la considèrent comme un pieux exercice et une profession scientifique. C’est pour celte raison que : Maimonides, dans la Préface qui précède l’explication de la Mischna, s’extasie sur la conduite frauduleuse d’un savant qui engagea d’autrès savans à lui déchiffrer des questions naturelles ou physiques (Maaséh Berêschith), à condition qu’à son tour il leur expliquerait des questions surnaturelles ou métaphysiques. (Maaséh Mercavdy Mais, lorsque ces derniers eurent rempli leur promesse, le brave homme refusa de leur tenir parole de son côté, en répétant : Met et lac sub lingua 7neâ, on ne révèle pas des mystères. » R. Ob. de Bartenora explique ainsi le passage du Thalmud qui défend d’enseigner la Loi aux femmes : Les femmes apprendraient l’astuce en apprenant la Loi »; car il est dit52 Prov., 8, 12. :אני חכמה שכנתי ערמה Moi, savoir, ),habite avec U astuce ; ou, plus à la lettre, suis la même chose que 1'astuce. Prov., 8, 12. Ton frère est venu avec astuce, » disait Isaac à Esaü, en lui découvrant la ruse que Jacob avait exercée à son égard, et il a pris ta bénédiction 1. » Mais dans le Thargoum, dans les Midraschim, et surtout dans Raschi, ce n’est plus avec astuce במרמה que Jacob en agit pour obtenir la bénédiction paternelle à la place d’Esaü, mais avec prudence בחכמה substitution heureuse qui fait tressaillir de joie le cœur de tout Juif orthodoxe בחכמת תורתו par la sagesse de sa doctrine*. 53 Gen., , 35; cf. 34, 13, dans la paraphrase d’Onkclos. 54 Les Juifs e'tendent la force de la ruse et de la tromperie jusqu’à Dieu. Car, comme il leur est défendu de remuer un cadavre le jour du Sabbat et non de porter du pain d’un lieu à l’autre, le Thalmud leur prescrit, dans le Traite' Schabbath, de placer du pain sur le cadavre; et, sous pre’texte de reprendre le premier, de tirer adroitement le second sur le pave. Le Traité Schabbath contient plusieurs coups d’adresse de ce genre. Cf. 30, 2, 117, 2, etc., etc. CINQUIÈME MAXIME. Gen., , 35; cf. 34, 13, dans la paraphrase d’Onkclos. Les Juifs e'tendent la force de la ruse et de la tromperie jusqu’à Dieu. Car, comme il leur est défendu de remuer un cadavre le jour du Sabbat et non de porter du pain d’un lieu à l’autre, le Thalmud leur prescrit, dans le Traite' Schabbath, de placer du pain sur le cadavre; et, sous pre’texte de reprendre le premier, de tirer adroitement le second sur le pave. Le Traité Schabbath contient plusieurs coups d’adresse de ce genre. Cf. 30, 2, 117, 2, etc., etc. § 1er• SUBTILITE. Presque toute la logique des thalmudistes est fondée sur des jeux de mots et sur des subtilités puériles, vaines, accablantes, et souvent meme obscènes, qui tendent à élever le sophisme audessus de la loi. a. SUBTILITES PUERILES. Nous avons déjà dit que dans la phrase תקרי אלא אל : Ne lisez pas ainsi, mais ainsi; » on a la clé d’un tiers des explications thalmudiques qui sont fondées ordinairement sur une lettre changée, transposée ou écrite , et prononcée d’une autre manière. C’est par ce moyen que vous trouvez dans le Thalmud l’Évangile אונגלי converti en volume de vanité ou d’iniquité און גליון עון גליון un temple בית גליא en latrines בית כריא et l’aspect d’un roi ou d'un Dieu פני המלך en museau de chien פני הכלב Dans le Thalmud abondent aussi les jeux de mots tels que celui-ci : יבא ידיד בן ידיד ויבנה ידיד לידיד בחלקו של ידיד ויתכפרו בו ידידים viendra le chéri fils du chéri, et bâtira le chéri au chéri dans la possession du chéri, pour y purifier les chéris; מ c’est-à-dire, il viendra Salomon, qui bâtira le Temple, etc. 3 Mais voici le type de toutes les discussions thalmudiques : Il y avait deux disputeurs appelés Simcha שמחה et Sason ששון gaudiam. Or, comme ces deux mots se trouvent souvent réunis ensemble dans l’Ecriture Sainte, mais de manière que tantôt c’est Simcha qui précède S as on, et tantôt c’est Sason qui précède Simcha, Sason disait à Simcha: Je suis quelque chose de plus que toi. » car dans ce passage (et il citait le passage), Sason est avant Simcha. Mais dans cet autre, répondait Simcha, en citant à son tour les paroles de la Schabbatb, 116, 2. Edition de Venise ; Avoda Zara, 46, 1, etc., etc. Menachotli, 53, 1 et 2, où se trouve cet autre exemple du même genre :ייבא טוב ויקבל טוב מטוב לטובי bonus (c’est-à-dire Moïse); et accipict bonum a bono prd bonis. Cf. Genes., xlix, 8, 16, 19. Bible, Simcha est avant Sason. Sason trouve dans la Bible de quoi répliquer à Simcha, et Simcha à Sason, jusqu’à ce que Sason demeure court pour avoir placé une lettre pour une autre , et on lui déclare qu’il mérite d’être écorché 1. b. SUBTILITÉ VANITEUSE. Par les prodiges de leur doctrine, quelques Rabbins sophistiques ont obtenu dans le Thalmud le titre עוקר הרים transferens montes {spacca montagney \ et R. Tarphon y porte le surnom de גל של אגוזין de noix ; car de même que les noix entassées roulent toutes l’une après l’autre, aussitôt qu’on en remue une seule, de même le preux R. Tarphon, data occasione, déroulait, l’une après l’autre, plusieurs solutions de la même difficulté en citant la Bible, puis les Midraschim, puis la Mischna, puis la Halaça, puis l’Âgada, etc., etc. 3 R. Chanina disait à R. Chia : בהדי דידי קא ' Succa , 48, 2. Le Thalmud fait parler ici deux Saducéens, en leur prêtant toute la subtilité' qui était propre aux Pharisiens, ou peut-être celle du temps. Berac., 64, 1 • Gittin, 67, 1. .. מינצית ח״ו אי משתכח תורה מישראל מהדרנא לה מפילפולי . Comment oseriez-vous entrer en lice avec moi, qui, si par malheur la Loi venait à être oubliée en Israël* pourrais la rétablir par la subtilité de mes recherches 1 ? » C, SUBTILITE ACCABLANTE. Persuader ou accabler de citations et de travaux, c’est la même chose chez les auteurs du Thalmud. C’est pourquoi ils ont dit : שטפוהו רבנן לרבי אליעזר Obruerunt Rabbini R. Elieserum c’est-à-dire adduxerunt eam in sententiam suam 55 Bava Metzia, 85, 2. Qüe le lecteur daigne se souvenir que par Loi les thalmudistes entendent ce que les Docteurs de la Synagogue ont écrit, écrivent et écriront encore. 56 ’ Nazir, 32,2. . Bava Metzia, 85, 2. Qüe le lecteur daigne se souvenir que par Loi les thalmudistes entendent ce que les Docteurs de la Synagogue ont écrit, écrivent et écriront encore. ’ Nazir, 32,2. Ils ont dit aussi : בין אצל לאצל טעיני ארבע מאה גמלי דדרשה » u fa״. drait quatre cents chameaux chargés de commentaires pour expliquer pourquoi la généalogie de Atsel se trouve deux fois répétée dans l’Ecriture Sainte 57 I Parai., 8, 38, et 9, 44• . » Enfin tout le monde saitque, pour sauver le livre d’Ezéchiel de Fanathème des Juifs, il fallut, selon le Thalmud, entourer de trois cents tonneaux d’huile העלו לו ג" מאות גרבי שמן R. Chananie qui entreprit de travailler jour et nuit à démontrer que les contradictions que contient ce livre avec lui-même et le reste de la Loi ne sont qu’apparentes 58 Schabbath , 13, 2. ’ Berac., 62, 1. . I Parai., 8, 38, et 9, 44• Schabbath , 13, 2. ’ Berac., 62, 1. d, SUBTILITÉ OBSCENE. On irait trop loin, en suivant à la lettre, sur cette matière, l’effronterie du Thalmud. Nous dirons seulement que l’on y conte que R. Akiva et R. Cahana voulurent voir de leurs propres yeux ce que fesaient leurs maîtres dans les lieux d’aisances, et dans leurs chambres avec leurs femmes, en protestant l’un et l’autre que cela aussi faisait partie delà Loi qu’ils devaient apprendre d’eux תורה היא וללמוד אני צריך Que R. Yochanan, dont nous avons déjà parlé, sous prétexte de faire de la morale, en subtilisant sur la signification des quatre mots חגרים (boiteux) סומים (aveugle) אלמים (muets) 2 THÉORIE חרשים c sourds), y révèle quatre mystères d’iniquité, propres à inspirer le libertinage le plus grossier; mystères que nous n’osons pas même rapporter dans le langage du Thalmud 1. Qu’enfm R. Samuel apprend l’art de faire concevoir une jeune fille, nallo virginitatis detri' mento 2. 1 Masséketh Galla , col. 2. ב Chagiga, 14; 2, et 15, 1. Si nous sommes obligés de traduirelc Thalmud en langue française, nous aurons recours au latin autant de fois qu’il sera nécessaire de cacher l’effronterie extreme qui règne dans ce livre. Du reste, Eisenmenger a ramasse' maints et maints renseigncmens sur l’impudence et la débauche des Docteurs thalmudistes, I P. Ch. 8; et l’auteur de la Brochure n° 1 ne rougit pas de prendre la défense de ces Docteurs, et de trouver déplace le titre de barbares qu’on pourrait leur donner! Certes, on aurait bien delà peine à se figurer ce que lui et l’auteur de l’autre Brochure n° 2 entendent par pureté de morale, lorsqu’ils la trouvent dans le Thalmud. Qui, d’entre ceux qui ont étudié ce livre, ne lui doit pas les premiers élémens de la corruption de son cœur? Observons que les Rabbanites traitent d’excessivement effrontés les Chasidim. Cependant ceux-ci, qui cherchent Fanéantissement de soimeme dans les plaisirs de la chair, ont-ils besoin d’autre moyen de corruption que l’étude dü Thalmud qui permet de céder à la violence des passions? Voici son principe :אם רואה אדם שיצרו מתגבר עליו ילך למקום שאין מכיריו אותו וילבש שחותין ויתעטף שחורין ויעשה e. SUBTILITÉ ELEVEE AU-DESSUS DE LA LOI. R. Meïr prétendait qu’il pouvait, par ses subtilités, changer les choses qui sont impures d’après la Loi de Moïse, en pures; et les pures en impures} en donnant raison de ce changement על טמא טהור ומראה לו פנים על טהור טמא ומלאה לו פנים ę״e dis-je, R. Meïr? On ne pouvait élire, observe le Thalmud, pour membres du Sanhédrin que ceux qui étaient à même de convertir V impur en pur malgré la Loi לטהר את השרץ מן התורה ? Enfin la règle de se conformer au plus grand nombre, en cas de controverse légale, ne mérite d’être suivie, dit le même Thalmud, que lorsque les deux partis subtilisent avec une égale •מה שלבו חפץ ואל יחלל שם שמים בפרהסיא Si l’homme s’aperçoit que ses mauvais penchans prévalent sur lui, qu’il aille dans un lieu où il n’est pas connu, qu’il s’habille en noir, qu’il se cache sous une noire enveloppe et qu’il en agisse selon les de'sirs de son cœur ; seulement, qu’il ne profane pas le nom de Dieu ouvertement. » Chag., 16, 1; cf. Kiddous., 40 , 1. Éruv., 13, 2. Sanh., 17,1. 18habileté. Mais ici (c’est-à-dire dans le cas dont il est question dans le Thalmud), c’est la maison de Schammaï qui subtilise avec le plus d’habileté, donc, etc. : כי אזלינן בתר רובא היכא דכי הדדי נינהו הכא בית שמאי מחדדי טפי *. § H. ALLÉGORIES. La rhétorique des mêmes thalmudistes n’est qu’une suite de métaphores, de symboles et hyperboles, comme chez tous les anciens, avec la seule différence que l’anecdote, la métaphore, le symbole et l’hyperbole sont pris dans le Thalmud au propre ou à la rigueur des mots, plus souvent que dans tout autre livre de l’antiquité. a. ANECDOTES. R. Abouhou et R. Ghiya prêchaient dans la même ville, l’un sur VA gada et l’autre sur la Ha- 1 Yevamoth, 14? 1• Là où l’effort de la subtilité s’arrête, Tischbi ou le Messie descend dans l’arène de la dispute, et prend la place des Rabbins תשבי יפרק קושיות ואבעיות Tisclibi expliquera les objections et les questions insolubles. laça; mais comme l’auditoire du premier était plus nombreux que celui du second , R. Chiya en témoigna de l’humeur. Le marchand de pierreries, lui dit R. Abouhou, מוכר אבנים טובות a moins de concours que le marchand de fuseaux. מוכר מיני סידקית <י Cela ne signifie pas, note Raschi, que MA gada ait moins de prix que la Halaca; mais que R. Abouhou voulut flatter l’amour propre de R. Chia, et calmer sa jalousie; KTH 1 אומר car les anecdotes de l’un valaient bien les subtilités de l’autre 59 Sota ,40, 1.’ Préface de l’explication de la Mischna. . Sota ,40, 1. ’ Préface de l’explication de la Mischna. b. METAPHORES. Maimonides 2 trouve une métaphore dans la sentence rabbinique : Hy כל המלעיג דברי חכמים נדון בצואה רותחת quis sapientum verba subsannat stercori Jerventi damnatur. Cela signifie, dit-il, le mauvais alliage des passions qui nous rendent aveugles : Nec est interim stercus Jervens gracias stultitiâ quæ ipsum (celui qui se moque des paroles des savans) induxit ut illis Hinderet etc. Cependant les au-leurs de cette même sentence ont dû prendre la chose au propre; car ils ont rappelé, à ce propos, Jesu Notseri (J .-G.) de l’autre monde, pour lui faire avouer (voyez l’impudence!) qu’il y est condamné à cette peine, pour s’être moqué des paroles des docteurs de la Loi 1. C. SYMBOLES. Que fait Abraham dans l’autre monde ? » demandait-on un jour à Eléasar qui était apparu devant la porte de son tombeau? Il est assis, répondit celui-ci, sur les genoux de Sara qui cherche sur sa tête 3. » גאני בכנפה דשרה וקא מעיינה ליה ברישיה un Rabbin ayant osé supposer un symbole dans ces paroles, les autres s’élevèrent contre lui : Unb ffyaten il)n, dit en se moquant d’eux Peter Beer 3, fammt bcm gcfunbcn Menschenverstand in den Bann. d. HYPERBOLES. R. Yochanan dissertait un jour, en présence de ses disciples, sur certaines pierres précieuses de ’ Gittin, 57, 1. Édition de Venise. Bava Bathra, 58, 1. 1b., p.32 1. trente aunes carrées chacune, שלשים על שלשים avec lesquelles Dieu devait rebâtir les portes de Jérusalem. Cela est-il possible, dit un de ses disciples, si à peine on en trouve de la grandeur d’un œuf? » Cependant un autre jour ce meme disciple voit entre les mains des anges des pierres précieuses de la même grandeur que celles dont parlait son maître, et destinées au même usage. Il avoue alors que son maître a raison; mais celui-ci : Franc vaurien, lui dit-il, tu n’aurais donc pas cru sans voir ? » ריקא אלמלא ראית לא האמנת : tu te moques des paroles des savans. » מלגלג על דברי חכמים אתה A ces mots il lui lança un coup d’œil si sévère, qu’il en fit un monceau d’ossemens נתן עיניו בו ונעשה גל של עצמות ־. Bava Bathra, 1. Wolfssohn, Zalkind, et tous ceux qui leur ont appris ( c’est-à-dire quelques Docteurs Geonim seulement ), ou qui ont appris d’eux (סע׳/. Brochures n°* 1 et 2), que Y À gada na point d’autorité aux yeux des Juifs, ont l’autorité du Thalmud qui pèse lourdement sur leurs assertions. Mais Wolfssohn en appelle du Thalmud au Schulchan Aruc. Eh hien! qu’il lise donc ce livre précisément aux premières pages de la première partie Orach Chayim, et il verra que plusieurs pratiques n’y reconnaissent d’autre fondement que Y A gada. Telle est, par exemple, celle de se lever pendant la § ni. PRÉJUGÉS. a. DÉRIVÉS DE LA HALACA. Avant Moïse, les Juifs différaient trop l’enterrement de leurs morts ; de sorte que ce sage législateur, pour faire cesser cet abus, se vit obligé de porter une loi sévère contre ceux qui se rendraient impurs par l’attouchement d’un cadavre. Cependant, la Halaca du Thalmud a poussé peu à peu les choses dans l'extrême opposé, en déclarant que l’exportation des cadavres doit se faire le plus tôt possible ; car il est dit : לא תלין nuit pour prier entre une veille et Vautre (sect. 1, 4)> celle Ravoir la tête couverte par respect pour la majesté de Dieu (sect. 2, 6); celle aussi de placer son lit de la manière la plus décente, pour la meme raison; celle enfin de remplir certaines formalités envers son ange tutélaire, quand on est sur le point d’entrer dans un lieu oie il ne convient pas qu’il entre ( sect. 3, 1 et 6). Oui, Wolfssohn est malheureusement trop souvent en contradiction avec les paroles du titre de son ouvrage : Unpar־ QMcntftfuntp Nous reviendrons bientôt sur YAgada, dont il faut savoir apprécier la force et l’autorité dans le Thalmud. נבלתו non pernoctabit cadaver ejus'. Mais la Bible ne parle dans cet endroit que du cadavre d’un criminel exécuté, dont l’aspect ne devait pas long-temps souiller les regards. N’importe, disent les Rabbins, il suffît que dans les paroles לא תלין נבלתו y ait le mot cadavre, pour l’appliquer aux morts en général. La Halaça du Zohar à son tour porte la chose jusqu’à la métempsycose, et à la frayeur des esprits malins. L’ame ne monte pas, dit-elle, en la présence de Dieu, et ne peut point passer d’un corps dans un autre, avant que le premier corps soit enseveli. Tant que ce corps ne l’est pas, l’ame souffre, et le mauvais génie est prêt à s’y introduire et à le rendre impur. C’est pourquoi l’on doit éviter de laisser exposé un cadavre pendant la nuit ; car c’est alors que l’esprit immonde erre pour chercher des corps inanimés , et pour les rendre plus impurs. » לא לבעי לאינש למניח ההוא גופא ליליא חד בגין דרוח מסאבא אשתכח בליליא ואשטתח בכל ארעה לאשכחא גופא בלא נפשא לסאבא ליה ואסתאב יתיר י Deut., 21, 23; Cf. Sanh., 46, 2. 280 théorie On trouve clans la Mischna ce que nous avons rapporté sur l’usage des femmes mariées des anciens Juifs, qui portaient les cheveux couverts. Mais la Gemara fait faire à la Mischna un pas de plus sur cette même Loi. Elle compte, dit l’auteur du Brandspiegelי qu’il y a trois choses qui a déshonorent une femme : crier à haute voix, montrer son corps nu et laisser paraître ses cheveux 1. » Je conjecture que,puisque Moïse défend de raser les coins des cheveux et de la barhe , 60 Cf. Kcthouvoth, 72, 1 et 2. 61 Lévit., 1g, 27. C’est de ces paroles que vient|la pratique des Juifs polonais de laisser croître leurs cheveux et leurs barbes sans y toucher, et la pratique de tous ceux d’entre les Juifs qui ne se servent pas du rasoir. Cf. 1 ; Parai., 19, 3*-5 et 11 ; Sam., 10, 410־. לא תקיפו ולא תשחית, les thalmudistes ont du croire que ces paroles n’étaient applicables qu’aux hommes , puisqu’on y parle de la barbe, et que le silence de la Loi, relativement aux femmes, voulait signifier : Quant à vous, ô femmes, vous couperez et raserez vos cheveux. » Mais la Halaca de l’auteur du Zohar ramène tout, à son ordinaire, aux malins esprits, ainsi que nous l’avons déjà re marqué. Lorsqu’un seul cheveu paraît à découvert, les mauvais esprits viennent et s’y perchent Cf. Kcthouvoth, 72, 1 et 2. Lévit., 1g, 27. C’est de ces paroles que vient|la pratique des Juifs polonais de laisser croître leurs cheveux et leurs barbes sans y toucher, et la pratique de tous ceux d’entre les Juifs qui ne se servent pas du rasoir. Cf. 1 ; Parai., 19, 3*-5 et 11 ; Sam., 10, 410־. et mettent sens dessus dessous tout ce qui est à la maison 1. » La Loi mosaïque ordonne que l’homme qui a besoin de se purifier lave dans l’eau tout son corps : 34 ורחץ במים את כל בשרו Mais la Halaca du Thalmud appuie si fort sur l’expression tout , qu’elle déclare illégale l’ablution d’une femme qui a eu un poil dans la bouche, ou qui a tenu les lèvres et les mains fermées en se lavant : נתנה שערה בפיה קפצה ידה קרצה שפתותיה כאילו לא טבלה La servante de Rave fut obligée de se laver une seconde fois à cause d’un petit os qu’on lui trouva entre שפחתו של רבי טבלה ועלתה les dents ונמצא לה עצם חוצץ בין שניה והצריכה רבי טבילה אחרת . b. PRÉJUGÉS DERIVES DE l’äGADA. D’après la définition qu’en donne Wolfssohn 5, on peut considérer comme une espèce d’Agada Nous revenons souvent sur un seul et même abus, lorsqu’il est nuisible, pour l’attaquer de tous les côtés. Lévit., 15, 16. Mikwaotb, C. 8, § 5. Nidda, 66, 2. ©agen, Sabeln, ®lettfjnifle unb ber^leic^en me^r, etc. Nous allonscette allusion que l’on fait dans le Thalmud : כל תענית ציבור שאין בו מפושעי ישראל אינו תענית שהרי חלבנה ריחו רע ומנאו הכתוב עם סממני הקטורת. Tout jeune public où ne se trouve pas présent quelque prévaricateur israélite n’est pas un jeûne ; car le Galbanum est d’une odeur désagréable, et cependant la Bible 1 le compte parmi les choses odoriférantes qui devaient entrer dans la composition du parfum sacré3. » Sur quoi les livres rituels des Juifs 3 fondent la pratique religieuse de crier à haute voix aux vêpres du jour d’expiation : .אנו מתירין להתפלל עם העבריינין Nous permettons de prier avec les prévaricateurs 4. » Dans le Traité Rosch Haschana, dit Peter Beeron parle de trois livres qui sont ouverts dans le choisir à dessein ces exemples de X Agada qui déposent toujours contre fopinion qu’en portent le même Wolfssobn et ses disciples. ' Exod., 30, 34 Kerithouth, 6, 2. Orach Chayim, n610 ״. '» Cf. Buxt. Syn., C. 21. 5 Ib., p. 271. sénat supérieur, à la nouvelle année, un pour les justes, un autre pour les tièdes d’esprit, et un troisième pour les impies. Les justes et les impies sont inscrits à l’instant même, les premiers dans le livre de vie, et les seconds dans celui de mort. Mais, quant aux tièdes d’esprit, Dieu attend pour les inscrire jusqu’au jour d’expiation qui tombe dix jours après la nouvelle année, pour voir s’ils feront pénitence. Voilà clairement un symbole ou allégorie. Cependant les Rabbins postérieurs prennent cette maxime à la rigueur des mots, et ne manquent pas d’y fonder des observances. Ainsi, aux vêpres et dans la matinée de la fête de la nouvelle année, ils se souliaitent mutuellement que leurs noms soient enregistres dans le livre de la vie. Fondé sur cela, le livre Schulchan Âruc défend de prononcer ce souhait, le malin de ce même jour, après neuf heures, car alors il est tout־à־fail inutile, attendu que les livres en question sont déjà a fermés. » Le Thalmud rapporte aussi, dans le Traité Avoda Zara, continue Peter Beer1, que l’ange de la mort est plein d’yeux et tient une épée à la main. Qui ne verrait pas là un symbole? ’ Ib., p. 272. Cependant les Rabbins postérieurs l’ont pris à la lettre, et, dans le livre Yoréli déah, ils ont fait une prescription que dans la maison où est un moribond, aussi bien que dans les voisinages, on renverse tous les vases remplis d’eau, car l’ange de la mort y pourrait laver son épée1. » C. PREJUGES SUPERSTITIEUX. Les Thalmuds, les Yalkouts et les Midraschim sont pleins des prodiges qu’opère le mot אמן à la fin de chaque prière, pourvu qu’on le prononce de toutes ses forces, et que l’on ne dise pas Amen ou ame à la place d’Amen. Alors il est plus méritoire de crier Amen à la fin de la prière que de dire la prière même גדול העונה אמן לותל מן המברך . Le martyr R. Akiva mourut en chantant les paroles :שמע ישראל יי אלהינו יי אחד Audi Israël, Dominus Deas, nos ter Deus, unus est; et précisément en prononçant le mot HHN u71us et en prolongeant le son. On entendit alors une voix céleste Qui dit : ' Yoy. mon article sur les funérailles des Juifs polonais. 2 Buxt., Lex. Chald. Tlialm., ר״ע שיציאה נשמתך באחד" Heureux, toi,R. Akiva dont l’ame est sortie en prononçant le mot 1"IHN מ {Echad unies); c’est pourquoi les Juifs en récitant la prière Keriath Schemah {audi Israël) ultimam voculam quœ hebraiee est אחד sæpe per dimidiam, sœpe per in le gram hor am cantando pro duc uni 1. Jusqu’au temps de Jacob, l’homme qui éternuait mourait : 71^71 עוטש ומת. Jacob vint, et le premier éternua sans mourir, en vertu d’une prière qu’il fit à Dieu. De là est venu l’usage de dire à quiconque éternue, חיים טובים vita bona sit tibi, mais non pendant qu’il mange, de peur qu’il n’étouffe 2. Si quelqu’un veut savoir si les diables ont été chez lui, dit le Thalmud 3, qu’il prenne de la cendre criblée et qu’il la répande sous son lit; le matin il y verra comme des traces de coqs imprimées dessus : que si quelqu’un souhaite aussi de les voir, qu’il se procure la matrice d’une chatte noire première née d’une autre chatte noire aussi première née, י Buxt., Syn., C. 5. ’ Midras. 7’a/zc/zowwz tz, ad Gen. 27 etThalm.Hieros.,f. 10,4> Bcrac.,6, t. et après l’avoir réduite en cendres bien subtiles, il en remplira ses yeux et il verra les diables. » מאן רבעי למידע להו לייתי קיטמא נהילא ונהדר אפורייה ובצפרא חזי כי כרעי דתרנגולא האל מאן רבעי למחזינהו ליתי שלייתא דשונרא אוכמתא בת אוכמתא בוכרתא בת בוכרתא ולקלייה בנורא ולשחקיה ולימלי עלנלה מלנלה וחול להו. De même, disent les Juifs, en sautant vers la nouvelle lune, que je saute vers toi et que je 11e puis te loucher, de même tous ceux qui veulent me faire du mal cherchent en vain à m’atteindre » : כשם שאני רוקד כנגדך ואלנל לכול ליגע בך כך -א לוכלו כל אויבי ללגע בל לרעה “ Que personne, dit le Zohar, n’ose porter les mains à ses yeux, avant de les avoir lavées en se levant le matin; car l’esprit immonde y est perché 2. » והא אוקימנא Prière pour la nouvelle lune; cf. Buxt. Syn., C. 17. Je pense que c’est principalement dans le livre des prières journalières de chaque famille religieuse que l’on peut découvrir la tendance de l’esprit qui l’anime. 3 Par. JKayyischlach, col. 387. Nous citons de temps en מלה דלית ליה לבר נש לאעברא ידוי על עלנול בצפרא בגץ דהא רוח^ג מסאבא שרלא על לדוהל SIXIEME MAXIME. ORGUEIL. a. PURETE d’origine. Les Juifs, selon l’auteur du Yalkout Reoubéni2 , doivent être appelés hommes ; car c’est du temps le Zohar ; car, comme il est toujours aux prises avec les esprits malins, il fait voir quel est le goût des Chasidim. ’ Comme dans toute notre Thc'orie nous ne voulons citer que ce qui est purement obligatoire aux yeux des Juifs de la dispersion, il se trouvera que, dans cette maxime et dans la suivante, nous rapporterons seulement les opinions rabbiniques qui sont les plus modc're'es relativement aux matières que nous y traitons, opinions sur lesquelles ont beaucoup enche'ri les auteurs des livres juifs non-obligatoires ou les Rabbins poste'rieurs, comme on peut le voir dans Raymond-Martin, Eisenmenger, Buxtorf, etc. a Parascha Beréschith f fol. 10 , col. 2. premier homme que descendent leurs âmes; mais les Idolâtres (c’est-à-dire les non-Juifs), dont les âmes dérivent de l’esprit immonde, doivent être nommés animaux et ne sont proprement que des cochons. » ישראל על שנפשו ירדה לו מאדם אבל רעכום שבאה נפשו מרוח הטומאה נקרא חזיר Ils prétendent qu’Abel est fils légitime d’Adam et d’Eve, et que Caïn est fils bâtard d’Eve et du diable, qui, selon eux, eut commerce avec elle 1. C’est pourquoi l’on trouve dans le même Yalkout 2 : Toutes les âmes descendent du côté de Caïn et d’Abel, les bonnes du côté d’Abel, et les mauvaises de celui de Caïn. » כל הנשמות באו מסטרא דקין והבל מהבל מסטרא דטוב ומקין מסטרא דרע Par conséquent ils soutiennent qu’eux seuls descendent en ligne droite d’Adam, d’Abel, d’Abraham, de Moïse, etc., et que les autres peuples, et plus particulièrement les Chrétiens, reconnaissent pour premiers auteurs de leur origine, le diable, Caïn, Esaü et Jésus-Christ. ’ Cf. Yalkout Chadasch, fol. 3, col. 3, n° 12, et fol. 5, col. 2, n° 52, sous le titre ^ddam. Fol. 80, col. 4; Parascha Schemoth. Cf. Buxt., Lex. Chald. Thalm., אךם• « עור ובשר הוא מלבוש לאדם ורוח הפנימי נקרא אדם עכום אינם קרויים אדם כי נשמתן מרוח הטומאה אמנם ישראל נשמתן מרוח הקדושה. Les Juifs, comparés aux non-Juifs, sont au moins autant de fils de rois כל ישראל בני מלכים % et un non-Juif qui maltraite un Juif, maltraite Dieu même » הסוטר לועו של ישראל כאלו סוטר לועו של שכינה, et comme il commet un crime de lèse-majesté, il mérite la mort. » TTDHW את ישראל חייב מיתה י Ib., fol. 8, col. 3. Schab., 67, 1, et 128, 1. Sanh., 58, 2. Ib. 19 b. ELECTION. C’est Dieu même qui a dit des Juifs 1 ם עם קדוש אתה ליהוה אלהיך בך בחר יהוה אלהיך להיות לו לעם סגלה מכל העמים אשר על פני האדמה car tu es un peuple saint pour l’Eternel ton Dieu; l’Eternel ton Dieu t’a choisi, afin que tu lui sois un peuple précieux entre tous les peuples qui sont sur l’étendue de la terre. » Ils sont donc le seul peuple de la terre agréable à Dieu, et même plus agréable que les anges » : חביבין ישראל לפני הק״בה יותר ממלאכי השרת Le seul peuple parmi lequel Dieu aime à demeurer. » Dieu l’a formellement promis à Moïse qui le lui demanda בקש שלא תשרה שכינה רק על ישראל ונתן לו. Enfin le peuple que ' Deut., 7, 6. Les autres passages de la Bible qui tendent à nourrir l’orgueil des Juifs, sont : Gcnès., ix, 25, xn, 3 , xxv, 23, xxvn , 29 ; Exod., iv, 22, xix, 45־ > etc. ’ Chullin, 91, 2. 3 Berac., 7, 1. Dans l’édition du Thalmud consulté par Eisenmenger, on trouvait : בקש שלא תשרה שכיכה על א1מ1ת העללב■ " Moïse demanda à Dieu que sa Majesté ne 291 Dieu, en le choisissant pour son peuple, a constitué maître de tous les autres » אמל רבי אבהו אמל קרא עמד ולמולד ארץ ראה ויתר גוים. R. Abouhou a dit : Il est écrit dans la Bible : Dieu s’est levé et a mesuré la terre; il a regardé et abandonné les peuples à la discrélion des Juifs ’. » C. CIRCONCISION. C’est une grande chose que la circoncision, dit le Thalmud : 1° Parce que Abraham n’a été appelé parfait qu’après l’avoir reçue : גדולה היא מילה demeurât point parmi les autres peuples du monde. » De là l’opinion des Juifs que ces peuples n’ont point de religion, ou qu’ils sont des Idolâtres. Il est à remarquer que les Juifs désignent par le mot Scliekina (ן ( שכ^ךן la majesté' de Dieu, ou, pour parler plus clairement, la manière dont Dieu se manifeste à l’homme qui 11e peut pas le voir tel qu’il est. Cf. Genès., xvin, 22 ; Exod.y xvi, 10, xxx-iii, 1923־, xl, 34-35, etc. ’ Bava Kamma, 38, 1. C’est ainsi que le Thalmud explique les paroles dTIabakouk , 3, 6, et qu’il en étend la force même sur les peuples qui observent les préceptes de Noë, et dont nous parlerons tout-à-l’heure. Ce passage a été retranché tout entier de l’édition de Vienne. שכל מצות שעשה אברהם אבינו לא גקלא שלם עד שמל. 2° Parce que Dieu a créé le monde uniquement pour y mettre en pratique le précepte de la גדולה הלא מללה שאלמלא : circoncision הלא לא ברא הק״בה את עולמו. 3° Et que ce précepte est égal en dignité à גדולה : tous les autres pris ensemble מללה ששקולה כנגד כל המצות שבתורה. Tout homme incirconcis est donc abominable aux yeux des Juifs, et Nébucadnézar l’a été au suprême degré; car il avait, selon les thalmudistes, un prépuce de trois cents aunes : נמשכה ערלתו שלש מאות אמה d. LOIS. Qu^ signifie, se demande le Thalmud, le mot de Seïr et celui de Paran 3? Ils signifient, selon R. Yochanan, que Dieu a voulu donner la Loi à tous les peuples et à toutes les langues 1 Nedarim , 31, 2, et 32 , 1. ג Schab., 149, '2- 3 Deut.j 33, 2. «du monde; mais que les seuls Israélites l’ont acceptée מאל בעי בשעיר ומאי בעי בפארן אמר רבי יוחנן מלמד שהחזירה הק״בה על כל אומה ולשון ולא קבלוה עד שבא אצל ישראל וקבלוה ־. Dieu savait très bien, continue le Zohar, que les autres peuples n’accepteraient pas la Loi; mais, en la leur offrant, il a voulu leur ôter toute sorte d’excuse; car ils pourraient dire un jour : si on nous avait donné la Loi, nous l’aurions observée : וכל לא הוה גלל קמיה דלא בעאן אלא דלא להא לון פתחון פה דאלמרא להב לון ק’'בה אוריתא הוו מנטרי לה . Les Juifs, continue le Thalmud, qui mettent un soin particulier dans l’usage qu’ils font de leur langue, ont conservé la possession de la Loi entre leurs mains; mais les Galiléens, qui ne sont pas attentifs à se bien servir de la même langue, n’ont pas conservé la possession de la Loi entre leurs mains» : בני יהודה שהקפידו על לשונם י Avoda Zara ,2,2. ’ Parascha P'ayikra, col. 31. נתקיימה תורתם בידם בני גליל שלא הקפידו על לשונם לא נתקיימה תורתם בידם Le Thalmud, selon Schuhens (ib.), fait allusion aux changemens que Jésus-Christ, appelé le Galiléen, et ses apôtres 2 firent à la loi de Moïse. Ils supposent donc qu’ils ont perdu la t Loi pour en avoir changé la langue, car ils ont écrit en grec; et pour l’avoir profanée par une mauvaise prononciation, car cette langue est et la seule qu’on entende כל השואל צרכיו בלשון : l’araméen » ארמי אץ מלאכי השרת כ־דקקלן לו שאלן מלאכי השרת מכלרלן בלשון ארמי 3. Non seulement la langue de la Loi est sainte ' Eruv. 53,1. ’ Goy. dans l’Évangile : Etenim Galilccus es : et tu cum Jesu Galilœo eras, Matth., 26, 7 3 ; Marc., 14? 71? J°an•? 7,41 et 52. 3 Schab., 12,2. et toutes les autres langues sont profanés, החול לשון mais l’écriture même de cette langue dérive du ciel, כתב אשורית et on ne peut pas l’échanger contre une autre écriture. On n’écrit la Loi ni dans l’hébreu vulgaire, ni en araméen, ni en mède, ni même en grec: quelle que soit la langue ou l’écriture il n’est permis de lire la Loi que dans l’Ecriture bienheureuse » : אלן כותבין לא עברית ולא ארמית ולא מדית ולא יונית כתב בכל לשון בכל כתבין לא יקרא בו עד שתהא כתוב אשורית ־. ״ §• HAINES a, HAINE LEGALE. D’où vient tant de haine de la part des Juifs contre les autres peuples de la terre? Du mont Massek. Soplier, C. 1, 6. — Les deux mots : עבלית et signifient proprement hébraïque et assyriaque. Mais dans l'opinion des Juifs, qui révèrent comme sainte la langue et V écriture de leur Loi, on prend le premier pour la langue 'vulgaire ou profane dont se servait la masse des Juifs Sinaï, répond le Thalmud : מאי הר סיני הר שירדה שנאה לאומות העולם עליו. Que signifie Har Sinaï? une montagne (Har), d’où est descendue la haine (Sina) contre les peuples du monde. » Jeu de mots qui contient une grande vérité. En effet, tout le bien que la Loi ordonne, et tout le mal qu’elle défend, en se servant des expressions : עמיתך ton prochain, אחיך ton frère, רעך ton compagnon, on doit l’entendre, selon le Thalmud (faisons-y bien attention), ordonné et défendu en faveur des Juifs seulement; car les non-Juifs ne sont ni les compagnons, ni les frères, ni le prochain des Juifs : מאחיך פרט לאחרים cela est dit de ton frère (des Juifs) pour excepter les autres, c’est-à-dire les non-Juifs 1. » On doit même entendre qu’elle a commandé ou permis le contraire par rapport aux non-Juifs. ישראל בעכ״ום פטור Un Juif peut nuire en bonne conscience à un Akkoum; car il est avant la captivité de Babylone, et le second pour X écriture sacrée qui n’a été toujours connue que par les savans israélites du premier ordre, et dont la masse des Juifs commença à se servir après la même captivité. Cf. Sanli., 21, 2. ’ Bava Metzia, 3, 2. L’expression ici est générale : פלט י אחלי□ Aios , id est, dit Buxtorf, gcntes christianas. écrit : n’opprime pas ton compagnon l. » De là la règle générale de Choschen Hammischpat. Partout où Moïse dit : ton compagnon on ne parle pas des Idolâtres ou des non-Juifs 62 Sanh., 51 ,ק. Cf. Raschi. Un Akkouni n’est pas le compagnon des Juifs. L’expression est ici particulière; mais le mot עכרם ou Idolâtre, veut dire là même chose (pie l’autre : ךןר(חן£$ les autres, les non-Juifs. 63 N° <)5, § 1. lu notis, édition d’Amsterdam ; et n° 132,§ 2. . » Sanh., 51 ,ק. Cf. Raschi. Un Akkouni n’est pas le compagnon des Juifs. L’expression est ici particulière; mais le mot עכרם ou Idolâtre, veut dire là même chose (pie l’autre : ךןר(חן£$ les autres, les non-Juifs. N° <)5, § 1. lu notis, édition d’Amsterdam ; et n° 132,§ 2. Les thalmudistes se fondent sur les paroles de la Loi qui leur ordonnent de soumettre et d’exterminer même les sept nations cananéennes, les Amalécites, etc. י pour faire passer en maxime que cette ordonnance légale, qui n’était applicable qu’aux nations indiquées dans le texte, et qui par conséquent a cessé depuis longtemps, doit s’étendre à tous les temps, et s’ap- תכרות להם ברית דוקא בשבעה אומות ולא בשאר לא תחנם בכל האומות . Les paroles 64 Deut., 2 יך. » non inibis cant eis fadas י doivent s’entendre des sept peuples canaanites seulement ; mais les autres qui suivent, nec misereberis eorum, doivent s’enten-dre de tous les peuples non-juifs 1. » כל זמן שנמצא מזרע עמלק להכריתו Le précepte d’extirper Amalek est obligatoire à jamais 65 Yevani., 23, 1. Z/1 Thosephotli. Cf. Yalkouth Schimconi, in Psal., fol. 102, col. 4> n° 727.—Maim. Yad Chazaka, P. 1, 66 c. 10, n° 1,הלכות עכרם;etc• 67 Maim., Sephcr, Mitzwoth, fol. 73, col. 2, etc; Cf. Eisenmenger, P. 2, C.3, p. 205; Cf. Deut., xxv, 19.Sank., 92, 1. 68 AvodaZara, 3, 1, in Thosephoth et Bava Metzia, 114, '>-• . » Ils invoquent, en outre, l’autorite des prophètes, afin de mieux justifier leur haine légale. Les non-Juifs sont donc, selon eux, déclarés par Isaïe (27. 11) privés d’entendement, et par conséquent indignes de miséricorde : כל אדם שאין בו דעה אסור לרחם עליו. Ezéchiel qui a dit (34. 31) : Et vos pecus meam, pecus pascuæ meæ, homo vosj a voulu nous apprendre que les Juifs seuls sont des hommes, et méritent d’être traités en hommes, et qu’il faut entendre précisément le contraire des non-Juifs : אתם קרוים אדם Deut., 2 יך. Yevani., 23, 1. Z/1 Thosephotli. Cf. Yalkouth Schimconi, in Psal., fol. 102, col. 4> n° 727.—Maim. Yad Chazaka, P. 1, c. 10, n° 1,הלכות עכרם;etc• Maim., Sephcr, Mitzwoth, fol. 73, col. 2, etc; Cf. Eisenmenger, P. 2, C.3, p. 205; Cf. Deut., xxv, 19. Sank., 92, 1. AvodaZara, 3, 1, in Thosephoth et Bava Metzia, 114, '>-• 3 ולא אומות לעולם קרויים אדם Nous venons de voir qu’ils torturent également les paroles d’Habacuk, pour lui faire direque les biens des non-Juifs ont été mis par l’ordre de Dieu meme à la discrétion des Juifs. b. HAINE GENERALE. Avant Jésus-Christ les Juifs étaient tenus par la loi de Moïse 1 d’éviter la société des Idolâtres, de crainte qu’ils n’en fussent séduits; mais alors ils entendaient par Idolâtres la même chose que nous. Ils n’exceptaient de ce nombre que les étrangers qui se rendaient dignes de vivre avec eux במילה וטבילה וקרבן par la circoncision, le baptême et le sacrifice 2, » ou même par la pratique des sept lois des fils de Noë, savoir : 1דינין ־ De judiciis. 2ברכת השם ״ De benedictione Dei. 3עבודה זרה ״ De Idolatriâ fagiendâ. 4גלוי עריות ־ De scortatione. 0» שפיכות דמים De effusione sanguinis. 6° גזל De rapinâ. 7אבר מן החי ״ De niembro ab animait vivo non tollendo 3. ’ Deut., 4• — Cf. Exod., xxm, 2433. Yevam., 4C 2. Sanh., 56, 1 et 2. Jahn donne à ces sept Lois de Noë une On nommait les premiers גרי צדק proselyti justitiœ י et ל proselyti inquilini les seconds T. A cette époque ils évitaient donc les Idolâtres proprement dits, toléraient les prosélytes et haïssaient, par esprit de représaille, les Samaritains, כותים ainsi qu’il est connu de tout le monde. Mais depuis JésusChrist ils comprennent sous le nom d’idolâtres, comme nous le démontrerons bientôt, tous les non-Juifs, et les haïssent en conséquence, et ils disent des prosélytes : קשים להם גרים לישראל כנגע צרעת Dari sunt proselyti lsraelitis siciit plaga leprœ vel sicuti abscessas, apostema. Ils font dire à Habacuk sur leur compte : ראד־ז ז" מצות שקבלו עליהם בני נח כיון שלא קיימו עמד והתיר ממונם לישראל . Dieu a jeté aussi un coup d’œil sur les fils de îNoë qui avaient pris sur eux l’observance des sept lois ; et comme ils n’étaient pas trop scrupuleux sur ce sujet, il s’est levé et a permis autre tournure que l’on peut voir dans son Ârchœologici Bihlica in Epitomen redacta. Bava Kamma, 37, 2, in Thoscphoth. aux Juifs de s’emparer de leurs biens 1. » Ils se haïssent mutuellement, c’est-à-dire : 1° Les savans haïssent tellement les idiots עמי הארץ qu’ils enseignent qu’il est permis d’écarteler un idiot comme un poisson, pourvu qu’on commence cette opération par le dos » : עם ארץ מותר לקרעו כדג אמר רבי שמואל ומגבו ? 2° Les Rabbanites haïssent en aveugles les Karaïtes et les Chasidim, et en sont haïs de même 69 Cf. Silvestre deSacy Chrest., Arab., T. n, p. 176. 70 Buxt. Lex. Chai. Thalm., 1עין"}. . Les Juifs polonais et les Juifs allemands se détestent mutuellement, et traitent de barbares לועזים les Juifs d’Italie 4. Cf. Silvestre deSacy Chrest., Arab., T. n, p. 176. Buxt. Lex. Chai. Thalm., 1עין"}. C. HAINE PLUS PARTICULIERE CONTRE LES MUSUL MANS ET LES CHRETIENS. Dieu , dit R. Eliezer dans ses chapitres , פרקי אליעזר Dieu, qui a frappé les Égyptiens d’un seul de ses doigts, extirpera les fds d’Esaü (les Chrétiens) et les fds d’Ismaël (les Musulmans) de toute sa main; car les premiers sont ennemis de son peuple, et les seconds ses propres ennemis » : בכל היד עתיד הק’’בה להשמיד לבני עשו שהן צללן לבני ישראל וכן לבני ישמעאל שהם אויביו Mais que les Juifs haïssent les Chrétiens plus que les Idolâtres mêmes, c’est ce qui est incontestable, d’après ce passage du Thalmud : שאפילו אדם רודף אחריו להורגו ונחש רץ להכישו נכנס לבית ע״א ואין נכגס לבתיהן של אלו שהללו מכיללן וכופרין והללו אלן מכירין וכופרים. Si un homme poursuit un Juif pour le tuer, ou qu’un serpent coure après lui pour le mordre, celui-ci doit se réfugier plutôt dans un temple d’idolâtres que dans un temple de Saducéens (dont on parle dans le texte), car les Saducéens nient ’ Chapitre 48; Cf. YalkoutSchimconi Micha, fol. 82, col. 1, n° 553. Raschi, dans son Commentaire an Traite' Schabbath, observe en passant que les Idume'ens, c’est-à-dire les Chre'tiens, sont plus impies que les Ismaélites : *שהל D'ETHK •רשעים יותר 303 Dieu qu’ils connaissent, tandis que les Idolâtres nient Dieu qu’ils ne connaissent pas 1. » Comme avant la dispersion des Juifs les Saducéens proprement dits avaient le même temple que les Pharisiens, il est évident que le Thalmud prend ici les Saducéens pour les Chrétiens, d’autant plus que dans les anciennes éditions il ajoute que l’Évangile est le livre des Saducéens sur lequel ils disputaient contre les Juifs, et qu’on y trouve écrit que Jésus-Christ est venu pour confirmer et non pour détruire la loi de Moïse. Mais cela sera plus clairement présenté dans le paragraphe suivant 2. § HI- ÉTYMOLOGIES ENIGMATIQUES. Les anciens Israélites faisaient l’étymologie dépositaire de grands événemens historiques 3, au lieu que les modernes en ont fait la confidente des rancunes religieuses qu’ils ne peuvent exercer ouvertement. ’ Schab., 116, 1 et 2. Cf. Buxt. Lex. Chald. Thalm. : et בי ^בלךן• Surtout dans les noms propres, ainsi qu’on peut le voir à chaque page de la Genèse. a. GER (גר J, NOCRI ( נכרי ). Les controversistes juifs, ainsi que nous le verrons dans nos règles critiques, ne cherchent dans ces deux mots que la signification qu’y a attachée la Bible ; tandis que les controversistes non-juifs parlent de celle qu’ils ont dans le Thalmud, ce qui rend leurs disputes interminables, car il est rare que ces deux livres se trouvent d’accord entre eux. Quoique l’un ne soit que le commentaire de l’autre, Ger dans la Bible signifie étranger en général {^peregrinum, hospitem י advenamf et Nocri plus particulièrement marchand étranger. Mais dans le Thalmud Ger * ne veut dire autre chose que prosélyte, et Nocri signifie simplement non-juif \ לעולם אינו גר עד שימול ויטבול וכמה דלא טבל נכרי הוא. On ne peut être prosélyte qu’après la circoncision et le baptême ; tant que l’on n’est pas baptisé, on est Nocri ou non-Juif71 Berac. ,47? 2. . » Nocri dans le Thalmud est donc dans une opposition totale avec le mot Ger. Berac. ,47? 2. b. NOTSERIM (נוצרים) , EDOMIM ( אדומים ). Ces deux épithètes signifient, dans le Thalmud et dans les autres livres rahhiniques, plus communément les Chrétiens; car Je Thalmud appelle ישו הנוצרי Jesus Nazarœus, Jésus-Christ parce qu’il fut élevé dans la ville de Nazareth. נצרת Et dans le Compendium de V Aruc de Cracovie, ou du Dictionnaire thalmudique qui porte ce nom, on lit ce passage : בראשון אין מתענין מפני הנוצרים In primo die septimanæ non jejunal,ar propter Hannotsèrim (Christianos'); c’est-à-dire, pour ne point paraître jeûner pendant le dimanche des Chrétiens. Mais d’ailleurs cette signification est si reçue, que nous n’avons pas besoin d’appuyer davantage dessus 2. Les deux expressions Benè Edom et Bené ’ Sanh., 43? 1 • Cf• mon premier article sur la nécessite' d’une version du Thalmud de Babylone. Maim. dans son explication de la Misclma Avoda Zara, fol. 78, col. 4 de l’édition d’Amsterdam , appelle les Chrétiens : יאומת בוצרים le peuple Notseri ; et Raschi, à son tour, dit que les Notserim sont les disciples de Yhomme en question, י של אותו האיש c’est-à-dire de J.-C. Avoda Zara ,6,1; cf. Thaanith, 27, 2. les Chrétiens, envisagés comme des Idolâtres,, ou quelque chose de pire encore que des Idolâtres l. Voyons donc de quel côté se range la vérité. Dans le traité thalmudique, Taanith ou des jeunes (27. 2), on trouve aujourd’hui ces parôles : באחד בשבת מ״ט לא <*»» -à-dire, pourquoi les pieux d’Israël ne jeûnent-ils pas le premier jour de la semaine? » La raison principale y est passée sous silence, ou pour mieux dire, y a été retranchée. L’auteur de VAruc le donne à soupçonner; car il cite ce même passage avec cette exposition : יום טוב שלהם הוא dies festus ipsorum est. Mais la crainte a aussi fait laisser cette phrase incomplète. Nous avons déjà dit qu’en consultant le Compendium de l’Aruc de Cracovie on y trouve : בראשון אין מתענין מעני הנוצרים primo die septimanæ non jejanatur pr opter Christicinos. Or, en prenant en outre l’édition du Thalmud de Venise, ou une des plus anciennes éditions de l’abrégé du Thalmud Ain Yacob ou Ain Israël, nous y trouvons ce passage tout entier, qui dit : בא" בשבת מ"ט -א ״ ״0 . מתענין א״ר יוחנן מעט הגויםe Yoy. la Brochure .n° 2, p, 10. jeûne pas le premier jour de la semaine à cause de Goyim, » c’est-à-dire des Chrétiens; car Goy est expliqué dans l’Aruc par Notseri, et le premier jour de la semaine des Juifs est le Dimanche des Chrétiens. Wolfssohn réplique (/£. p. 73) que d’ailleurs le Thalmud , qui fut achevé dans le cinquième siècle, est excusable d’avoir confondu quelquefois les Chrétiens avec les Idolâtres ; car les premiers menaient souvent la vie des seconds, ainsi que l’histoire nous l’atteste. Pourquoi donc la défense thalmudique de vendre aux Idolâtres ou d’en acheter quelque chose trois jours avant leurs fêtes 72 Mischna Avoda Zara, cap. 1, § 1. לפני אידיהן של שלשה ימים אסור לשאת ולתת עמהם• woifssoi™ fait un crime à Buxtorf d’avoir parle' de cette de'fense de la manière que les Rabbins l’entendent, et qui n’est pas en harmonie avec l’histoire; mais nous rcpc'tons encore une fois que l’histoire et la science rabbinique se trouvent rarement en harmonie entre elles, et que le de'faut de Buxtorf n’est pas d’ignorer l’histoire ainsi que M. Wolfssohn paraît le penser, mais de suivre trop à la rigueur les opinions des Rabbins. est-elle toujours en vigueur ? C’està-dire, pourquoi est-elle répétée dans tous les abrégés du Thalmud postérieurs à sa clôture, et qui ont pour but de rapporter seulement les pratiques qui ne sont point hors d’usage Mischna Avoda Zara, cap. 1, § 1. לפני אידיהן של שלשה ימים אסור לשאת ולתת עמהם• woifssoi™ fait un crime à Buxtorf d’avoir parle' de cette de'fense de la manière que les Rabbins l’entendent, et qui n’est pas en harmonie avec l’histoire; mais nous rcpc'tons encore une fois que l’histoire et la science rabbinique se trouvent rarement en harmonie entre elles, et que le de'faut de Buxtorf n’est pas d’ignorer l’histoire ainsi que M. Wolfssohn paraît le penser, mais de suivre trop à la rigueur les opinions des Rabbins. » dans la Synagogue? Que si aujourd’hui on s’est un peu relâché sur la pratique en question; nous verrons bientôt que la cause n’en est pas du tout favorable à Wolfssohn. Remarquons, en outre, que là 011 le Thalmud dit : les fêtes des Idolâtres, les Rabbins postérieurs ont dit : les fêtes des Couthéens : אידיהן של ע’'א אידיהן של כותים les fêtes des Goyim, » אידיהן של גוים en prenant les Couthéens et les Goyim pour les Chrétiens, et cette dernière expression se trouve aussi dans la Mischna de l’édition de Venise. Du reste le mot גוי est quelquefois pris dans le Thalmud pour non-juif en général; car il est changé contre l’autre, Nocri 1, dont nous avons déjà parlé, avec la seule différence que les non-Juifs qui sont la cause de l’esclavage des Juifs, ou qui les tiennent en esclavage, c’està-dire les Chrétiens et les Ismaélites 2 doivent s’appeler Goyimי selon les auteurs des Yalkouts, et les autres non-Juifs simplement peuples : גוים הם ששעבדו את ישראל אומים שלא שעבדו בישראל ’ Cf. Gittin, 7°j 1î et Avoda Zara, 26, 2, in Thosephoth. Cf. Buxt., Lex. Chald. Thalm., Yalkout Chadasch, fol. 20, n° 20, sons le titre Ummoth עכום • Le guillemet veut dire ici que chacime de ces lettres est l’initiale d’un mot. Les thalmudistes ont lu : עובדי כוכבים ומזלות cùltores stellarum et planetarum, en un mot Idolâtres. Sed Judœi (dit Buxtorf des Juifs postérieurs), vaferritni nebulones (car c’est ainsi que l’ami des Juifs en parle) ut acerrimum suum in Chris tianos odium prodant in hâc abbreviaturâ legunt מרים מ כרסטוס atque adeo exprimunt per עובדי כרסטוס ומרים cùltores Christi et Mariœ 1. Mais il faut prouver à Wolfssohn que Buxtorf a pu avancer que les thalmudistes eux-mêmes ont appliqué le titre de עכום ou d’Idolâtres aux Chrétiens. Je me bornerai à examiner ce seul passage du Thalmud : עכום ששבת חייב מיתה שנ’’ ויום ולילה לא ישבתו. L’Accoum qui se repose de ses travaux (comme les Juifs le font le samedi), mérite la mort; car il est dit 2 : Et le jour et la nuit, il ne cesseront point3. » Cela Haolam-, cf. Yalkout Schimeoni, sur les Psaumes, fol. 126, col. 2 , n° 875. ' De Abbreviaturis, עכום• Cf. Eisenmenger, P. 1, C. xvr, p. 713. Sanh., 58, 2. G en., 8, 22. s’entend, dit R. Abina , encore du second jour de la semaine : אמר רבינא אפי שני בשבת. Pourquoi, se demande ici Raschi, cette remarque sur le second jour de la semaine ? Pour nous faire entendre ( c’est, le même Raschi qui se répond à lui-même) qu’un Accoum ne mérite pas seulement la mort en se reposant le samedi qui est le jour de repos des Juifs, ou dans le premier jour de la semaine qui est le jour de repos des Accoum r c’est-à-dire des Notserim: או אחד בשבת ששובתין בו הנוצרים mais qu’il la mérite aussi lorsqu’il se repose un jour ouvrier, tel que le lundi3. Que dira ici Wolfssohn? Que, si les auteurs du Thalmud avaient vécu quelques siècles plus tard, ils n’auraient pas confondu les Chrétiens avec les Idola très? Mais, dans ce cas, pourquoi Raschi les at-ils confondus? pourquoi Maimonides en a-t-il fait autant? Les Accoum (les Idolâtres) elles Notserim (les Chrétiens), dit le dernier, viennent sous la même dénomination d’Accoum : עכום הנוצרים הם בכלל עכום f Les Edomites Cf. les notes marginales du 77zaZznuć/,e'dition de Direnfurt^. ’ Cf. Maim. Yad Chasaka, P. iv, 6, 10, n° 9, fol. 296, col. 1 , sous le titre Hilcoth Melachim. (les Chrétiens) sont comme les Accoum 1 : אדומים הרי הם כעכום. » Pourquoi l’auteur des Tourim a-t-il marché sur leurs traces ? car c’est dans ces termes que Joseph Karo nous parle de lui , dans son Commentaire sur les mots du Tour Choschen Hammischpat : עובדי עבודה זרה מותרת. La chose perdue de l’idolâtre est permise2. Il est évident, dit-il, que cette maxime est applicable à tous les peuples également, soit qu’ils adorent les Idoles , soit qu’ils ne les adorent pas ; car ils ne sont pas tes frères » ומלתא דפשיטא דכל הגוים שוים בזה בין עובדים עבודה זרה בין שאיגם עובדים דהא לאו אחיך נינהו. Et il continue en faisant observer que l’auteur des Tourim s’est servi du mot Idolâtres ; car les Juifs de son temps avaient réussi3 à faire croire aux Chrétiens qu’il signifiait proprement les Idolâtres, tandis qu’ils l’entendaient des non-Juifs en général , par la ’ Explic. de la Mischna Avoda Zara, 11,2 , et Yad Chasaka dans les règles de l’idolâtrie, sect. 9, § 4• Sect. 266. Nous expliquerons bientôt cette maxime antisociale. Les Juifs de nos jours se bercent de la même espérance, comme on peut le voir par les deux Brochures nos 1 et 2. raison qu’ils ne sont pas les freres des Juifs. Enfin si l’on demandait à Wolfssohn pourquoi le Thalmud défend aux Juifs de manger et de boire à la table d’un Goy qui fait un banquet, שעשה משתה גוי a répondrait probablement que les Goyim de ce temps-là étaient réellement des Idolâtres, ou que le Thalmud est excusable d’avoir confondu avec les Idolâtres des Chrétiens qui menaient une vie d’idolâtres. Cependant, cette défense subsiste toujours, et l’auteur du Piské Thosephoth'2■ et le Schulchan AnuA en ont étendu la rigueur jusqu’à défendre aux Juifs tout le vin d’un vase qu’un Accoum de nos jours (un non-Juif) aurait seulement touché d’un de ses dOigts : והכניס בה עכום אצבעו שנגע ביין. On ne peut donc, sans la plus insigne mauvaise foi, ou une ignorance sans exemple , soutenir que dans le Thalmud et les autres livres rabbiniques, le mot Accoum n’est point appliqué aux Chrétiens en particulier etaux non-Juifs en général, parce qu’ils ne sont pas les frères des Juifs ou que ceux-ci les envisagent comme des Idolâtres. ' AvodaZara, 8, 1. /Z117 11° ,1 ,78 ,.׳. Yoré déah, n° 124, § 4•d. COUTHEEN ( כותי ) , SADUCEEN ( צדוקי ),ISMAÉLITE (ישמעאלי). La signification de ces trois mots, ainsi que celle de ceux que nous venons d’expliquer, était autrefois sans équivoque; mais de nos jours elle renferme un double sens dans le Thalmud et les autres livres rabhiniques. Nous en parlerons autant qu’il sera nécessaire pour le but que se propose notre Théorie, Le mot כותי désigne tantôt les Chrétiens en particulier, et tantôt les non-Juifs de tous les temps en général. C’est pourquoi nous avons vu que dans le Thalmud on le prend pour les deux autres גוי et £^ל ע״ et Maimonides 1 a pris aussi pour le mot te^ Qll’on doit l’entendre aujourd’hui, car il a dit : כל מקום שנאמר כותי סתם הרי זה עובד עכום. partout où se rencontre le mot כותי on doit l’expliquer comme s’il y avait le mot עכום , ou Idolâtres, c’est-à-dire non-Juifs. » Nous avons déjà cité un passage du Thalmud , où le mot Saducéen (צדוקי) désigne indubitablement les Chrétiens 1. Mais dans le même Scliabb., 116, 1 et 2. Notre Théorie est applicable aux 316 THEORIE Thalmud 1 on trouve aussi cette règle = כל מקום שפקדו הצדוקים תשובתן בצידן. Dans tous les passages faussement expliqués par les Saducéens, la réfutation se trouve à côté de leur fausse explication. » Ainsi, par exemple, à côté des paroles : נעשה אדם בצלמנו faisons l’homme à notre image, » paroles que les Saducéens, c’est-à-dire les Chréliens, expliquent comme s’il y avait plusieurs Dieux et plusieurs personnes en Dieu, parce que éditions du Thalmud qui ont été mutilées par la Censure, car celles qui ne le sont pas sont devenues trop rares pour qu’elles puissent aujourd’hui servir de fondement à une théorie. Si ces mutilations n’avaient pas eu lieu dans le Thalmud, une grande partie de nos discussions sur le Judaïsme seraient presque inutiles. Ainsi, par exemple, il est pour nous de la. plus grande évidence que les Juifs haïssent les Saducéens plus encore que les Idolâtres, et que, par Saducéens, ils entendent les sectatours du Christianisme; car nous possédons une de ces anciennés éditions, c’est-à-dire celle d’Amsterdam, de 1644> in-éf, où ces deux choses se trouvent clairement expliquées. Mais pour ceux qui possèdent quelque édition plus moderne, ces deux choses, comme beaucoup d’autres, ont besoin d’être demontrées. * Sanh., 38, 2 ; cf. Thalm. Hieros., Beracoth, C. 9. a Gezi., 1,26. le texte se sert du pluriel faisons, se trouve 1 et créa, au singulier, ce qui détruit leur explication. Je ne ferai qu’une seule réflexion relativement au mot Ismaélite; c’est que dans les livres de prières des Juifs d’aujourd’hui qui vivent parmi les Chrétiens , on trouve ce mot Ismaélite presque partout où ces mêmes Juifs font des imprécations contre leurs ennemis pour se venger des vexations qu’ils ont à souffrir de leur part. Mais si l’on pouvait avoir un ou un Selichoth des Juifs qui demeurent en Orient, pour le collationner avec un Siddour ou un Selichoth des premiers, il est certain qu’on y trouverait le mot Notserim ou Chrétiens substitué partout où nous lisons maintenant celui Ismaélites. Tels sont les résultats amenés par la crainte de la censure et des persécutions chez un peuple qui est prêt à tout sacrifier, excepté la résolution qu’il a prise de haïr, par esprit de religion, tous ceux qui ne sont pas juifs ou prosélytes de la Synagogue. Nous verrons, dans la troisième partie, qu’ils haïssent même ceux d’entre les non-Juifs qui les comblent de faveurs. Il nous reste quelque chose à faire observer ’ Gen., v. 27.sur les trois mots suivans qui vont ordinairement ensemble1, et qui cachent aussi la haine que les Juifs portent à leurs frères, c’est-à-dire aux autres Juifs. Épicuriens ( האפיקורוסים ) , HERETIQUES המינים , TRAITRES (המוסרים). Les Juifs comptent deux espèces d’Épicuriens : אפיקורוס נכרי les Epicuriens étrangers, et י אפיקורוס ישראלles Épicuriens IsraéUtes ; et comme ils en veulent plus à un Chrétien qu’à un Idolâtre, parce que le Chrétien connaît Dieu beaucoup mieux que l’idolâtre, de meme ils détestent plus un Epicurien Israélite qu’un Epicurien étranger. C’est pourquoi on lit dans le Thalmud : לא שנו אלא אפיקורוס נכרי אבל אפיקורוס ישראל כל שכן שפקר טפי. docent id nisi de hœretico alienigenâ (gentili, Christiano), sed de hœretico Israëlitâ, quanto magis cum is erret vehementius. מין (Min ) > ou hérétique dans la glose du Thalmud de Jérusalem73 Cf. Roscb. Hascbana, , 1, etc. 74 Sailli., 38, 2. 75 Berac., C. 9. , se dit d’un Cf. Roscb. Hascbana, , 1, etc. Sailli., 38, 2. Berac., C. 9. Manichéen ; dans le Thalmud de Babylone , il se dit de Jacques, disciple de J.-C., d’un juge chrélien qui reçoit des présens des juifs, et des Chrétiens en général. Raschi nous dit expressément que les Minim sont les disciples de Jésus, תלמידי ישו les disciples de l’homme en question , של אותו האיש et plus particulièrement les prêtres et les moines , הגלחים Maimonides s’en sert pour désigner un Karaïte76 AvodaZara, 18, 1, c'dit. de Venise, et Schabb., 116, 2 , c'dit. d’Amsterdam, que nous venons de citer. 77 Nezik, 25, 1 ; Chagig., 4j 2 ; Schab., 116, 1 et 2, etc. 78 Pirkc Avoth , 26, 2. 79 cf. Rambam,הלכות תשרדת , sect. 3, § 12y ; et les Juifs d’aujourd’hui ont une prière intitulée י ברכת המינים où ils entendent également sous cette dénomination les Chrétiens et les apostats de la Synagogue. AvodaZara, 18, 1, c'dit. de Venise, et Schabb., 116, 2 , c'dit. d’Amsterdam, que nous venons de citer. Nezik, 25, 1 ; Chagig., 4j 2 ; Schab., 116, 1 et 2, etc. Pirkc Avoth , 26, 2. cf. Rambam,הלכות תשרדת , sect. 3, § 12y Les mêmes Juifs appellent מוסר Traditeur ou Traître, celui d’entre eux qui met entre les mains d’un non-Juif les biens ou la vie d’un Juif 4; מלשין , Détracteur ou Délateur celui qui trahit un secret de sa religion; מומר, Changé י celui qui n’observe pas quelque article de sa croyance; enfin, משומד Apostat, 0,u homme qui a perdu toute espérance de salut, celui qui change de religion. Cependant ces épithètes se trouvent employées les unes pour les autres 80 En effet, dans le Traite' Éruvin, 21 , 2 , cf. (Raschi) les Chrétiens sont confondus avec les Apostats, parce qu’ils ont été autrefois Juifs. , et les différens crimes qu’elles désignent ^ont soumis aux mêmes peines ou imprécations. J’en donnerai pour exemple la formule de la prière des Minim, dont nous venons de faire mention, en la rapportant telle qu’elle se trouve dans les Siddours d’aujourd’hui : ולמלשינים אל תהי תקוה וכל המינים כרגע יאבדו וכלם מהרה יכרתו והזדים מהרדת תעקר ותשבר ותמגר ותכניעם במהרה בימינו ברוך אתה יהוה שובר אויבים ומכניע זדים. En effet, dans le Traite' Éruvin, 21 , 2 , cf. (Raschi) les Chrétiens sont confondus avec les Apostats, parce qu’ils ont été autrefois Juifs. Que tout délateur soit privé d’espérance ; que tous les hérétiques périssent comme un instant; oui, que les uns et les autres soient exterminés sur-le-champ. Pour les superbes, déracinez-les , ô mon Dieu , brisez-les, extirpez-les dans l’instant; oui, humiliez-les soudain de nos jours. Béni soit Dieu qui humilie les ennemis et soumet les superbes. » Il est, prouvé que le fiel dont est remplie cette prière retombe sur les Juifs peu fidèles aux pratiques de leur culte , ainsi que sur les non-Juifs envisagés comme ennemis du peuple de Dieu , et qu’autrefois elle était rédigés dans des termes qui n’admettent point d’équivoque 1. Mais comme l’esprit en est resté le même, malgré les changemens qu’on y a faits, il est clair que les deux mots Délateur et Hérétique y sont pris pour Apostat et Epicurien Israélite, et que les deux autres, Superbes et Ennemis, y signifient les non-Juifs, sans aucune exception. Il faut donc remarquer que, malgré certaines modifications que la Synagogue met d’ailleurs entre les crimes des Juifs et ceux des non-Juifs, et les différentes malédictions et punitions qui y sont attachées, il arrive souvent que, dans les livres rabbiniques, ces diverses nuances sont totalement négligées. Nous aurons bientôt occasion de faire usage de cette observation. Cf. Buxl., Lex. Chai. Thalm., qQUf. SEPTIÈME MAXIME. § i"• RÉACTION RELIGIEUSE. a RÉACTION DOGMATIQUE, Les trois articles auxquels R. Joseph Albo1 réduit toute la croyance des Israélites de la dispersion , se fondent : 1° על מציאות השם , sur i essence de Dieu. 2° על תורת משה מן השמים sur la Loi de Moïse, descendue du Ciel. 3על שכל ועונש ״ , sur la rémunération et le châtiment des actions humaines. Mais dans chacun d’eux on voit que le but principal de Joseph Albo a été d’établir les fondeinen s du Judaïsme sur la ruine du Chris tianisme; car il parle de MEssence et de V Unité de Dieu, de manière à faire entendre qu’il ne faut ' Son livre a pour titre Sepher Ikkarim liber fundamentorum. Il l’ecrivit l’an 1Ą25 de J.-C. 323 croire ni au mystère de la Trinité, ni à la Divinité de J.-C. Quo pacto, dit Buxtorf1, et Trinitatem et Christi deitatem negat. Il traite de la mission de Moïse et de la divinité de sa Loi dans le dessein de nier la légitimité delà mission de J.-C. et de la promulgation de son Evangile : Ità Christi doctrinam , novumque Testament am rejicit , ac proindè innu.it Christum fais um fuisse Prophetam, non autem Messiam promissum. Et il est à observer que ces deux points, c’est-à-dire la Trinité çX la Personne de J.-C., sont les principaux motifs de la dissension qui existe entre la Synagogue et l’Eglise : Ut etiam in duobus istis articulis, nempè de Trinitate et Persona Christi, prœcipua inter Judœos et Christianos sita est controversé^. C’est donc pour les Juifs un article de foi de nous croire Idolâtres; car, selon eux, nous adorons trois dieux, quasi nos ex Trinitate très Deos faciamus\, et nous nous prosternons devant J.-C., vaine idole qui ne peut pas nous aider. » ’ Syn. Jud., C. 1,p. 16. Id. ib., p. 16 i 7. Id. ib., p. 47. Id. ib., p. 15. Il ne faut donc pas admettre comme sincères les protestations que font quelques Juifs plus rusc's que les autrès , qu’ils respectent dans les Chrétiens un peuple qui adore le même Dieu qu’eux. On en trouve de semblables imprime'cs Enfin, l’article de la rémunération est rédigé par Albo , dans le dessein de faire disparaître les mérites, et la passion, et la mort de J -C. : Quâ ratione passionem et mortem Christi pro hominum peccatis sperniC. Mais, sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, le plan du Thalmud est encore plus vaste que celui de Joseph Àlbo ; car il parle de la rémunération, en étendant son intolérancc, non sur leâ Chrétiens en particulier, mais sur les non-Juifs en général. Tous les Israélites, dit-il, ont part à la félicité du siècle à venir2 : כל ישראל יש להם חלק לעולם הבא et cela : 1° En vertu de la circoncision, qui fait participer au salut éternel ceux auxquels on l’applique même après leur mort. C’est pourquoi les Juifs ont l’usage de circoncire sur le tombeau ceux de leurs enfans qui meurent avant le jour de la circoncision qui est le huitième de leur naissance3; dans les premières pages des nouvelles éditions du Thalmud de Babylone et des livres de prières. Ce n’est que de la poudre jetée aux yeux des Censeurs, ou des saufs-conduits donnes à l’intolérance par la fraude , et auxquels l’auteur de la Brochure n° 2 a daigné mettre dernièrement son cachet. Id. ib., p. 17. ־’• Sanh., 90, 1. Id. ib., C. 2, p. 89. 2° En vertu de quelque pratique légale, ne fût -ce que pour la prononciation du mot Amen , car il est écr it1 = 5פתחו שערים ויבא גוי צדיק שמר אמנים. Ouvrez les portes pour faire entrer le peuple juste qui observe la vérité. » Ne lisez pas ( אל תקרי dit. ici le Thalmud, qui observe la vérité,{ שמר אמנים), mais lisez ; qui dit Amen ( אלא שאמר אמן Ce mot Amen tient lieu aux femmes juives de la circoncision pour obtenir le même salut éternel 3; 3° Enfin , en vertu du pacte que Dieu a juré à Abraham, et qui fait non-seulement que les Israélites s’appellent populus Dei et filiifœderis, mais que le feu de 1''enfer ria, selon le Thalmud, point de prise même sur leurs impies 4. 3פושעי ישראל אלן אור גיהנם שולטת בהן. Les autres peuples, au contraire, ou demeureront toujours dans le tombeau, pour avoir une ame incapable de résurrection , car la résurrection ' Jcsa., 26, 2. ב Sank., 110, 2. 3 Cf. Schab., 119, 2. ( Erouv., 1<), 1. n’aura lieu que pour les Juifs , המתים לישראל תחיית , ou descendront tous aux enfers, condamnés d’avance par les paroles du psalmistę 2 : Les méchans rebrousseront vers le sépulcre ou vers l’enfer, » ( לשאולה), toutes les nations , dis-je, qui oublient Dieu. » כל גוים שכחי אלהים. Or quelles sont les nations qui oublientDieu? Ce sont les Couthèens, dit le Thalmud , אלו הכותים , c’est-à-dire les non-Juifs\ Je conclus en observant, avec Buxtorf, que l’on trouve dans les treize articles de Maimonides la même réaction dogmatique , ou une réaction plus grande encore que dans les articles de Joseph Albo : quum hos articulos ità componeret, et sub Judaici nominis et salutis œtemœ jacturâ serio omnibus præciperet et injungeret , ut illis pro fidei suæ symbolo uterentur, alio non collimasse nisi ut Christianom fidem apud Judœos hâc ratione convelleret falsam et odiosam red.deret 4. ‘ Yalkout Chadasch, fol. 60, col. 1. n° 10, sub titulo Geschamim. * Psalm., 9, 18. 3 Sank. 105, 1, etc. Nous répondrons plus tard aux dillicultes qu’on peut élever à ce sujet. Syn. Jod., C. 1, p. 15. b. RÉACTION LITURGIQUE. Un examen attentif des livres de prières des Juifs d’aujourd’hui, que nous avons entrepris nous-mêmes, nous adonné pour résultat : 1° Que les différens points de réaction religieuse que Buxtorf y a découverts 1 sont exacts, mais seulement nous y en avons trouvé un plus grand nombre, quoique les éditions dont nous nous sommes servis aient été plusieurs fois soumises à la Censure des Chrétiens et des Juifs 81 Syn. Jud., C. v. 82 ’ Car , comme nous l’avons déjà noté, ce n’est que sur de semblables éditions que se fonde notre Théorie. ; Syn. Jud., C. v. ’ Car , comme nous l’avons déjà noté, ce n’est que sur de semblables éditions que se fonde notre Théorie. 2° Que, si les Juifs attribuent l’institution et la rédaction de leurs prières journalières aux membres de la Grande Synagogue 83 Cf. R. Bêchai zn Cad hakkcmach, fol. 79, 4• et aux thaïmudistes, les prières qui ont été prescrites et composées par ces derniers sont celles qui contiennent le plus d’intolérance et d’esprit de réaction ; Cf. R. Bêchai zn Cad hakkcmach, fol. 79, 4• 3° Que les points les plus saillans de cette réaction sont : Seders Tephiloth, les paroles de lapremière prière du matin, Adon Olam ( אדון עולם) , adressées à Dieu : והוא אחד ואין שני להמשיל לו. » est unique , et aucun autre ne peut lui être comparé. » His verbis, dit Buxtorf1, divmam impetunt Christi natur am vilemqae et vulgarem kominem fuisse censent; et plus bas :והוא אלי וחי גאלי .«Et n est mon Dieu et mon Rédempteur vivant. » His verbis fitdem nos tram subsannant qui in Redemptorem credimus qui mortuus est 84 Ib., C. v, p. 149■ 85 Ici. ib. . Ib., C. v, p. 149■ Ici. ib. La bénédiction qui dit : ברוך אתה יהוה אלהינו מלך העולם שלא עשני עכום et dans d’autres éditions : שלא עשני גוי . Béni soit Dieu notre Seigneur, roi du monde, qui ne m’a pas fait Accoum ou Goi. » Hisce verbis Christiana s innuentes quos infideles, idolâtras et à Deo maledictas gentes esse censent 86 Ici. ib., p. 15 t. Mais Accoum et Goi veut dire plus commuue'mcut, comme nous venons de le prouver, non-Juif en gélierai, et Chrétien en particulier. Cependant les auteurs des Brochures nos 1 et 2 n’ont qu’à croire plutôt Buxtorf que nous, puisqu’ils le regardent comme leur ami, et sans doute ils nous sauront bon grc' d’avoir si souvent recours à son autorité. . Ici. ib., p. 15 t. Mais Accoum et Goi veut dire plus commuue'mcut, comme nous venons de le prouver, non-Juif en gélierai, et Chrétien en particulier. Cependant les auteurs des Brochures nos 1 et 2 n’ont qu’à croire plutôt Buxtorf que nous, puisqu’ils le regardent comme leur ami, et sans doute ils nous sauront bon grc' d’avoir si souvent recours à son autorité. L’autre bénédiction qui suit immédiatementen.CeS termes :ברוך אתה יהוה אלהינו מלך העולם שלא עשני עבד. Béni soit Dieu notre Seigneur, Roi du monde, qui ne m’a pas fait serviteur. » Hoc quoque in Christianos dicitur, quos servos suos esse arbitfantur, qui eis י seront, arent variis et assiduis laboribus defatigentur י dum Uli intereà temporis hypocausti teporibus refo cillant tir, pyris assandis vacant tru.llas exhauriunt protervè dicentes : מה גלות היא Ma galuth hi, quid hoc est captivitatis P 1 in quâ scilicet otiosi sedent prœslanlis et generosi vint cyanthum manu tenent, dum interim Christiani laboribus exhauriunlur et multo victum sudore quæritant a. Les dernières paroles du prophète Abdias, qui disent : Car les libérateurs monteront sur la montagne de Sion, pour juger la montagne d’Esaü, et le royaume sera à ? Eternel, » pa87 Dans la première Partie nous avons entendu Kidder repé1ter les memes paroles en rapportant un exemple dont il a été témoin lui-même. Dans celle-ci, Maimon fait parler son père avec le même ton d’arrogance; et nous verrons que c’est surtout au Thalmud qu'il faut l’attribuer. Celte opinion tlialmudique, que les non-Juifs sont les serviteurs des Juifs, mérite qu’on y fasse bien attention, car elle rend extrêmement diflieile la réforme des derniers. 88 Id. ib. rôles que les Juifs entendent de la restauration du temple de Jérusalem et du royaume du Messie. En effet, ils les prononcent quelque temps après avoir récité à voix basse la prière de ladite restauration; et par montagne d’Esaü, /מtelli gant Christianos et illorum imperium, illos enim Esavitas s eu Idumœos, et Imperium Romanum, Imperium Idumœum appellant. 1. Dans la première Partie nous avons entendu Kidder repé1ter les memes paroles en rapportant un exemple dont il a été témoin lui-même. Dans celle-ci, Maimon fait parler son père avec le même ton d’arrogance; et nous verrons que c’est surtout au Thalmud qu'il faut l’attribuer. Celte opinion tlialmudique, que les non-Juifs sont les serviteurs des Juifs, mérite qu’on y fasse bien attention, car elle rend extrêmement diflieile la réforme des derniers. Id. ib. Ces paroles qui suivent immédiatement : ביום ההוא יהיה יהוה אחד ושמו אחד ובתורתך כתוב לאמר שמע ישראל יהוה אלהינו יהוה אחד . Dans ce temps il n’y aura qu’un seul Dieu, d’un seul nom, car il est écrit : Ecoute, Israël, Dieu notre Seigneur est le seul Dieu. » Hoc etiam in christianam fidem dirigitur , ac si plures uno Deo invocaremus et plura illi nomina, ut puta Christi nomen assignaremus 89 Id. ib., p. 156. 90 ’ Id. ib. . Id. ib., p. 156. ’ Id. ib. Quant à la prière contre les hérétiques ou apostats etcontreles ennemis des Juifs que nous avons déjà rapportée, Buxtorf 91 Ib., et Lex. Chald. Thalm., ח(ין. soutient avec raison que cette prière a été composée non par les membres de la grande Synagogue, mais par R. Ib., et Lex. Chald. Thalm., ח(ין. DU JUDAÏSME. J31 Samuel Hakkatou de Jafne, paulo post Christi tempora 1 quam scilicet et Christi doctrinam et eos qui Christo nomen dabant Judœi prœter modum abominarentur. Il observe également avec raison : Solern in mèridie lacéré is dubitaverit qui de hujus relationis verdate dubitaverit; c’està-dire que cette prière a été rédigée non seulernent contre les Juifs qui se font baptiser , mais aussi contre les Chrétiens, et en général contre les magistrats de tous les non-Juifs 92 Coy. les Thalmuds de Babylone et de Jerusalem , Berachoth, C. 4 ; et Sanhédrin, C. 1, e’dition de Venise et de 93 Cracovie. 94 Pour donner cette prière dans toute son e'tcnduc, Buxtorf a recours aux c'ditions des Siddours de Pologne, nec non in polonicis editionibus ; en ajoutant ces paroles : Omnia enim prout animo collibitum est omni et suo et Christianorum melu postposito ilhc excudere soient (Judœi'y D’où je conjecture que la lettre synodique , que nous avons rapportc’e dans la première Partie, et qui revient à-peu-près au temps de la mort de Buxtorf le vieux, a etc’ motivee par la renommée de sa doctrine rabbinique ; mais qu’elle n’a pu être connue ni de lui ni de Buxtorf son fds, parce qu’on en a toujours fait un mystère. . Coy. les Thalmuds de Babylone et de Jerusalem , Berachoth, C. 4 ; et Sanhédrin, C. 1, e’dition de Venise et de Cracovie. Pour donner cette prière dans toute son e'tcnduc, Buxtorf a recours aux c'ditions des Siddours de Pologne, nec non in polonicis editionibus ; en ajoutant ces paroles : Omnia enim prout animo collibitum est omni et suo et Christianorum melu postposito ilhc excudere soient (Judœi'y D’où je conjecture que la lettre synodique , que nous avons rapportc’e dans la première Partie, et qui revient à-peu-près au temps de la mort de Buxtorf le vieux, a etc’ motivee par la renommée de sa doctrine rabbinique ; mais qu’elle n’a pu être connue ni de lui ni de Buxtorf son fds, parce qu’on en a toujours fait un mystère. Enfin les paroles de la prière Âlenu Leschabbeach עלינו לשבח qui portent 1שהם כורעים ומשתחוים להבל ולריק ומתפללים אל אל לא יושלע . Ceuxqui se prosternent la face contre terre devaut ce qui est méprisable, et qui adressent leurs prières à un Dieu qui ne peut pas sauver. מ Fraudulenta hæc et blasphéma Christum petunt, quœ ubi ore tartareo effutierunt in terram expuere soient 1. Ces paroles, du temps de Buxtorf, n’avaient été rayées que dans les éditions des Siddours faites en Italie, et on y avait laissé en blanc les espaces qu’elles y occupaient autrefois, de la même manière, et pour les mêmes raisons que nous avons vues dans la lettre synodique en Pologne : In cœtens dimidiœ lineœ spalium interponunt י quo pueri י vel alioqui ignari moneanturי interrogentque quid ibi desit? Cerbaque deficientia doctores illis prœlegere soient vel etiam è regione defectas in margine libr or um illis adscribunt 2. Le synode des Juifs polonais ne fit donc que mettre en vigueur en Pologne, un expédient qui se pratiquait déjà en Italie. Mais dans le Siddour (édition de Slavita ) que j’ai devant les yeux, il n’y a d’autre espace que celui ménagé à coté du verset qui manque, pour une note liturgique. Il est nonobstant très facile de s’apercevoir d’une ' Id. ib., p. 167. 2 Id. ib., p. 1 GG.lacune, d’après le sens du texte qui, sans les parôles en question , est visiblement incomplet. Machzor. Nous trouverions dans les Machzors, plus encore que dans les Siddours, à étendre notre extrait sur les différens points de réaction liturgique, en consultant les plus anciennes éditions, mais nous nous contentons de renvoyer nos lecteurs à Eisenmenger qui a donné cet extrait dans plusieurs chapitres de son ouvrage. Nous remarquerons seulement, au sujet de ces livres, que là où le texte des prières n’est pas aussi intolérant que le voudraient les Rabbins, le commentaire qu’ils ont ajouté ne manque jamais de suppléer à ce défaut. Nous n’en donnerons qu’un même exemple tiré du même Eisenmenger : Jn bem ^rager SJladjfor, dit-il wirb im Gommentario über baô <?3ebet weldjeo an־־ fangt עשה פלא לחיים geiefe:מתים אלה אומות העולם שישארו בקבר שנאמר רפאים בל יקומו bas ift : £urd) bie lobten werben bie Völfer ber föSelf verftanben, weldje in ifyren Arabern bleiben, wie gefaxt wirb 2 bie Verdorbenen werben nidjt auferftefyen. ׳ P. 2, C. 16. 7 Jes., 26 , 14• . Selichoth. C’est justement dans les éditions les plus modernes des Selichoth que nous avons rencontré presque tous les passages intolérans qu’ils contiennent marqués par le mot ïï Ismaélites, comme pour persuader aux Chrétiens que les Ismaélites sont les seuls ennemis des Juifs. Mais s’il est vrai, comme nous l’avons déjà conjecturé , que ce mot est changé contre celui de Notserim dans les Selichoth d’Orient, pour persuadcr aux Ismaélites que les Juifs n’en veulent qu’aux Chrétiens ; de même que Notserim signifierait alors dans les Selichoth d’Orient Ismaélites en particulier et non-J ai fs en général, de même Ismaélites signifie dans les Selichoth d’Occident Chrétiens en particulier et non-Juifs en général. Car c’est une maxime déjà reçue dans la Synagogue d’en imposer aux non-Juifs de tous les pays par le son de quelques mots que les Juifs entendent et expliquent autrement qu’eux en se conformant aux maximes de leur religion prétendue. C. REACTION POLEMIQUE. Rousseau a dit quelque part : Les Juifs ont peut-être des argumens tout particuliers à alléguer contre le Christianisme, et l’on ne 335 pourra s’assurer de leur avoir répondu vietorieusement, que quand on leur permettra de disputer librement, et dire sans exception et sans retenue tout ce qu’ils savent à cet égard. » Mais Rousseau et Mirabeau qui rapportent ces paroles, ainsi que nous l’avons mentionné, ont visiblement pêché par dissimulation ou par ignorance, en publiant une opinion d’un ton de mystère, car les Juifs ont déjà écrit un nombre infini de livres contre le Christianisme, surtout dans leurs dialectes peu accessibles aux non-Juifs, et il n’y a rien dont ils s’occupent plus volontiers dans leurs conversations avec les Chrétiens, que de leur présenter quelques difficultés sur différons points de leur religion. Dès mon arrivée en Pologne,l’auteur de la brochure n° 1, fier de se trouver en état de lire l’Evangile traduit en hébreu, m’aborda avec toute la naïveté d’un enfant, pour me présenter ses objections sur la généalogie de Jésus-Christ 1. Le feu rabbin de Plock me ’ On croirait que même actuellement qu’il compte quelques lustres de plus, il n’est pas encore sorti de l’enfance; car il ignore toujours si saint Mathieu diffère de saint Mathias, et lequel des deux a etc' appelé' à l’apostolat après la mort de J.-C. ©a fOîatÇai oter natfj GÇjdfti Zote erft tag îtpoflolftt edjielf, itt ?teffjiopien pretigfe, unt tafeïbfl ale? Wdrfprer ^eentet fjûben foli. Bro- fit cadeau d’un Nitsachon ou Traité contre la religion chrétienne, sous prétexte que c’était une très jolie et très rare édition, et quelque temps après, il m’envoya une dissertation qu’il avait composée lui-même contre l’histoire de l’Evangile, en me demandant que j’y fisse mes remarques. Outre les deux livres dont nous avons déjà parlé, et qui portent le titre de Tholedoth Yeschou (génération de Jésus) et de Maasé Talouy (histoire du pendu), les Juifs ont trois Nitsachous נצחון ou livres victorieux, comme ils les appellent, publiés contre les Chrétiens et l’histoire de l’Evangile, dont le premier est de R. Mattatiah, le second de R. Lipman, et le troisième de R. Joseph Kimchi. On peut y joindre le livre de R. Bêchai, intitulé Cad Hakkemach כד הקמח, et les écrits de R. Isaac Abarbenel où l’on n’omet aucune occasion d’user de représailles contre l’Eglise de Jésus-Christ. Le lecteur pourra trouver dans Raymond Martin, Eisenmenger et Kidder, une réfutation solide de toutes les ohjections que l’on fait dans ces ouvrages impies chure r»° 1, p. 12 et 13. Il paraît cependant qu’aujourd’hui il est même favorable au Christianisme, car il a daigne'témoigner ses pieuses craintes qu’une version du Thalmud ne vînt à en saper les fondemens. contre le Christianisme. Sur ce même objet il pourra lire avec beaucoup de fruit le livre qui a pour titre : Philippi à Limborch de verdate religionis christianœ arnica collatio cu7n eradito Judœo. En parcourant tous ces auteurs, il ne manquera pas de se convaincre que l’évêque Kidder a eu grandement raison d’avancer que tous les ennemis du Christianisme ont tiré leurs armes des arsenaux de la Synagogue, S n. REACTION POLITIQUE. Le meilleur moyen de n’avoir pas la guerre, c’est de professer par principe de religion qu’on ne la fera point. Or les Juifs croient que Dieu a fait faire serment à leurs ancêtres qu’ils ne a se réuniraient jamais en masse pour donner l’assaut à une muraille » : שלא יעלו ישראל בחומה et en général qu’ils ne se révolteraient point contre les peuples du monde » : שלא ימרדו באומות העולם , Ils s’affermissent dans cette résolution par l’espérance que Dieu a fait aussi aux peuples du monde de ne son peuple outre mesure » הק״בה את אומות העולם שלא ישתעבדו בהן בישראל יותר מדאי C’est-à-dire de ne jamais aller jusqu’à prendre les armes contre lui. Quant aux autres calamités moins considérables, ils tachent de les supporter, dans la persuasion que Dieu punit peu à peu son peuple dans ce monde, et qu’il punira tout à la fois les non-Juifs dans l’autre , c’est-à-dire pendant le règne du Messie, ou dans la vie éternelle 3. Puisque Jacob figure le peuple d’Israël, et Esaü les autres peuples, la conduite du premier envers le second doit être celle des Juifs de la dispersion envers les non-Juifs. Or comme Jacob lâcha de calmer la colère d’Esaü 1° Par des préparatifs de guerre, 2° Par des supplications, 3° Par des présens, Ainsi les Juifs de la dispersion devraient, à la vérité, se servir des mêmes moyens pour tenir tête à la colère des non-Juifs, parmi lesquels ils vivent malgré eux 3. Cependant, ajoutent- ' Kethouv., 3, 1. Avoda Zava, 4? 1 ; cf Raschi. J’extrais ceci et presque tout ce qui suit de l’explication des •cinq livres de Moïse, par R. Bêchai, ouvrage qui tire de lails, Dieu, qui prévoyait notre état de faiblesse dans notre dispersion, nous a défendu de faire la guerre avant l’arrivée du Messie. Il nous reste donc seulement les présens et les parôles doucereuses à opposer aux vexations des autres peuples. » וכן אנחנו צריכים ללכת בדרכי האבות ולהתקין עצמינו להקביל פניהם במנחה ובלשון רכה et les présens surtout; car Esaü (c’est-à-dire les non-Juifs) en est très gourmand, lui qui disait à son frère : הלעיטני נא מן האדם האדם הזה Faites-moi goûter de ce rouge, de ce rouge-là ». » Bref, le Psalmistę a défini les peuples non-juifs d’aujourd’hui par les paroles : עדת עמים מתרפס ברצי כסף congregatio populoram glorians se in Jragmentis argenli. Et comme nous avons besoin, disentils, d’éblouir ces mêmes peuples sur les principes anti-sociaux de notre culte, et de les faire entrer dans notre cause contre leurs proprès intérêts, quel meilleur moyen d’obtenir une chose si difficile que les présens dont il est écrit כל השחד יעור פקחים ויסלף pratique des Juifs autant d’autorite' que les livres obligatoires en ont du côte' de la religion. Gen., 25, 30. דברי צדיקים car le présent aveugle les éclairés et pervertit les paroles des justes 1. » Si nous ne les rendons pas par là sans ame, tels que les veulent nos Rabbins, nous les rendrons du moins tels qu’il nous les faut pour notre propre avantage , c’est-à-dire sans honneur. Ne craignons pas de trouver de la résistance, car l’Ecriture compare les présens à une pierre אבן חן השחר , pour nous faire entendre qu’ils brisent tout là où ils tombent, שבכל מקום שנוכלת שוברת, c’est-à-dire rien ne peut leur résister. Mais n’oublions pas les paroles de la Bible : לא תחנם, neque gratiam prœslabis eis 95 Erod.., 23, 8. 96 ’ P rot•., 17, 8. 97 Deut., 2 ,ך. , qui veulent dire : Garde-toi bien de faire aux non-Juifs un présent gratis. » לא תתן להם מתנת חנם. Au contraire, tu ne leur en feras que pour obtenir d’eux un avantage d’une valeur bien plus grande que ton présent, et tu les maudiras, soit qu’ils l’acceptent, ou qu’ils ne l’acceptent pas. En effet, voici ce que Eisenmenger rapporte à ce sujet, sur l’au.torité de Samuel Friederich Brentz : Si un Juifa quelque chose à demander à un employé , et ne connaît pas ses dispositions, il demande aux autres Juifs s’il n’est pas, par hasard, Baal Schochad, c’est-à-dire accessible aux présens. Si on lui répond que oui, le Juif se ranime et lui offre un cadeau selon l’importance de l’affaire, en ajoutant ces paroles : Recevez avec cela tout mon malheur. Mais si l’employé refuse d’accepter le cadeau, le Juif lui dit : que le haut-mal s’empare de toi, ou il lui souhaite qu’il soit tué. x » Erod.., 23, 8. ’ P rot•., 17, 8. Deut., 2 ,ך. Mais la réaction la plus vivement exercée par les Juifs contre les vexations politiques des non-Juifs, c’est l’usure. Tout le monde en convient; mais il s’agit de voir si les livres religieux des Juifs leur permettent seulement l’usure, ou s’ils la leur commandent. Le Thalmud est en cela bienplus modéré que les extraitsetles commentaires qu’on en a faits après, et auxquels Wolfssohn nous renvoie pour y acquérir une juste idée du Judaïsme. En effet, quoiqu’on y trouve que l’usure est permise, même envers les Juifs, à con- P. 9, C. 9. Le Thalmud Schab., 116, 2, avertit, par un exemple, comment les Juifs doivent se conduire envers des juges chre'tiens pour les déterminer à leur vendre la justice en cachette. dition «que ce soient les savans qui l’exercent les uns envers les autres; car, n’ignorant pas qu’elle est défendue, ils ne peuvent la regarder que comme un présent, תלמידי חכמים מותרים ללות זה מזה בריבית dans d’autres endroits 3, cette permission est révoquée, non seulement par rapport aux Juifs, mais même relativement aux non-Juifs, ainsi que nous le dirons en son lieu. Cependant dans les Piské Tliosephoth ou décisions additionnelles du traité Avoda Zara (77. I. n° 1), on trouve ces paroles qui regardent les Goyim ou les non-Juifs, אסור להלוותן דוקא בלא ריבית ובריבית שרי Il est absolument défendu de leur prêter sans usure, mais il est permis de le faire avec usure. » A l’oGcasion des disputes qu’ont entre eux les Docteurs thalmudiques, pour savoir s’il est permis ou non d’exercer l’usure contre les non-Juifs , les auteurs des Tliosephoth prennent brusquement l’affirmative ? en soutenant que l’usure est permise aux Juifs comme moyen d’existence, et comme une sorte de compensation nour les impôts dont ils sont surchargés. לפי ' Bava Metzîa , 75, 1. 8 Cf. ib., 71, 1 ; Maccotli, 24, 1, etc. 3 Bava Metzia, 70, 2. שלש עלינו מס מלך ושרים והכל הוי כדי חיינו. Mais cette raison, que quelques réformateurs des Juifs admettent comme bonne, n’est pas encore celle qui rentre dans le véritable esprit du Judaïsme. Elle se trouve dans l’extrait du Thalmud intitulé Yad Chazaka, de Maimonides exprimée en ces termes : הכותי וגר תושב לווין מהן ומלוין אותן ברבית שנאמר לא תשיך לאחיך לאחיך אסור ולשאר עולם מותר On emprunte d’un Couthéen et d’un étranger qui demeure chez nous, et ou leur prête à usure; » car il est dit 1 : Tu ne prendras point d’usure de ton frère ; cela est donc défendu à l’égard de ton frère, mais n’est pas défendu pour le reste du monde 2. » Maimonides va jusqu’à prêcher comme un précep te l’usure exercée sur les non-Juifs : מצוה קצ״ח היא שצונו לבקש רבית מן * Deut.. 20 , 23 י. Yad Cbazaka, p. 4? fol. 17׳'Jj col. 1, C. 5, n°1. Noos verrons dans nos règles comment ce passage de'lruit toutes les subtilites que Wolfssohn a inventc’es et a voulu dc'biter à ce sujet. Je remarquerai seulement ici que les deux mots ct גר תושב signifient, selon Maimonides, £ou£ le reste du monde, שאר עולם , c’est-à-dire tous ceux qui ne sont pas les frères des Juifs, en un mot les non-Juifs. הגוי Et pour démontrer que sa doctrine ne contient rien de nouveau, mais qu’elle est aussi ancienne et plus ancienne encore que le Thalmud , il se réfère à cet égard au commentaire Siphri, qui est cité par le Thalmud même 3 : ולשון ספרי לנכרי תשיך מצות עשה ולאחיך לא תשיך מצות לא תעשה. Il est dit dans le Sephri que les paroles alieno fœnerabis renferment un précepte affirmatif,. et que les autres, ut fratii tuo non fœnerabis, contiennent un précepte négatif. » Les Juifs d’aujourd’hui nous prouvent à leur tour que cette même doctrine n’a pas vieilli chez eux ; car dans l’extrait des préceptes 3 qu’ils lisent chaque année pendant la Pentecôte, שבועות en mémoire de la Loi reçue dans ce temps, on trouve ces paroles : מצות הלואה לנכרי ברבית אם מצטרך ללות מה שאינו בישראל Il est de précepte que l’on prête à usure à l’étranger (ou non-Juif) lorsqu’il est forcé d’emprunter, ce qui n’a pas lieu pour un Juif. » Sepher Mitzwoth (5 מצןיךן f°l7 ־^’ c°f sous titre Mitzwoth Asé. Kiddouschin , 49 2 ן. סדר תרע מצרת• DU JUDAÏSME. § m. REACTION DE CRIMES Non seulement il est permis à un Juif de profiter de l’erreur d’un non-Juif, ainsi que nous l’avons vu plus haut, mais il lui est encore permis de retenir en toute sûreté de conscience ce que le dernier perd par hasard, et qui tombe entre les mains du premier. Voici la raison qu’en donne le Thalmud, et qui déjà n’est plus nouvelle pour nous : מנין לאבידת הגוי שהיא מותרת שנאמר לכל אבדת אחיך לאחיך אתה מחזיר ואי אתה מחזיר לגוי » d’où savons-nous que la chose perdue par un Goi (un non-Juif) est permise? » C’est-à-dire qu’il est permis à un Juif de la retenir, de ce qu’on trouve écrit 3 de omne omissione fratris lui, ce qui veut ’ Tout ce que nous allons proposer dans ce paragraphe n’est pas moins de précepte pour les Juifs que l’usure. Mais nous n’entendons par réactions de crimes que cette espèce d’acharnement que les Juifs , pousse's à bout par les vexations, mettent dans la pratique de leurs principes anti-sociaux, et qui va souvent jusqu’au crime. Bava Kamma, 113, 2, édition de Venise. Deut., 2 2 , 3. dire que tu la rendras à ton frèreי et non à un Goij (à un non-Juif), qui n’est pas ton frère 1 : Qu’il n’attende de Dieu aucun pardon, לא « יאבה ה סלוח לו celui qui rend à un non-Juif la chose qu’il aura perdue par hasard; המחזיר אבידה לגוי » car, selon l’explication de Raschi, en la lui rendant, il le ferait participer aux prérogatives de la Loi qui sont pour les seuls Juifs. » המחזיר אבידה לגוי השוה וחבר גוי לישראל On peut aussi, dans cette occasion, faire rcmarquer à Wolfssohn que la tendance du Thalmud est devenue plus pernicieuse encore dans ses extraits et ses commentaires; car ce qui dans le premier n’est qu’une simple permission, devient une ordonnance formelle dans les derniers 3 On trouve écrit dans la Bible 4 : primes mercenariiim afjlictum et egenam de fratribus Dans le Traite Avoda Sara(26, 2), les auteurs des Thoscplioth font valoir ccprécepte ou cette permission legale même contre les apostats des Juifs. Sanli., 76, 2. Cf. Yoma, 88 , 1, in Pisté Thosephoth. 'י Deut., 24, !4• tais. C’en est assez, dit le Thalmud; la Bible a voulu dire par là qu’on peut faire le contraire à l’égard des autres, פרט לאחרים . Eh! qui sont les autres? Ce sont, dit Raschi, les peuples du monde אומות העולם qui ne sont pas les frères des Juifs 2. » Mais jusqu’à quel point peut aller l’oppression permise par la Loi contre les non-Juifs? Elle peut aller jusqu’au vol : גזל הגוי מותר n est permis de voler un non-Juif, car les paroles de la Bible portent 3 : לא תעשק את רעך ולא תגזל non opprimes sociuni tuum neque rapies. Elles disent : ולא גוי רעך socium tuum et non Goy (ou non-Juif), car un Goy n’est pas socius tuus 4. ׳ Enfin les Juifs croient fermement que leurs Bava Metzià, 111, 2. Chaque passage que nous citons dans ce paragraphe re׳clame une attention particulière pour détruire enfin cette fausse opinion que le Thalmud n est intolérant que contre les Idolâtres d’autrefois. Lévit., 1g, 13. Bava Metzia, 111, 2 ; cf. 61, 1, in Thosephoth. En lisant ici avec attention le Thosephoth on peut se convaincre que sile passage en question ne se trouve plus aujourd’hui dans le Thalmud, c’est qu’il en a cle' raye par la censure ; car il y a toujours des vestiges de ce retranchement. lois leur défendent de tirer ou de délivrer un non-Juif de quelque danger grave où il va de lœ vie. :העכ״ום ורועי בהמה דקה לא מערק ולא מורידין. Il est défendu de délivrer de la mort un Akkoum ou un non-Juif car, délivrer de la mort un Idolâtre ou un non-Juif, c’est en augmenter le nombre : » אם מעלה נמצא מגדל בן לעבודה זרה, etl’Écriture-Sainte a défendu de s’attendrir sur son sort de quelque manière que ce soit : ולא תחנם Les règles à suivre dans cette matière, selon l’esprit du Judaïsme, sont donc d’après Maimonides et l’auteur des Turim : 1° Qu’il est défendu aux Juifs de tuer exprès les non-Juifs, ou de les pousser dans un fossé, etc., parce qu’ils ne sont pas en guerre avec eux. » אבל לאבדו בידו או לדחפו לבור וכיוצא בזה אסור מפני שאינו עשה עמנו מלחמה 1 Avoda Zara, 26, 1 ; cf. Schulchan Aruc, Yorc Dcah, n° 158 , etc. ג Avoda Zara, 20, 1,m Tliosephoth. Dent., 2 ,ך ; cf. Yad Chazaka, P, 1, C. 10, § 1 ; Hilcoth Accoum; cf. Sanh., 92 , 1. Yad Chasaka, P. 1, C. 10, § 1 ; Hilchos Akkoum, Tor Yorë Dëah , 11° 158. 2° Mais que pour les traîtres, les apostats et les Epicuriens israélites, ils doivent les exterminer, parce qu’ils affligent les Juifs, et les détournent du chemin de Dieu : » אבל המוסרים והאפיקורוסין מישראל מצוה לאבדן ביד ולהורידן לבאר שחת מפני שהן צרין לישראל ומסירין את העם מאחרי הקבה. 3° Que quand les Juifs auront entre les mains le pouvoir qu’ils avaient autrefois dans la terre de Palestine, et que le Messie sera arrivé, ils devront même contraindre tous les non-Juifs à pratiquer du moins les préceptes des fds de Noacli, et tuer tous ceux qui s’y refusent : » צוה משה רבינו מבי הגבורה לכוף את כל באי העולם לקבל מצות שנצטוו בני נח וכל מי שלא קבל יהרג Cette ordonnance, selon ce passage de 98 lb. Le Thalmud ( Beracoth, 58, 1) confirme cette doctrine par l’exemple de Rabbi Schila, qui tua un Juif qui le menaçait de le dénoncer pour avoir médit des non-Juifs. Que l’on cesse donc de s’étonner si l’on rencontre si peu de Juifs qui disent ou qui écrivent la vérité, lorsqu’il s’agit de révéler aux non-Juifs les mystères d’iniquité dont leurs livres religieux .sont remplis. 99 Yad Chazaka, P. iv, C. 8, n" 10. Maimonidcs, a été reçue par Moïse de la bouche même de Dieu. Qu’il serait donc affreux le sort que les Juifs feraient éprouver aux non-Juifs, s’ils parvenaient à les subjuguer ou a les rendre leurs sujets, ayant à pratiquer les maximes du Judaïsme telles qu’elles sont aujourd’hui! Cependant la Misanthropie des Juifs de la dispersion va encore plus loin , et nous ne sommes pas éloignés d’adopter l’opinion de ceux qui croient qu’elle va jusqu’à prescrire de tuer un non-Juif, même avant l’arrivée du Messie. Examinons cette opinion avec tout le calme de la raison, et dans la bonne intention de rendre le crime plus rare, en déchirant le voile qui le couvre. lb. Le Thalmud ( Beracoth, 58, 1) confirme cette doctrine par l’exemple de Rabbi Schila, qui tua un Juif qui le menaçait de le dénoncer pour avoir médit des non-Juifs. Que l’on cesse donc de s’étonner si l’on rencontre si peu de Juifs qui disent ou qui écrivent la vérité, lorsqu’il s’agit de révéler aux non-Juifs les mystères d’iniquité dont leurs livres religieux .sont remplis. Yad Chazaka, P. iv, C. 8, n" 10. On trouve dans la Bible 1 : לא תעמד על דם רעך Non stabis super sanguinem socii tui. Nous savons déjà que les non-Juifs ne sont pas compris sous l’acception du mot socu lui ואין זה רעך % et que, pour cette raison, il est permis aux Juifs de pratiquer envers eux précisément le contraire de ce qu’ils doivent pratiquer envers leur prochain, c’est-à-dire leurs 100 Lév., 19, 16׳. 101 Yad Chazaka, P. iv, C. 4? § 11; Tlilcoth Rtozeach, etc.;cf. ib., C. 1, n° 1. coreligionnaires. On y trouve aussi 1 : לא תחיה בל נשמה Tu ne laisseras vivre personne. » la Bible parle, il est vrai, des sept peuples de Canaan; mais pour les mêmes raisons qui faisaient alors proscrire tous ces peuples, ce précepte est encore aujourd’hui en vigueur contre tous les non-Juifs qui ne sont pas moins censés des Idolâtres et ennemis des Juifs que les Canaaniles, et quiconque n’en tue pas lorsqu’il le peut, viole un pré״ cepie négatif » : ;ומי שעבר ולא הרג מהם והיה אפשר לו להרגו עבר על מצות לא תעשה. Nous avons suivi jusqu’ici Eisenmenger. Raymond Martin rapporte à son tour deux passages, d’où, dit-il 102 Deut., 20, 16. 103 Maim., Seplier Mitzwoth, fol. 85, C. 2, 3, sous le titre Mitzwoth 10 taaséh. On sera surpris de voir ici Maimonides en eontradiction avec ce que nous en avons rapporté ci-dessus; mais on trouvera la raison de sa conduite irrégulière dans nos règles critiques. 104 Ib., P. 3, Dist. 3, C. 22, § 22. , les Juifs accipiunt argumentum quod passant et debent Christianas occidere. Le premier est tiré du fameux commentaire de l’Exode que nous avons Lév., 19, 16׳. Yad Chazaka, P. iv, C. 4? § 11; Tlilcoth Rtozeach, etc.; cf. ib., C. 1, n° 1. Deut., 20, 16. Maim., Seplier Mitzwoth, fol. 85, C. 2, 3, sous le titre Mitzwoth 10 taaséh. On sera surpris de voir ici Maimonides en eontradiction avec ce que nous en avons rapporté ci-dessus; mais on trouvera la raison de sa conduite irrégulière dans nos règles critiques. Ib., P. 3, Dist. 3, C. 22, § 22. déjà cité sous le titre de Mekiltha, où il est dit1 que même ceux d’entre les sujets de Phar raon qui craignaient la parole de Dieu, ont été > un sujet de scandale pour Israël, d’où R. Simeon ben Yochai conclut : היפה שבגוי הרוג והטוב שבנחשים רצוץ את ראשו . Optimum qui est in gentibas occide et proestantissimo serpentum finde caput. L’autre passage est en partie le même que celui que nous venons de citer du traité Avoda Zara, et tiré de la même page et de la suivante. Voyons־le, tel qu’il se trouve dans Raymond Martin : הגוים והגזלנים והרועים בהמה דקה לא מעלין ולא מורידין המינים והמוסרים והמשמדים מורידין ואין מעלין א־ר ששת אם מעלה בבור מגררה ונקט מילתא ואמ= דלא תיחות חיותא עליה רבה ור" יוסף דאמרי תרויהון שאכו היתה אבן על פי הבאר מכסהו דלימר בעיני לאיעברי חיותאעלוהיא״ר נחמן שאם היה סולם בבור מסליקו ולימי Gentiles prœdones בעי לאחותי ברי מאיגרא ׳ Fol. 11, col. 1. Parascha Beschall ach.dones et pas tores animalium minutorum non sunt extrahendi de puteo nec prœcipitandi; Minim, mesuroth (proditores} et Âpostatœ sunt prœcipitandi sed non extrahendi. Dixit R. Schescheth : Si gradus sit in foveâ, removens inveniat verba et dicat, ne descendat bestia mala supe7' eum. Rabba et R. Joseph dicunt : si lapis sit super os putei, tegit illud et dicit : facio ut bestiœ meœ transéant super eum. Dixit R. Nachman : si sit scala in puteo, removens illam clicit : volo demittere filium meum de tecto. De même donc que Maimonides et l’auteur des Turim ont tiré de ce passage la règle de ne point délivrer d’un danger grave un non-Juif et d’y pousser un Juif traître, apostat ou épicurien, de même Raymond Martin en déduit l’autre, qu’il est permis aux Juifs de tuer les non-Juifs, car cet auteur finit par cette remarque : Animadvertat prüdentia tua, Lector, quod Thalmud, quod itàperniciosè docet eos mentiri et Christianos occidere, non est lex Dei, sedfigmentum Diaboli. La raison de cette différence d’avis consiste en ce que Maimonides et l’auteur dès Turim veulent que l’on applique le mot Minim aux seuls Juifs, tandis que Raymond Martin se croit autorisé de l’appliquer aussi aux Chrétiens, parce que Raschi l’explique par l’autre mot גלחים ou C 1er ici idolatriœ. Buxtorf lui-même prétend que les Juifs, par cette expression (Minim), in specie désignant Christianos 1. Ainsi, selon l’explication de Raymond י par le mot le Thalmud désignerait ici les non-Juifs en général, et par l’autre, Minim, lés Chrétiens en particulier. Cependant Raschia dit: מינין כומרין לע״א בין עכום בין ישראל . Les Minim sont les prêtres idolâtres, soit non-Juifs, soit Juifs convertis. » Il a donc voulu désigner non les Chrétiens en général, mais les prêtres des Chrétiens en particulier, et les mettre dans la même catégorie que les apostats des Juifs. Toutefois il n’y a pas le moindre doute que, de ce même passage, on ne puisse conclure que les Juifs se croient permis de tuer un non-Juif, car, dans la prière contre les Minim י■ que nous avons rapportée, les ennemis des Juifs ou les non-Juifs sont enveloppés dans le même degré de punition que les י Lex. Chald. Thalmud. 2 Coy. les paroles delà glose de cette même prière,c'dition de Cracovie, m-4°. והזכיר ד משומדים מינין אויבים וזדים וכנגדם אמר תעקר ותשבח ותמגר ותכניעם Commémorât autem quatuor peccatores , Jpostatas, Hereticos, Inimicos et Super bos contra quos totidem mer bis dicit cradicato, l onterito, destruito, subigito. Apostats et les Traîtres des Juifs, que le Thalmud ordonne de tuer 105 II faut se souvenir que tout non-Juif qui offense de quelque manière que ce soit un Juif commet, comme nous l’avons dit, un crime de lèse-majcsté et me'rite la mort ; et qu’il la me'rite aussi en célébrant dans la semaine une fcte qui soit en quelque sorte l’image du Sabbat des Juifs. Ces deux raisons font que les non-Juifs sont souvent aux yeux des Juifs confondus avec leurs Traîtres et leurs Apostats.a Vouloir nier que les Juifs de plusieurs pays de l’Europe se soient souvent permis cet excès d’inhumanité, ce serait . Cependant nous n’hési tons pas à avouer, nous avouons même avec une sorte de satisfaction, que la maxime de tuer un non-Juif ne nous a point paru aussi universellement admise dans les livres obligatoires des Juifs, que l'autre de ne point le retirer de quelque danger où il court risque de la vie. II faut se souvenir que tout non-Juif qui offense de quelque manière que ce soit un Juif commet, comme nous l’avons dit, un crime de lèse-majcsté et me'rite la mort ; et qu’il la me'rite aussi en célébrant dans la semaine une fcte qui soit en quelque sorte l’image du Sabbat des Juifs. Ces deux raisons font que les non-Juifs sont souvent aux yeux des Juifs confondus avec leurs Traîtres et leurs Apostats. a Vouloir nier que les Juifs de plusieurs pays de l’Europe se soient souvent permis cet excès d’inhumanité, ce serait Un préjugé sanguinaire, qui est peut-être abandonné uniquement au fanatisme d’un petit nombre d’individus israélites du bas peuple, est celui de tendre des pièges aux enfans des Chrétiens, pour les immoler pendant la Pâque, soit afin de renouveler la mémoire du déicide commis par leurs ancêtres, soit afin d’abuser de leur sang, et plus probablement pour ces deux raisons ensemble2. Raymond Martin nous assure que c’est du 356 théorie passage déjà cité que les Juifs prennent le droit qu’ils s’attribuent: prœcipitandi pueros ipsorum in forças et puleos et etiam trucidandi quando occulte possunt. Mais nous n’y voyons tout au plus que la vouloir rayer des fastes de !,histoire trente à quarante faits les plus circonstanciés et les mieux constates ( cf. Eisenmenger, P.2 , C. 3, p. 220 24 י et Bartolocci, ib., v. 3, p. GgG , etc.); ce serait détruire tous les monumens que conservent plusieurs villes avec les traditions relatives à un aussi horrible attentat ן ce serait enfin rejeter le témoignage des personnes qui vivent encore et qui ont été témoins de ce crime du moins tenté, si non tout-à-fait consommé. Cette même année 1827, on a vu à Varsovie les Juifs s’amuser à renfermer dans un coffre un enfant chrétien. Mais si Ton réfléchit qu’ils l’ont fait un jour ou deux avant leur Pâque, et qu’ils se sont entourés de toutes les précautions recommandées par les thalmudistes, on aura de la peine à envisager cette action comme un simple amusement. Allez-vous, me dira-t-on peut-être, renouveler l’accusation intentée plusieurs fois contre les Juifs, pendant le moyen âge , qu’ils empoisonnaient les fontaines et les rivières? Je réponds que cet empoisonnement est physiquement impossible ; mais que cet attentat a bien pu avoir lieu de la part d’un peuple qui professe une doctrine religieuse et morale aussi corrompue que celle du Thalmud et des autres livres obligatoires de la Synagogue. Si Mirabeau avait connu la tendance et l’autorité de ces livres, aurait-il jamais osé dire : Où se trouve le plus léger commencement de preuve que les Juifs modernes se croient permis de /taïr, comme des Cananéens , tout ce qui n'est pas de leur communion? Et si l’on n’ose pas même faire celte allégation, si l’on doit convenir que l’assassinat, le vol,permission de tuer les Chrétiens en l’expliquant comme nous venons de le faire ; permission que la populace, poussée surtout à bout par les insuites dont elle est abreuvée chaque jour, peut bien porter aussi loin que Raymond le dit. Nous y voyons aussi, pour ainsi dire, le type des excusesct des moyens de justification auxquels les Juifs ont recours, et qu’ils ont toujours préparés d’avance lorsqu’ils ne peuvent effectuer ce crime. Nous voyons enfin, dans un autre passage du même traité du Thalmud (p. 2, 1 ), que nous avons rapporté plus haut, qu’il est ordonné aux la fraude, toutes les actions immorales sont des délits selon leur loi, envers qui que ce soit qu’on les commette, pourquoi lesproscrire? » Ib., p. 114• Nous ne sommes pas d’avis que l’on proscrive les Juifs, quoique tous ces crimes se trouvent réellement permis ou commandés par leurs lois; mais nous pensons qu’il faut détruire cet esprit d’intolérance de leur religion avant de leur accorder les droits civils, et nous croyons qu’un des moyens les plus efficaces pour y parvenir, c’est de dévoiler le Judaïsme par une Théorie telle que la nôtre, et surtout par une version du Thalmud telle que celle que nous comptons livrer au public. Nous sommes enfin intimement convaincus que les ennemis les plus dangereux des Juifs sont les auteurs mal informés qui, en prenant comme Mirabeau les choses à rebours , troublent tout, et détruisent par-là les bonnes intentions et les efforts de tous ceux qui travaillent à rendre la nation israélite plus heureuse, en la rendant plus utile à l’état. Juifs de se comporter avec les non-Juifs en général et les Chrétiens en particulier1, de manière qu’aux jours de leurs fêtes principales , ils puissent les troubler par quelque chagrin : רבי יהודה אומר נפרעין מהם מפני שמצר הוא לו אמרו לו אעיפי שמיצר הוא עכשיו שמח לאחר זמן. R. Juda dit : Avant les fêtes il est permis d’exiger des nonJuifs une dette, car cela peut les affliger. Non, répondent les savans, cette affliction n’est pas suffisante; car, après avoir payé, le non-Juif peut bientôt s’en réjouir. » Il faut donc, selon le Thalmud, lui causer une affliction réelle et permanente pour le détourner de l’exercice de son culte idolâtre , comme , ajoute R. Bartenora, ce qui peut être interprété à volonté par la masse des Juifs. Mais il n’est pas hors de propos de confronter ici le passage tiré par R.aymond Martin d’une ancienne édition du Thalmud, avec le même passage qui se trouve aujourd’hui dans l’édition de Vienne. Dans cette édition on a mis Accoum à la place de Goyim; car il est plus facile d’en imposer ב Cf. Mairn. Explication de la Mischna Avoda Zara, (01. 78, col. 3. 359 à la censure des non-Juifs par le premier que par le second , en cherchant à lui persuader que les Juifs n’envisagent pas comme Idolâtres les peuples non-juifs d’aujourd’hui. On a rayé l’autre mot והגזלנים (et prœdones), car les non-Juifs d’aujourd’hui pourraient s’offenser de se voir assimilés à des brigands et à des voleurs. Enfin on y a changé l’expression והמשמדים (et Apostatœ), en cette autre והמוסרים (proditores}, pour la même raison que, dans la prière contre les hérétiques, on a mis à sa place le mot ולמלשינים (Delatores) ; c’est-à-dire pour ne point alarmer les Chrétiens, en appelant Apostats les Juifs baptisés. Tout cela sert à nous confirmer de plus en plus dans notre opinion, que les changemens et les retranchemens faits dans les éditions postérieures du Thalmud, tendent à cacher aux non-Juifs le véritable esprit du Judaïsme, et qu’il faut recourir aux plus anciennes éditions, ou en remplir les lacunes, lorsqu’on veut saisir au juste la tendance des doctrines de la Synagogue. HUITIÈME MAXIME, § 1er• VIE ERRANTE. a. Les Juifs ne regardent aucun pays de la terre comme leur propre patrie, excepté la Palestine, terre de promission que Dieu lui-même a donnée à leurs ancêtres, et à laquelle tant de privilèges se trouvent attachés. L’air de la terre d’Israël, dit le Thalmud ץ, suffît pour rendre l’homme savant» : אוירא דארץ ישראל מחכים . Sa fécondité est si grande, que l’espace de sol d’une Sea rend cinquante mille cors, » mesure qui contient trente fois la sea בית סאה עושה חמשת ריבוא : כורין . Sa sainteté est si efficace, que quiconque demeure hors de ses limites, est comme s’il n’avait point de Dieu 3 : כל הדר ' Bava Balhra, 158, 2. Kethouvoth , 14 2, 1. TA, 110, 2. .בחוצה לארץ דומה כמי שאין לו אלוה Toute autre terre est profane et immonde,» ארץ טמאה pleine de mauvaise odeur et d’idolâtrie » : ארץ מליאה ריח רע וגלולים terre où il n’y a pas même une étincelle de la majesté divine » : שאין השכינה שורה שם La résurrection ne peut avoir lieu qu’en Palestine. Par conséquent Dieu, dit le Thalmud de Jérusalem 2, ouvre à côté des tombeaux des Juifs morts dans la captivité, de longues cavernes à travers lesquelles leurs cadavres roulent comme autant de tonneaux, » מחליד הק״בה לפניהן ’ Cf. Buxt., Syn., ad Leclorem. , 3 Kilaym infine,c£. Thalm. de Babyl. Kethouvoth, 111, 1. 311 s’appelle גלגול המתים; revolutio mortuorum; גלגול המחילות > revolutio cavernarum; et le Zohar qui, dans chaque préjuge, fait toujours un pas de plus que le Thalmud, ajoute à ce propos que si un Idolâtre ou un 7zozz-,/zq/rneurt en Palestine, il en sort tout de suite en passant de révolution en révolution. הוון מטלללץ באלסטרלן ראו ארוגורת 4 עזהלו באלן מחוצה לארץ Les Juifs qui meurent en Palestine sont donc exempts du désagrément de ce voyage, aipsi que, selon les Midraschimי de la cérémonie également incommode qu’on nomme 1”QpH percussio quœ fit in sépulcre, et qui consiste en deux ou trois coups de fouet, dont l’ange de la mort frappe les cadavres, de manière à les réduire en poussière. b. Mais une des principales raisons qui leur fait regretter continuellement la Palestine, c’est que hors de ce pays , et par conséquent hors de la ville sainte et du temple, ils ne peuvent pratiquer, comme nous avons déjà eu lieu de le remarquer, les cérémonies et observances légales qui y étaient plus particulièrement attachées. Leurs vœux sont donc continuellement tournés vers celle terre, et ils s’envisagent comme étrangers dans celles qu’ils occupent en altendant, et qu’ils regardent comme profanes. L’espérance d’un Messie, qui les délivrera enfin de cet étal de contrainte, vit toujours au fond de leurs cœurs, et y est entretenue par leurs livres religieux. Le roi Messie, dit Maimonides *, ' Jad Cliazaka, P. 2, C. 2, § 1. Hilcolh Mclakun. Alessiasviendra un jour pour rétablir le royaume de la maison de David, et pour remettre Tautorité dans son état primitif, en rebâtissant le temple et en rassemblant les restes disperses d’Israël. Sous son règne, tous les droits seront ramenés à leur dignité primitive; on offrira les offrandes, et on célébrera les années de rémission et les jubilés, selon tout ce qui est prescrit dans la Loi » : המלך המשיח עתיד לעמוד ולהחזיר מלכות בית דוד לישנה הממשלה הראשונה ובונה המקדש ומקבץ נדחי ישראל וחוזרין כל המשוטים בימיו כמו שהיו מקודם מקריבין קרבנות ועושין שמטות ויבלות וכל המצות האמורות בתורה . Dieu rebâtira alors le temple sur les monts Sinaï, Thabor et Carmel, et en proportionnera la grandeur à celle de la ville sainte »: עתיד הק''בה להביא סיני תבור וכרמל ולבנות בית דהמקדש על duplex a Judœis fingitur, dit Buxtorf. Lex. Chald. Thalm. (משה), unus ( משיח בן יוסף ) , Messias filius Joseph; aller משירן ), Messias filius David. Priori tribuunt, quce humilia de Messia in scripturä dicuntur, alteri quæ gloriosa. Prior bclla gcret et morietur, alter rivet in sœculum. ירושלים להיוה כארץ ישראל וארץ ישראל ככל העולם . Et quoique le Thalmud, pour empêcher probablement que des imposteurs ne trompent Israël, défende de faire des recherches sur le temps de l’arrivée du Messie 4, תיפח עצמן של מחשבי קיצין Rumpantur ossa eorum qui lempora ( adv en tus Messiœ') supputant, cependant les Juifs hattendent chaque année avec beaucoup d’impatience, ou, pour mieux dire, avec une espèce d’enthousiasme. On peut le voir dans la prière par laquelle ils finissent leurs cérémonies pascales , et que je transcrirai ici avec la version ou paraphrase de Buxtorf : אדיר הוא יבנה ביתו בקרוב במהרה במהרה בימינו בקרוב Yalkouth Schimeoni in Esaiam, fol. 41 ן col. 1, n° 258. Bava Bathra, 75, 2. Yalkouth Schimeoni, ib., fol. 57, col. 2, n° 363. ׳'־ Sanh., 97, 2. אל בנה אל בנה בנה ביתך בקרוב בחור הוא גדול הוא דגול הוא הדור הוא ודאי הוא זכאלי הוא חסיד הוא טהור הוא יחיד הוא כביר הוא למוד הוא מרום הוא נורא הוא סגיב הוא עזוז פודה הוא צדיק הוא קדוש הוא רחום הוא שדי הוא תמים הוא יבנה ביתו בקרוב במהרה במהרה בימינו בקרוב אל בנה אל בנה בנה ביתך בקרוב Deus omnipotens, nunc brevi et cito templum tuum œdifica cito, in diebus nos tris quam proximè nunc œdifica, nunc œdifica, nunc œdifica, nunc brevi templum tuum œdifica, Misericors Deus, magne Deus, mansuete Deus, summe Deus, bonę Deus, suavis Deus, egregie Deus, Judœorum Deus, brevi templum tuum œdifica, cito, cito in diebus no s tris, nunc œdifica, nunc œdifica, nunc œdifica, nunc œdifica, nunc cito templum tuum œdifica, Polens Deus, vive Deus, for lis Deus, cclebris Deus, mansuete Deus, ceterne Deus, terribilis Deus, eximie Deus, regie Deus, dives Deus, formose Deus, fidelis Deus, nunc brevi templum tuum instaura, cito, cito, in diebus nos tris, brevi, cito, nunc œdifica, nunc œdifica, nunc œdifica, nunc œdifica, nunc cito templum tuum œdifica 106 Syn. Jud., C. 13, p. 303-203. La venue du Messie est, . Syn. Jud., C. 13, p. 303-203. La venue du Messie est, § n. VIE MARCHANDE. R. Ismaël étant d’avis que les Juifs doivent étudier la Loi, et s’adonner en même-temps aux autres occupations de la vie comme les autres peuples 1 : נהוג בהן מנהג דרך ארץ R. Schimeon, fils de Jocliai, lui fait observer que l’étude de la Loi doit exclure nécessairement toute autre occupation 2, et conclut que si les Juifs s’abandonnent entièrement à cette étude, Dieu se charge de faire travailler les autres peuples pour eux : » אלא בזמן שישראל עושים רצונו של מקום מלאכתן נעשית ע’'י אחרים. Car, dit 1e Zohar3, quiconque s’occupe scion Maimonides, l’objet d’un des articles de la croyance des Juifs d’aujourd’hui. Bcrac., 35 , 2. Ib., excepté celle du commerce, comme nous allons le voir, et ainsi que nous le savons déjà par expérience. Beréschith, col. 354• Tout ceci a rapport à l’opinion dont nous avons déjà parlé, que les non-Juifs , d’après l’esprit des lois thalmudiques, doivent ctre envisagés comme les serviteurs et les colons des Juifs. de la Loi est délivré de toute autre occu כל מאן דאשתדל באוריתא : pation אית ליה חירא מכוליה. On rapporte dans le même endroit que Rave avait coutume d’exhorter ses disciples à ne point paraître devant lui dans les deux mois de l’année Nisan et qui sont ceux des semailles et des moissons, pour ne pas être en peine de leur propre nourriture 1. Mais dans un autre endroit 107 Par ces deux passages, et par celui que nous venons de rapporter, et où l’on fait sentir que les Juifs entretenaient ou pouvaient entretenir des troupeaux, on peut conjechirer qu’avantla clôture du Thalmud ils ne refusaient pas de s’adonner à l’agriculture comme ils ont commencé à le faire depuis cette époque. 108 Yevamoth , 63 , 1. , où il se contredit lui-même, il explique ce qu’il vient de dire de cette ma״!ère : מאה זוזי בעיסקא כל יומא כשרא וחמרא מאה זוזי בארעא מילחא וחפורה. Quiconque place cent florins (c’est ainsi que les Juifs polonais expliquent le mot dans le commerce, aura Par ces deux passages, et par celui que nous venons de rapporter, et où l’on fait sentir que les Juifs entretenaient ou pouvaient entretenir des troupeaux, on peut conjechirer qu’avantla clôture du Thalmud ils ne refusaient pas de s’adonner à l’agriculture comme ils ont commencé à le faire depuis cette époque. Yevamoth , 63 , 1. chaque jour de la viande et du vin; mais celui qui les emploie à l’agriculture, n’aura que du sel et des herbes. » R. Elieser, à son tour, dit que quiconque ne possède point de terre 11e mérite pas le nom d’homme 1 : » כל אדם שאין לו קרקע אינו אדם et que tous les artisans quitteront un jour leur profession pour s’adonner à l’agriculture 2. » עתידים כל בעלי אמניות שיעמדו על הקרקע. Mais il se rétracte un peu plus bas en ajoutant : אין לך אמנות פחותה מן הקרקע Î1 n’y a point de professions moins lucratives » ou plus méprisables que l’agriculture. » Les auteurs du Thosephoht observent que, pour lever ici la contradiction, il faut supposer que, dans sa première assertion, R. Elieser n’a voulu recommander l’agriculture qu’autant qu’elle est nécessaire pour satisfaire aux besoins de ceux qui la professent. Mais nous verrons dans la quatrième de nos règles critiques que c’est dans la pratique des Juifs qu’il faut chercher à expliquer ces passages, en apparence contradictoires. Nous rappellerons, en attendant, à la mémoire de nos lecteurs l’ordonnance thalmudique, dont nous avons déjà cité le texte, que toute loi qui regarde la terre ne peut être ' Yevamoth. 2 lb. pratiquée par les Juifs que dans la Palestine, et que, pour cette raison, le Thalmud de Babylone a laissé sans Gemara celles de ses parties qui traitent de ces lois. Les Juifs qui, selon la Bible, devraient être plutôt agricoles que commerçans, sont aujourd’hui précisément le contraire, parce que le commerce est plus conforme à l’esprit des lois rabbiniques que l’agriculture. C’est pourquoi pendant que la Bible est remplie d'allusions tirées de la culture des champs , celles du Thalmud et des autres livres religieux de la Synagogue ont été souvent puisées dans la profession çles marchands ; p. ex. : Dieu, dit le Thalmud, n’est pas pomme les hommes qui vendent et a regrettent ce qu’ils vendent, car il a donné la Loi à son peuple et s’en est réjoui1 : מדת * Berac., 5, 1. Dans 1״A gada suivante, que rtous rapporterons par extrait, on voit bien que l’objet de son auteur a e'te' de se captiver l’attention d’un peuple marchand et financier. Abraham , en entrant en Egypte, crut à propos de cacher sa femme Sara dans une caisse , à cause de sa beaute'. On lui demande les droits d’entre'e, et il re'pond qu’il est prêt à les payer. — Avez-vous des habits dans votre caisse? — Je vous paierai comme si j’y avais des habits. — Avez-vous de l’or?— Je vous paierai comme si j’y avais de l’or. — Eh! vous portez donc des pierres précieuses? — Voilà l’argent, dit Abraham , 1. 24 370 THEORIE בשר ודם אדם מוכר הפץ לחבירו מוכר עצב ולולח שמה אבל הק’’בה אינו כן נתן להם תורה לישראל ושמח. Dieu a donc fait le marchand avec son peuple, qui regrette même ce qu’il vend. § HI. AMOUR DU PETIT GAIN ET INDUSTRIE EFFRONTEE. a. Un mari, dit la Mischna 1 , qui a une femme querelleuse, ou qui ne veut pas partager son lit, est en droit de retrancher de sa dot sept deniers par semaine. » המורדת על בעלה פוחתין לה מכתובתה שבעה דינרין בשבת. Sur quoi les docteurs se partagent en deux avis différons ; les uns disent que ce retranchement ne doit se faire que jusqu’à ce que la dot de la femme soit pour des pierres précieuses. Mais les receveurs des droits repartirent : Cela ne se peut pas ; il faut voir ce qu’il y a dans la caisse. On l’ouvrit et toute la terre d’Egypte fut frappée del’éclat de la beauté dc Sara. ״ J’ai emprunté cette anecdote du Grand Dictionnaire de Buxtorf, qui l’a tirée, je crois, à son tour, du Bcréschith Baba. 1 Kctbouvotli, C. v, 7. entièrement épuisée, et les autres soutiennent qu’on doit toujours continuer à le faire; car s’il lui survient un héritage, elle pourra payer ses dettes arriérées : עד מתי הוא פוחת עד כנגד כתובתה רבי יוסי אומר לעולם הוא פוחת והולך שמא תפול לה ירושה ממקום אחר גובה הימנה. Mais heureusement que la femme, selon la même Mischna, a aussi les mêmes droits sur son mari, avec la seule différence que celui-ci ne doit lui payer que trois deniers par semaine : וכן המורד על אשתו מוסיפין לה על כתובתה שלשה דינרין בשבתי b. Ecorchez un cadavre dans la place publique, dit le Thalmud, et gagnez quelque chose; ne dites jamais : je suis grand prêtre, je suis un homme de qualité; cette occupation ne me convient pas 1. פשוט נבילתא בשוקא ושקול אגרא ולא תימר כהנא רבא אנא גברא רבא אנא וזילא לי מלתא. Car l’impudence est un royaume sans couronne 2. » חוצפא מלכותא בלא תאגא. Elle réussit même contre Dieu : » חוצפא 1 Pcsach., 113, 1. 0 . אפילו כלפי שמיא מהניא Or, le Thalmud rend justice aux Juifs sur la pratique rigoureuse de ces principes , lorsqu’il ajoute 109 Bétza, 2 5, 2. : Bétza, 2 5, 2. שלשה עזין הן ישראל באומות כלב בחיות תרנגול בעופות. Trois sortes d’animaux sont capables d’effronterie : les Juifs parmi les peuples, le chien parmi les quadrupèdes, et le coq parmi les oiseaux. » Encomium Judœorum! dit Buxtorf. TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. Pages. Rabbiner-Seminars 1 THEORIE 2 JUDAÏSME, 2 DES ISRAÉLITES 2 /״״ 2 PARIS. 3 S 60 B SS1 4 חכמי לעגלאל או לובם והם עישמעו הקבלה בעלקלל התולה כולה אלעג מעל אלעג עד מעוה לבלנו ע״ה. י 24 THALMUD DE BABYLONE. 33 PREMIER SÉDER (ORDRE). 33 SECOND ORDRE. 37 TROISIEME ORDRE. 40 QUATRIÈME ORDRE. 42 CINQUIÈME ORDRE. 45 SIXIÈME ORDRE. 48 THALMUD DE JÉRUSALEM. 54 PREMIER ORDRE. 54 SECOND ORDRE. 54 TROISIÈME ORDRE. 55 QUATRIÈME ORDRE. 57 DU THALMUD DE BABYLONE, 58 TOME PREMIER. 58 TOME TROISIÈME. 61 TOME QUATRIÈME. 61 III.TOME SIXIÈME. 73 XV.THÉORIE 76 XVII.JUDAÏSME, 76 XIX.DES ISRAÉLITES 76 XXI.PREMIÈRE PARTIE. 76 CXVIII.כל דבל עוולה בכלל ולצא מן 8° הכלל ללמד לא ללמד על עצמו לצא אלא ללמד על הכלל כלו לצא 110 CCLXXXV.ולכך אינה נקודה בהעל תולה 184 CCCXCIII.דבליפם שבכתב אי אהדה רשאי לאומרן על פה דבלים שבעל 3לה אתה לשאי לאומרן בכתב 'm 230 CDV.שלומים רבים לאהובינו אחינוכל בית ישראל. 234 CDVI.ומאחל שלרוע לגו ולכל בגל לשלאל 234 CDXXXVIII.SECONDE PARTIE. 247 CDXLII.עלרושלם מקובללם מעל משהה"! 248 CDXLVI.דהגזרורת שהקנו הגבלאלפה 40 והחכמלם בכל דור ורור כדל לעשות Constitutions des prophètes et סלג לתורה 249 CDL.לא לשגה ממטבע שטבעו חכמלם 250 CDLII.כל דללן שלא החמלל מסתלק מן 250 CDLXIX.PREMIÈRE MAXIME. 256 DX.חלדועזל הלכות מהלם לובלין °u 269 DXXVII.אמר רבל להושע בן חגגלה לכלל אגא על" ס" לצלרה גהלב קתילן ואבטלחלן ועבלד לון אללללן מבלן והלדגון עבלדלן 275 DLXV.וסושל כתרים לאותיוה 285 DLXXVI..4 בדברי סופרים יותר מדברל תורה 289 DXCVII.SECONDE MAXIME. 299 DCI.ושלש עשרה מצות גאמלו לו למשה בא דוד mais David les réduisit à onze . והעמלדן על אחת עשרה. 299 DCXIX.של״ש אלגו גוף ולא ישיגוהו משיגי הגוף ואלן לא שום דמיון כלר. Creatorem 301 DCXXVIII.שנבואות משה לבינו עליו השלום הלו אמתלות ושהוא הלה אב לחכמים .לקודמים לעניו ולבאים-אחריו 302 DCXXXIX.של״ש גומל טוב למל שלשמוה 303 DCXLVII.וכשנתקלקל לאדם יסוד מאלה היסודות הלי יצא מן הכלל וכעל 304 DCXLVIII.בעיקל ונקלא מין וא3יקולוה וקוצץ בנטיעות ומצוה לשנאו ולאבדו. 305 DCLXX.אל אעשל שלא יעעגח אדם בחללו . אחת מחם 310 DCXCIII.TROISIÈME MAXIME, 317 DCC.בן חמש עשרה לתלמוד «4 319 DCCII.* בן שמנה עשרה לחבה «5 319 DCCXCII.הבן על האב אנשלם חללבלן ונשלכם עטורות י. 348 DCCCXXIV.2G0 THEORIE ואל תרבה שיחת עם האשרה culier1 באשתו אמרו קל וחומר באשת חברו 356 DCCCXXVII.QUATRIÈME MAXIME. 357 DCCCXXX.אומרלכט במהכרת הונזללכם כשר 357 DCCCXXXV.ומי שלי להו לצדיקי לסגויי בלמאוחא .א? עם נבל התבל ועם עקש תתעל 359 c.« Ton frère est venu avec astuce, » disait Isaac à Esaü, en lui découvrant la ruse que Jacob avait exercée à son égard, « et il a pris ta béné- « diction 1. » Mais dans le Thargoum, dans les Midraschim, et surtout dans Raschi, ce n’est plus avec astuce במרמה que Jacob en agit pour ob- tenir la bénédiction paternelle à la place d’Esaü, mais avec prudence H/ODrQ’ substitution heu- reuse qui fait tressaillir de joie le cœur de tout Juif orthodoxe בחכמת תורתו par la sagesse de sa doctrine*. CINQUIÈME MAXIME. 364 bs..אנו מתילין להתעלל עם העבליינין 386 cf.גדול העונה אמן לותל מן המבלל . 389 ct.מלה דאת אה לבר נש לאעברא לדול• על עלנול בצערא בגץ דהא רוח^ג מסאבא שרלא על לדוהל 392 cu.SIXIEME MAXIME-. 392 db.על שגעשו ילדה לו מאדם אבל רעכום שבאה געשו מלוח הטומאה גללאחדל 394 ea.שכל מצות שעשה אבריהם אבלנו לא גקלא שלם עד שמל. 398 ed.מללה ששקולה כגגד כל המצה—2 שבתולה י. 398 ef.עללתו שלש מאות אמה נ• 398 fa.״ §• 401 fg.הל שילדה שנאה לאומוח העולם עליו. 402 fn.תכלות להם ברית דוקא בשבעדה אומות ולא בשאר לא תחנם בכל־־1 403 fp.3 ולא אומות לעולם קלויים אלם 404 he.בראשון אין מתענין מעני הנוצרים 414 ho.גולם הם ששעבדו את לשראל אומלכם שלא שעבדו בלשראל 3. 417 hw..* או אחד בשבת ששובתץ בו הגוצרים 419 jd.SEPTIÈME MAXIME. 430 lp.דהל״בה את אומות העולם שאי< .- לשתעבדו בהן בישראל יותר מדאל 450 lx.ללכת בדהכל האמה ולהתקלן עצמלגו .להקבלל עגלהם במנחה ובלשון הכה 451 mc.להלוותן דולא בלא רלבלת־ וברלבלת 455 mi.קצ״ח הלא שצונו לבקש רבלת מן 456 mm.ולעוון סערל לנכהל תשלך מצות עשה ולארזלך לא תשלך מצות לא תעשה. 457 od.HUITIÈME MAXIME, 477 oi..בחוצה לאלץ דומה כמי שאלן לו אלוה 478 pj.אלן לך אמנות עחותה מן הלרלע 485 qf.TABLE 492 Pages. Rabbiner-Seminars 1 THEORIE 2 JUDAÏSME, 2 DES ISRAÉLITES 2 /״״ 2 PARIS. 3 S 60 B SS1 4 חכמי לעגלאל או לובם והם עישמעו הקבלה בעלקלל התולה כולה אלעג מעל אלעג עד מעוה לבלנו ע״ה. י 24 THALMUD DE BABYLONE. 33 PREMIER SÉDER (ORDRE). 33 SECOND ORDRE. 37 TROISIEME ORDRE. 40 QUATRIÈME ORDRE. 42 CINQUIÈME ORDRE. 45 SIXIÈME ORDRE. 48 THALMUD DE JÉRUSALEM. 54 PREMIER ORDRE. 54 SECOND ORDRE. 54 TROISIÈME ORDRE. 55 QUATRIÈME ORDRE. 57 DU THALMUD DE BABYLONE, 58 TOME PREMIER. 58 TOME TROISIÈME. 61 TOME QUATRIÈME. 61 III.TOME SIXIÈME. 73 XV.THÉORIE 76 XVII.JUDAÏSME, 76 XIX.DES ISRAÉLITES 76 XXI.PREMIÈRE PARTIE. 76 CXVIII.כל דבל עוולה בכלל ולצא מן 8° הכלל ללמד לא ללמד על עצמו לצא אלא ללמד על הכלל כלו לצא 110 CCLXXXV.ולכך אינה נקודה בהעל תולה 184 CCCXCIII.דבליפם שבכתב אי אהדה רשאי לאומרן על פה דבלים שבעל 3לה אתה לשאי לאומרן בכתב 'm 230 CDV.שלומים רבים לאהובינו אחינוכל בית ישראל. 234 CDVI.ומאחל שלרוע לגו ולכל בגל לשלאל 234 CDXXXVIII.SECONDE PARTIE. 247 CDXLII.עלרושלם מקובללם מעל משהה"! 248 CDXLVI.דהגזרורת שהקנו הגבלאלפה 40 והחכמלם בכל דור ורור כדל לעשות Constitutions des prophètes et סלג לתורה 249 CDL.לא לשגה ממטבע שטבעו חכמלם 250 CDLII.כל דללן שלא החמלל מסתלק מן 250 CDLXIX.PREMIÈRE MAXIME. 256 DX.חלדועזל הלכות מהלם לובלין °u 269 DXXVII.אמר רבל להושע בן חגגלה לכלל אגא על" ס" לצלרה גהלב קתילן ואבטלחלן ועבלד לון אללללן מבלן והלדגון עבלדלן 275 DLXV.וסושל כתרים לאותיוה 285 DLXXVI..4 בדברי סופרים יותר מדברל תורה 289 DXCVII.SECONDE MAXIME. 299 DCI.ושלש עשרה מצות גאמלו לו למשה בא דוד mais David les réduisit à onze . והעמלדן על אחת עשרה. 299 DCXIX.של״ש אלגו גוף ולא ישיגוהו משיגי הגוף ואלן לא שום דמיון כלר. Creatorem 301 DCXXVIII.שנבואות משה לבינו עליו השלום הלו אמתלות ושהוא הלה אב לחכמים .לקודמים לעניו ולבאים-אחריו 302 DCXXXIX.של״ש גומל טוב למל שלשמוה 303 DCXLVII.וכשנתקלקל לאדם יסוד מאלה היסודות הלי יצא מן הכלל וכעל 304 DCXLVIII.בעיקל ונקלא מין וא3יקולוה וקוצץ בנטיעות ומצוה לשנאו ולאבדו. 305 DCLXX.אל אעשל שלא יעעגח אדם בחללו . אחת מחם 310 DCXCIII.TROISIÈME MAXIME, 317 DCC.בן חמש עשרה לתלמוד «4 319 DCCII.* בן שמנה עשרה לחבה «5 319 DCCXCII.הבן על האב אנשלם חללבלן ונשלכם עטורות י. 348 DCCCXXIV.2G0 THEORIE ואל תרבה שיחת עם האשרה culier1 באשתו אמרו קל וחומר באשת חברו 356 DCCCXXVII.QUATRIÈME MAXIME. 357 DCCCXXX.אומרלכט במהכרת הונזללכם כשר 357 DCCCXXXV.ומי שלי להו לצדיקי לסגויי בלמאוחא .א? עם נבל התבל ועם עקש תתעל 359 c.« Ton frère est venu avec astuce, » disait Isaac à Esaü, en lui découvrant la ruse que Jacob avait exercée à son égard, « et il a pris ta béné- « diction 1. » Mais dans le Thargoum, dans les Midraschim, et surtout dans Raschi, ce n’est plus avec astuce במרמה que Jacob en agit pour ob- tenir la bénédiction paternelle à la place d’Esaü, mais avec prudence H/ODrQ’ substitution heu- reuse qui fait tressaillir de joie le cœur de tout Juif orthodoxe בחכמת תורתו par la sagesse de sa doctrine*. CINQUIÈME MAXIME. 364 bs..אנו מתילין להתעלל עם העבליינין 386 cf.גדול העונה אמן לותל מן המבלל . 389 ct.מלה דאת אה לבר נש לאעברא לדול• על עלנול בצערא בגץ דהא רוח^ג מסאבא שרלא על לדוהל 392 cu.SIXIEME MAXIME-. 392 db.על שגעשו ילדה לו מאדם אבל רעכום שבאה געשו מלוח הטומאה גללאחדל 394 ea.שכל מצות שעשה אבריהם אבלנו לא גקלא שלם עד שמל. 398 ed.מללה ששקולה כגגד כל המצה—2 שבתולה י. 398 ef.עללתו שלש מאות אמה נ• 398 fa.״ §• 401 fg.הל שילדה שנאה לאומוח העולם עליו. 402 fn.תכלות להם ברית דוקא בשבעדה אומות ולא בשאר לא תחנם בכל־־1 403 fp.3 ולא אומות לעולם קלויים אלם 404 he.בראשון אין מתענין מעני הנוצרים 414 ho.גולם הם ששעבדו את לשראל אומלכם שלא שעבדו בלשראל 3. 417 hw..* או אחד בשבת ששובתץ בו הגוצרים 419 jd.SEPTIÈME MAXIME. 430 lp.דהל״בה את אומות העולם שאי< .- לשתעבדו בהן בישראל יותר מדאל 450 lx.ללכת בדהכל האמה ולהתקלן עצמלגו .להקבלל עגלהם במנחה ובלשון הכה 451 mc.להלוותן דולא בלא רלבלת־ וברלבלת 455 mi.קצ״ח הלא שצונו לבקש רבלת מן 456 mm.ולעוון סערל לנכהל תשלך מצות עשה ולארזלך לא תשלך מצות לא תעשה. 457 od.HUITIÈME MAXIME, 477 oi..בחוצה לאלץ דומה כמי שאלן לו אלוה 478 pj.אלן לך אמנות עחותה מן הלרלע 485 qf.TABLE 492 1 Ib., C. 4• Mes lecteurs comprendront, j’espère, pourquoi, dans ma Théorie du Judaïsme, je m’c’taie si souvent de l’autorite’ des livres rabbiniques et de celle des Juifs les plus renomme’s; c’est que, si on n’en appelle à leurs paroles, on risque de passer pour conter des sornettes , vu que l’on a toujours de la peine à se former une juste idc’c du profond abrutissement où est tombée la masse des Juifs, et des causes qui l’augmentent toujours davantage. 2 Cf. Bartol., ib., t. 3, p. 41 29• 1 Moïse, selon les Juifs, fait allusion à ces deux espèces de Prosélytes. Gen., ix, 27, xvn, 12 , et Exocl., xn, 19 et 43 — 49• h paraphrase des Chaldéens dans tous ces passages. 2 Pesachun, 49> 1 2 j où cette haine contre les Idiots est développée avec beaucoup de détails.